Mehoffer
Jozef ( Ropczyce 1869 – Wadowice 1946 ) Peintre, décorateur,
animateur du renouveau dans l’art sacré.
Il commence des études de droit à l’Université
Jagellonne et ensuite il étudie, dans les années
1887–1894, la peinture à l’Ecole des Beaux-Arts
à Cracovie. Il étudie successivement à Vienne
puis à l’Académie Julian ( Paris ), Ecole
des Arts Décoratifs et à l’Ecole des Beaux
Arts. Durant son séjour à Paris Mehoffer observe
l’épanouissement de l’impressionnisme, mais
il n’exprime pas beaucoup
d’enthousiasme pour ce courant artistique. Il reste peu
réceptif ou même manifeste une attitude plutôt
négative. Par contre il apprécie énormément
l’œuvre de Puvis de Chavannes et les portraits de James
Mc Neilla Whister. Il pratique la peinture de chevalet et déjà
en 1894 il peint un paysage « Place Pigale à Paris
» et des natures mortes comme p.ex. « Laleczki japonskie
» ( Poupées japonaises ). Mehoffer comme d’autres
artistes de son époque s’intéresse à
l’art japonais. Dans « Drobiazgi na kominku »
(bibelots sur la cheminée) Il exploite de cet art des éléments
populaires et nous permet de les apprécier grâce
la palette
de
couleurs vives. Son attention, et plus précisément,
son regard est attiré avant tout par les vitraux à
Saint-Chapelle, à la cathédrale d’Amiens ou
Rouen.. Les études à Paris l’orientent vers
le vitrail et la polychromie. C’est dans le vitrail exactement
qu’il trouve son moyen d’expression privilégié.
L’année 1895 apporte le plus grand succès
du fin de siècle à Mehoffer. Il remporte le concours
pour les vitraux de la collégiale de Saint-Nicolas à
Fribourg (Suisse). La ville peut être fière d’avoir
bénéficié du talent de l’artiste polonais.
D’autres nombreuses réalisations ornent les églises
notamment la chapelle à Opawa, l’église à
Lutosine, la cathédrale de Wawel. Il réalise également
une multitude de polychromies, entre autres à Skarbiec
à la cathédrale de Wawel dont les sujets et le décor
sont traités à la manière baroques. Il aborde
non seulement des sujets religieux , mais aussi bien des sujets
profanes,
allégoriques ou symboliques. En 1906 il réalise
le projet de décor pour une salle de la Chambre de Commerce
à Cracovie. Le dessin préparatoire pour cette polychromie
contient et abonde d’ornements aux motifs inspirés
de l’art populaire. Excellent dans l’art de vitrail,
l’artiste n’abandonne pas pour autant la peinture.
Après 1900 le soleil devient le leitmotive de sa création.
Pour lui, le soleil est un symbole et source d’inspiration
ou tout simplement de la
vie
et sa version picturale date de 1903 l’artiste peint «
Slonce » (Soleil), nommé aussi ( au soleil) ou le
nom le plus connu lui attribué c’est « Dziwny
ogrod » (Etrange jardin) .Ce tableau est doublement récompensé
aux expositions organisées par l’Association des
Artistes Polonais « Sztuka » et en 1904 à St.
Louis et ensuite à Monachium. Revenons à la date
de sa création. C’est l’été 1902
Mehoffer passe ses vacances avec sa famille à Siedlce à
côté de Krzeszowice. Epris de la beauté du
jardin fleuri, de la luminosité du lieu et du modèle
( son épouse) en belle robe , l’artiste transcrit
cette scène poétique de bonheur sur la toile. Cette
composition caractérisée par l’exubérance
de couleurs est considérée par l’artiste comme
symbole de soleil. 
Mehoffer s’intéresse aussi aux sujets urbains. La
composition peinte en 1903 intitulée « Rynek krakowski
» mérite d’être mentionnée. Dans
son style elle rappelle plutôt les créations impressionnistes,
la palette de couleurs claires, le coup de pinceau très
large et le soucis de présenter les détails de la
réalité perçue.
En
1911 l’artiste nous offre une deuxième composition
ensoleillée « Slonce majowe » (Soleil de mai)
peint dans le domaine familiale à Jankowka. Elle représente
une table avec une nappe blanche, une tasse sur fond des buissons
fleuris illustrant les plaisirs dus à la lumière
et la chaleur. Une jeune élégante complète
cette vision de bonheur et joie de vivre. Un autre tableau de
la même série des compositions porte le titre «
Czerwona parasolka » Parasol rouge, 1917) . Le motif
du
jardin préféré de l’artiste revient
avec une jeune femme plongée dans sa lecture sous le parasol
rouge. Cette scène quasiment idyllique, pleine de charme
et de chaleur est rendue grâce aux couleurs rouge, jaune
éteint et des reflets du vert. En appliquant le pointillisme
Mehoffer rend la vibration de l’air très proche de
l’impressionnisme.
Mehoffer déploie son talent de portraitiste raffiné
dans une série de portraits de son épouse. Elle
s’appelle Jadwiga, également artiste peintre, il
l’a connue en 1894 et depuis elle devient son modèle
préféré pratiquement pour toutes ses créations.
Elle représente tantôt une paysanne, tantôt
une dame d’une élégance raffinée.
Mehoffer lie parfaitement son travail artistique, l’activité
dans l’Association des Artistes Polonais avec le travail
pédagogique. Il enseigne à l’Académie
des Beaux-Arts à Cracovie, occupe plusieurs fonctions pour
terminer à la fin de sa carrière comme le recteur
de cette noble institution.
Aleksandra
avec l'aide précieuse de
Kat