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Leon Wyczolkowski (1852-1936)
Galerie Virtuelle


Pour Leon Wyczolkowski (1852-1936) l’impressionnisme devient le terrain d’une riche expérience et l’artiste modifie sa vision de la réalité. Son voyage en 1883 en Ukraine et le séjour dans la propriété des Glebocki change fondamentalement sa peinture. D’abord l’élève assidu de l’académisme de Munich, fasciné par la peinture de Jan Matejko Wyczolkowski débute sa production par des portraits. Le voyage à Paris en 1879 lui ouvre de nouveaux horizons. Il s’inspire de tableaux d’ Alfred Stevens et de son retour, son œuvre prend une tournure impressionniste. Il change sa facture et ses coloris et puise ses modèles dans les salons bourgeois.

Les toiles se limitent souvent à deux personnages comme la toile « Ujrzalem raz » où il représente une scène intime, un jeune couple souriant devant un piano décoré d’un grand bouquet de fleurs. Wyczolkowski pose des couleurs en léger touches et s’enthousiasme pour la lumière. Des voyages fréquents à Kresy marquent profondément la sensibilité de l’artiste.

L’Ukraine lui ouvre ses vastes espaces avec des multitudes des couleurs. Restant sous le charme des paysages ukrainiens l’artiste abandonne l’académisme et plonge dans le monde des couleurs et merveilleusement lumineux. Là, durant six ans il approfondit ses recherches impressionnistes, se consacre aux paysages rustiques en célébrant les travaux des champs et la vie des campagnes dans les toiles « Rybacy » (Pêcheurs), « Kopanie burakow » (Récolte des betteraves), « Orka na Ukrainie » (Labour en Ukraine).
Wyczolkowski visite l’exposition de Claude Monet en 1889 à Paris, il apprécie son œuvre, mais ne se lie pas avec la peinture française, son plein-air est lié avec l’Ukraine. Il montre les effets du moment, de l’heure du jour, coucher et lever du soleil qui imposent des coloris différents justement dominés par le jeu de lumière : le soleil – les jaunes, les roses, orangés ; l’ombre – les bleus et les violets. L’artiste explique « Le soleil puise des couleurs locales qui disparaissent et à leurs places apparaissent de nouveaux coloris imposés par les rayons de soleil ».

La toile « Rybacy brodzacy » (1891) de la série « Pêcheurs » c’est justement l’effet de l’observation directe. Deux pêcheurs dans l’eau, paysage lumineux, la touche de l’artiste restitue la variation entre l’ombre et la lumière. Le jaune dominant souligne le contraste clair-obscure. Le tableau déborde de lumière. Dans la série « Kopanie burakow » Wyczolkowski présente une autre analyse de lumière . Les toiles illustrent des vastes champs aux moments des récoltes de betteraves. Ses différentes couleurs de ce série varient en fonction de l’intensité des couleurs, surtout du jaune – la couleur atmosphérique. Celui de 1893 présente l’effet de soleil couchant, éteint, moins lumineux.

L’année 1896 apporte encore un grand changement dans la création artistique de Leon Wyczolkowski, c’est le retour aux sujets de nature symboliques. Déjà en 1892 il peint « Skamienialy druid » se referant à la légende des chevaliers endormis. Il puise ses sujets de l’histoire de Pologne en créant une série de compositions appelées « wawelskie ». La toile « Sarcophage de la reine Jadwiga » (1898) présente aux spectateurs le sarcophage dans un sous –sol éclairé d’une lumière filtré par des vitraux couleurs.
Après 1898 ses sujets de prédilection deviennent les Tatras, les rochers inaccessibles, les gouffres, les reflets des montagnes sur des surfaces des étangs. Wyczolkowski peint une série d’huiles représentant Giewont, Morskie Oko, Widok na Muran (Vue sur Muran). Quelques années plus tard il présente des pastels (28) de série « legendy tatrzanskie » (légendes des Tatras). L’une des plus belles « U wrot Chalubinskiego » (1905) présente un paysage splendide de Wrota Chalubinskiego vers l’étang Staszica se dissolvant dans les nuages gris de Morskie Oko. Les compositions dessinées aux différents moments de la journée avec les effets de luminosités variables, représentant la réalité fugace annoncent en quelque sorte la tendance de la peinture vers l’abstraction.
Leon Wyczolkowski s’intéresse aussi aux natures mortes, le plus souvent il peint des bouquets de fleurs dans des vases en verre ou cristal.

Dans les années 1909-1910 il peint les roses blanches. Ce motif lui permet d’analyser les teintes de couleurs et appliquer le jeu de lumière sur les variantes du blanc, noire et marron.
En 1911, après 14 ans de travail pédagogique à l’Académie de Cracovie, Wyczolkowski renonce à son poste de professeur et consacre son temps aux voyages : l’Ukraine (1911), la Hollande, l’Angleterre et l’Ecosse (1913).
Il abandonne la peinture pour d’autres techniques comme aquarelle, pastel, estampes. Ces derniers pendant 25 ans suivant préoccupent l’artiste particulièrement. Il réussit à introduire le langage de la peinture dans les techniques d’estampes comme aquatinte, lithographie, eau-forte, vernis mou.

Aleksandra avec l'aide précieuse de Kat

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