Les toiles
se limitent souvent à deux personnages comme la toile «
Ujrzalem raz » où il représente une scène
intime, un jeune couple souriant devant un piano décoré
d’un grand bouquet de fleurs. Wyczolkowski pose des couleurs
en léger touches et s’enthousiasme pour la lumière.
Des voyages fréquents à Kresy marquent profondément
la sensibilité de l’artiste.
L’Ukraine
lui ouvre ses vastes espaces avec des multitudes des couleurs.
Restant sous le charme des paysages ukrainiens l’artiste
abandonne l’académisme et plonge dans le monde des
couleurs et merveilleusement lumineux. Là, durant six ans
il approfondit ses recherches impressionnistes, se consacre aux
paysages rustiques en célébrant les travaux des
champs et la vie des campagnes dans les toiles « Rybacy
» (Pêcheurs), « Kopanie burakow » (Récolte
des betteraves), « Orka na Ukrainie » (Labour en Ukraine).
Wyczolkowski visite l’exposition de Claude Monet en 1889
à Paris, il apprécie son œuvre, mais ne se
lie pas avec la peinture française, son plein-air est lié
avec l’Ukraine. Il montre les effets du moment, de l’heure
du jour, coucher et lever du soleil qui imposent des coloris différents
justement dominés par le jeu de lumière : le soleil
– les jaunes, les roses, orangés ; l’ombre
– les bleus et les violets. L’artiste explique «
Le soleil puise des couleurs locales qui disparaissent et à
leurs places apparaissent de nouveaux coloris imposés par
les rayons de soleil ».
La toile
« Rybacy brodzacy » (1891) de la série «
Pêcheurs » c’est justement l’effet de
l’observation directe. Deux pêcheurs dans l’eau,
paysage lumineux, la touche de l’artiste restitue la variation
entre l’ombre et la lumière. Le jaune dominant souligne
le contraste clair-obscure. Le tableau déborde de lumière.
Dans la série « Kopanie burakow » Wyczolkowski
présente une autre analyse de lumière . Les toiles
illustrent des vastes champs aux moments des récoltes de
betteraves. Ses différentes couleurs de ce série
varient en fonction de l’intensité des couleurs,
surtout du jaune – la couleur atmosphérique. Celui
de 1893 présente l’effet de soleil couchant, éteint,
moins lumineux.
L’année
1896 apporte encore un grand changement dans la création
artistique de Leon Wyczolkowski, c’est le retour aux sujets
de nature symboliques. Déjà en 1892 il peint «
Skamienialy druid » se referant à la légende
des chevaliers endormis. Il puise ses sujets de l’histoire
de Pologne en créant une série de compositions appelées
« wawelskie ». La toile « Sarcophage de la reine
Jadwiga » (1898) présente aux spectateurs le sarcophage
dans un sous –sol éclairé d’une lumière
filtré par des vitraux couleurs.
Après 1898 ses sujets de prédilection deviennent
les Tatras, les rochers inaccessibles, les gouffres, les reflets
des montagnes sur des surfaces des étangs. Wyczolkowski
peint une série d’huiles représentant Giewont,
Morskie
Oko, Widok na Muran (Vue sur Muran). Quelques années plus
tard il présente des pastels (28) de série «
legendy tatrzanskie » (légendes des Tatras). L’une
des plus belles « U wrot Chalubinskiego » (1905) présente
un paysage splendide de Wrota Chalubinskiego vers l’étang
Staszica se dissolvant dans les nuages gris de Morskie Oko. Les
compositions dessinées aux différents moments de
la journée avec les effets de luminosités variables,
représentant la réalité fugace annoncent
en quelque sorte la tendance de la peinture vers l’abstraction.
Leon Wyczolkowski s’intéresse aussi aux natures mortes,
le plus souvent il peint des bouquets de fleurs dans des vases
en verre ou cristal.
Dans les
années 1909-1910 il peint les roses blanches. Ce motif
lui permet d’analyser les teintes de couleurs et appliquer
le jeu de lumière sur les variantes du blanc, noire et
marron.
En 1911, après 14 ans de travail pédagogique à
l’Académie de Cracovie, Wyczolkowski renonce à
son poste de professeur et consacre son temps aux voyages : l’Ukraine
(1911), la Hollande, l’Angleterre et l’Ecosse (1913).
Il abandonne la peinture pour d’autres techniques comme
aquarelle, pastel, estampes. Ces derniers pendant 25 ans suivant
préoccupent l’artiste particulièrement. Il
réussit à introduire le langage de la peinture dans
les techniques d’estampes comme aquatinte, lithographie,
eau-forte, vernis mou.
Aleksandra
avec l'aide précieuse de
Kat