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Un
beau jour de 1956 vint au monde un enfant. Rien d'exceptionnel me
direz-vous. Mais voilà: ce nouveau-né se nommait Zbigniew Boniek,
et allait devenir plus tard l'un des plus grands joueurs que la
Pologne, et même que l'Histoire n'aient connu...
Dès son plus jeune âge, Zbigniew commença à se faire connaître,
grâce à un sens technico-tactique exceptionnel. De ce fait, il se
fit engager au Zawiszy Bydgoszcz, puis au Widzew Lodz, avec qui
il gagna deux championnats de Pologne.
Ainsi, il participa à Argentina'78, alors qu'il était âgé seulement
de 22 ans. Mais c'est au cour de la Coupe du Monde 1982 en Espagne
qu'il révéla véritablement son talent au monde. Au premier tour,
son équipe fut première du Groupe I, devant l'Italie (futur vainqueur
de la compétition), le Cameroun et le Pérou. Pour assurer sa qualification,
la bande à Boniek et à Smolarek dût notamment sortir le grand jeu
face à cette dernière, les Sud-américains ayant concédé un cinglant
5/1... Lors de la seconde phase du Mundial, les Polonais terminèrent
en tête de la Poule A, devant l'URSS (!!!) et la Belgique. En demi-finale,
ils eurent moins de chance, et perdirent face aux Italiens par 2
buts à 0. Malheureusement, Zbigniew ne joua pas ce match, à cause
de deux cartons jaunes obtenus durant les rencontres précédentes.
Il mena néanmoins les "Bialy-Czerwony" (les " Blancs et Rouges")
sur la troisième marche du podium, après avoir battu la France...
La Pologne était aux anges, et Boniek s'ouvrait les portes du ciel...
En effet, il termina également troisième à l'élection du Ballon
d'Or de France Football la même année, et fut rapidement contacté
par plusieurs grands clubs européens, et notamment par la Juventus
de Turin, avec qui il allait collectionner les trophées.
En 1983, la "Vielle Dame" était une vraie équipe de rêve : Zoff
dans les buts, Gentile, Brio, Cabrini et le capitaine Scirea en
défense et d'autres stars telles Tardelli, le vieillissant Bettega,
Paolo Rossi, Michel Platini sans oublier bien sûr notre homme aux
cheveux roux... La Juve remporta alors la Coupe d' Italie mais échoua
face au SV Hambourg ( 0 à 1 ) en finale de la Coupe d' Europe des
clubs champions ( après avoir éliminé Hvidovre IF, le Standard de
Liège, Aston Villa en quarts de finale et ... Widzew Lodz en demi-finale
).
L'année suivante, Tacconi eut la lourde responsabilité de remplacer
Dino Zoff au poste de gardien, ce qu'il fit avec brio. Ainsi la
Juventus remporta un nouveau Scudetto. En Coupe d' Europe des vainqueurs
de Coupes, le P.S.G. en 1/8èmes et Manchester United en 1/2 eurent
la malchance de tomber sur une équipe menée par le duo de rêve Platini-Boniek,
qui écrasa tout sur son passage. Ainsi, à Bâle, la Juventus de Turin
se retrouva face au FC Porto en finale. Un superbe match que Vignola
et notre ami Boniek permirent de remporter ( 2 à 1 ), malgré le
but de Sousa pour Porto.
Puis arriva une triste soirée... C'était le 29 mai 1985 à Bruxelles
pour la finale de la Coupe d' Europe des clubs champions. Cette
finale opposait les deux meilleurs équipes de la saison : la Juve
donc et le FC Liverpool. Pour en arriver là, la Juve avait successivement
éliminé Ilves Tapere ( Finlande ), les Grasshoppers de Zurich, le
Sparta Prague et les Girondins de Bordeaux. Une heure avant le coup
d'envoi, les supporters de Liverpool lancèrent des projectiles sur
les fans de la Juve. Les insultes fusaient et la tension montait.
Puis des hooligans anglais se ruèrent sur le grillage qui séparaient
les deux "clans". Le grillage céda et ce fut la panique. La scène
fut épouvantable : on dénombra 39 morts et près de 500 blessés.
Le match eut quand même lieu avec un retard de 75 minutes et dans
une ambiance détestable. La Juve l' emporta 1 but à 0 grâce à un
penalty de "Platoche". De l'aveu même de Zbigniew, ce fut la pire
journée de sa carrière, étant donné qu'il fut obligé de jouer, tout
en voyant le désastre...
Malgré cette victoire amère, la Juve devint la première équipe à
remporter les 3 Coupes d'Europe différentes. Les Turinois remportèrent
également la Coupe Intercontinentale face à Argentina Juniors (
2-2, 6 tirs à 5 ), mais ce fut sans Boniek.
En 1986 au Mexique, le Polonais participa à sa dernière Coupe du
Monde, mais son équipe ne brilla pas, que cela soit face au Maroc,
à l'Angleterre ou au Portugal au premier tour, ou en Huitièmes face
au Brésil de Socrates, qui gagna par 4/0. (ce dernier match fut
néanmoins le meilleur de la Pologne durant cette compétition, et
la victoire des Cariocas n'était dû qu'à un arbitrage on ne peut
plus douteux...).
Lorsque "Zibi" prit sa retraite, à la fin des années 80, il tenta
de se lancer dans une carrière d'entraîneur, mais sans succès: les
deux équipes qu'il dirigea (Lecce et Bari) tombèrent toutes deux
en Série B.
Aujourd'hui, Boniek est vice-président de la Fédération Polonaise
de Football (PZPN). Il travaille avec acharnement sur le football
polonais du XXIème siècle. Grâce à lui, Emmanuel Olisadebe maintenant
peut jouer en Equipe Nationale. Il faut dire que Zbigniew, pour
le bien de son pays, s'est presque sacrifié, dans le sens où il
n'est pas payé pour la fonction qu'il occupe, et qu'il est loin
de sa femme et de ses enfants qui sont restés en Italie...
Infatigable, il veut faire construire une dizaine de terrains modernes
pouvant accueillir de 20 000 à 40 000 spectateurs chacun, et il
court après les sponsors. Désormais, grâce à lui, c'est une firme
polonaise qui fournit le Onze national, car il ne voyait pas pourquoi
ce devait être absolument une marque connue étrangère comme Nike
ou Adidas qui devait nécessairement procurer les maillots de toutes
les équipes mondiales...
Pour remplir les comptes de la Fédération, il a accordé à des chaînes
privées, tels que Canal + Polska, Wizja Sport ou encore Polsat Sport,
les droits de retransmission du Championnat polonais, des matches
de Coupe d'Europe...
Son travail de vice-président fut énorme et après
le mondial asiatique qui ne se déroula pas sous les meilleurs
hospices pour l'équipe nationale polonaise, le président
de la fédération Michal Listkiewicz pensa tout de
suite à Boniek pour emplacer Jerzy Engel à la tête
de la sélection. La décision était difficile
pour Boniek. Fallait-il accepter ? Boniek se donna du temps pour
la réflexion. Et le 8 juillet 2002 Boniek accepta le poste
et devient le
successeur de Jerzy Engel." Léquipe nationale
nécessite des changements, mais elle nest pas malade
" Boniek donne le ton lors de sa première
conférence de presse. Avec lui, les Bialy-Czerwony sont entre
de bonnes mains !
Adam Zohry
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