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Héros
romantiques ou terroristes?
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" Ogromne
Wojska, bitne generaly,
Policje - tajne, widne i dwuplciowe,
Przeciwko komuz tak sie pojednaly?
Przeciwko kilku myslom ... co nie nowe. "
C. Norwid, 1852
Traduction:
" Enormes armées, braves généraux,
Forces de police - secrètes ou officielles et des 2 genres/
sexes
Contre qui sont-ils rangés ?
Contre quelques idées
qui ne sont pas nouvelles.
"
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Dès
le départ le ton est donné, ces vers nous donnent
une idée d'une poésie de " combat " autrement
dit une poésie engagé (contre qui ? contre quoi ?)
dont les Polonais étaient friands tout au long du XIX ème
siècle.
On estime en général que le nationalisme moderne
(o combien d'actualité en ce début de XXI ème
siècle)
a ses racines dans la Révolution francaise de 1789 ; d'ailleurs
selon le professeur L. Kolakowski :
" le nationalisme a été un bâtard monstrueux
du Romantisme et du siècle des lumières ! "
Ainsi cette nouvelle " conscience nationale " fondée
sur des critères ethniques, linguistiques et historico-religieuses
remplaca peu à peu les anciens schémas d'identité
du groupe brisant l'ancien régime ; ce qui par la suite aura
des conséquences dévastateurs sur le vieux continent
!
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Dans le cas de la Pologne, bien que
réceptive à l'écho de la Révolution
francaise, les origines du nationalisme remontent aux temps de l'asservissement
de la Pologne par la Russie ( eh oui, c'est une vieille histoire
mais pas d'amour !) durant le XVIII ième siècle
et voit son apogée pendant les insurrections romantiques
( --- > période des partages) ; le nationalisme polonais
fit sa première apparition pendant la confédération
de Bar.
La
vieille république de Pologne ( Rzeczpospolita) avait été
multireligieuse et multiéthnique, mais après les partages,
le sens d'une commune appartenance s'était perdu.
Avec le temps, les idées nationalistes avaient gagné
les communautés allemandes, ukrainiennes, biélorusses,
tatares, lithuaniennes et juives aussi bien que polonaises
les plans ( diviser pour régner !) des nations occupantes
( l'Autriche, la Prusse et la Russie) avaient réussis !
Aussi des choix nets se présentaient à tous ceux qui
avaient choisis la lutte (politique, culturelle,
) plutôt
que la collaboration et l'asservissement ----> l'exil ou la lutte
armée !
Inutile de dire que beaucoup s'exilèrent pour pouvoir lutter
avec une plus grande marge de manuvres et de liberté
; mais la lutte à l'intérieur des terrs polonaises
s'organisait et les deux formes de lutte se complétaient.
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En litttérature il y avait
la notion de " l'exil de l'intérieur "
En Pologne occupée et morcelée, politique et littérature
étaient fondues dans un m6eme moule et il était
quasi immpossible de distinguer l'une de l'autre.
Dans un pays qui n'en était plus un, toutes les formes
d'activité socio-politique ayant un caractère national
étaient progressivement supprimées et combattues
par une armée de policiers et de censeurs, ainsi roman
et poésie étaient utilisés comme des instruments
de l'expression politique et de la lutte contre l'injustice.
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Forcée
de quitter la scène politique et de se réfugier dans
la clandestinité, la littérature polonaise s'enferma
dans les métaphores des poètes idéalistes et
les allégories des romanciers.
Un code littéraire brillant et compliqué se dévellopppa,
corpus de symboles et de conventions qui finit par vivre d'une vie
propre et c'est pratiquement cela que la littérature polonaise
du XIX ième siècle s'est révélée
remarqueblement impropre à " l'exportation " et
dans une grande mesure " intraduisible ".
La " parole "était au moins l'égale de "
l'action ".
Contrairement au loyalisme ( au Tsar ou au Roi de Prusse/ d'Autriche)
et à la collaboration, la résistance romantique
a été intimement associée au comportement
polonais, et cette résistance à prix diverses formes.
A l'une des extêmités les inconditionnels purs et
durs de l'insurrection étaient prêts à utiliser
tous les moyens possibles, y compris la violence, le meurtre politique
en sacrifiant leurs vies dans l'intérêt de la cause
nationale.
Ceci nous trace déjà le profil du héros romantique
polonais et de la jeunesse polonaise du XIX ième siècle,
grands admirateurs des insurgés et lecteurs inconditionnels
de littérature et de poésie dissidentes et subversives.
Le héros romatique plaisait énormément,
il devenait même le héros type de la jeunesse plonaise
durant la période des partages et en même après
l'indépendance de la Rzeczpospolita le héros romantique
est par excellence le non-conformiste historique et social, car
il ne fait jamais rien comme les autres, et cependant il n'a rien
d'un héros, sauf le désir extrême de le devenir,
car tout ce qu'il veut entreprendre du point de vue pratique comme
l'amour rate, ce n'est pas illogique puisqu'il a plus important
à faire : libérer le pays !
Le héros romantique (idéalisé) est le héros
idéal qui lutte non seulement pour l'indépendance,
mais aussi contre la crise moderne des valeurs, contre l'injustice,
contre l'ordre établi et tout relativisme paralysant la
volonté romantique.
Les héros n'ont pas toujours bonne presse de nos jours
même si le Ché ( el Comandante Guevara) et
quelques autres révolutionnaires de toutes obédiances
politiques ont encore la cote et survivent dans nos mémoires
comme des figures amblématiques et mythiques, en fait on
préfère (car on nous l'impose ainsi dans notre subconscient!)
des héros préfabriqués ou totalement virtuels
(' héros de BD, de séries américaines, rambo,
spiderman, superman, Captain America etc
)
A mon avis nous sommmes débordés d'anti-héros
( d'ailleurs vous noterez au passage l'inflation de héros
made in USA) sans trop de buts précis, sinon de terrasser
inlassablement des méchants vraiment pas gentils.
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Toutefois
il est difficile d'imaginer une seule culture, une seule tradition
nationale ou religieuse sans la silhouette du héros sans
la silhouette du héros national défenseur des valeurs
culturelles et spirituelle et modèle des comportements des
jeunes
(et Kordian, le héros de Slowacki en est un
bel exemple !)
Oui ce héros là est adulé tant qu'il y a des
insurrections, mais après l'achèvement et la réalistation
(ou l'échec) du but révolutionnaire qu'en fait-on
??
Pour beaucoup le héros est abandonné au " Panthéon
", pour d'autres il reste vivant dans les légendes.
L'homme moderne est, du fait d'une multitude de morceaux de rôles
et de voix disparates, une sorte de " bricolage "
Colonisé par des images imposés par la société
; dans notre monde moderne (certains diront post-moderne) le mouvement
de construction de la personnalité ne vient plus de l'intérieur,
des désirs et des aspirations, mais de l'extérieur
et de la contrainte sociale.
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Ma propre théorie
est celle du mirroir, nous ne pouvons nous " bâtir "
que par rapport à " l'autre " et au reflet que nous
nous faisons de noous même.
Ces éléments extérieurs ne sont pas aisément
ni automatiquement personnalisés, nous entrons de cette facon
dans la problématique moderne de l'aliénation de l'homme
dans le monde dont il a la responsabilité.
Le personnage du héros romantique, au-delà de sa quête
héroico-idéaliste, concerne essentiellement cette problématique
psychologique et existentielle toujours non-dépassée,
non-satisfaite.
La matrice du héros romantique, surtout dans la version
mickiewiczéenne implique toute une structure du destin.
Gustave-Konrad pèlerin des Aieux récapitulait en lui
le héros werthérien et byronien, le héros patriotique-vengeur
et le héros serviteur d'une cause, guide spirituel de la
nation et de " l'humanité ".
Les
écrivains romantiques polonais se sont toujours employés
a formuler une vision de l'avenir pour la nation et la silhouette
héroique est chez lui avant tout le véhicule d'une
nouvelle configuration profondément religieuse des valeurs.
La tâche du héros romantique est désormais non
pas de s'arracher à l'entourage, mais de dépasser
les faux-semblants du monde : le doux palais virtuel de la "
civilisation " construite sur l'argent, les amours éphemères
et achetés, la piété soumise aux ambitions
purement politiques du clergé, l'égoisme
et
ce dépassement vient sous l'influence de la force revivifiante
de la nature, du retour aux sources de l'être humain
De cette facon le héros romantique veut se dépasser,
se surpasser car pour lui l'amour exacerbé de la patrie dépasse
de loin l'amour qu'il peut avoir pour une femme !
Le héros romantique nous donne une image de l'évolution
du sentiment patriotique positif et indépassable ; il est
prêt au suicide et au martyre pour le salut des siens
' Flash back : retour au XXI ième siècle
dans
un début de siècle f6eté en grandes pompes
et annoncé par les grands théoriciens et géo-politiciens
comme étant le siècle des autoritarismes " éclairés
" (bref la " guerre des étoiles " version
planète Terre) et des cleptocraties, nous pouvons nous permettre
quelques réflexions et faire un parallèle/ comparaison
entre les héros romantiques prêt à tout pour
combattre l'injustice et le joug du pouvoir dominant et oppressant
( hier le tsarisme et le communisme pour la Pologne,
et demain
?!?) et les révolutionnaires de toutes obédiances
politiques/ philosophiques du XXième siècle
leurs points communs : un amour exacerbé de leurs causes
ou doctrines idéologiques, une vision du monde pessimiste,
et leurs étiquettes de dangeureux terroristes
Terroristes,vous avez dit terroristes ?( !)
oui la ligne
séparant le " héros romantique " du "
terroriste type " standardisé est bien mince quant à
la lecture du phénomène ; l'histoire est jonchée
de ce type de ces héros aimés et adulés des
uns mais haïts des autres, les actualités du moment
nous démontrent une fois de plus parfaitement cette analyse.
Bon il y a aussi la dimension du nihilisme post-modernne (le fameux
: " Why not ?!
So what ?! " ) mais ca c'est une
autre histoire !!!!
Murat Yurdum
Muratko@beskid.com
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