Cette
vieille distraction polonaise d'hiver, qui remonte au règne
de la noblesse a, avec le temps et les progrès de l'automobile,
faute de neige aussi, perdu de sa popularité.
Toutefois, de nos jours, la coutume est rétablie pour des
occasions spéciales comme la veille de la nouvelle année.
Autrefois, elle pouvait se pratiquer de Noël au Mercredi des
Cendres, tout dépendait de la profondeur de la neige.
Les kulig faisaient jadis fureur sur les bords de la Vistule. Tout
ce cortège d'aristocrates qui remplissait parfois une quinzaine
de luges, faisait intempestivement irruption dans une maison où
il dévorait et buvait tout ce qu'il trouvait, puis enlevait
le maître des céans dans sa course folle vers une autre
demeure. A chaque maison, non seulement on se régalait mais
on dansait aussi. Aucun plat spécial n'était servi
au cours de ces escapades mais le plat le plus populaire était
le bigos pour rassasier toute la horde frigorifiée et affamée,
que l'on servait avec beaucoup de vodka.
Les personnes qui prenaient part à un kulig aimaient se
travestir en tziganes, en paysans, en juifs, en prêtres, en
mendiants. On peut aisément imaginer ce qu'était une
telle invasion de gens déguisés et grisés dans
une maison paisible !
Les randonnées en luges, souvent en travestissements ingénieux,
en musique et en chants, au cours desquelles on visitait gentilhommières
et demeures, devinrent célèbres bien au-delà
des frontières de la Pologne.
Imaginez, ces hommes et ces femmes enveloppées dans des
fourrures, leurs domestiques tenant à cheval les torches
allumées, les cris, les rires… quel ravissement pour
les yeux et les oreilles que cette joyeuse équipée
colorée et bruyante !
Si la tradition a perdu de son faste, le kulig dans sa version
plus moderne reste néanmoins toujours source d'amusement,
de tressaillement et de plaisir en dépit du temps.
Les bureaux de tourisme essaient d'inscrire les kulig à leur
programme. Le manque de neige, de chevaux, de terrains appropriés
leur causent toujours plus de souci… seul l'alcool ne fait
jamais défaut.
Francine.
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