Ils arrivèrent en masse dans les années 1920 . Ils venaient de Pologne pour gagner leur pain, pour nourrir leur famille. (za chlebem) La crise économique était présente dans leur Pologne natale et la France avait besoin de main-d'œuvre. Ils s'installèrent dans le Nord, en Belgique, mais également dans les bassins miniers de Saône et Loire, en Auvergne, dans le Sud de la France.
Pour les Français, c'étaient des Polaks, terme péjoratif qui désignait les Polonais. L'intégration était difficile, le travail était pénible, mortel. Aux éboulements, au grisou, s'ajoutait une terrible maladie qui rongeait en profondeur, la silicose. Certains échappèrent à la mine, à leur condition sociale et portèrent avec éclat les couleurs de la France. Personne n'a oublié des noms comme Stablinski, Kopa ou Skrela. Il est temps de rendre un hommage à ces hommes et à ces femmes qui ont marqué des régions entières par leur présence. A travers eux je voudrais également rendre un hommage à tous les mineurs, à tous les travailleurs étrangers qui sont venus en France donner leur sueur, leurs larmes et parfois leur sang. Ces pages sont dédiées également à Karol, ainsi qu'à El Hachim qui mourut de la silicose quelque part dans le Nord.

Anecdote dans la mine

Sauvons le 8 d'Evin

Clicquez sur le livre

 

Les lecteurs d'Ozarów, les racines polonaises (Editions Noir sur Blanc, 1999) trouveront dans ce livre la suite de l'histoire de Michel Szelong, jeune ouvrier polonais qui avait décidé dans les années vingt de quitter son pays ravagé par la crise économique. A son arrivée en 1930 à Revin, dans les Ardennes, la vie de Michel ressemble à celle de milliers d'immigrés de cette époque. C'est une existence marquée par les difficultés d'adaptation et par les efforts pour trouver des repères dans un environnement nouveau et pas toujours accueillant. Le récit est ponctué de petites scènes de la vie quotidienne - évoquant la complicité entre compatriotes, les premiers jours à l'usine, l'installation du foyer, la naissance des enfants -, décrites avec simplicité et tendresse. La guerre vient de bouleverser cette stabilité précaire et anéantit tous les espoirs. La famille est séparée : Michel s'engage dans les forces polonaises en France et se retrouve interné en Suisse d'où il s'évade : Monique est évacuée avec leurs fils dans les Deux-Sèvres. Quand pourront-ils se retrouver ? Parviendront-ils à réaliser, malgré le tumulte de l'Histoire, leur rêve le plus cher : avoir suffisamment d'argent pour acheter un terrain à Ozarów et retourner en Pologne ? A la Libération, ils doivent repartir de zéro et font le choix douloureux de rester en France. Aujourd'hui, plus d'un demi-siècle après, c'est le fils de Michel et son petit-fils, tous deux nés en France, qui racontent son histoire, les péripéties d'un immigré modeste, courageux et loyal à sa patrie d'adoption, aux prises avec l'exil et la rage de vivre.