Renaissance de la Pologne – Fixation des frontières

Démarré par Archives, 15 Novembre 2023 à 10:01:14

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Posté par: Paul (IP Loggée)
Date: 09 mars, 2008 21:28

Renaissance de la Pologne – Fixation des frontières

Conférence de Paris – 12 janvier au 28 juin 1919

La délégation polonaise, qui était principalement composée de membres du Parti National Démocrate (Narodowa Demokracja) appartenant au Comité National Polonais à Paris, auxquelles se sont joints quelques partisans de Pilsudski à partir du mois de février, a demandé le recouvrement des territoires suivants :

A l'ouest :

- La Pologne prussienne qui avait une population majoritairement polonaise (Duché de Posen/Poznan)
- La Pomorze, c'est-à-dire la Poméranie prussienne qui comptait également une majorité polonaise. Les Allemands l'appellerait par la suite le Corridor Polonais car cette région séparait la Prusse Orientale de l'Allemagne proprement dite.
- Le Sud-Est de la Prusse, dont les habitants parlaient un dialecte slave : le mazurien. Pour la Délégation, ces gens étaient bel et bien des Polonais.
- La Haute-Silésie située à l'Est de l'Oder. Elle avait été gouvernée par des princes polonais au début du Moyen-Âge mais ne fit pas partie de la République aristocratique polono-lituanienne. La Pologne la réclamait en tant que territoire ethniquement polonaise. C'était, en importance, la seconde région productrice de charbon et d'acier de l'Allemagne après la Rhur.

Toutes ces demandes étaient justifiées par des raisons ethniques et se basaient sur les résultats des recensements prussiens de 1910 qui indiquaient une prédominance polonaise dans ces territoires. Cependant, la Délégation demandait également :

Danzig (Gdansk) comme étant le seul port pouvant servir au besoin polonais d'accès à la mer. Danzig était à majorité allemande et s'était gouvernée elle-même de 1466 à 1793. C'était alors le principal port par où transitait le commerce polonais. Napoléon en avait fait une Ville Libre puis elle abrita une garnison prussienne tandis qu'elle devenait un important port de pêche : elle avait été supplantée par les autres ports allemands de Stettin, Bremen et Hamburg. Toutefois, elle reprit un certain essor au cours des années 1900-18 : ses chantiers navals construisirent des bateaux de transport ainsi que des bâtiments de guerre au cours de la WWI.


A l'Est :

La Délégation polonaise demanda des territoires où on trouvait une minorité polonaise relativement importante et de bonnes frontières marquées par des rivières facilement défendables. Toutefois, Dmowski et Pilsudski avaient des visées différentes.

Dmowski utilisait comme base de départ aux discussions les frontières d'avant 1772 mais en fait souhaitait obtenir des frontières situées approximativement entre celles des années 1772 et 1793 (entre les premiers et deuxième partage). C'était des territoires où les hautes classes (propriétaires terriens) étaient principalement polonaises et il assurait que la polonisation des autres nationalités suivrait obligatoirement.

Pilsudski voulait une fédération avec la Lituanie et la Biélorussie complétée par une alliance avec un Etat ukrainien indépendant. Cet arrangement, croyait-il, affaiblirait la Russie en même temps qu'il permettrait de satisfaire les aspirations nationales des Lithuaniens, Ukrainiens et Biélorusses.

La Conférence de Paris ne put établir la frontière orientale de la Pologne pour la raison que la Russie, pays concerné également, était alors plongée en pleine guerre civile (eté 1918 – début 1921), et donc ne pouvait être représentée à Paris par une délégation dûment agréée. Cependant, les Alliés consultèrent des politiciens russes blancs émigrés sur les futures frontières de la Russie. Ces politiciens demandèrent systématiquement, comme si rien ne s'était passé, que la Russie garde les provinces baltes, et les anciens territoires orientaux polonais de Volhynie, Biélorussie ainsi que la Galicie orientale ; cette dernière ayant été conquise et occupée brièvement en 1914 par les Russes.


Vision des Alliés sur l'importance et les frontières de la Pologne.

France
Elle voulait une grande Pologne qui serait un allié contre l'Allemagne – mais ne voulait pas s'aliéner une amitié future avec une Russie non-bolchevique qui, espérait-elle, verrait le jour au sortir de la Guerre civile ... et avec laquelle elle espérait renouer une alliance anti-allemande comme avant le premier conflit mondial. Ainsi, les hommes politiques français souhaitaient que la Pologne acquière un maximum de territoires à l'Ouest au détriment de l'Allemagne tout en ayant une frontière orientale pas très différente de celle de la Pologne du Congrès (1815-1830).

Grande-Bretagne
Etait opposée à une grande Pologne. Les hommes d'Etat britanniques voulaient réduire le plus possible les pertes territoriales de l'Allemagne envers la Pologne afin de faciliter une réconciliation future. De même, elle s'opposait aux demandes territoriales à l'Est afin de garder ouverte la possibilité d'établir de bonnes relations avec une future Russie non-bolchevique, vue comme un important marché pour les produits britanniques.

Etats-Unis
En 1917-18, le Président Wilson voyait une Pologne « ethnique » afin de ne pas s'aliéner l'Allemagne et la Russie. Toutefois, en janvier/mars 1919, la Délégation US à la Conférence de la Paix à Paris appuya les demandes polonaises d'expansion à l'Est et à l'Ouest dans la crainte d'une Russie bolchevique et afin de prévenir une éventuelle domination allemande de la Pologne.

NOTE
Pendant la Guerre Civile russe, les Alliés appuyaient les Blancs contre les Rouges. Les Blancs toléraient au mieux la Pologne du Congrès au sein de l'Empire russe ou lié par un traité avec lui. En reconnaissant l'indépendance de la Pologne en 1917, le Gouvernement Provisoire avait laissé la fixation de la frontière pour plus tard et prévoyait obligatoirement une alliance russo-polonaise. En conséquence, les Alliés ne souhaitaient pas mécontenter les Russes Blancs en soutenant les revendications polonaises à l'Est.



De toute façon, la Conférence de la Paix avait pour but principal la préparation du traité de paix avec l'Allemagne. Au sujet de la Pologne, le point clé des discussions entre les hommes d'Etat occidentaux concernait Danzig et la Poméranie polonaise. Les Polonais réclamaient la Pomorze en s'appuyant sur le principe de l'auto-détermination et Danzig en tant que débouché maritime naturel pour le pays. Ils voulaient que la ville fasse partie de la Pologne tout en ayant sa propre administration élue et en lui garantissant la liberté culturelle germanique.

La France voulait que la Poméranie et la ville de Danzig aillent à la Pologne alors que les Britanniques voulaient qu'elles restent à l'Allemagne. Le Président Wilson s'en remettait au principe de l'auto-détermination et voulait donc que la Pomorze intègre l'Etat polonais tandis que Danzig resterait à l'Allemagne. Certains délégués américains, ainsi que des britanniques, désiraient cependant que Danzig revienne à la Pologne pour des raisons économiques.

Le Premier Ministre Lloyd George était en faveur de laisser ces deux territoires à l'Allemagne mais souhaitait également que cela se fasse d'une manière acceptable pour la France et les USA. Il demanda à un expert du Foreign Office, l'historien W. James Headlam-Morley, de travailler à un compromis. Ce dernier suggéra le statut de Ville Libre pour Danzig, ce qu'elle avait été par le passé, avec des droits économiques spéciaux pour la Pologne.

Le président des USA accepta ce compromis car la ville devait se trouver sous la protection de la Ligue des Nations et la Ligue était son grand projet.

Ainsi, les articles 100-108 du Traité de Versailles stipulaient que Danzig serait une Ville Libre avec sa propre constitution et administration tandis que la Pologne aurait un libre usage du port et d'autres droits économiques. La ville serait sous la protection de la Ligue des Nation, bien que cette dernière ne soit encore qu'à l'état de projet. La Pomorze, ou Corridor polonais, avec une population majoritairement polonaise revenait à la Pologne. La plupart des hommes politiques britanniques, qui avaient conscience du ressentiment des Allemands, voyaient le compromis comme un arrangement temporaire, escomptant une révision en faveur de l'Allemagne dans les dix ans ou peu après.

Dans le sud de la Prusse orientale, où la population parlait le mazurien, la Conférence de la Paix ordonna un plébiscite

En Haute-Silésie, la plupart des hommes d'Etat occidentaux acceptèrent les revendications polonaises d'après lesquelles la majorité des populations demeurant à l'Est de l'Oder parlaient le polonais. En fait, elles parlaient un langage local mélange de polonais et d'allemand.
Le Président Wilson pensait qu'elle serait rendue à la Pologne sur la base de l'auto-détermination. Cependant Lloyd George exigea la tenue d'un plébéscite : les Allemands protestaient vigoureusement en affirmant que sans l'acier et le charbon de la Haute-Silésie, ils ne seraient pas en mesure de payer les lourdes réparations dues aux Alliés.

La région et la ville de Poznan (Posen), revinrent à la Pologne car c'était une province de langue majoritairement polonaise.

Il y eut un soulèvement polonais contre les Allemands en Prusse polonaise qui conduisit à des combats féroces de la fin 1918 au début 1919 et se concluant par une victoire polonaise.

NOTE
En avril 1919, le gouvernement allemand décida de ne pas réclamer de référendum dans le Corridor polonais (Pomorze), en Prusse polonaise et Haute-Silésie de crainte de perdre les scrutins. Ce qui n'empêcha pas les gouvernements suivants d'accuser les Puissances occidentales d'injustice pour ne pas avoir tenu de plébiscites dans tous les territoires perdus par l'Allemagne.

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Posté par: comète (IP Loggée)
Date: 09 mars, 2008 21:54

Bonne mise au point qui montre à quel point le rêve de bonnes relations avec la Russie pesait sur les prises de position diplomatiques des occidentaux de l'époque.
Mais il me manque quelque chose sur le Traité qui garantissait les droits des minorités nationales, qui ensuite a eu des consquences lourdes sur la difficulté à construire un état gouvernable.

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Posté par: jean-pierre31 (IP Loggée)
Date: 09 mars, 2008 22:28

Paul a écrit:
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>
> Grande-Bretagne
> Etait opposée à une grande Pologne. Les hommes
> d'Etat britanniques voulaient réduire le plus
> possible les pertes territoriales de l'Allemagne
> envers la Pologne afin de faciliter une
> réconciliation future.

l'opposition systématique de lloyd george a la pologne a peut être une origine religieuse.dans son livre "la guerre a commencé en pologne" jacques mordal en parlant de dantzig ecrit (pour l'attribution de dantzig a la pologne) "ni wilson ni lloyd george ne voulurent en entendre parler,mais pour une autre raison d'ailleurs;le premier britannique ne voulait sous aucun prétexte laisser incorporer a la catholique pologne une population en très grande majorité protestante.

jacques mordal la guerre a commencé en pologne presse de la cite 1968.

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Posté par: Paul (IP Loggée)
Date: 09 mars, 2008 22:52

jean-pierre31 a écrit:
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> l'opposition systématique de lloyd george a la
> pologne a peut être une origine religieuse.

Je pense que les facteurs (et calculs) économiques à court, moyen et long termes étaient d'un poids suffisamment lourd pour expliquer la position britannique. Lloyd George n'était pas le seul à prendre les décisions pour le compte de la GB. Le Premier avait peut-être trouvé un argument supplémentaire pour être "en paix avec sa conscience"

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Posté par: Paul (IP Loggée)
Date: 09 mars, 2008 23:01

comète a écrit:
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> Mais il me manque quelque chose sur le Traité qui
> garantissait les droits des minorités nationales,
> qui ensuite a eu des consquences lourdes sur la
> difficulté à construire un état gouvernable.


Vous voulez parler du Petit Traité ou Traité Polonais des Minorités signé à Versailles le 28 juin 1919, le même jour que le principal Traité de Versailles ?

Suivant ce traité, le gouvernement polonais déclarait son accord pour "une totale et complète protection de la vie et de la liberté des personnes sans tenir compte de leur naissance, nationalité, langue, race ou religion » (art. 2) ainsi que la tolérance religieuse (art. 7) qui disait « les différence de religion, de croyance ou de confession, ne porteront pas préjudice aux nationalités de Pologne en matière de jouissance des droits civils et politiques, comme par exemple l'admission aux fonctions publiques et aux honneurs, ou à l'exercice de la profession et de l'industries ».
Les dispositions du Traité « étaient des obligations d'importance internationale et étaient garanties par la Ligue des Nations »
Elles ne pourraient pas être modifiées « sans le consentement de la majorité du Conseil de la Ligue des Nations » (art. 12).
Les minorités nationales pourraient porter plainte devant le Conseil de la Ligue des Nations.

Le Traité fut signé par les représentants polonais à Versailles (Roman Dmowski, Ignacy Daszyński ). Il est aussi connu comme le Petit Traité de Versailles. Le Parlement polonais (Sejm) le ratifia le 31 juillet 1919 et il fut mis en application le 10 janvier 1920.
La Pologne le rejeta à la Tribune de la Ligue des Nation à Genève le 13 septembre 1934.
Il était pratiquement resté lettre morte et la Pologne détenait à Genève une sorte de record du nombre de plaintes pour cause de manquements aux dispositions du dit Traité !

Mais là, ça touche à la politique intérieure et non internationale même si, par définition, un traité est obligatoirement lié aux rapports internationaux.

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Posté par: comète (IP Loggée)
Date: 09 mars, 2008 23:49

Paul a écrit:
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> Vous voulez parler du Petit Traité ou Traité
> Polonais des Minorités signé à Versailles le 28
> juin 1919, le même jour que le principal Traité
> de Versailles ?

Oui, c'est de celui-là dont je parlais. Et j'avais en tête des effets de politique intérieure, car il a notamment eu pour effet de rendre Dmowski fou de rage et rendu ainsi plus difficiles les relations entre Polonais et Juifs. Dmowski l'a signé à contre-coeur et s'est même chamaillé avec Pilsudzki à ce sujet.

Au point de départ, la querelle avait des aspects sensés, car l'argumentation de Dmowski était qu'il n'y avait pas de raisons pour que les Juifs en Pologne soient considérés comme une nationalité particulière et non pas une simple religion, sur le modèle du statut des Juifs de France après la Révolution Française, ce d'autant qu'ils n'avaient pas de territoire spécifique. Cependant, les réalités culturelles et sociologiques étaient d'une complexité qui rendait ce raisonnement caduc, ce dont d'ailleurs un premier ministre de la Endécie, assez brillant par ailleurs,était parfaitement conscient au point qu'il ait conduit en 1925, me semble-t-il, des négociations officieuses avec la communauté juive sur des thèmes comme l'école, les système d'imposition, etc...
Pour les relations avec les Ukrainiens, etc.., je connais moins les problèmes,mis à part ce schéma général qui faisait de la Endécie une force politique qui tendait à l'assimilation forcée de toutes les minorités nationales.

Bref, on revient à la querelle Dmowski versus Pilsudski, d'autant plus stérile et paralysante pour l'Etat polonais après 1919, que le projet de Pilsudski n'a pas été compris à Versailles.
La dénonciation de ce petit Traité en 1934 venait surtout du fait que tous les autres traités européens, à partir de Locarno, étaient de plus en plus défavorables aux intérêts de l'Etat polonais, tenu pour partie négligeable face à la volonté de satisfaire les intérêts de l'Allemagne.

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Posté par: René (IP Loggée)
Date: 10 mars, 2008 13:04

La grande Bretagne qui est en partie responsable de la décision de la fixation de la frontière est, avec la ligne Curzon, idée de Lord Curzon et de Namier.
Cette ligne sera reprise en 1939 et 1945.

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Posté par: comète (IP Loggée)
Date: 10 mars, 2008 18:59

René a écrit:
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> La grande Bretagne qui est en partie responsable
> de la décision de la fixation de la frontière
> est, avec la ligne Curzon, idée de Lord Curzon et
> de Namier.
> Cette ligne sera reprise en 1939 et 1945.


Il me semble que Dmowski était d'accord avec cette proposition et Witos (leader du parti paysan le plus conservateur) également.

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Posté par: René (IP Loggée)
Date: 11 mars, 2008 09:38

La proposition de cette ligne se fait en pleine guerre contre les bolchéviques, Dmowski et ses soutiens se retire à Poznan en attendant la chute de Varsovie qui parait innévitable, ils préparent leur gouvernement et aussi donc une paix en position de battu. La ligne Curzon parait donc inévitable. Peut être l'argumentaire de l'unité nationale (raciale ?) et religieuse chère à Dmowski influait aussi son jugement.
Je ne connais pas les arguments de Witos sur ce point.

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Posté par: comète (IP Loggée)
Date: 11 mars, 2008 10:04

Pour Witos,j'ai entr'aperçu cette info je ne sais plus où et de façon très imprécise. Celà semblait venir du fait que son expérience politique personnelle et donc son expérience du problème des nationalités'est forgée en Galicie rattachée à l'Autriche-Hongrie.Le problème avec ce personnage est que l'analyse de sa réflexion politique a été pas mal trafiquée par la vulgate communiste.

Pour Dmowski, c'est un abus d'introduire la notion de race dans sa pensée.La notion de race n'apparaît jamais dans les textes des antisémites polonais. Elle commençait à peine à s'infiltrer tout juste avant la guerre, sous l'influence du nazisme.

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Posté par: comète (IP Loggée)
Date: 11 mars, 2008 10:31

Il me semble également que la pensée politique de Dmowski l'amenait à une volonté de compromis avec la Russie au nom d'une parenté des cultures slaves et que pour lui le grand ennemi de la nation polonaise était l'Allemagne. Là-dessus il différait totalement de Pilsudski qui pensait que ni l'Allemagne ni la Russie ne voulaient d'un état polonais indépendant.

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Posté par: René (IP Loggée)
Date: 11 mars, 2008 15:32

C'est pour cela que je l'ai mis entre paranthèse, avec un ?.
Pas de notion de race, à l'époque le terme est utilsé aussi dans un sens positif pour designer les valeurs d'un peuple, on parle par exemple des valeurs de la race française, ce qui en terme stricte n'a aucun sens, mais en terme litérale est tout à fait compréhensible.

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Posté par: René (IP Loggée)
Date: 11 mars, 2008 15:38

Pilsudski sortait d'une prison allemande après avoir combattu les russes pendant 2 ans, sans compter les années de clandestinité, bien qu'il ne soit pas germanophobe, plus anti-prussien. Dmowski n'a pas eu cette vie mouementé et est déjà avant 1914 pour la collaboration avec les russes, sans doute un courant de pensé identique sur plusieurs sujets.
Il revient de France ou il faisait partie du commité de Paris, il à aussi du être sensible aux arguments français qui esperait la renaissance d'une Russie assez forte pour contre balancer la puissance allemande.

Pour les anglais on pense qu'ils ont vendu des armes aux bolchéviques entre 1918 et 1920, surtout du matériel roulant et des pièces détachées.

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Posté par: comète (IP Loggée)
Date: 11 mars, 2008 19:25

René a écrit:
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> Pour les anglais on pense qu'ils ont vendu des
> armes aux bolchéviques entre 1918 et 1920,
> surtout du matériel roulant et des pièces
> détachées.

C'est le même problème que celui du camion américain sur une photo faite à Iwonowroclaw devant un magasin Apteka Centralna, qui vient d'être montrée dans un autre message de la rubrique "Histoire". Celà me rappelle des réflexions que j'entendais quand j'étais gamine de la part de mon père. Lui considérait que Roosevelt et Churchill ont vendu la Pologne à Yalta pour une poignée de dollars. Et quand j'étais dubitative, il me disait: "Jamais l'Armée Rouge n'aurait pu arriver jusqu'à Berlin si il n'y avait pas eu tout le matériel militaire que les Américains ont filé aux Soviétiques à partir de l'année 1943". Cette photo m'a fait prendre conscience qu'il y avait du vrai dans cette analyse.

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Posté par: comète (IP Loggée)
Date: 11 mars, 2008 20:21

René a écrit:
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> Pilsudski sortait d'une prison allemande après
> avoir combattu les russes pendant 2 ans, sans
> compter les années de clandestinité, bien qu'il
> ne soit pas germanophobe, plus anti-prussien.

C'est fou ce qu'on peut apprendre dans une prison en temps de guerre....

Pour mon père, qui était officier de réserve en 1939, il a passé la guerre en Oflag. De tempérament bouillonnant, il a fait plusieurs tentatives d'évasion. A chaque fois rattrapé, il changeait d'Oflag et est arrivé à un des plus sévères, dans lequel il y avait des officiers soviétiques.L'un d'eux était fils de Staline et dans un état de santé encore plus déplorable que celui de mon père.
Les problèmes de santé ont rapproché mon père du médecin polonais qui a fait de lui un apprenti-infirmier. Ainsi mon père a pu profiter d'une séance de soins pour échanger quelques considérations politiques avec Staline-fils. Expérience au terme de laquelle il s'est forgé la conviction que l'URSS cherchera à faire de la Pologne la énième république soviétique à la première occasion venue. Je pense que celà explique que dés la libération de son Oflag, il a filé chez Anders en Italie.

Mon père a cessé de croire un peu qu'il reviendrait de son vivant en Pologne libérée au terme des événements de 1956.