Evacuation des militaires polonais à travers les Pyrénées

Démarré par Archives, 26 Novembre 2023 à 13:46:09

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Posté par: Pégase (IP Loggée)
Date: 09 février, 2018 17:50

Bonjour Jean-Stanis,

Le réseau qui fut appelé Wisigoth Lorraine et dont le chef était André Wyssogota-Zakrzewski d'origine polonaise (Kalisz, le 14 mai 1905) n'est pas un réseau polonais, il ne dépend pas du gouvernement polonais en exil à Londres. C'est une « initiative privée » de Wyssogota (Dictionnaire historique des réseaux de la France combattante, Service historique de la Défense ; Jean Medrala).

Fin juin 1940 à Toulouse de milliers de militaires polonais engagés dans les derniers combats pour couvrir la retraite de l'armée française se bousculent devant le consulat polonais de Toulouse afin d'y trouver des solutions pour poursuivre le combat ailleurs. « André Zakrzewski agissant de sa propre initiative propose aux responsable consulaires d'organiser une filière d'évacuation [...] vers l'Afrique du Nord, ou au travers de la frontière espagnole. » Dès lors Wyssogota met en place toute une organisation « d'évacuation qui prendra de l'ampleur sous l'appellation de "Wisigoth Lorraine", puis sous celle de Bénédictine, en relation avec l'organisation des réseaux des Forces Françaises Combattante du BCRA. » (Jean Medrala)

A la Libération il est homologué à compter du 1er juin 1942 au groupe Base Espagne qui dépendait du BCRA de Madrid, et en particulier au groupe Joseph (Jean Medrala, DVD AERI ; Ippécourt (Pierre Vuillet), Les Chemins d'Espagne ; SHD). Des contacts avaient été pris avec le chef du SR Polonais en France, le chef du service de contre-espionnage polonais, le SR d'oran. On repère Wissogota à bord d'un cargo voguant pour l'AFN (SHD). Il fut du reste arrêté le 7 mars 1941 pour avoir fait passer des volontaires pour l'AFN. Il sera libéré le 29 février 1942. Arrêté à nouveau 8 jours après et interné au camp du Vernet. Il s'en évade le 23 avril 1943. Il aura beaucoup souffert de la police de Vichy, de la Milice et de la Gestapo. Il avait ses passeurs, ses convoyeurs, ses « boîtes à lettres et des hébergements. Il y a beaucoup de Français aux postes de confiance. Le réseau a des lignes par Perpignan, Tardets, Osseja et l'Andorre qui aboutissent à un consulat à Barcelone.

Entre 1940 et 1941 une filière fonctionne depuis Marseille avec un garçon de café jusqu'en Espagne. Wissogota opère sur tout l'arc du golfe du Lion. Dès juillet 1940, des opérations d'embarquement ont lieu à Sète avec une sétoise, et un ami d'enfance de Wyssogota ce dernier finançait l'achat de chalutiers. Deux jeunes bretons recrutés à Marseille y ont remis un bateau-boeuf en état de navigation en vue d'évacuer 200 militaires polonais stationnés à Nimes. Au dernier moment l'opération est dénoncée à la police de Vichy. (Archives départementales de l'Hérault). Zarembski "Tudor" était derrière l'opération.

Wisigoth Lorraine remontera jusqu'en Belgique et même en Pologne. A partir de 1943 le réseau subit de nombreuses arrestations. Wissogota est de nouveau arrêté le 25 novembre 1943 alors qu'il convoyait 6 militaires alliés. Il est déporté à Ravensbruck puis Bergen-Belsen. Il est libéré le 15 avril 1945.
Les exploits de Wissogota sont proprement incroyable et seraient trop longs à raconter. « Quand la guerre sera terminée, Martins se sera évadé dix-sept fois et sera encore en vie. D'une lune à la suivante, par on ne sait quel miracle du destin, on le voyait reparaître et rassembler son clan, prêt à reprendre, avec une énergie nouvelle, sa mission de conducteurs d'évadés. » (Ippécourt).

Bien cordialement.

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Posté par: jean pierre (IP Loggée)
Date: 09 février, 2018 22:53

jean pierre a écrit:
-------------------------------------------------------
> Jean medrala.
> L'armée polonaise dans les deux sèvres, édité
> par le conseil général des deux sèvres.
>
> page 47.
>
> ..........en juillet 1940 trois officiers polonais
> récemment démobilises par le centre de de
> mobilisation de Toulouse, et membres d'une
> organisation polonaise d'évacuation de soldats
> vers Gibraltar via l'Espagne..........
---------------------
j'aurais du citer les trois officiers polonais;

" ces anciens officiers du renseignement polonais, le cdt zarembski pseudonyme "tudor", le cdt slowikowski "ptak" et le cdt czerniawski "armand"

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Posté par: SL31 (IP Loggée)
Date: 09 février, 2018 23:22

En ce qui concerne M Kwiatkowski, de Lens, il doit s'agir du patron du quotidien «Narodowiec».

Avant la guerre mon père était attaché au consulat de Lille où Kawalkowski avait été le consul et là, était à la tête du réseau F, ultérieurement F2.

Mon père était au bureau de «Związek Polaków we Francji» à Toulouse. Il a été pris avec ses collègues en juillet 42. L'un d'eux, Maluty, à son retour des camps allemands a pris la succession de Kwiatkowski à la tête du Narodowiec.

Accessoirement, je citerais un autre ami membre du consulat de Lille, J Harwas, qui sera mon prof de latin au lycée à Villard de Lans. Arrêté par la milice à Die, Il sera fusillé en 44 à Lyon, avec d'autres.

Ils se connaissaient tous avant 1939 dans le Nord..

Zygmunt

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Posté par: Jean-Stanis (IP Loggée)
Date: 10 février, 2018 12:57

Cher SL31,
Une petite suggestion concernant Kawalkowski. Il a été le chef du mouvement de la Résistance polonaise en France: le POWN. Homologué en France avec le grade FFI de Lt-colonel à partir du 03/1941.
Dans la clandestinité il répondait au pseudo de "Justyn".

Genpolerika

Citation de: Archives le 26 Novembre 2023 à 13:46:18Posté par: Stéphane (IP Loggée)
Date: 05 février, 2018 02:29

En effet intéressant. Cependant au moins une filière d'évacuation existait avant en 1940.
Cette filière ( organisation inconnue pour ma part ) opérait dans la région de Toulouse et prenait en charge des Polonais qui étaient passés dans la zone sud et qui désiraient rejoindre la Grande Bretagne

On a un exemple précis d'un Polonais qui s'est évadé du camp de Caylus en 1940 et qui a rejoint ensuite la division Maczek en UK

Or la route la plus probable pour aller de Toulouse en Espagne passe je pense par l'Andorre
Cela serait je pense, intéressant de remonter en 40 et de chercher des possibles liens avec Carlos

2 routes par la montagne : Toulouse - Andorre = ca 193 km / Toulouse -Val d'Aran (Catalogne) = ca 175 Km

jean pierre

il y avait également une route passant par Orlu,( a quelques km de Ax les thermes)  mais j'ignore si des polonais ont pris cet itinéraire.

Chris24

Je viens de voir cette rubrique. En lien avec ce sujet,je recommande la visite de la grotte de Lombrive en Ariège où figurent des inscriptions de réfugiés polonais.J'y avais pris des photos lors de ma visite en septembre 2023.
 
Christiane

Stephane

Citation de: Chris24 le 09 Novembre 2024 à 20:23:09Je viens de voir cette rubrique. En lien avec ce sujet,je recommande la visite de la grotte de Lombrive en Ariège où figurent des inscriptions de réfugiés polonais.J'y avais pris des photos lors de ma visite en septembre 2023.
 
Christiane

Pour un fils d'Ariégeois et en plus de Tarascon, je n'en savais rien, pas très malin de ma part Il n'y a que ces 2 photos ou il y en a d'autres ?

On va ajouter que la première date est 1940 donc en effet oui, les organisations ont débuté de bonne heure, la seconde de 1941 donc le réseau a duré un petit moment et deuxièmement Lombrive c'est la direction de l'Andorre donc de l'Espagne Tous les renseignements glanés ici sont donc justes 

Stephane

Sur ce lien https://www.cheminsdememoire.gouv.fr/fr/les-passages-travers-les-pyrenees-ariegeoises-1940-1944, se trouvent les différents chemins de passage . Les Polonais sont cités sur Ornolac où ils étaient regroupés.

Ensuite plusieurs itinéraires peuvent être empruntés . On est en haute Ariège la frontière n'est pas au bout du monde surtout pour ceux qui sont venus de Pologne, qui ont combattu en Norvège, puis en Bretagne avant de passer en Angleterre via Gibraltar

On devrait creuser un peu le sujet dans le secteur

Chris24

La visite de cette grotte est sportive.L'accès se fait à pied (une montée de plus de 15 mn), sinon possibilité de prendre le petit train mais uniquement pour l'aller.Le retour se fait à pied.Prévoir de bonnes chaussures, le sol de la grotte est escarpé!La visite guidée est longue, 2h environ et les inscriptions des réfugiés polonais se situent au fond de la grotte, sur le chemin pour accéder au tombeau de Pyrène.Notre guide ne les a pas mentionnées,c'est moi qui les lui ai fait remarquer.Au retour, elle s'est renseignée auprès d'une collègue.Celle-ci savait seulement que des cars de touristes polonais faisaient le voyage une fois par an jusqu'à la grotte de Lombrive.Cette visite valorise surtout l'expérience de 40 scientifiques qui sont restés 3 mois dans cette grotte,il y a quelques années,sans repère temporel.Pour revenir aux inscriptions,je vous envoie celle près de la concrétion dite de "la sorcière". Elle date donc de la 1 ère guerre mondiale. Nous n'en avons pas vu d'autres "visibles" sur le trajet.La voici ainsi que quelques autres photos de notre visite.
   

Chris24

Au temps pour moi, les scientifiques confinés étaient au nombre de 15 et non de 40 ;)

jean pierre

j'ai visité cette grotte, il y a longtemps, a mon arrivée dans la région toulousaine.je ne connaissais pas ces graffitis.

Chris24

Lors de la visite,je me suis concentrée sur l'observation des parois au détriment du sol dénivelé... cela s'est soldé par une chute sans gravité. ;D  un autre souvenir de cette très belle région.   

Vendôme


JPaul