Ceux
qui n’étaient pas mobilisés dans l’Armée
régulière polonaise en France, ou qui n’ont
pas pu rejoindre l’Angleterre, ont été les piliers
de la Résistance qui commençait à s’organiser
dans la clandestinité… sous l’inspiration du
Consul Général A.Kawalkowski alias Justyn, en accord
avec le Gouvernement polonais réfugié à Londres,
aidé par un émissaire Czeslaw Bitner.
Cette Organisation a été crée le 6 septembre
1941, en collaboration avec la Résistance française.
Elle avait pour mission le renseignement, le sabotage, la rédaction
et la diffusion de journaux clandestins en langue polonaise, française
et allemande, la recherche et la préparation de terrains
de parachutage.
La capacité de parachutage consistait en 60 bases de réception
dont 20 dans le midi, 41 dans les Nord et le Centre, conformément
aux messages transmis par la section française de la BBC.
Y ont été parachutés des officiers, sous-officiers,
des armes, du matériel de liaison radio, des explosifs.
Cette Organisation clandestine sur le territoire français
a pris comme nom la POWN Polska Organizacja Walki o Niepodleglosc
– Organisation Polonaise de Lutte pour l’Indépendance.
En 1943, l’Organisation comportait 4000 membres ayant prêté
serment.
Ce n’est que lorsque dans la nuit du 22 au 23 juillet 1943
le Colonel Antoni Zdrojewski a été parachuté,
qu’a commencé la véritable lutte armée
militaire.
Le Colonel Zdrojewski a été Chef des opérations
militaires polonaises sur le sol français. Il était
en contact suivi avec le Général Marie-Pierre Koenig,
commandant en Chef des FFI.
Les relations entre Français et Polonais, combattant l’ennemi
commun étaient très amicales. On trouvait des Compagnies
polonaises dans le maquis dans le cadre des FFI. L’Organisation
très sophistiquée comportait des sections de transport
et d’acheminement des hommes et du matériels parachuté
s vers leurs lieux de destination.
Aux femmes et aux jeunes Scouts incombaient les missions de liaison,
du renseignement, du transport de journaux clandestins, de tracts
etc
Les unités du renseignement ont transmis l’information
sur 182 rampes de lancement de bombes volantes VI et V2 dont 162
ont été bombardées par l’aviation alliée.
La section sabotage avait pour mission de détruire les lignes
téléphoniques et hautes tensions de dresser des barricades
sur les routes, de détruire ou déplacer les poteaux
de direction. Leur mission consistait également à
provoquer voire faciliter la désertion de l’armée
allemande ou de l’Organisation Todt, d’éléments
enrôlés de force de Polonais ou d’Alsaciens qui
par la suite ont participé dans la libération de la
France dans les rangs de la POWN ou autres cellules de la Résistance
française. C’est ainsi que 15 000 de la Wehrmacht et
10 000 de l’Organisation Todt ont été soustraits
à l’effectif allemand.
Le Général Eisenhower a estimé que l’action
de la Résistance représentait un apport équivalent
à 8 divisions militaires.
Les Unités polonaises combattaient ouvertement la Wehrmacht.
Le bataillon LVOV combattit dans le Cantal et en Corrèze,
le bataillon Varsovie fut engagé dans les opérations
de l’Isère et des Alpes. En juillet 1944 un mois avant
la Libération de l’Isère, les élèves
du Lycée polonais de Villard de Lans prirent part au combat
contre les Allemands aux côtés des maquisards français
sur le plateau du Vercors. Sur les 27 Polonais, pour la plupart
âgés de 16 à 19 ans,11 périrent avec
2 professeurs et le médecin de l’Ecole.
Des unités polonaises dela POWN luttèrent aux côtés
des FFI dans les Départements de la Cote d’Or, du Jura,
de la Saône et Loire.
Lorsque le contact fut établi entre la POWN et le CNR les
groupes de combat dirigés par le Colonel Zdrojewski furent
rattachés au mouvement des FFI, sur la base d’un accord
conclu à Lyon le 28 Mai 1944 entre le Général
Chaban Delmas, Délégué militaire du Gouvernement
provisoire de la République Française et le Général
Zdrojewski. L’Organisation POWN n’était pas la
seule impliquée dans la Résistance sur le territoire
français. D’autres groupes de résistance existaient
à l’instar de ceux émanent du Parti Communiste
Français tels que la section polonaise de la main-d’œuvre
immigrée, la MOI. Elle entretenait une correspondance avec
Fred (Alias Jacques Duclos).
Les membres des groupes de langue polonaise de la MOI étaient
surtout d’anciens soldats des Brigades Internationales d’Espagne,
de la Brigade Jaroslaw Dabrowski (environ 3000 Hommes).
L’arrivée de la POWN dans le bassin minier du Nord
Pas de Calais , entraîna une confrontation entre les partisans
du gouvernement polonais en exil à Londres et le réseau
MOI du PCF.
Des Polonais s’engageaient également dans les Bataillons
de la Jeunesse. Ils étaient présents de ce fait dans
deux organisations qui allaient donner naissance à la puissante
Organisation de résistance des Francs-Tireurs et Partisans
Français (FTP) après l’agression de l’URSS
par les armées d’Hitler en Juin 1941.
D’autres Unités étrangères d’obédience
juive étaient actives, avec comme identité ou appellation
: (Juif né en Pologne).
En 1944, on commença à former des Comités Polonais
de Libération Nationale PKWN qui appuyaient la politique
communiste de la Pologne , elle était opposée à
la POWN sous les ordres du gouvernement polonais en exil à
Londres.
Les membres du Parti Socialiste Polonais PPS avaient donné
naissance dès le début de 1941 dans les Département
du Nord et Pas de Calais à deux organisations clandestines,
l’Organisation S et Orzel Bialy (Aigle blanc).
Ces deux organisations avaient pour but d’informer les Polonais
de France sur l’évolution de la situation militaire
et propager l’idée de Résistance aux Allemands.
Conclusion
Les Polonais furent présents dans tous les combats pour
la libération de la France. Dans les rangs de la POWN,
du PKWN, des sections de la FTP-MOI, des sections de FFI des Forces
armées régulières polonaises en France.
On peut considérer que la Résistance Polonaise en
France, aux côtés des autres mouvements ont joué
un rôle important dans la Libération de l’Europe.
Certes, sans l’arrivée des Alliés, la Résistance
aurait fini par être exterminée et sans le matériel
fourni par ces mêmes Alliés, elle aurait été
impuissante.
La Résistance et les FFI ont redonné à la
France sa place parmi les 4 Grands en écrivant quelques
unes des belles pages de son Histoire militaire.
Elle a fait rentrer dans le bon combat et en même temps
dans le camp des Vainqueurs. Le désintéressement,
le Courage et les Martyres que la Résistance a exigé,
sont incontestables. C’était une noble et belle entreprise.
Nous ne devons pas oublier nos femmes polonaises qui se dévouaient
avec courage, à l’exemple de Hélène
Backiel-Jedrzejewska actuelle Présidente de la POWN, que
nous avons encore de la chance d’avoir parmi nous.
S.Nentwik
France - Pologne de Villepinte