J’aurais vraiment pu tomber
plus mal !
Jeune étudiante en Langues Etrangères Appliquées, à l’Université de
Nancy, en France, allait arriver une année ou un stage s’imposait
!
Les élèves de la promo se sont mis a paniquer les
uns après les autres a propos du “où ?” “Quoi
?” “Comment ?”. Parce qu’un stage, ce n’est
pas très complique en soi, mais un stage dans un secteur
international, au mieux dans un pays étranger et où on
doit se payer une jolie vie pendant 2 mois, ça, c’est
tout de suite moins prometteur !
Bref, chacun paniquait dans son coin, faisait des tas de recherches,
achetait des quantités monstrueuses de timbres et d’enveloppes...
Le cours de l’année a été très
stressant pour tout le monde...
Tout le monde ? Oh non pas tout le monde ! Un petit
village gaulois résiste en... ah non pardon, ce n’est
pas ça...
Tout le monde ? NON ! Pas moi !
Sachant l’existence de cette obligation de stage, j’en
avais discuté bien assez tôt autour de moi, et, très
rapidement (disons, 5 minutes), mon lieu de stage était
trouvé ! Merci tonton !
Alors quand mes camarades
de promo écumaient les sites
Internet d’offres de stage, le week-end, chez eux, moi je
vaquais tranquillement a mes occupations (oui je sais ce n’est
pas gentil pour les autres de dire ça...).
Bon, un stage en Pologne, ce n’est pas ce à quoi
j’étais destinée ! Mes langues de spécialité étant
l’Anglais et l’Allemand, je n’étais pas
sensée me retrouver ici ! Mais voila, me voilà dans
le monde scientifique, et ici tout le monde parle Anglais – ou
presque. Faisant partie du service de coopération internationale,
il arrive même à mes co-workers de parler Anglais
entre eux quand je suis là, pour que je ne me sente pas
mise de coté ! Bon, ce qu’ils ignorent, c’est
que même lorsqu’il leur arrive de parler Polonais,
je comprends, mais je garde ça pour moi, pour qu’ils
ne s’attendent pas à ce que MOI, je leur fasse une
phrase correcte en Polonais !
Me voici donc à Katowice, en plein coeur de la Silésie,
dans mon bureau, grand, sympathique, avec mon ordinateur personnel,
dans cet Institut pour l’Ecologie en Milieu Industriel (IETU).
Ici,
mes journées commencent à 8h et, avec la suspension
des cours a l’Université pour cause de blocage-CPE,
j’avoue que j’avais légèrement perdu
l’habitude de me lever à 6h – et d’ailleurs
cette habitude n’est toujours pas revenue !
Bref, les
matins, je suis vraiment dans un monde parallèle !
Pendant les 20 minutes de trajet en voiture qui me séparent
de l’Institut, croyez-moi, mes yeux restent rarement grand-ouverts
(non, ce n’est pas moi qui conduis !)
Et quels collègues ! Ceux qui parlaient Anglais (hors
mon service) ont été dépêchés à mes
côtés pour discuter un peu, me parler de l’Institut.
On m’a très vite montré où est la bouilloire,
où sont les thés, le sucre, etc., l’ndispensable
en fait... Tous les matins, 2-3 personnes passent la tête
par ma porte, grand sourire : « buonzour !».
Pour mon anniversaire, j’ai eu droit à un bouquet
de fleurs et 2 boites de chocolat, comme ça, presque spontanément !
Chaque lundi, c’est le compte rendu du week end avec ma
responsable de stage, et on se raconte nos sorties et nos déboires
(comment je me suis cassé le doigt de pied par exemple...mais
laissons ça de côté si vous voulez bien...)
Mais quel stage ! Le tuyau de tonton aurait pu s’avérer être
un stage de complaisance, histoire d’écrire quelque
chose sur ma convention, dire que j’y suis allée,
mais, en fin de compte, ne pas faire grand chose !
Certes non ! Dans ce cher service de coopération internationale,
il semble que j’ai une vraie place ! Pas celle de petit
commis de service qui fait le café (de toute façon
ils pourraient attendre, je suis deux étages plus haut !).
Je suis implique dans la préparation d’une conférence
internationale a Varsovie sur la protection de l’eau. Je
connais presque les fiches signalétiques des 100 participants
par coeur, je peux dire combien il y a de Roumains, et quel est
le domaine de spécialisation de chacun !
J’ai sauté à pieds joints dans ce nouveau
monde, la protection de l’environnement, le développement
durable, et ce n’est vraiment pas pour me déplaire.
Bien
qu’étudiant les Langues Etrangères à la
Fac de Lettres, j’ai toujours eu plus ou moins un fond scientifique
(un peu...). Alors me retrouver ici entourée de tous ces
chercheurs et experts, parmi tous ces projets européens
(que je connais aussi par coeur maintenant, bien évidemment),
et bien ma curiosité et mon intérêt sont éveillés,
et je me dis que : « tiens...pourquoi pas, plus
tard... ». Et le développement durable, les éco-technologies,
c’est tout simplement très humain et constructif
pour l’avenir !
Bref, mon stage en Pologne réunit vraiment tout ce dont
on peut rêver pour son stage : un cadre de travail vraiment
sympathique, avec des collègues attentionnés et sympathiques,
mais aussi un vrai travail, un vrai but, et une vraie expérience !
Pour conclure : j’aurais vraiment pu tomber plus mal !
Marie-Laure Raffin
alias MarieLorigine
Marie-Laure@klub-beskid.com
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