(Stella-Plage) camps de scouts polonais dans les annees 50

Démarré par Archives, 02 Novembre 2023 à 15:00:55

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Re: camps de scouts polonais dans les annees 50
Posté par: Vendôme (IP Loggée)
Date: 11 août, 2013 00:28

    Citation:
    "jpaul"
    Qu'est ce que t' à Laifour dans ce coin-là ?


... grinning smiley t'en loupes pas une, hein, DuBignou !

Quand j'habitais dans la région de Lille, j'y allais certains week-ends d'été. Le samedi soir je me faisais des ventrées de cuisses de grenouilles (attrapées sur les bords de Meuse) et de pâtés de différents gibiers, le tout au champagne ! Le dimanche midi on faisait des festins pantagruéliques avec des connaissances belges.

Mes amis de l'auberge avaient deux gamins, ma copine un, et les belges un. j'emmenais toute cette brigade sur la rive droite, et, arrivé sur le lé, ils s'asseyaient tous sur le capot de la voiture (ancienne Mercedes 200D de 1965) et braillaient à tue-tête : "Tous nus et tous bronzés..." Vu l'encaissement de la Meuse à cet endroit, on les entendait à un kilomètre à la ronde !

On allait à la source d'eau ferrugineuse construire "des ponts" de branches entre les rochers.

... toujours l'esprit et la nostalgie de Stella-Plage !

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Posté par: Vendôme (IP Loggée)
Date: 11 août, 2013 01:01

A l'instar de Proust et de ses madeleines, de Stella j'ai gardé la nostalgie des tartines de smalec z skwarkami que nous concoctaient les dames de la cuisine (dont peut-être la Babcia de Jean-Marc...)

http://nsa34.casimages.com/img/2013/08/11/130811010112454214.jpg
... avec un pincée de sel, voire quelques rondelles de rosette ou de tomate.

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Posté par: SL31 (IP Loggée)
Date: 11 août, 2013 01:37

Lors de voyages en Pologne, nous allions le plus souvent dans les restaurants "Chłopskie Jadło ".Je les appelle "Bouffe Paysanne" .
Là quelle surprise, sur chaque table, un pot de smalec (avec skwarki) et du pain .
En attendant le menu ou le plat, nous nous empifrions de ce délice dont nous n'avons pas vu la couleur depuis des dizaines d'années.

Zygmunt

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Posté par: jpaul (IP Loggée)
Date: 05 septembre, 2013 23:39

    Citation:
    Vendôme a dit : A l'instar de Proust et de ses madeleines, de Stella j'ai gardé la nostalgie des tartines de smalec z skwarkami que nous concoctaient les dames de la cuisine (dont peut-être la Babcia de Jean-Marc...)


Vendôme a encore précisé :... smalec z skwarkami (...)avec un pincée de sel, voire quelques rondelles de rosette ou de tomate.
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Il devait y avoir des privilégiés à la colo de Stella-plage, car si je me souviens bien des tartines de smalec, les rondelles de « rosette » n'ont pas marqué mes souvenirs , à moins que...

Il faut dire que j'arrivais plus tard dans cet univers déjà investit par Vendôme et les ulan-indiens, maîtres des lieux, initiateurs d'acrobaties réservées aux plus grands et qui ont dû disparaitre quand la tribu se dispersa atteint par la limite d'âge réglementaire. En effet ces jeux d'arbrobaties et de parabranchutages n'ont pas été transmis à la relève, ou bien se faisaient discrètement dans des lieux connu uniquement des initiés, ou peut-être bien, finalement interdit par la haute direction Grochowskarienne, d'une main de fer comme seule pouvait en avoir la Directrice et son assistante dans ce centre du monde.
Revenons à nos smalec. Les tartines dont je me souviens et qui ne sont peut-être pas les mêmes que celles tartinées plus haut, n'ont pas gardées la même saveur proustienne dans mes souvenirs, même si je puis dire que nous nous en régalions quelque fois. J'avais déjà apprécié cette spécialité, car ma mère en préparait quelquefois chez nous, comme elle avait dû voir faire sa mère auparavant et je me rappelle avoir vu les pots de grès se remplir de cette graisse chaude et liquide, de ces petits morceaux de lards de poitrine de porc croustillants et aussi de ces oignons revenus. Ensuite, il fallait attendre patiemment que l'ensemble fige et devienne blanc et tartinable...rangé dans le meuble bas de la cuisine.

Alors, je ne fut pas étonné d'en voir à Stella , mais il me semble que les tartines distribuées ne l'étaient que les soirs où l'ordinaire avait été plus léger que d'habitude et que nos estomacs n'étaient pas suffisamment rassasiés.
Certes, les premières tartines étaient semblables à celles préparées à la maison , avec ces émergences qui s'étaient quelque peu confites dans la graisse figée et qui étaient vite engloutis par les voraces du réfectoire, petits et grands. Et comme nous en redemandions, on nous disait souvent qu'il n y en avait plus. Devant notre détermination, enfin, une bonne âme, se décidait souvent à satisfaire nos appétits, et du fond des cuisines, des nouvelles tartines arrivaient , tout en nous précisant que ce n'étaient pas les mêmes et qu'en principe on n'aurait pas dû en avoir. Je crois me souvenir que l'on nous aurait dit qu'il s'agissait cette fois-ci du saindoux pur réservé à la cuisine pour la cuisson. En effet, pas de croustillant, uniquement cette matière blanche, parsemé de sel, mais qui pour nous était sensiblement la même chose, mais qui devaient provenir de la réserve réfrigérée située à gauche du bureau directorial, sagement empilées, comme des briques de papier d'aluminium.
Il paraît que « certains » avait droit à la rosette...mais pas encore à la boutonnière. Ces soirs-là les tablées avaient du mal à quitter les lieux, et on entendait le brouhaha des adultes, en vacances, eux aussi, partageant ce lieu, dans le fond de la salle, vers les cuisines. Avaient-ils eu, eux aussi, du smalec ?...

C'est vrai que certains soirs, l'ordinaire était assez ordinaire, malgré les efforts des cuisinières pour agrémenter ces repas, à part peut-être ces fameuses soupes au lait, sucrées, dans laquelle nageaient quelque macaronis, dont je me souviens encore et mes larmes de gosse, aussi.

Alors il fallut bien que l'on essaie d'améliorer le repas ,tout au moins pour un soir, un certain soir...
Il faut dire que je m'étais fait copain avec un autre parisien avec qui nous n'étions pas les derniers pour innover dans le « non-conforme » enfantin et nous étions déjà repéré par les moniteurs, allez savoir pourquoi ! Nous avions alors, onze ou douze ans.
Enfin cela partait d'un bon sentiment et ce jour-là, nous décidâmes d'apporter du nouveau à notre tablée, celle qui occupait la grande table perpendiculaire à l'entrée du réfectoire, et légèrement sur la droite.
Nous avions dès lors établit notre plan d'action. A savoir : dîner avec supplément en fin de repas, avec le fameux smalec, sans doute.
Pour cela, nous avions repéré une petite épicerie sur l'avenue principale qui menait à la plage et devant laquelle nous passions pratiquement tous les jours. Nos parents nous ayant laissés deux-trois pièces afin de pouvoir acheter quelques cartes postales et glissés les timbres-postes dans nos affaires personnelles. Encore aurait-il fallu que l'on s'arrêtasse devant un marchand de souvenirs pour acheter ces fameuses photos porteuses de messages.
Nous en décidâmes autrement, avec Edmond, mon copain.
C'est décidé. C'est aujourd'hui, en rentrant de la plage, et cela tombe bien, la boutique se trouve sur notre trottoir. Alors, on ralentit le pas, de plus en plus afin que le gros de la troupe et les monos pris dans un élan joyeux se dirigent d'un pas allègre vers la maison-mère. Voilà, la distance est bonne, on est loin derrière, et à la hauteur du magasin de l'homme au crayon coincé sur son oreille. Hop ! nous voila dans l'antre aux saucissons et autres victuailles. Un coup d'œil rapide sur le saucisson convoité, mettant en commun notre pécule, versant le montant de l'achat dans le ramasse-pièce en verre sur le comptoir, vite fait emballé dans un papier cellophane et glissé dans le sac de plage. Au revoir et merci, m'sieur !
De retour sur le trottoir, nous réalisons que l'on a prit bien du retard et que certainement les autres vont s'en apercevoir et s'en doute nous attendre après le virage.
Il nous faut une excuse.
Facile ! Mon papa m'avait confié un petit canif, comme pour les grands, pour tailler des bouts de bois, couper des ficelles etc...et que je mettais au fond de mon sac, la où se trouvait également la « casquette américaine » avec la visière en plexi.
Et n'hésitant pas, nous nous écorchâmes mutuellement les mollets à grands coups de lame de couteau, bien ce qu'il faut, afin que des traces sanguinolentes prouvent nos blessures, que nous nous serions faîtes pendant l'après-midi !
Et nous voilà, boitant, trainant la patte et arrivant péniblement à la hauteur du groupe, qui bien évidemment nous attendait au tournant. Et nous, de leur expliquer, surtout aux moniteurs, que pendant l'après-midi on avait joué dans les dunes, fait des glissades et que nous étions tombés en roulant dans un bosquet d'argousier, cet arbrisseau aux pointes acérées...dont Vendôme connaissait aussi les vertus.
Evidemment, notre excuse parut douteuse, mais les preuves étaient-là, tachant le bas de nos chaussettes, mais cicatrisant très vite...Et surtout le sauciflard ne dit rien, bien roulé dans le fond du sac.
Il ( le sarcifolo) ne ressortit que pendant le repas, et plus précisément à la fin de celui-ci, peut-être pour agrémenter le smalec. Il fut coupé en de nombreuses tranches avec le fameux canif, dont la lame avait été rincée. Toute la tablée reçut sa part et chacun apprécia ce supplément....sauf la direction, bien entendu, qui c'était aperçu de notre distribution généreuse !...

Etait-ce de la rosette ?...
Ce qui nous valu, à Edmond et à moi.....mais ceci est une autre histoire, pour plus tard...( à suivre).

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Posté par: niu-nia (IP Loggée)
Date: 06 septembre, 2013 00:35

Vraiment super vos récits, et si bien écrits!

Je me délecte....Stella Plage où j'ai toujours voulu aller pendant l'enfance avec mes copines polonaises de Paris...mais mon père ne le voulut jamais ??????sad smiley C'était comme ça !! Quant au smalec, j'en ai mangé aussi à la maison, oû, comme toute Polonaise qui se respecte ma maman en préparait ; mon père en était le plus friand "na casse-croûte" !!!!

Je me rends de temps en temps à Stella avec mon petit-fils, mais bien évidemment, le contexte n'est pas celui que j'aurais pu connaître !

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Posté par: Vendôme (IP Loggée)
Date: 07 septembre, 2013 00:23

    Citation:
    "Zygmunt"
    Lors de voyages en Pologne, nous allions le plus souvent dans les restaurants "Chłopskie Jadło ".Je les appelle "Bouffe Paysanne" .
    Là quelle surprise, sur chaque table, un pot de smalec (avec skwarki) et du pain

Ca na pas changé, c'est toujours comme ça dans les "Chłopskie Jadło". Le seul inconvénient c'est qu'après s'être fait sa tartine, on a les doigts tout gras (à cause de la chaleur, le smalec se ramollit)

A Cracovie, y'en a deux, j'y allais tous les soirs. J'y ai pris quelques kilos !

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Posté par: Vendôme (IP Loggée)
Date: 08 septembre, 2013 22:26

En fait je me suis gouré, j'allais à "Polskie Jadlo" (et non pas Chlopskie Jadlo) ul. Św. Tomasza 8

Ça n'en demeure pas moins un truc pour touristes. Les avis sont partagés. je suis toujours bien tombé.

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#97
Re: camps de scouts polonais dans les annees 50
Posté par: jpaul (IP Loggée)
Date: 10 septembre, 2013 00:45

Il m'arrive quelquefois de me rendre en Bretagne, ce qui a permis, entre-autres dénominations, à notre ami Vendôme de bien vouloir me surnommer, dans un humour particulier dont nous sommes friands « Biniouski ». Ce qui allie le surréalisme Celtique à la non moins phraséologie Slave par l'intermédiaire d'une terminaison ne laissant aucun doute quant à son déterminisme rappelant son origine intrinsèque.
Tout en précisant que je ne suis nullement Breton, ce qui ne m'empêche pas de dormir et ne remet pas en doute l'attrait que j'ai eu sur mes vieux jours pour ce coin de France, ce qui permet d'en trouver la place dans le cadre de cette discussion.
Discussion dans laquelle on en est venu à évoquer le Smalec. Cette graisse cuisinée et appréciée.
Quel rapport, alors demanderait-on à l'aimable Biniouski ?
Je ne m'en souvenais plus, mais le détail s'était glissé dans un des tiroirs à souvenirs à l'insu de mon plein gré. Dans un petit resto breton, simple et de bon goût, de ces restos servant le midi des repas ouvriers pour ne pas sombrer et ayant une arrière-salle proposant des menus en rapport et copieux pour les quelques rares clients de passage ayant bien voulu pousser la porte. Se retrouvant dans une charmante salle aux rideaux brodés, des petites tables aux nappes fleuries bien sympathiques, cheminée monumentale en granit et vieilles poutres authentiques. Le serveur, à l'ancienne mode, petit gilet et air affable, vint poser devant nous des petits pots en grés et quelques tranches de pains de campagne et des couteaux à tartiner, nous laissant devant ces mises-en-bouches, tel que lui- même les avait nommées. Certes, au bout d'un moment, il me sembla retrouver une saveur et une texture déjà connue, mais le cadre, l'ambiance Bretonne, firent que je ne fis pas le rapprochement qui aurait dû ce faire, cherchant quelle était cette préparation dont personne à notre petite tablée ne laissa une miette.
Au retour du garçon, la question lui fut posée. Etonné de notre ignardise, il nous dit que cela était ce que dans ce coin de Cornouailles, on appelait tout simplement de la graisse salée...
Et qui ne servait principalement que pour l'apéro, maintenant, mais qui fut une des bases de la cuisine Bretonne, il y a encore quelques décennies, dans ce pays aux ressources paysannes assez pauvres.
Smalec ! c'était du smalec que nous venions de tartiner dans ce petit resto entre Quimper et Concarneau. Seuls mon épouse et moi-même avions fait le rapprochement alors, avec ce que nous avions déjà connu. Elle, en venant en Pologne, quelques trente années plus tôt ; Binouiski itou, avec le smalec de ma mère et occasionnellement celui de Stella-plage.
Alors, cette semaine, ce smalec, celui de Vendôme, celui des petits restaurants de Cracovie dont on nous parle ici, m'a fait me plonger sur internet à la recherche d'une hypothétique relation culinaire entre ces deux plats tartinables et je vous livre quelques liens sur cette fameuse graisse salée, qui n'est plus qu'une spécialité locale, en voie de disparition et uniquement perpétuée par quelques « vrais » anciens charcutiers de ce terroir. Et me trouvant en Bretagne cette semaine, je vais tenté d'en trouver.
Je ne pense pas être iconoclaste ou bachi-bouzouk des Carpates, comme aurait dit le capitaine Haddock, autre marin, (voir Stella-plage), mais les mêmes causes produisant les mêmes effets, il me semble bien que nous voilà avec des préparations quelques peu semblables et servant de même base culinaire.
D'autres fulgurances celtico-bretonno-slave me semblent exister, par ailleurs, mais est-ce parce que je m'y suis interessé ?

Coïncidences à approfondir plus tard.



Pour qui cela intéresse, quelques liens glanés sur la toile :



Clic>>>: tradition Finistère

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Posté par: Vendôme (IP Loggée)
Date: 10 septembre, 2013 14:02

... krucafuks ! Ja tak samo.

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Posté par: jean pierre (IP Loggée)
Date: 10 septembre, 2013 15:33

me revienne des souvenirs de fond de ma mémoire,J'allais encore a la communale.

il y avait de temps en temps du saindoux a la maison,il était a l'époque, vendu dans un emballage en papier en forme de cylindre.

Je frottais la croûte du pain avec un oignon, un vrai régal.

cela remplaçait le beurre( pratiquement inconnu a la maison car trop cher) et surtout la margarine qui était la quotidiennement.

je ne supporte plus la margarine qui a depuis des décennies disparu de mon réfrigérateur.

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Posté par: Daria (IP Loggée)
Date: 10 septembre, 2013 19:48

Messieurs, mesdames,
Je ne pensais pas qu'il y aurait autant de post concernant le smalez –saindoux !
Etonnement de ma part ...
Pour moi, c'est un « caviar naturel » que je prépare régulièrement !
Mon problème est de trouver du lard gras de cochon au supermarché.
Amicalement

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Posté par: niu-nia (IP Loggée)
Date: 10 septembre, 2013 22:34

Daria, du lard gras, j'en trouve sur les marchés, mais le plus souvent il faut le commander au charcutier,...on n'en trouve guère régulièrement.

Bonne soirée !

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Posté par: Vendôme (IP Loggée)
Date: 12 septembre, 2013 23:16

Il s'agit en fait du gras qui sert à barder les viandes ou étoffer les pâtés. Dans les supermarchés, les bouchers les reçoivent souvent en plaques à partir de l'hiver, il suffit de commander.

Jean-Paul : toi qui était marynarz w Polskiej Marynarce Wojennej, est-ce qu'il te souvient qu'à Stella, on se taillait des bateaux dans des écorces de pins ; les essais avaient lieu en mer...

http://nsa34.casimages.com/img/2013/09/12/130912111644673771.jpg
... plus précisement : à la plage dans les bâches à marée basse !

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Posté par: jpaul (IP Loggée)
Date: 13 septembre, 2013 22:51

    Citation:
    Jean-Paul : toi qui était marynarz w Polskiej Marynarce Wojennej, est-ce qu'il te souvient qu'à Stella, on se taillait des bateaux dans des écorces de pins ; les essais avaient lieu en mer...


A l'époque, nonobstant la fière allure dont le souvenir est intact sur la pellicule, je n'étais que mousse sous-fifre de 5ème classe dans ce bateau échoué sur les dunes sableuses de cette île stellaire. Et malheureusement et par honnêteté intellectuelle, il me semble ne pas me souvenir des ces épisodes, est-ce que je les ai trop enfouis ou est-ce parce qu'ils n'ont pas eu lieu ; nos monos n'étant pas les mêmes et peut-être moins enclins à divertir d'une manière saine et naturelle les pseudo-boyscouts que nous étions.
Je ne dis pas pour autant que je ne fis pas de bateaux en écorce de sapins ( j'avais le canif ..) mais quand, je ne sais plus. Une fois la coque dégrossie, la proue effilée et taillé l'arrière bien plus plat, il fallait creuser l'intérieur et sois l'évider complètement ou bien laisser au milieu un endroit où planter le futur mât.
Ces coquilles de noix de sapin (sic) étaient grandes comme une main d'adulte, quand on ne les loupaient pas, autrement, chez moi, elles finissaient en totem indiens ou bien quand l'inspiration était là, en masque tribal Africain miuniature, du moins le pensais-je. ( Mais ceci sont plutôt des souvenirs internes, à moins que cette résurgence reste liée à Stella, ou peut-être des deux, mon Capitaine.
Par contre et à ce moment-là , cela rappellera-t-il d'autres souvenirs a l'indien-ulan, on nous fit faire des beaux objets, style colliers de nouilles, et coquillages collés. Certains parvinrent à faire des andalouses en coques et moules bigorneaurisées, et cela vernis pour garder des souvenirs concrets de ces jours de pluie, aussi.
Je me souviens d'une oeuvre personnelle, qui demeura longtemps à la maison ( au fond d'un tiroir). Tout commença par le moule en plâtre...La matière liquide fut versée dans le fond d'une boîte de camembert, et démoulée ensuite une fois bien sèche. Un disque banc en sortit, ébarbé comme il se doit, et ensuite peint d'une couleur bleu foncée ( le thème et la couleur revenant à l'artiste), sauf que, comme il n'y avait qu'une sorte de bleu, ce que je voulu sensé représenter la mer, ressemblait plutôt à une nuit sans lune.
C'est là que le marin intervient et le bateau aussi. D'une pointe d'outil acéré, je gravais dans ce plâtre une ligne d'horizon et un joli voilier, à 2 voiles gonflées au vent, un accent circonflexe au dessus de la mer et c'est une mouette qui s'envole, et d'autres plus petits en dessous et ce sont les vagues venant caresser la coque...Tout ça, ressortant en blanc, couleur du plâtre, qui apparaissait sous la couche de bleu uniforme ( License d'artiste, dirons-nous).
Merveilleux, non ?
Mais où étiez-vous donc, avec vos esquifs et vos armadas, pour que je les visse point ? Malgré nos pataugements dans ces flaques marines d'eau salée et tiède, tandis que nos pieds foulaient le sable durci et ridée par la mer qui se retirait au-delà.

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Posté par: Vendôme (IP Loggée)
Date: 14 septembre, 2013 01:07

T'as dû travailler aux Chantiers Navals Stelliques, car tu as fort bien décrit le process de construction.
On devait effectivement avoir un bon canif, voire mieux : un poignard de scout dans sa gaine en cuir, car il fallait au préalable aller choisir et dénuder un pin d'un beau morceau d'écorce. A l'instar des carriers, on procédait ainsi : une saignée autour de la plaque, puis on faisait levier en introduisant le couteau sous l'écorce pour la décoller du tronc.

On se fournissait - sous forme d'emprunt définitifs - chez le premier shipchandler venu pour ce qui était de la voilerie : à savoir les tire-moelle (mouchoirs) des autres. Surtout chez les filles ; d'abord parce qu'elles en avait et que c'était plus facile de leur piquer ; ensuite parce que les garçons en avaient rarement - on se mouchait communément avec les doigts... Les clous provenaient des fenêtres (ceux fichés dans le mastic). Quant à la ficelle, à l'époque tous les gamins en avaient toujours un bout au fond de leurs poches.

Nous construisîmes ainsi de nombreuses unités. Hélas, technologiquement parlant, la malchance voulut que l'écorce de pin fut spongieuse et prompte à s'imbiber d'eau ; qu'elle eut de ce fait une propension à changer de statut vaguelette après vaguelette, et au bout du compte, de fiers drakkars nos vaisseaux se transformaient en sous-marins poussifs affleurant la surface.

Néanmoins, il arriva parfois qu'un de nos chef-d'œuvre consentit à flotter dignement et avança poussé par le vent. Las, mal équilibré, sous l'effet de la vitesse il piquait du nez et chavirait ; il fallait alors modifier le centre de gravité en alourdissant l'arrière avec des cailloux ou des coquillages, rendant l'embarcation si instable qu'elle finissait par chavirer de même.

Ainsi s'écoulait une journée à la plage, pendant que nous "naviguions", les monos étaient peinards . C'était le bon temps — on ne le voyait pas passer. (soupir...)