Discours de Engels sur la Pologne

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Posté par: René (IP Loggée)
Date: 07 septembre, 2007 13:59

Discours de Engels sur la Pologne en 1848.

Discours

Il est dommage que l'on ait utilisé les noms (plus que leur pensé) de certains penseurs pour donner caution à l'asservissement de peuples qu'ils auraient de leur vivant sans doute défendu.

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Posté par: Stéphane (IP Loggée)
Date: 07 septembre, 2007 14:32

Un visionnaire

"Désormais, le peuple allemand et le peuple polonais sont irrévocablement alliés. Nous avons les mêmes ennemis, les mêmes oppresseurs",

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Posté par: René (IP Loggée)
Date: 07 septembre, 2007 15:41

Oui mais il donne la condition :

"La première condition de la délivrance et de l'Allemagne et de la Pologne est le bouleversement de l'état politique actuel de l'Allemagne, la chute de la Prusse et de l'Autriche, le refoulement de la Russie au-delà du Dniestr et de la Dvina."

Mais l'allemagne tombe sous la coupe de la Prusse, grace au polonophobe Bismarck qui dégage les peuples allemands du sud par sa victoire sur l'autriche de 1866, l'autriche devenant quasi vassal de la Prusse, et l'unité allemande faite sur le dos des français en 1870, declarée à Versailles en 1870 et confirmée à Versailles en 1919.
La Prusse et Berlin deviennent l'Allemagne, ennemi mortel de la Pologne,, puisque revendiquant le même territoire.
Sa condition se trouve réunie en 1918 et effectivement la Pologne renait, mais l'esprit prussien est encore vivant.

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Posté par: René (IP Loggée)
Date: 07 septembre, 2007 15:41

Oui mais il donne la condition :

"La première condition de la délivrance et de l'Allemagne et de la Pologne est le bouleversement de l'état politique actuel de l'Allemagne, la chute de la Prusse et de l'Autriche, le refoulement de la Russie au-delà du Dniestr et de la Dvina."

Mais l'allemagne tombe sous la coupe de la Prusse, grace au polonophobe Bismarck qui dégage les peuples allemands du sud par sa victoire sur l'autriche de 1866, l'autriche devenant quasi vassal de la Prusse, et l'unité allemande faite sur le dos des français en 1870, declarée à Versailles en 1870 et confirmée à Versailles en 1919.
La Prusse et Berlin deviennent l'Allemagne, ennemi mortel de la Pologne,, puisque revendiquant le même territoire.
Sa condition se trouve réunie en 1918 et effectivement la Pologne renait, mais l'esprit prussien est encore vivant.
Pourquoi parle-t-on davantage en Occident, surtout à gauche, de la Révolution de 1846 à Kraków ? Peut-être parce qu'elle fut, au départ, une révolution des ouvriers, peu nombreux, et artisans de la ville et du territoire adjacent ainsi que des paysans qui réclamaient la suppression du servage.
Mais surtout, outre Engels, Marx en fait mention dans le chapitre IV du Manifeste Communiste paru en février 1848, c-à-d exactement deux ans après cette Révolution :
« En Pologne, les communistes soutiennent le parti qui voit, dans une révolution agraire, la condition de l'affranchissement national, c'est- à-dire le parti qui fit, en 1846, l'insurrection de Cracovie. »

En 1848, de nouvelles émeutes s'y déroulèrent comme dans tous l'Empire mais son souvenir est noyé dans le flot de révoltes qui embrasèrent l'Europe cette année là.

Petit rappel sur la révolution de 1848 à Kraków et en Galicie : [www.klub-beskid.com]

Le comportement, et les objectifs, des nobles et propriétaires terriens furent, comme en 1846, différents de celui des habitants des campagnes, des étudiants et du petit nombre d'ouvriers des villes.

En 1848, la Galicie resta à l'Autriche et les nobles et autres propriétaires terriens conservèrent la plupart de leurs privilèges. Les conséquence immédiates furent, comme dans tout l'Empire, l'abolition du servage et le réveil du sentiment national ruthène (= ukrainienne).

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Posté par: René (IP Loggée)
Date: 10 septembre, 2007 09:17

Merci Paul, le servage fut abolie dans la partie russe en 1863 par les russes eux mêmes pour nuire aux propriétaires polonais qui avaient soutenu la revolte.

Les polonais n'ont vraiemnt jamais eu de reformes agraires.

De quand date la fin du servage dans la partie prusienne ?

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Posté par: Paul (IP Loggée)
Date: 10 septembre, 2007 12:20

René a écrit:
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> De quand date la fin du servage dans la partie
> prusienne ?


La Prusse était en avance ... grâce à Napoléon !
Le servage y fut supprimé en 1807, après la défaite de Iena (et autres) et le Traité de Tilsit.
Sa suppression est entré en vigueur "le jour de la Saint-Martin de l'année 1810". Il fallait en effet régler un grand nombre de situations diverses dans les provinces orientales, y compris en Prusse.

Si l'extinction du servage dans l'Empire autrichien fut effective en 1848, une première tentative eut lieu à l'initiative de l'Empereur Joseph II en 1781 et 1789. Il ne supprimait pas les droits féodaux mais accordait nombre de libertés aux paysans. Tout cela fut "enterré" à la mort de cet Empereur.

Quant à la Russie, son abolition date du 3 mars 1861.
Lapsus ? Car c'est aux USA que l'esclavage fut aboli à compter du 1 janvier 1863.

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Posté par: René (IP Loggée)
Date: 10 septembre, 2007 13:35

Non il me semble que le servage fut definitivement aboli en Pologne à la suite de l'insurrection de 1863, peut être que ne s'appliquait pas les lois russes au royaume de Pologne en 1861 ?

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Posté par: Paul (IP Loggée)
Date: 10 septembre, 2007 14:40

Mea culpa !!!

Comme souvent, tu as raison Bijour
En effet, le Royaume avait ses institutions propres et les lois de l'Empire des Tsars ne s'y appliquaient pas sauf lorsqu'une loi semblable aux décrets russes lui était destinée.

Le Royaume du traité de 1815 cessa d'exister formellement après l'écrasement de la révolution de 1863 et devint le « Pays de la Vistule ». Dès lors les lois russes s'y appliquèrent également. L'abolition du servage fut étendue aux domaines polonais, avec attribution de la terre aux paysans qui la cultivaient (dans quelle mesure ). Les communes rurales obtinrent une autonomie, refusée aux villes, semblable à celles de l'Empire russe (le Mir). Remarquons cette différence avec la Russie : si le servage cessait d'y exister depuis 1861, la terre continuait à appartenir aux anciens propriétaires : la liberté des paysans, obligés de 'louer' les terres qu'ils cultivaient auparavant, était illusoire. Cela changea un peu par la suite.

Ces mesures destinées entre autres à reprendre les libertés accordées au Royaume et à sa noblesse, avaient pour finalité l'élargissement du fossé existant entre les paysans et les propriétaires. Elles furent appliquée par Alexandre II et tous ses successeurs.

En outre, l'Eglise catholique ne fut pas épargnée et des monastères furent supprimés. Les biens du clergé ont été confisqués, les curés des paroisses durent se contenter d'un simple traitement, des évêques ont été emprisonnés ou déportés. De plus, la langue polonaise fut interdite et l'enseignement russifié (quelle constance dans les méthodes russes puis soviétiques !!!). Seuls les plus riches pouvaient faire donner à leurs enfants une instruction polonaise, à domicile.

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Posté par: René (IP Loggée)
Date: 10 septembre, 2007 15:10

Sans l'insurrection de 1863 (c'est une conséquence indirecte), le servage dans le royaume aurait dépassé les lois antiesclavages de 1863 aux états unis.
Les paysans polonais attendront longtemps la reforme agriare encore deçu par Pilsudski qui bien que l'ayant promis ne pourra (ou ne voudra ?) y arriver, au cours de la reconquete des vastes etendus des confins en 1920, les grands propriétaires rentrent à nouveau en possession de leurs immenses Latifundia d'ukraine et de Biélorussie que les soviets avaient saisies.
Est ce cela qui a justifié les expeditions de Kiev en 1920 et l'installation de la frontière si loin à l'est ?

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Posté par: Paul (IP Loggée)
Date: 10 septembre, 2007 16:01

René a écrit:
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> Est ce cela qui a justifié les expeditions de
> Kiev en 1920 et l'installation de la frontière si
> loin à l'est ?

Bonne question ! Et je ne sais pas si elle a été l'objet d'études.

Dmowski, nationaliste (extémiste ?) ne voulait qu'une Pologne ethniquemement pure. Il n'était guère enthousiaste à l'idée de l'annexion de région peuplées d'"allogènes". Par contre, il plaçait les frontières occidentales à peu près où elles se situent aujourd'hui.

Pilsudski rêvait d'une grande fédération regroupant la Pologne, la Lithuanie et l'Ukraine. Mais après l'affaire de Wilna, la Lithuanie marquait une franche hostilité si toutefois elle avait jamais été réceptive à cette idée. Quant à l'Ukraine, subjuguée par les Bolcheviks ...
De toute manière, Pilsudski, malgré son prestige, n'était pas le seul à décider ... et c'est un fait que les latifundia furent très rapidement récupérées par les gros propriétaires terriens.

Peut on en conclure quelque choses ? Faute d'une étude dépassionnée, ce n'est pas évident d'autant qu'on touche à des tabous.

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Posté par: René (IP Loggée)
Date: 10 septembre, 2007 16:27

Les communistes français (mais ils voient le mal partout et ne sont pas toujours subjectif) parlent aussi de la recupération en Galicie des puits de pétrole appartenant à des compagnies françaises mais ce serait alors incompatible avec la ligne Curzon (idée anglaise soutenu par Lloyd George et sans doute influencée par Lewis Bernstein Namier (employé au ministère des affaires etrangères britannique juif polonais et sioniste de son vrai nom Ludwik Niemirowski,il était reponsable des affaires polonaises et entra en detestable relation avec Dmowski à ce sujet à Versailles)), ligne qui passe à l'ouest de Lwow. Et on sait que les français s'alignent sur les anglais pour la politique extérieur sauf en ce qui concerne la question du Rhin.

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Posté par: Bleble (IP Loggée)
Date: 23 septembre, 2007 22:34

René a écrit:
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> Non il me semble que le servage fut definitivement
> aboli en Pologne à la suite de l'insurrection de
> 1863, peut être que ne s'appliquait pas les lois
> russes au royaume de Pologne en 1861 ?

En fait, ce n'est ni avant, ni après c'est pendant: c'est un oukaze du 20 mars 1864

Cependant je me souviens avoir lu, mais ça demande confirmation, que l'insurrection de Janvier était majoritairement urbaine, étudiante, et "bourgeoise", tandis que les paysans étaient méfiant, au point que certains dénonçaient les révolutionnaires aux russes ("Histoire du XIX" de Pierre Milza)