Gross Rosen

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Posté par: Stéphane (IP Loggée)
Date: 02 novembre, 2007 04:27

Est ce que quelqu'un, à part notre ami Jacques, connaissait le camp de Gross Rosen ?
Pour ceux qui sont curieux, il y a des photos dans l'album

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Posté par: Cordial (IP Loggée)
Date: 09 novembre, 2007 11:51

Bonjour Stéphane,
Bonjour à toutes et tous,

Oui moi bien sur.
Jacques, m'a d'ailleurs fait parvenir de superbes photographies.
Je lui dois énormément pour tout ce qui touche au kommando de Blechammer, plus précisément le Juden Lager, suite à ma demande postée ici:
[www.klub-beskid.com]
Il m'a envoyé beaucoup de photographies des vestiges du camp.

Lorsque les SS évacuent, à pied, 3500 Déportés du Kommando le 21 janvier 1945 avec pour direction Flossenbürg, les 70 « Vosgiens » survivants font partie de la colonne. Ils vont parcourir ce que Marcel Dejean appelle la « route de la mort » dans son livre témoignage.
Ils arrivent à Gross Rosen le soir du samedi 3 février 1945, ils ne sont plus que 2100 Häftlings qui passent la grande porte bétonnée du camp.

« - Nous le savons parce que nous sommes parmis les derniers et que nous entendons les SS compter... Des quatre vingt Français Aryens arrivés à Blechammer nous ne sommes plus qu'une trentaine. Quarante sont tombés en quinze jours...»

Voici un extrait de l'arrivée des Vosgiens à Gross Rosen (in « Avoir vingt ans dans les camps nazi - Des Vosges à Flossenbürg par Dachau Auschwitz et autres. Marcel Dejean – Mémoires d'Hommes.)

« Un camp! Depuis le temps que nous l'espèrions. Nous y sommes, cela représente pour nous un toit, un lit, de la chaleur, du repos, à manger. Mais le rêve ne dure pas, et nous tombons de Charybde en Scylla. Le camp est traversé lentement, pour arriver à une seconde enceinte, une seconde porte où nous nous engageons. Nous sommes dans un second camp qui est encore en chantier, d'où vingt centimètres de boue, et même cinquante par endroit. A chaque pas il faut arracher les pieds de ce cloaque, ces pauvres pieds qui ne sont plus que des plaies, et dont nous n'osons plus retirer nos chaussures par crainte de ne plus pouvoir les remettre. Il y a des bâtiments tout autour de nous. On nous dirige vers l'un deux et ... débrouillez-vous. On nous abandonne. Il est une heure du matin, l'obscurité est totale dans cette batisse de béton inconnue mais immense...»

Il faut savoir, pour se rendre compte du désespoir ressenti, que certaines étapes précédentes ont atteint jusqu'à 17 heures de marche... Les terribles marches à la mort...
Le vendredi 9 février au matin, ils reprennent la route...
Cordialement, Patrice.