Quel sort :S

Démarré par Archives, 17 Novembre 2023 à 17:52:43

« précédent - suivant »

Archives

Posté par: Niuniek (IP Loggée)
Date: 11 janvier, 2009 10:58

Bonjour,

Quel était en général le sort réservé aux prisonniers militaires Polonais, officiers et réservistes
dans la zone occupée par les allemands de septembre 1939 jusqu'en juin 1941.

Archives

Posté par: Paul (IP Loggée)
Date: 11 janvier, 2009 12:30

Bonjour Niunek,

Pour élargir ta question à l'ensemble des prisionniers de guerre polonais détenus par les Allemands :


Une grande partie de l'armée polonaise est capturée par les forces allemandes (environ 400.000 hommes) et par les forces soviétiques (plus de 200.000 hommes). Jusqu'en février 1940, les autorités allemandes communiquent au CICR (Croix Rouge Internationale) les listes des prisonniers de guerre polonais, puis, à partir de cette date, cessent de le faire.

Dès 1943, elle reprennent l'envoi de ces listes mais, désormais, seuls des officiers y figurent. Ces derniers continueront à être détenus dans des Oflags jusqu'à la fin de la guerre et seront, en général, traités à l'égal des officiers prisonniers de guerres des autres pays belligérant.

Mais, la plupart des soldats et sous-officiers polonais, prisonniers de guerre, ont été transformés par les autorités allemandes en "travailleurs civils" dès l'année 1940. Ils sont ainsi privés, - au mépris de la Convention de 1929 relative au traitement des prisonniers de guerre, de leur statut de prisonnier de guerre et de la protection que celui-ci leur conférait.

Les prisonniers de guerre polonais qui refusèrent de devenir des "travailleurs civils" furent la plupart envoyés dans des camps de concentration. Ainsi le CICR perdit la trace d'une grande partie des prisonniers de guerre polonais.

Les Allemands se justifient en mettant en avant qu'il n'y a plus d'Etat polonais et partant plus de prisonniers de guerre au sens de la Convention. Ils ont utilisé un argument pseudo-juridique basé sur une situation qu'ils ont eux-mêmes créée pour se dégager des contraintes de la Convention de Genève.

Ces ex-prisonniers polonais sont pour la plupart incorporés à l'effort de guerre allemand (= travail forcé dans les usines et exploitations agricoles allemandes). L'on connaît la mortalité de ces esclaves du travail des temps modernes.

Pire, parmi ces prisonniers polonais se trouvaient 60.000 à 65.000 Juifs. Ils sont triés, ramenés dans les ghettos créés en Pologne et rapidement exterminés. Seules quelques centaines survivront à la guerre.
Ce sont les premières victimes juives polonaises.

Archives

Posté par: Niuniek (IP Loggée)
Date: 11 janvier, 2009 17:04

Bonsoir Paul,

Merci cela répond bien a ma question.

Archives

Posté par: René (IP Loggée)
Date: 12 janvier, 2009 10:24

Certains sous-officiers de carrières passent toutes la guerre en Stalag, et aussi des soldats polonais de territoires annéxées par le reich sont convertis en groupe de travailleurs militaires et suivent les armées en campagne pour des travaux de terrassement, surtout à l'est. Peut être certains sont ils incorporés à des unités combatantes ?

Archives

Posté par: Paul (IP Loggée)
Date: 12 janvier, 2009 16:24

René a écrit:
-------------------------------------------------------
> Certains sous-officiers de carrières passent
> toutes la guerre en Stalag,

Des officiers prisonniers dans les Oflags pouvaient avoir une ordonnance – généralement un sous-officier.
Etait-ce aussi le cas des officiers polonais ?



> des soldats
> polonais de territoires annéxées par le reich
> sont convertis en groupe de travailleurs
> militaires et suivent les armées en campagne pour
> des travaux de terrassement, surtout à l'est.
> Peut être certains sont ils incorporés à des
> unités combatantes ?

J'ignorais ce fait. As-tu des éléments pour compléter cette affirmation.

C'est vrai qu'on parle volontiers des Volskdeutchen originaires des territoires polonais qui ont rejoint l'armée, la police et l'administration allemande au cours de la dernière guerre.

De cette manière, on les met en marge et on les prive mentalement - et rétroactivement - de la citoyenneté polonaise qui était la leur.

On évite ainsi d'avoir à reconnaître que des citoyens Polonais de plein droit, de nationalité allemande telle qu'elle était définie et reconnue par la 2e République, ont bel et bien collaboré avec l'Allemagne nazie au cours du dernier conflit.

Par contre, je ne savais pas que des prisonniers de guerre de nationalité polonaise et provenant des territoires annexés par le Reich ont été employés par la Wehrmacht - ce qui était interdit par la Convention de Genève.

Quelqu'un a-t-il des informations plus précises ?

Archives

Posté par: Niuniek (IP Loggée)
Date: 12 janvier, 2009 20:26

Paul a écrit:
-------------------------------------------------------
> Par contre, je ne savais pas que des prisonniers
> de guerre de nationalité polonaise et provenant
> des territoires annexés par le Reich ont été
> employés par la Wehrmacht - ce qui était
> interdit par la Convention de Genève.
-------------------------------------------------------
Bonsoir,

" La convention de Genève " ?????

C'est quoi ça ?

Archives

Posté par: Paul (IP Loggée)
Date: 12 janvier, 2009 20:56

Paul a écrit:
-------------------------------------------------------
> René a écrit:
> --------------------------------------------------
> -----
> > Certains sous-officiers de carrières passent
> > toutes la guerre en Stalag,
>
> Des officiers prisonniers dans les Oflags
> pouvaient avoir une ordonnance – généralement
> un sous-officier.
> Etait-ce aussi le cas des officiers polonais ?



Exact, les sous-officiers - pas seulement ceux de carrière - avaient en effet le choix entre travailler ou rester au Stalag.

Dans les faits, l'inaction et surtout une nourriture "militaire" poussèrent une bonne part d'entre eux à travailler hors des camps, surtout si on les demandait dans des exploitations agricoles où le chapardage était toujours possible.


Quant aux ordonnances, elles logeaient dans un barraquement qui leur était réservé dans l'Oflag ou venaient d'un Stalag voisin. On les distinguait des autres prisonniers par le port, en principe, d'un brassard "pendant le service".

Archives

Posté par: René (IP Loggée)
Date: 13 janvier, 2009 10:15

J'ai quelqu'un de la famille de ma femme, sous officier de carrière jusqu'en 1939 dans l'infanterie et qui a passé 5 ans de Stalag, en 1945, il n'a pas été repris dans l'armée Ludowa et est devenu comptable à Lodz.

Pour les troupes de terrassement (pas jolie comme appelaltion mais au moins ç'est explicite), j'ai lu le journal d'un allemand ou il explique que des groupes des polonais anciennement prisonnier et né dans la partie annexé au reich formaient des equipes de travailleurs militaires pour la wehrmacht, ils portaient l'uniforme allemand, ils pouvaient travailler sur le reseau férré ou sur des fortifications de campagne.
Je n'ai pas de sources pour appuyer cela. Volontaires ? Requisitionnés ?
On sait aussi que des prisonniers de guerre (nationalités ?) ont servi dans l'organisation Todt surtout entre 1943 et 1945, comme ouvriers.

Aors difficile de faire le tri entre conscrit dès 1940, prisonnier de guerre déclassé, renvoyé dans ces foyers et conscrit à nouveau, volontaire salarié, etc...
On sait aussi que les classes d'age ancienne sont appelées, etait ce le cas dans les régions nouvellement annexées au reich ?
Surtout que les simples soldats polonais perdent leur statut de prisonnier de guerre. On peut alors au moment de leur libération les reclasser.

A creuser.

Il me semble me souvenir qu'au pont Ludendorf à Remagen lors du forçage du Rhin par l'armée américaine des Kommandos de travailleur militaire polonais ont été récupéré par les forces US, ils avaient été chargé de l'instalation des explosifs.

D'ailleurs qaund on lit les détail du passage du pont, il est précisé que deux sapeurs polonais (de Silésie) appartenant à l'armée allemande, sabotent le dispositif de mine du pont, enpechant ainsi sa destruction, le 7 mars 1945.

Archives

Posté par: comète (IP Loggée)
Date: 24 janvier, 2009 11:32

Pour ma part, j'ai des éléments d'info sur des officiers de réserve. Leur sort dépend de l'endroit où ils trouvaient en septembre 1939.

- Il y a eu des gens qui ont été pris quasiment sur le champ de bataille. Chemin vers les Oflags.
- D'autres, qui étaient un peu plus loin, ont pu éviter de se rendre malgré l'ordre donné par les Allemands, en se cachant. Evidemment, ils ont tout de suite pensé à organiser la résistance, avec pour premières armes leur pistolet qu'ils avaient réussi à cacher.
- Le cas de mon père est qu'il a eu le temps de revenir à Varsovie dire à ma mère qu'il se rendrait, parce qu'il était en trop mauvaise santé pour pouvoir assumer l'aventure de la vie clandestine et pour lui conseiller d'aller s'abriter à la campagne pour avoir de quoi vivre et nourrir leur premier enfant encore au berceau pendant un temps x qui s'annonçait fort difficile. Il est évident que la capitulation de la France en juin 1940 lui a sapé le moral , alors qu'il était en Oflag: pas de perspective immédiate de pouvoir en sortir et continuer le combat. Au fond, il n'a vraiment capitulé qu'en 1956 (il séjournait alors en France depuis 1946) quand il a vu que la mort de Staline ne donnait pour résultat que les chars russes à Budapest et Gomulka à Varsovie.