Attention : les photos peuvent choquer - Histoire d’une vraie-fausse photographi

Démarré par Archives, 18 Novembre 2023 à 17:11:03

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Posté par: Paul (IP Loggée)
Date: 14 juillet, 2009 16:52

Histoire d'une vraie-fausse photographie.

Les massacres de Volhynie sont un crime horrible que personne ne peut nier.

Si les auteurs sont connus, il reste de nombreuses zones d'ombre concernant les causes et les véritables responsables, mais les faits sont indéniables. Les témoignages personnels et les preuves matérielles sont suffisamment nombreux et irréfutables pour éviter le détournement de certains documents.

Des journalistes polonais, en s'interrogeant sur l'origine d'un des symboles utilisé pour illustrer cette tache sanglante, démontrent une fois de plus leur maturité face à ces évènements et surtout une honnêteté intellectuelle qui fait honneur à eux-mêmes, à leur profession et à la Pologne.

Le passé tragique des relations Pologne-Ukraine qui occasionna des milliers de victimes innocentes de part et d'autres, suscite encore des émotions, surtout chez les générations plus âgées qui furent témoins des tragédies des années 1943-44.
Elles débutèrent en Volhynie en 1943 pour se terminer en 1947 avec l'Akcja Wisla.

Depuis plusieurs décennies, une photo d'enfants morts attachés à un arbre par du fil de fer barbelé est montrée dans des journaux, des revues, des livres, pour symboliser l'horreur de ces massacres.

Cependant, à la suite d'une enquête datant d'un peu plus de deux ans, la vérité oblige à dénoncer l'utilisation de cette image.



http://www.rzeczpospolita.pl/teksty/plus_minus_070519/plus_minus_a_8-1.F.jpg



On ne sait pas quand on a précisément commencé à utiliser cette photo comme preuve du crime contre les Polonais en 1943, toutefois, des personnes ont continué par la suite à en faire la promotion souvent en toute bonne foi mais d'autres aussi en feignant d'ignorer la loi.

L'affaire éclata en 2007 lors de la publication du projet d'un mémorial destiné à être érigé à Varsovie pour rendre hommage aux victimes des tueries. Il représentait un arbre stylisé sur lequel figurait la reproduction fidèle de la photographie des enfants attachés avec du fil de fer barbelé.
Plus de 100 artistes, scientifiques et hommes politiques ont protesté contre ce projet dont l'objet et la représentation ne pouvait que mettre de nouveaux obstacles dans le processus de réconciliation des peuples polonais et ukrainiens.

Mais, il y a plus.

Il est maintenant prouvé de manière indubitable que cette photo, source d'inspiration pour le sculpteur, n'a aucun rapport avec les massacres de Volhynie.

En fait, elle fut prise à la suite d'un crime horrible qui eut lieu dans la nuit du 11 au 12 décembre 1923. Une mère tsigane de 32 ans tua alors ses quatre enfants dans un moment de folie à la suite de l'arrestation de son mari. Elle fut par la suite internée dans un hôpital psychiatrique.
Ces photos parurent dans la presse de l'époque mais aussi, en 1928, dans une revue spécialisée dans le domaine de la médecine légale puis dans un ouvrage « Guide de médecine légale à l'usage des étudiants et des médecins » paru en 1948.


http://www.rzeczpospolita.pl/teksty/plus_minus_070519/plus_minus_a_8-2.F.jpg http://www.rzeczpospolita.pl/teksty/plus_minus_070519/plus_minus_a_8-3.F.jpg


(outre la première montrée ci-dessus)



Ces photos présentent toutefois une légère différence : les marques interprétées comme des fils de fer barbelés n'y figurent pas. Il semble qu'il s'agisse en fait de rayures apparues par la suite sur les négatifs originaux.

Reste la question : Comment se fait-il que ces petites victimes de leur propre mère en 1923 soient devenues le symbole des victimes polonaises de l'UPA au même titre qu'une véritable icône ?

Il semble qu'elle fut montrée pour la première (?) fois dans le n°3 de "Na Rubieży" de Wroclaw en 1993. D'autres parutions eurent lieu dans les années suivantes. Une caractéristique : le luxe de détails qui accompagnait cette photo : lieu et date précise, circonstances de sa découverte ... mais qui différait toujours d'un journal ou d'un livre à l'autre.

L'honnêteté et le travail de journalistes et historiens polonais collaborateurs de Rzeczpospolita ont permis il y deux ans (2007) de révéler l'utilisation abusive de cette photographie d'un vrai crime détourné des circonstances dans lequel il fut commis.
Le texte en polonais figure sur le lien suivant : [www.rzeczpospolita.pl]


Finalement ... j'en doute car les symboles ont la vie dure.
Voir, par exemple, cette affiche parue l'an dernier, soit un an après la mise au point ci-dessus, à l'occasion du 65e anniversaire des massacres et qui une fois encore n'évite pas de reproduire cette même photo : [en.wikipedia.org]

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Posté par: René (IP Loggée)
Date: 16 juillet, 2009 11:32

 la déconstruction de l'histoire officiel.

J'ai vu sur Arte un reportage avec une interview unique d'un colonel du NKVD responsable d'une des prisons ou fut effectué le massacre d'une partie des officiers de Katyn, il décrit l'execution faite par trois tueurs professionnels du NKVD, il dit ensuite que le boulot etait atroce même pour le NKVD et que les 3 bourreaux se sont suicidés ensuite.
L'interview filmé existe.

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Posté par: Paul (IP Loggée)
Date: 16 juillet, 2009 12:15

C'est aussi ce qui s'est produit avec les membres des Einsatzgruppen qui étaient chargés du massacres des Juifs (Shoah "par balles") bien avant la conférence de Wannsee du 20 janvier 1942.

Les autorités SS constatèrent que nombre de leurs hommes versaient dans l'alcoolisme, la dépression et l'apathie.

C'est donc pour "protéger" (!!!) ces "surhommes" et leurs acolytes - et non les victimes ! - qu'ils commencèrent à utiliser des camions puis des chambres à gaz.

Les bourreaux n'étaient plus face à leurs victimes.


Les exécutions relevaient alors de "techniques industrielles" avec "l'aide" d'autres détenus promis par la suite à la même mort.

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Posté par: Stéphane (IP Loggée)
Date: 16 juillet, 2009 13:03

René a écrit:
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les 3 bourreaux se sont suicidés
> ensuite.

On les a peut être aussi aidé un peu. Les suicides et les accidents en URSS ....

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Posté par: René (IP Loggée)
Date: 16 juillet, 2009 14:40

C'est possible mais comme le dit Paul, on ne sort pas indemne d'une tel atrocité, j'ai retouvé une photo tirée de son interview et une partie de son témoignage, lire en anglais l'interview de Dmitry Tokarev. D'ailleurs l'officier semblait plus plaindre ses hommes que les victimes, lui n'a d'ailleurs pas participé aux exécutions.

"I want to say the following: it was certainly a horrible business. Rubanov, for instance, went mad. Pavlov, my first deputy, shot himself dead. Sukharev, my driver, shot himself dead and even Blokhin shot himself dead."

Je veux ajoutter ceci, c'était un boulot horrible, Rubanov par exemple devint fou, Pavlov, mon premier adjoint se suicida, Sukharev mon chauffeur, se tira lui aussi une balle et même Blokhin lui même se flingua.

lien witness

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Posté par: jean pierre (IP Loggée)
Date: 16 juillet, 2009 17:37

René a écrit:
-------------------------------------------------------
> C'est possible mais comme le dit Paul, on ne sort
> pas indemne d'une tel atrocité, j'ai retouvé une
> photo tirée de son interview et une partie de son
> témoignage, lire en anglais l'interview de Dmitry
> Tokarev. D'ailleurs l'officier semblait plus
> plaindre ses hommes que les victimes, lui n'a
> d'ailleurs pas participé aux exécutions.

il y a une interwiew de tokaryev dans le "liberation du mercredi 9 octobre 1991.

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Posté par: René (IP Loggée)
Date: 17 juillet, 2009 13:15

Toujours à propos des photos :

Allemands ou polonais (la réponse est sur le drapeau).

http://www.weu1918-1939.pl/piechota/helmy/niemiecki/niem_15.jpg

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Posté par: Paul (IP Loggée)
Date: 17 juillet, 2009 13:39

J'ai triché puisque j'ai remonté le lien de la photographie

Une question toutefois : ce casque "allemand" était-il toujours porté en 1938 (et encore en 1939) par les éléments de la 10e BK comme le laisse entendre le site ?
D'après celui-ci, cette grande unité était la dernière à encore le porter outre, si j'ai bien compris (à confirmer !) les KOP et la Police d'État.

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Posté par: René (IP Loggée)
Date: 17 juillet, 2009 15:59

Oui effectivement, cette unité la portait encore ainsi que le KOP et la Police d'état. C'est le casque allemand de la première guerre mondiale, appelé chez nous casque à boulon (d'ou le surnom des allemands ?).

Sur le même site on peut voir la police d'état en tenue anti-émeute des années 30. On le voit la Pologne deploie des unités pour lutter contre les manifestants avec des equipements spécifique, ce qui signifie que la repression n'est utilisée dans les années 30, qu'en cas de necessité. L'officier a quand même un pistolet à la main, on est tout de même pas encore en l'an 2000.

http://www.weu1918-1939.pl/piechota/osobista/mauser_1910/m1910_policja.jpg

On cite aussi les troupes fluviales comme la flotille de Pinsk, la marine de guerre.

On trouve sur le site cette photo de troupe polonaise transitant dans Varsovie en septembre 1939 avec le WZ17, ce qui veut dire que les troupes de mobilisation s'équipent avec les effets disponibles dans les dépots.

http://www.weu1918-1939.pl/piechota/helmy/niemiecki/niem_16.jpg

On peu penser aussi que les bataillons ON locaux sont équipés potentiellement des stocks de la 1ère GM qui n'est pas si loin, donnantt un mélange d'armes et de tenues, moitié civile, moitié militaire, avec une complication incroyable pour la logistique en munition.