LA POLITIQUE EXTÉRIEURE DE LA POLOGNE (entre-deux guerres) - 1

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Posté par: Paul (IP Loggée)
Date: 25 novembre, 2010 23:09

LA POLITIQUE EXTÉRIEURE DE LA POLOGNE - 1

Yvon BlZARDEL in Politique Etrangère - année 1937 - volume 2 - n°5 pages 426/440

Le XIXe siècle devait assister au réveil du sentiment national chez les Slaves vaincus, maintenus sous un régime de fer par leurs conquérants. Matériellement écrasés, ils avaient pourtant conservé la flamme des traditions linguistiques, religieuses et légendaires. Le folklore résistait à l'épée et à la tyrannie.

Le romantisme et la Révolution française, le courant libéral qui à leur suite traversa l'Europe, aidèrent à cette reprise de la conscience nationale. Serbes et Bulgares réussirent à reconquérir leur indépendance, tandis que les Tchèques et les Polonais moins heureux, échouaient dans leurs tentatives. Chaque sursaut du peuple français avait son écho en Pologne, et nos révolutions amenaient les Russes à faire régner l'ordre à Varsovie.

Mais l'ordre n'était pas total puisqu'il n'empêchait pas Mickiewicz de construire une œuvre poétique plus durable que les forteresses moscovites.

Après la grande guerre, tous les territoires slaves reparurent sur la carte d'Europe, avec la Pologne, la Tchécoslovaquie et la Yougoslavie. De leur côté, la Russie et la Bulgarie demeuraient. Seules quelques minorités slaves restaient encore au-delà des frontières, notamment en Istrie et dans la région du Carso, où les populations passèrent directement du joug autrichien sous le joug italien.


Le tracé des nouvelles frontières, si malaisé, donnait dans l'ensemble satisfaction à la Pologne, surtout après le raid sur Wilno, qui lui assura la possession de cette ville, attribuée à la Lithuanie par les traités.

Mais, avec les questions territoriales et la question des minorités, les nouvelles frontières étaient semées de pièges. Déjà, pendant la guerre, Emile Verhaeren disait que la Pologne était destinée « à vivre dangereusement ». La paix devait confirmer cette prévision.

Le rapprochement avec l'Allemagne

« II n'y a que la réalité des choses qui compte », a dit M. Beck en prônant la politique réaliste au détriment des idéologies, au cours de son exposé devant la commission des Affaires Étrangères du Sénat, le 18 décembre 1936.

Pour la Pologne, « la réalité des choses » c'est sa situation entre deux pays inquiétants, l'Allemagne et la Russie, de qui ne la sépare aucune frontière naturelle. Sa politique étrangère est donc subordonnée avant tout à la géographie. Elle redoute l'expansion de ses voisins et craint de devenir le champ de bataille de leurs querelles. Elle navigue donc pour éviter les écueils, et sa souplesse, parfois décevante pour ses alliés, n'est qu'une nécessité de sa situation.

Dès sa résurrection, la Pologne avait signé, en 1921, un traité d'alliance avec la France pour parer, en partie, au danger allemand.

Ce n'était du reste pas une alliée de tout repos pour la France que cette nation qui, peu de mois après la signature de la paix était déjà en guerre avec la Russie, s'emparait de vive force de Wilno et alourdissait les relations franco-allemandes avec la question du couloir polonais. Mais il n'est pas de convention bilatérale qui n'offre que des avantages à l'une des parties. Les avantages de l'alliance en vue de neutraliser l'Allemagne l'emportaient sur les inconvénients, pour la France aussi bien que pour la Pologne. Cette dernière signa, d'autre part, en 1923, un traité avec la Roumanie pour se garantir du côté russe. Sur la corde raide tendue entre l'Allemagne et la Russie, la Pologne s'organisait ainsi dans l'insécurité que lui causaient les problèmes de la Silésie, des minorités de Danzig et du couloir polonais surtout. Jusqu'à 1925 sa situation demeura précaire bien qu'elle eût signé avec l'Allemagne en 1922, et sous l'égide de la Société des Nations, un traité relatif à la protection des minorités allemandes et polonaises en Haute-Silésie, et que la France l'aidât à faire contrepoids. Mais l'Europe tout entière souffrait des malaises issus de la guerre et des traités de paix.

Locarno essaya d'y remédier : le 16 octobre 1925 fut signé, à Locarno, un traité entre l'Allemagne, la Belgique, la France, la Grande-Bretagne et l'Italie; c'était pour la France un gage de sécurité sur le Rhin.

Le même jour la France seule signait avec la Pologne un traité [La Pologne venait de signer, d'autre part, avec l'Allemagne, une convention d'arbitrage] :

« Dans le cas où la Pologne ou la France viendrait à souffrir d'un manquement aux engagements intervenus en date de ce jour entre elles et l'Allemagne en vue du maintien de la paix générale, la France, et réciproquement la Pologne, agissant par application de l'article 16 du pacte de la Société des Nations s'engagent à se prêter immédiatement aide et assistance si un tel manquement est accompagné d'un recours aux armes qui n'aurait pas été provoqué. »

II n'y avait au bas de ce dernier document que deux signatures : celle de Briand et de Skrzynski, délégué de la Pologne, alors que le nom de Briand figurait déjà au bas du traité qui garantissait la sécurité française à côté des noms du Dr Luther, de Stresemann, de Vandervelde, de sir Alisten Chamberlain, de Mussolini. La garantie accordée à la Pologne ne l'était donc que par contre-coup et à travers la France. Plus tard la Pologne devait se plaindre de cette disparité de traitement.


« La Pologne ne fut à aucun moment hostile à une politique de détente franco-allemande, au contraire. Mais elle considérait que cette détente devait stabiliser et fortifier la paix simultanément de l'ouest à l'est. Or, en fait, une différence discriminatoire pour la Pologne fut sanctionnée à Locarno, en ce qui concerne les frontières occidentales et orientales. Par la suite l'opinion publique mondiale put croire qu'il y avait des frontières définitivement établies et d'autres qui ne l'étaient pas (Lettre du général Gorecki aux anciens combattants français, 11 novembre 1934). »

C'est sous le régime de Pilsudski, à dater de mai 1926, que l'épiderme polonais devint plus susceptible et que la Pologne estima qu'on la traitait en mineure. Pourquoi le Rhin avait-il pris le pas sur la Vistule ? La France sacrifiait-elle délibérément les intérêts polonais afin d'améliorer ses propres relations avec Berlin? De Locarno, la Pologne n'avait retiré que sa convention d'arbitrage avec l'Allemagne et son traité avec la France. C'est parce que la France était liée à l'Angleterre, à la Belgique et à l'Italie, que la Pologne pouvait compter, par voie de conséquence, sur un secours éventuel de ces puissances. Pourquoi avoir besoin du truchement de Paris pour entrer en contact avec les autres puissances alors que les frontières polonaises étaient plus menacées que les frontières françaises, l'Allemagne revendiquant à grands cris le corridor et ne parlant plus de l'Alsace ni de la Lorraine? M. Beck a dit à la commission des Affaires Etrangères du Sénat, le 18 décembre 1936 : « La Pologne fut ajoutée à ces accords et les puissances considéraient sans doute cette solution comme une concession à la France. »

« Le pacte à quatre vint ensuite (écrit encore le général Gorecki). Il a profondément ébranlé les bases d'une confiante collaboration polonaise. »

D'après le général Gorecki, ce serait donc le Pacte à Quatre signé le 14 juillet 1933 qui aurait amené un changement politique de la Pologne à l'égard de la France, et lui aurait fait prendre l'initiative de conversations directes avec Berlin, par voie de conséquence.

Cette thèse, soutenue également par la presse de droite en France, appelle des réserves formelles.

En effet, dès novembre 1932, le ministre des Affaires Étrangères, M. Zaleski, ami de la France et respectueux de la Société des Nations, était remplacé par son sous-secrétaire d'État, M. Beck. Pitsudski était coutumier de ces changements sur l'échiquier ministériel. Il faisait facilement passer un ministre d'un département dans un autre pour l'essayer dans des postes divers. Il appelait cela « la relève de la garde ».

Toutefois, dans ce cas particulier, il y avait plus qu'un changement de personnes. Le remaniement ministériel indiquait une orientation nouvelle de la politique étrangère polonaise. Le colonel Beck, ancien chef de cabinet de Pilsudski, ne passait pas pour un "grand ami de la France. Il semblait avoir été choisi pour instaurer une politique nouvelle, arracher la Pologne à la ligne suivie depuis la guerre, renverser la vapeur et briser avec les méthodes de Zaleski trop respectueuses à l'égard de la France et de la Société des Nations. Il fallait à la Pologne un ministre des Affaires Étrangères qui sut frapper du poing sur la table en ces heures où M. Mussolini haranguait les flots de la mer latine et où M. Hitler prêchait son évangile à des masses germaniques, sous les sunlights.


On vit donc, quelques semaines après la retraite de M. Zaleski, le comte Szenbek, sous-secrétaire d'État aux Affaires Étrangères, puis M. Beck lui-même se rendre à Berlin pour causer avec M. von Neurath.

« Visite qui n'a eu d'autre effet que de provoquer la confusion et les malentendus », écrivit une feuille polonaise de droite [Gazeta Warsaiostyi, 23/11/1932], tandis qu'un journal socialiste imprimait : « A Genève on a saisi tout de suite ce que signifiait la substitution de l'itinéraire Varsovie-Berlin-Genève à l'itinéraire Varsovie-Paris-Genève [Robotnik, 3/12/ 1932]. »

Le journal conservateur Czas, de Cracovie, écrivait de son côté que les voyages de MM. Beck et Szenbek avaient pour but « d'élargir les bases de la politique polonaise ».

Bientôt la mission militaire française installée à Varsovie depuis douze ans était brusquement rappelée.

Les journaux allemands déclaraient : « La Pologne veut s'affranchir de la France. » Alors que M. Zaleski « était à la remorque du Quai d'Orsay », ils félicitaient M. Beck d'avoir congédié notre mission militaire.

Du reste, depuis l'arrivée de M. Beck aux Affaires Étrangères, la presse allemande avait cessé ses attaques contre la Pologne. Aussi dès le 1er juin 1933 M. Léon Blum remarquait-il dans le Populaire :

« J'ai toujours supposé, pour ma part, que le racisme hitlérien chercherait avec la Pologne une entente directe aux dépens de la Russie soviétique. La Pologne prépare-t-elle sa volte-face par un dépit affecté? Un avenir peut-être rapproché nous instruira. »

Voici donc les preuves que bien avant le Pacte à Quatre la Pologne se rapprochait de l'Allemagne, quoi qu'en puisse dire le général Gorecki.

De propos délibéré, la Pologne évoluait en dehors de la Société des Nations et de la France. En 1932 elle avait signé son pacte de non-agression avec l'U.R.S.S. Mais son opération d'envergure, c'était le rapprochement avec l'Allemagne.

A l'avènement d'Hitler, Danzig s'étant enfiévrée, à l'envoi d'un cuirassé dans ses eaux, Danzig rentra dans l'ordre et l'Allemagne ne réagit pas. Les conversations secrètes s'engagèrent alors dans un esprit de compréhension mutuelle.

La Pologne aurait demandé : « Voulez-vous la guerre? » A de telles questions on répond rarement oui, même quand on s'appelle Hitler. Hitler répondit non. « Alors, causons. » Le pacte de non-agression fut préparé dans le plus grand mystère, et le dossier du couloir polonais fut enfermé dans son carton.

La Pologne était fière de donner la mesure de sa force et de son indépendance à l'Europe interdite, de montrer à la France et à Genève qu'elle n'avait pas besoin de tuteurs.

Elle croyait faire œuvre habile, en même temps, et détourner les ambitions allemandes de l'est vers le sud. Que lui importait l'Anschluss? Que d'autres s'inquiètent de la réunion de l'Autriche au Reich. La Pologne préférait voir l'expansion allemande se canaliser vers un autre pays germanique.

Enfin, une sympathie mutuelle devait attirer l'un vers l'autre les deux dictateurs, Hitler et Pilsudski. Pilsusdski n'éprouvait qu'éloignement pour les hommes d'Etat français et leurs méthodes. A leurs accents libéraux et à leur souplesse il préférait les brutalités d'Hitler et ses menaces.

Aussi M. Beck pouvait-il dire à la commission des Affaires Étrangères du Sénat, le 5 février 1934 :

« Lorsque le gouvernement hitlérien arriva au pouvoir en Allemagne, l'opinion générale en Europe fut que le nouveau régime conduirait à l'aggravation des relations germano-polonaises. Le gouvernement polonais ne partagea pas cette opinion. Au premier contact avec le chancelier du Reich et avec son gouvernement, nous avons pu constater dans l'appréciation de nos relations réciproques un langage nouveau et hardi. Cette façon de s'attaquer au fond du problème, qui répondait si profondément aux vues du gouvernement polonais, créa une base favorable pour l'établissement de formes sûres, de relations de bon voisinage. »

Après le pacte germano-polonais

Cependant, la publication inattendue du pacte germano-polonais, signé en janvier 1934, troubla l'opinion polonaise, d'autant que le pacte laissait tous les vrais problèmes en suspens et que certains redoutaient des clauses secrètes qui eussent renversé complètement les alliances et les amitiés. Ainsi donc, pour s'entendre avec Hitler, qui n'avait jamais témoigné à l'égard de la Pologne que mépris et aversion, on tournait le dos à toute l'Europe qui considérait avec appréhension le nouveau régime allemand ? On tenait l'alliance française pour négligeable, au lieu de tenir la balance égale entre les deux dangers, allemand et russe, on provoquait la Russie en se rapprochant de son pire ennemi ?

Sentant particulièrement la force de ce dernier argument, M. Beck s'en fut immédiatement à Moscou où il arrivait le 12 février 1934, pour donner des apaisements. Quant à la Société des Nations et à la France, leur réaction était d'un intérêt secondaire puisqu'elles n'avaient pas su comprendre que la Pologne était un très grand peuple.

Il faut reconnaître que la France à cette époque, troublée par des dissentiments d'ordre intérieur, devait justifier la politique germanophile du maréchal qui pouvait dire avec satisfaction :

« Nous avons réussi à nous entendre avec l'Allemagne, alors que les essais de rapprochements franco-allemands ont échoué, que Locarno où nous avons été admis en parents pauvres n'a pas réalisé les espoirs de la France, que le Pacte à Quatre est sans effet. Et cette petite Pologne qui ne devait rester qu'un satellite dans l'orbe des grandes puissances donne une nouvelle orientation à la politique en Europe centrale. »

Au printemps de 1934 la France tenta de rétablir la situation européenne par un pacte qu'elle aurait conclu avec l'Allemagne, la Pologne, l'U.R.S.S» et les États baltes.

Mais l'Allemagne préférait les accords bilatéraux et la Pologne n'entendait pas aller plus loin que la non agression avec TU.R.S.S. Elle se contentait de son accord de 1932 sans jamais vouloir aller jusqu'à l'assistance mutuelle; elle n'autoriserait jamais les armées rouges à traverser son territoire. Les États baltes, sympathiques à l'initiative française ne pouvaient pas s'engager dans une voie où ils auraient seuls penché du côté de leur voisin russe, alors que les autres voisins, Allemagne et Pologne, étaient hostiles à ce plan. Leur position d'équilibre eût été ainsi rompue, ils refusèrent donc de s'engager. C'est ainsi que la politique que faisait M. Barthou à l'ombre de M. Doumergue aboutit à laisser la France et l'U.R.S.S. en tête à tête. Ce fut le plus mauvais moment des relations franco-polonaises. C'est également au cours de cette période, le 13 mars 1934, que la Pologne dénonça brutalement, à Genève, le traité des minorités. Elle portait un nouveau coup à l'organisation de l'Europe si laborieusement élaborée par la Société des Nations avec le concours actif de la France. En se rendant à Moscou, en 1935, M. Laval passa par Varsovie où il essaya de donner des assurances apaisantes.

Le maréchal Pilsudski mourait pendant le séjour de M. Laval à Moscou. Après sa disparition, M. Beck proclama qu'il maintenait la politique réaliste de son pays dans la tradition du grand disparu :

« J'ai déjà souligné le trait caractéristique de notre politique, qui se traduit par sa réserve et son refus de s'engager au-delà de la sphère où nous avons nos moyens d'action et où, par conséquent, notre parole a un poids direct. »

Lorsque le gouvernement polonais se trouve embarrassé pour fixer les limites de cette sphère ou quand il veut faire accepter quelque nouveauté à son opinion, il se pose cette question : « Dans cette circonstance, qu'eût fait le maréchal Pitsudski? » Derrière ce bouclier, M. Beck a pu dire à la commission des Affaires Etrangères du Sénat, le 18 décembre 1936 :

« J'ai eu l'occasion de présenter au Parlement les méthodes de notre politique étrangère telles que je les concevais, en cherchant à appliquer à mon activité les grandes pensées du maréchal Pilsudski. »

Mais la mystique Pilsudski a ses dangers. Les diplomates polonais s'en rendirent bientôt compte; une fois dissipée l'ivresse de la signature du pacte germano-polonais, ils ont multiplié les contacts diplomatiques. Peut-être comprenaient-ils déjà que le pacte ne leur apporterait que des satisfactions d'amour-propre, que la détente était purement verbale et passagère entre les deux pays, que l'Allemagne maintenait toutes ses revendications et que la Pologne avait peut-être été dupée...

En effet, la propagande nazie continue à s'exercer ouvertement sur « la frontière saignante ». Cette année même à l'exposition de Breslau, une carte gigantesque représentait la frontière de Haute-Silésie avec cette inscription : « Une frontière qui représente une injustice envers l'Allemagne. » A vrai dire, l'Allemagne n'a fait que mettre une sourdine à ses récriminations, alors que la Pologne a été entraînée à faire quelques sacrifices, notamment du côté de l'alliance française et du côté de Danzig.

Pour rassurer son opinion, le gouvernement polonais ne pouvait lui donner en pâture que de tels propos d'Hitler :

« Cela fera le plus grand bien à la paix européenne si, dans le traitement des nationalités qui sont forcées de vivre comme minorités parmi les peuples étrangers, on tient réciproquement compte des sensibilités justifiées de la fierté et de la conscience nationale des peuples.»

La presse officielle polonaise trouvait dans ces déclarations des éléments d'exaltation pour entamer les louanges du chancelier « garant du libre développement culturel de la population polonaise en Allemagne ».

Il ne la garantit que dans ses discours, s'il faut en croire le professeur polonais Stronski qui écrit :

« Quand le chancelier du Reich a parlé des minorités, il pensait vraisemblablement à celles qui se trouvent hors d'Allemagne. Il n'a pas eu en vue la population polonaise de l'Allemagne qui se compte par millions et qui est plus dénationalisée aujourd'hui que jamais dans l'histoire. »