Bernard Goldstein / Ghetto de Varsovie

Démarré par Archives, 23 Novembre 2023 à 11:02:07

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Posté par: ubik83 (IP Loggée)
Date: 06 janvier, 2014 01:01

Bonjour.

Je continue mes recherches. Je tombe sur un texte de Bernard Goldstein, "L'ultime combat, nos années au ghetto de Varsovie".

Je cite un passage du texte :

"Avant même la création du ghetto, les Allemands avaient ordonné au Judenrat de constituer ce qu'ils appelèrent un « Service du maintien de l'ordre juif ». La Communauté fit coller dans les rues des affiches invitant les hommes âgés de moins de trente-cinq ans et possédant une instruction moyenne, à se présenter devant une commission spéciale d'enrôlement. Mille postes étaient prévus, mais, par la suite, ce chiffre fut porté à deux mille.

Dès l'ouverture du bureau de recrutement, ce fut la ruée ; car devenir policier signifiait être exempté du travail obligatoire, échapper aux rafles, à la déportation et, par-dessus tout, être placé dans une situation privilégiée par rapport au reste de la population juive absolument sans défense entre les mains de ses persécuteurs. Chacun fit agir ses relations, sollicita des recommandations auprès de la commission d'enrôlement. On offrit des pots-de-vin sous toutes les formes. Des hommes dotés d'une instruction supérieure, des employés de banque et de bureau, toute une jeunesse magnifique n'eut plus d'autre ambition que d'entrer dans les rangs de cette police dont l'uniforme consistait en une casquette noire ornée d'une étoile bleue de David. (Les policiers juifs n'étaient cependant pas dispensés du port du brassard avec l'étoile.)

La police juive fut divisée en commissariats, et en brigades de quartier. Un certain converti nommé Scherinsky, ancien commissaire de police à Varsovie, en fut nommé le commandant.

Au commencement, la police juive collabora avec la police polonaise. Mais, après la réalisation du ghetto, les agents polonais furent retirés petit à petit. Si les Allemands laissèrent une dizaine de chrétiens, ce ne fut que pour faire surveiller Polonais et Juifs les uns par les autres".




Alors je voudrais savoir : ce Scherinsky, ça vous dit quelque chose ? Et si vous avez des infos sur lui, ça m'intéresserait. Description, photo, des anecdotes...

Je vous remercie... Mon boulot continue, je m'accroche avec toute l'énergie dont je suis capable.

J'ai hâte que ce roman soit terminé...

Merci à vous...

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Posté par: Stéphane (IP Loggée)
Date: 06 janvier, 2014 02:51

ubik83 a écrit:
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> Au commencement, la police juive collabora avec la
> police polonaise.

Là je ne comprend pas trop. quelle police polonaise ?

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Posté par: ubik83 (IP Loggée)
Date: 06 janvier, 2014 11:55

Salut,

Selon mes sources il y avait une police Polonaise, "les bleus", car habillée d'uniformes bleu nuit.

En fait, 3 instances de police dans le ghetto :

- Allemande ( Feldgendarmerie )
- Polonaise ( les "bleus" )
- Juive ( casquette avec l'étoile de David et brassard idem ).

C'est ce qui ressort des lectures des témoignages, Emmanuel Ringelblum, Marek Edelman, etc. Et c'étaient les Allemands qui menaient la danse.

Voilà pour l'essentiel. On en rediscute éventuellement...

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Posté par: jean pierre (IP Loggée)
Date: 06 janvier, 2014 12:12

[www.shabbat-goy.com]

la police "bleue" etait sur les abords exterieur du ghetto (a Varsovie)

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Posté par: Stéphane (IP Loggée)
Date: 06 janvier, 2014 14:42

Le terme de police polonaise me dérange car pour un Français on compare le terme à police française et pour moi il est impropre.

La police française était une organisation de l'état français qui collaborait officiellement avec l'état allemand.

Autant que je sache l'état polonais n'a pas collaboré pour la bonne raison qu'il n'y avait plus d'état polonais.

Il ne peut donc pas y avoir une police polonaise car la police est une administration chargée de faire respecter la loi, administration qui est au service de l'état !!!!

A la limite on peut parler de police de langue polonaise, mais pas plus. Et je ne nie pas qu'il y avait des collabos en Pologne, (il y en avait dans tous les pays) mais il n'y avait pas de collaboration d'état.

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Posté par: Paul (IP Loggée)
Date: 06 janvier, 2014 17:31

La "Police Bleue-Marine" ou, selon son nom officiel, "Policja Polska Generalnego Gubernatorstwa" (Police Polonaise du Gouvernement Général / Polnische Polizei im Generalgouvernement) a bien existé du 17 décembre 1939 jusqu'en 1944.

Elle était vêtue d'uniformes bleu-marine et armée. Ainsi elle était plus connue sous le nom de "Granatowa Policja" et fonctionnait dans le Gouvernement Général, y compris le distrikt Galizien annexé en 1941 après l'opération Barbarosa.

Elle était financée par les autorités polonaises locales sous la supervision de l'administration allemande. La plupart de ces policiers ont été recrutés dans la police d'avant-guerre sauf 200 Ukrainiens dans les parties peuplées par ceux-ci. Ces derniers démissionnèrent en bloc pour être ensuite intégrés dans l'équivalent connu sous le nom "de police auxiliaire ukrainienne".

A partir de mai 1940 et selon les ordres d'Himmler, elle fut chargée du maintien de l'ordre public, tâche auparavant dévolue à la police SS. Elle restait néanmoins subordonnée aux autorités allemandes.
Il n'y eu jamais de commandement centralisé, les plus hautes directions polonaises ne dépassaient pas le niveau du district et le plus grade le plus haut accordé à des Polonais était celui de "Inspektor", qui équivalait à celui de lieutenant-colonel dans la police allemande.

A son maximum (janvier 1943 / mai 1944), elle compta jusqu'à 12.000/12.500 hommes mais on estime que 18.000 hommes passèrent dans ses rangs.

Si la Police "Bleue-marine" coopéra ouvertement avec les nazis (arrestations de Juifs, lutte contre la Résistance, arrestations de patriotes ... elle assurait aussi la garde des divers ghettos et participa aussi à la liquidation du ghetto de Varsovie), on estime que 25 à 30% de ses membres sont entrés en contact avec l'AK.

Des formations similaires ont été organisées, sous forme de bataillons de police auxiliaires, dans les distrikt de Cracovie, de Lublin et de Lwow mais aussi au Belarus actuel et en Volhynie. Ces formations étaient chargées de la lutte contre les résistants, les partisans communistes et les indépendantistes ukrainiens.

En résumé, cette "Granatowa Policja" a joué le même rôle que les unités de police organisée par les Allemands ou des collaborateurs, dans d'autres pays comme la Milice en France ou les polices auxiliaires ukrainiennes, russes ou belarussiennes.

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Posté par: Stéphane (IP Loggée)
Date: 06 janvier, 2014 18:09

Paul a écrit:
-------------------------------------------------------
>
> En résumé, cette "Granatowa Policja" a joué le
> même rôle que les unités de police organisée
> par les Allemands ou des collaborateurs, dans
> d'autres pays comme la Milice en France ou les
> polices auxiliaires ukrainiennes, russes ou
> belarussiennes.

La milice française a été créé par le gouvernement français, la Granatowa Policja était subordonnée à 100% aux autorités allemandes

La différence est quand même importante entre une collaboration d'état comme en France et la collaboration d'individus comme en Pologne, Ukraine .... la liste est longue

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Posté par: Paul (IP Loggée)
Date: 06 janvier, 2014 18:24

Il ne pouvait pas y avoir de collaboration d'Etat en Pologne, Ukraine, Belarus ... pays slaves peuplés d'Untermeschen !

S'il y eut des "candidats" pour former des gouvernement collaborationnistes en Pologne (Eh oui, il s'agit de nazis polonais absolument pas représentatifs) ou en Ukraine, les Allemands en rejetèrent l'idée comme quelque chose d'impensable selon leur doctrine raciste et aussi politique.

Ces territoires étaient destinés à devenir le fameux "espace vital" colonisé par des Allemands. L'excédant de population devait être "rejeté" au-delà de l'Oural sauf un nombre minimum destinés à assurer le rôle d'esclaves dans les exploitations de la "race des seigneurs".

Pas question donc d'installer des autorités représentatives même inféodées et soumises aux nazis.

Contrairement à la Norvège, peuplée de "frères de race nordiques", il ne pouvait y avoir de Quisling polonais ou ukrainien.

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Posté par: ubik83 (IP Loggée)
Date: 06 janvier, 2014 22:01

Décidément Paul, vous êtes précieux ! Moi qui tente péniblement de m'informer ce qu'était cette époque, j'avoue que j'apprécie quand je lis des témoignages étayés par des connaissances solides.

En ce qui me concerne, je bute toujours sur ça, le lien entre ghetto et crime organisé, et je me refuse à écrire tant que je n'aurai pas des données sur ça - ou tant qu'on ne m'aura pas démontré que les données sont impossibles à trouver. Ce que je veux éviter, c'est écrire une centaine de pages super léchées, magnifiques, pour qu'on vienne me dire après que pour telle ou telle raison historique, je n'ai plus qu'à tout effacer et à recommencer. Je sais améliorer, reprendre, oui. Mais refaire, non.

Merci, donc.