excellente conversation

Démarré par Archives, 04 Octobre 2023 à 15:52:20

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Posté par: astrid (IP Loggée)
Date: 26 février, 2010 19:36

Extrait d'une conversation entre Colbert et Mazarin - sous LOUIS XIV


Colbert :
Pour trouver de l'argent, il arrive un moment où tripoter ne suffit plus. J'aimerais que Monsieur le Surintendant m'explique comment on s'y prend pour dépenser encore quand on est déjà endetté jusqu'au cou.

Mazarin :
Quand on est un simple mortel, bien sûr, et qu'on est couvert de dettes, on va en prison.
Mais l'Etat. L'Etat, lui, c'est différent. On ne peut pas jeter l'Etat en prison. Alors, il continue, il creuse la dette ! Tous les Etats font ça.

Colbert :
Ah oui ? Vous croyez ? Cependant, il nous faut de l'argent.
Et comment en trouver quand on a déjà créé tous les impôts imaginables ?

Mazarin :
On en crée d'autres.

Colbert :
Nous ne pouvons pas taxer les pauvres plus qu'ils ne le sont déjà.

Mazarin :
Oui, c'est impossible.

Colbert :
Alors, les riches ?

Mazarin :
Les riches, non plus. Ils ne dépenseraient plus. Un riche qui dépense fait vivre des centaines de pauvres.
Colbert :
Alors, comment fait-on ?

Mazarin :
Colbert, tu raisonnes comme un fromage (comme un pot de chambre sous le derrière d'un malade) ! il y a quantité de gens qui sont entre les deux, ni pauvres, ni riches. Des Français qui travaillent, rêvant d'être riches et redoutant d'être pauvres ! C'est ceux-là que nous devons taxer, encore plus, toujours plus ! Ceux là ! Plus tu leur prends, plus ils travaillent pour compenser. C'est un
réservoir inépuisable.

Extrait du « Diable Rouge "


Pour une fois qu'un message qui circule sur internet est relativement intelligent.
Il faut juste transférer de 4 siècles mais effectivement rien n'a changé dans ce monde ...

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Posté par: Chantal (IP Loggée)
Date: 26 février, 2010 22:41

Je vous l'accorde....rien n'a changé....ni les mots....ni la façon de pensée des gouvernants......

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Posté par: Stéphane (IP Loggée)
Date: 27 février, 2010 01:45

Chantal a écrit:
-------------------------------------------------------
> Je vous l'accorde....rien n'a changé....ni les
> mots....ni la façon de pensée des
> gouvernants......


Il faut dire que la V ème république ressemble étrangement à une monarchie. A partir de là, il est normal que les vieilles habitudes soient conservées.

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Posté par: helka (IP Loggée)
Date: 27 février, 2010 10:35

Excellente analyse datant de près de 400ans! Ilest également exact que nous vivons sous une monarchie "répubicaine. Comme quoi, les français n'en ont pas fini avec le régicide de leurs ancêtres qui en fin de compte n'aura servi à rien, car de toute manière la royauté aurait évolué elle aussi si la vindicte des poissardes et autre catégories avait été bien orchestrée....

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Posté par: Paul (IP Loggée)
Date: 27 février, 2010 12:22

Bonjour AstridAmour

Ce dialogue est criant de vérité mais il faut tout de même préciser qu'il n'a rien d'historique contrairement à ce que certains ont cru.

Cet entretien ne date pas d'il y a 400 ans (!!!) comme certains l'ont reprit un peu trop vite, mais est vieux de deux ans et figure dans une pièce, écrite par Antoine Rault, qui se joue au théatre Montparnasse depuis début septembre 2008 (et jusque fin mars 2010).
Pour éviter toute confusion, tu citais d'ailleurs en référence le nom de celle-ci, le Diable Rouge, à la fin de ton message.

http://image.evene.fr/img/agenda/evt/g/25234.jpg
Au fait, cette pièce sera jouée à Nancy, salle Poirel, le 12 mars prochain. Il y a du beau linge parmi les acteurs, comme Claude Rich par exemple.

Bonne fin de semaine

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Posté par: yitin (IP Loggée)
Date: 27 février, 2010 13:06

Bonjour Paul,

Donc, si j'ai bien compris, Mazarin et Colbert ont été accusés à tort, parce que tout ce qu'ils voulaient était en vérite le bien-être du peuple francais !

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Posté par: Paul (IP Loggée)
Date: 27 février, 2010 13:22

Bonjour yitin,

Cette pièce de théâtre retrace les dernières années de la vie du Cardinal Mazarin (le diable rouge) et l'éducation qu'il procure au jeune roi Louis XIV. On y parle de la guerre contre l'Espagne qui a ruiné les finances de la France. D'où, sans doute cet entretien entre Mazarin et Colbert qui ambitionne le poste de surintendant des finances après la mort du Cardinal.

Les dialogues sont évidemment fictifs et sortis de l'imagination de l'auteur - qui a tous les droits, comme tous les auteurs.
Car, qui était présent à l'époque pour en prendre note ?

Mais, c'était tentant d'utiliser dans cette pièce des réflexions que les spectateurs assimilent immédiatement à l'époque présente.

... Et ça marche !

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Posté par: astrid (IP Loggée)
Date: 27 février, 2010 21:22

Merci Paul pour cette précision.
Je n'ai fait que reproduire ici l'extrait transmis par une amie.
Et je ne savais même pas que la pièce se jouait à Nancy ! Merci.

Astrid