Posté par: Vendôme (IP Loggée)
Date: 28 janvier, 2013 00:23
Pour mon sujet "La Dernière Séance", j'ai en réserve quelques grands classiques (humoristiques) du cinéma polonais, mais qui font référence à l'absurdité et au non-sens qui prévalaient dans le système communiste.
Pour apprécier pleinement l'humour de ces films il faut avoir vécu en Pologne au temps de la PRL.
En ce sens j'aimerais bien savoir qui a vécu en PRL (ou y est suffisamment allé pour pouvoir apprécier ce type de films)
Merci.
Posté par: Stéphane (IP Loggée)
Date: 28 janvier, 2013 01:29
Disons que j'y suis allé plusieurs fois, je m'y suis même marié ce qui avec des tickets de rationnement n'était pas une mince affaire, mais entre le système D polonais et le système D français .... on a bien fini par se débrouiller et il y aurait presque quoi écrire un livre !!!!
Pour le film, mon niveau de polonais ....
Posté par: Vendôme (IP Loggée)
Date: 28 janvier, 2013 10:22
@ Stéphane :
Si tu repasses par là, peux tu m'ôter (dans le titre du sujet "La Dernière Scéance" ) la lettre "c" de scéance.
J'ai cette faute d'orthographe comme un caillou dans ma godasse !... http://smileys.sur-la-toile.com/repository/Content/0046.gif
Pour ce qui est de ma question ici, c'est justement parce que j'ai quelques films polonais assez marrants en réserve, mais qui sont vraiment désopilants pour les gens qui on vécu la PRL.
Pour ceux/celles qui n'ont aucune idée de l'absurdité de ce que pouvaient être certaines situations de la vie quotidienne, je ne sais pas si ça va être aussi drôle — encore que...
Posté par: Stéphane (IP Loggée)
Date: 28 janvier, 2013 17:58
Vendôme a écrit:
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> @ Stéphane :
> Si tu repasses par là, peux tu m'ôter (dans le
> titre du sujet "La Dernière Scéance" ) la lettre
> "c" de scéance.
Si tout va bien, les messages peuvent être rectifiés dans ce forum, c'est déverrouillé.
Posté par: Vendôme (IP Loggée)
Date: 28 janvier, 2013 18:05
Widocznie nikt nie zyl w PRL-u, wyglada tak ze chyba
wszyskim sie udalo uciekac na Zachod przed Komuny ! http://smileys.sur-la-toile.com/repository/Content/yahoo-supercontent.gif
Prosze smialo ! UBcow tutaj nie ma, i rozmowy nie sa kontrolowane ! grinning smiley
----------------
Posté par: niu-nia (IP Loggée)
Date: 28 janvier, 2013 20:20
Mort de rire
J'ai vu "sur place" 2 fois seulement...mais me suis toujours sentie au plus près de la question.
J'ai beaucoup ri à la lecture de certaines "oeuvres" dédiées au PRL, ai vu 2 ou 3 films, mais je pense ne pas être la seule à souhaiter découvrir d'autres films drôles sur le sujet !!!! Références bienvenues !
Posté par: jean pierre (IP Loggée)
Date: 28 janvier, 2013 20:55
je suis allé en Pologne plusieurs fois (la dernière fois il y a plus de trente ans!!!)
appart échanger les dollars au marché noir, et magouiller sur les coupons d'essence, c'est surtout la famille ou les amis qui étaient confrontés du système "d".
mais nous avions toujours dans la valise des jeans, et des collants pour la famille et des "cadeaux"pour les douaniers polonais (en arrivant en Pologne). en repartant ils se servaient largement sur les zlotys qui nous restaient.
Posté par: Transilien (IP Loggée)
Date: 28 janvier, 2013 22:31
Dans le cadre de mon activité professionnelle, j'ai vécu en PRL, pendant les années 1983(01/03) à début 1986(27/02) près de Katowice. J'étais un privilégié.
Auparavant, toujours dans le cadre de mon activité professionnelle, j'ai également eu la chance et le privilège de vivre en URSS à 90km au S.E.de Moscou pendant les années 1968 à 1970 ainsi qu'en R.S.S. d'Ukraine à 36 km au N.O. d'Ivano-Frankivs'k
pendant les années 1972 et 1973.
Pour l'étranger que j'étais, je peux vous assurer qu'en PRL il y avait bien plus de liberté qu'au paradis du travailleur. J'avais d'ailleurs l'autorisation de circuler dans tout le pays avec ma voiture de fonction amenée de France.
J'ai certainement un peu débordé du sujet en voulant répondre à la question.
jR
Posté par: jfjg (IP Loggée)
Date: 28 janvier, 2013 23:15
Je n'y ai pas vécu, mais ai passé durant des années, le mois de vacances estival en Pologne, en famille et dans la famille, tant à la ville qu'à la campagne.
Premiére fois en 1959, puis tous les ans aprés, et même deux fois par an durant la période de 1974 à 1979.
Comme le dit jean pierre, j'ai connu et vécu les mêmes expériences et connu aussi la vie au quotidien : un autre temps.
Jean François
Posté par: niu-nia (IP Loggée)
Date: 28 janvier, 2013 23:52
Je tiens à revenir sur mon post, car, loin de moi l'idée de laisser entendre que cette époque a été "drôle"....malheureusement, vraiment pas !
Bien entendu, je parlais mois aussi des absurdités, et de la dérision qu'en on fait les Polonais, et dont le souvenir est fixé "noir sur blanc".
La dérision fait parfois mieux passer "la pilule", et supporter bien des choses, parfois les plus graves.
Je me souviens moi aussi, des boutiques "PEKAO"(?) accessibles à ceux qui pouvaient payer en dollars, des jeans, collants/bas et autres denrées rarissimes voire inexistantes que nous apportions (en ce qui me concerne que nous envoyions, car je n'y suis allée que 2 fois pendant la "belle époque")etc... Bien au contraire,cela m'a soutiré plus de larmes que de sourires. Mais, "Polak potrafi" comme toujours.....et a toujours su comment survivre !!!
Voilà, je tenais à rectifier le sens de mes dires prédédents !!!
Peut-être, ce sujet pourrait s'étendre ? Ceux qui ont été concernés directement ou indirectement, (et qui le souhaiteraient), nous apporteraient leur témoignage ??
Un petit caf?
Posté par: Stéphane (IP Loggée)
Date: 29 janvier, 2013 05:26
niu-nia a écrit:
-------------------------------------------------------
>
> Je me souviens moi aussi, des boutiques "PEKAO"(?)
> accessibles à ceux qui pouvaient payer en
> dollars,
Pewex, plutôt, non ?
Posté par: rdan (IP Loggée)
Date: 29 janvier, 2013 06:30
Stéphane a écrit:
-------------------------------------------------------
> niu-nia a écrit:
> --------------------------------------------------
> -----
>
> >
> > Je me souviens moi aussi, des boutiques
> "PEKAO"(?)
> > accessibles à ceux qui pouvaient payer en
> > dollars,
>
> Pewex, plutôt, non ?
Il y avait les 2 : PKO et Pewex
Posté par: Vendôme (IP Loggée)
Date: 29 janvier, 2013 14:18
... à la bonne heure !
Il semblerait que sur cet excellent forum il y ait pas mal de wrogow narodu, de spécialistes en matière de corruption de douaniers, de gardes-frontières, MO Drogowa, et autres fâcheux.
Je vois que nous sommes ici - tels les zbojnicy (ci z Podhale ♪ w murowanej piwnicy ♫...), une hétéroclite confrérie de trafiquants de dollars, de jeans, de pulls de laine, de dlugopisow, de wloskie plaszcze (les ancêtres du Kway, qui se pliaient dans leur pochette), et autres pierdolki ; quand ce n'était pas de pièces de sa propre voiture — ou carrément la bagnole ! Bref, des saboteurs de l'économie socialiste de la PRL
... aussi, force est de constater que nous sommes suffisamment entre mauvais(es) chrétien(ne)s pour que je puisse, sans appréhension, ajouter quelques bons films de cette époque à "La Dernière Séance".
C'était le pourquoi de ma question.
Maintenant, si certain(nes) veulent nous narrer leurs exploits de contrebandiers et leurs aventures rocambolesques dans la PRL (voire soulager leur conscience) : prosze bardzo...
Posté par: jean pierre (IP Loggée)
Date: 29 janvier, 2013 15:21
j'avoue! j'ai corrompu a plusieurs reprises les douaniers polonais, (mais après plus de trente ans il y a prescription non?)mais il est vrai qu'ils se contentaient de pas grand chose, du café, des oranges,
au retour un possible de sortir le moindre zloty en billet mais le bon reçu contre la somme saisi, était, divisé en deux, une partie pour le(s) douanier(s) l'autre pour l'état polonais.
lors de mon dernier voyage,au retour c'est carrément le pape jp 2 qui m'a aidé a passer la douane.en effet j'avais mis dans la cantine qui me servait a transporter mes vêtements une grande photo du pape acheté dans une boutique religieuse de krakow.
"oh le pape"le douanier n'a pas fouillé ma cantine qui contenait quelques babioles en cristal.
résultat passage de la frontière en moins 10 mn (non compris le temps d'attente avant)
mais de l'autre coté de l'odra c'était une autre histoire.
**pour les polonais du forum. la "cantine" est une malle métallique,et non un restaurant d'école.
Posté par: Stéphane (IP Loggée)
Date: 29 janvier, 2013 15:27
Vendôme a écrit:
-------------------------------------------------------
> Maintenant, si certain(nes) veulent nous narrer
> leurs exploits de contrebandiers et leurs
> aventures rocambolesques dans la PRL (voire
> soulager leur conscience) : prosze bardzo...
ça va faire beaucoup de choses à raconter, non ? "Pas cool" Remarque on peut faire ensuite un condensé et mettre ça en article ou même créer une section PRL
Il faudrait que je recherche aussi les panneaux interdiction de photographier que j'ai pris "Pas fut fut"
Pour les anecdotes, il y en a pas mal, des drôles comme le jour où on à saoulé des flics qui étaient chargés de "veiller" sur nous alors que l'on était dans un hôtel, des moins drôle aussi, le jour où une dame était venu me voir pour vendre son cristal en dollars afin de pouvoir faire soigner son mari ( le chirurgien était gourmand )
Et je ne parle pas des 5 fois que je me suis fait arrêter un dimanche matin en arrivant en Pologne, véritable chasse au chocolat de la part des flics polonais ...( C'était avant les vacances de Pâques ) ... et j'en ai plein des comme ça, la chasse à la bière fraiche, à la bière tout court ... nie ma, mais si on en payait une au flic qui était de garde à l'hôtel on en avait qui sortaient directement du frigo .....
Remplir le car avec du go payé en dollars (je ne vois pas si tu imagines faire le plein d'un car avec des bidons en plus transportés dans une Fiat 126 ) ....
Et le mariage en Pologne avec des tickets , pas de viande, debout à 5 heures du matin pour aller tuer un cochon (payé en billets verts) chez un paysan, le retour de nuit en Maluch avec le cochon débité ( à monter au 4 ème étage bien sûr sans ascenseur ) ... et j'en passe et des meilleurs .
Finalement ce n'est pas un article mais un livre qu'il faudrait écrire
Posté par: Elżbieta (IP Loggée)
Date: 29 janvier, 2013 15:28
Vendôme a écrit:
-------------------------------------------------------
> de wloskie plaszcze (les ancêtres du
> Kway, qui se pliaient dans leur pochette),
płaszcze ortalionowe!!!
et presque toujours en couleur bleu marine Hippy
Posté par: Vendôme (IP Loggée)
Date: 29 janvier, 2013 16:38
Citation:
"Elżbieta
płaszcze ortalionowe!!!
Je vois, gredine, que tu connais bien la contrebande ! Effectivement, ils étaient bleu marine, et ça se vendait comme de petits pains !
Il avait aussi des blousons très légers en nylon (ortalion) réversibles - bleu clair d'un côté et rouge de l'autre.
@ Stéphane : je sens venir des récits rocambolesques — et c'est super !
((moi-même, comme toi, je pourrais aussi écrire un livre...), mais ton mariage ça me parait être le sommet !
Posté par: Elżbieta (IP Loggée)
Date: 29 janvier, 2013 16:47
Vendôme a écrit:
-------------------------------------------------------
> płaszcze ortalionowe!!!
>
> Je vois, gredine, que tu connais bien la
> contrebande !
Mais... pas du tout!
Moi, j'ai vécu la PRL et j'en suis sortie vivante; En partie grâce au système D!
Mais le système D c'était aussi (et surtout) la vraie solidarité entre les polonais!
Posté par: jan marek (IP Loggée)
Date: 29 janvier, 2013 17:18
Comme je n'ai pas connu la RPP, je me contente de regarder les images de l'époque où vous étiez enfant ou pas encore né.
Je remarque qu'il y avait de tout dans les magasins privés et une grande tolérance concernant la répression de l'alcool au volant.
Posté par: jean pierre (IP Loggée)
Date: 29 janvier, 2013 17:46
jan marek a écrit:
-------------------------------------------------------
> et une grande tolérance
> concernant la répression de l'alcool au
> volant.
>
> la tolérance c'était zéro!!!il y avait déjà en Pologne les "capitaines" de soirée.
Posté par: Elzbietaoz (IP Loggée)
Date: 30 janvier, 2013 01:41
Bonsoir !
Elżbieta a écrit:
-------------------------------------------------------
(...) Mais le système D c'était aussi (et surtout) la
> vraie solidarité entre les polonais!(...)
------------------------------------------------------
Bo wtedy byliśmy My, a tamci to byli oni
P.S
Je souhaite changer mon pseudo sur le forum.
Peut-etre pour Pregunta
Posté par: Stéphane (IP Loggée)
Date: 30 janvier, 2013 02:15
Elzbietaoz a écrit:
-------------------------------------------------------
> Je souhaite changer mon pseudo sur le forum.
> Peut-etre pour Pregunta
>
Peut être ou certainement ?
Posté par: Vendôme (IP Loggée)
Date: 30 janvier, 2013 03:28
@ Stéphane :
Je confirme pour Pregunta. C'est son pseudo sur un autre forum en Pologne et elle m'avait déjà signalé la confusion entre Elzbietaoz et Elżbieta sur Beskid.
Par ailleurs Pregunta est en Pologne, et son français est encore un peu "en chantier". Comme Kawka, elle est précieuse en tant que locutrice polonaise.
Posté par: Stéphane (IP Loggée)
Date: 30 janvier, 2013 14:59
Vendôme a écrit:
-------------------------------------------------------
> @ Stéphane :
>
> Je confirme pour Pregunta. C'est son pseudo sur un
> autre forum en Pologne et elle m'avait déjà
> signalé la confusion entre Elzbietaoz et
> Elżbieta sur Beskid.
>
> Par ailleurs Pregunta est en Pologne, et son
> français est encore un peu "en chantier". Comme
> Kawka, elle est précieuse en tant que locutrice
> polonaise.
"Mort de rire" Ne t'inquiète pas, je vais faire ça, dès que j'ai 5 minutes, il faut cependant que je rentre dans la base de données, ce qui est à la fois simple et un peu long.
Posté par: Vendôme (IP Loggée)
Date: 30 janvier, 2013 16:06
Merci pour elle.
Posté par: Andrzej (IP Loggée)
Date: 30 janvier, 2013 16:46
J'ai vecu en PRL... tristes temps
Posté par: Pregunta (IP Loggée)
Date: 15 février, 2013 08:27
Stéphane a écrit:
-------------------------------------------------
> Elzbietaoz a écrit:
Je souhaite changer mon pseudo sur le forum.
Peut-etre pour Pregunta
-------------------------------------------------
> Peut être ou certainement ? "Pas cool"
----------------------------------------------------
@ Stéphane: un grand merci à toi Merci
Pregunta
Posté par: Elżbieta (IP Loggée)
Date: 15 février, 2013 09:18
Witaj Pregunta.
Posté par: Pregunta (IP Loggée)
Date: 15 février, 2013 10:22
Miłego dnia Elżbieto !smiling smiley
Posté par: jean pierre (IP Loggée)
Date: 15 février, 2013 11:11
"milego" ne disait quelque chose,j'ai fait un "copier coller" et suis allé sur le traducteur polonais français, et voila la réponse.
Have a nice day Elizabeth!
ah les mystères de l'informatique!!!
comme disait Vendôme sur un autre post je n'ai pas "glandé"(ou quelque chose de ce genre, j'ai pas le courage de vérifier)pendant les cours d'anglais car a la communale il n'y en avaient pas mais j'ai quand même compris
c'est de l'humour bien sur.
Posté par: Vendôme (IP Loggée)
Date: 23 mars, 2013 02:27
En 1973, j'emmène mon amoureuse (française) faire le tour de la Pologne en voiture pour lui monter que c'est un beau pays. Mauvais plan hélas !
Les emmerdes ont commencé à la frontière, et se sont poursuivis à peu près dans toutes les villes traversées. Mais j'ai gardé un souvenir impérissable d'Olsztyn.
Nous passons une nuit dans le grand hotel de la ville (j'ai oublié le nom) et le matin nous prenons notre petit déjeuner au soleil. A côté de nous, une bande de lascars parlent en français. On se rapproche, on sympathise, on se tutoie et on discute. C'était une équipe de cascadeurs automobiles de Marseille dirigés par Gilles Legris ; ils terminaient en Pologne un périple de 3 mois à travers les pays de l'Est. En Pologne ils avaient fait des spectacles dans tous les grandes villes.
Imaginez, dans la Pologne d'alors : ces mecs faisaient les marioles sur deux roues et cassaient des bagnoles devant des milliers de spectateurs dans des stades archi-combles ! Le revers de la médaille, c'est que partout ils accumulaient des emmerdements comme on en rencontrait à l'époque.
- Jean, t'aurais pas un jean's à me vendre, hier on m'a piqué ma valise ? — Jean, t'aurais pas une clef à molette, on ma barboté tous mes outils, etc, etc.
Dans toutes les villes où ils étaient passés, on leur avait piqué des roues, des ceintures de sécurité, des pièces détachées sur le camion porte-voitures, des pneus et un tas d'autres choses. Parfois ils avait attrapé les voleurs et leur avaient foutu une tannée, la milice s'en mêlait et c'est eux qui se retrouvaient au poste, et ainsi de suite... Parfois ils s'étaient même castagnés avec la Milice. Les cascadeurs marseillais, à la fin, fallait pas trop les gonfler !
- Jean, tu parles polonais ? Super ! Es-ce que tu peux nous servir d'interprète, on a viré l'officiel qui nous avait été attribué.
Effectivement, ce nuisible était aussi un mouchard (UBek...) qui rapportait tous leurs faits et gestes à la Milice. Alors que ce parasite profitait grandement de la grande vie que menaient les gars ; grands hôtels, grandes bouffes, pluies de jeunes filles et flots de wodka.
Le lendemain, autre tuile : Alain, le fils de Gilles Legris craignant une arrestation avait filé à Varsovie pour prendre le premier avion pour la France (on a su par la suite qu'il avait été arrêté à l'aéroport). Manquait un gars pour assurer certaines cascades.
- Jean, ça nous arrangerais si tu pouvais remplacer Alain pour le spectacle ; c'est pas difficile on va t'apprendre !
Le show avait lieu l'après-midi, une belle fin de journée de juillet. Des milliers de spectateurs étaient déjà arrivés la veille, et comme j'ai pu le constater par la suite le stade d'Olsztyn était plein comme œuf ! Pensez ! Des furieux qui massacrent des bagnoles — des Français en plus...
... à suivre
Posté par: Mik (IP Loggée)
Date: 23 mars, 2013 07:55
Oh là là, suspense... la suite ! la suite !
Mik
Posté par: Vendôme (IP Loggée)
Date: 23 mars, 2013 14:29
... la suite ce soir, promis, (je reclasse mes souvenirs dans l'ordre)
Posté par: niu-nia (IP Loggée)
Date: 23 mars, 2013 16:28
Super histoire !!!! Quelle aventure !!!!
Posté par: Vendôme (IP Loggée)
Date: 23 mars, 2013 21:46
(...) Le show avait lieu l'après-midi, une belle fin de journée de juillet. Des milliers de spectateurs étaient déjà arrivés la veille, et comme j'ai pu le constater par la suite le stade d'Olsztyn était plein comme œuf ! Pensez ! Des furieux qui massacrent des bagnoles — des Français en plus...
SUITE
La veille, Gilles Legris et ses gars avaient construit et installé dans le stade divers structures en planches ; des accessoires pour les cascades. Depuis le matin, les voitures avaient été alignées au centre du stade : des Peugeot 404, des Simca Ariane, Vedette, (Chambord, Beaulieu) et les mécaniciens de l'équipe s'affairaient dessus pour les préparer. Ces voitures n'avaient pas de pots d'échappement , le bruit infernal faisait partie du spectacle. Un peu avant l'heure, avec les cascadeurs, nous pénétrons dans le stade... accueillis par une ovation et une clameur immense... un truc énorme, inoubliable. Mais là... horreur ! La piste n'a pas été arrosée comme Gilles l'avait demandé, afin d'assurer l'adhérence des véhicules. Pas moyen d'annuler, alors advienne que pourra et le show débute à donf , avec un enchainement ininterrompu de cascades époustouflantes.
Arrive le moment de la cascade à laquelle je dois participer : je monte dans une 404, côté passager, une palette en bois protège le pare-brise ; Gilles Legris vêtu d'un casque et d'une vielle combinaison rembourrée s'allonge à plat ventre sur le capot, les jambes écartées, une corde à chaque cheville. Dans la voiture, vitres ouvertes , avec le conducteur nous retenons ainsi Gilles par le bout des cordes. A 100 m devant nous, dans la ligne droite une haute structure en bois à clairevoie qui supporte un mur vertical de paille. On doit accélérer et passer à travers. Fastoche ! Sauf que en quelques secondes c'est devenu un immense mur de feu et on fonce dedans avec Gilles sur le capot.
C'est effrayant, je n'en mène pas large et je me dis — « Nom de Dieu, dans quoi est-ce que je suis laissé embringué ! J'étais parti pour visiter la Pologne peinard avec ma blonde et me voilà dans ce cercueil roulant avec cette bande de zozos ! » Finalement on passe à travers la structure enflammée, quelques mètres encore et le conducteur freine en catastrophe ; les cordes servent justement à retenir Gilles pour ne pas qu'il soit projeté en avant et passe sous la voiture. Gilles est d'ailleurs en train de brûler ! Quand la voiture s'arrête enfin, on lâche les cordes et il roule sur le sol ; un cascadeur l'attend avec un extincteur.
C'était la cascade finale du show, le stade est debout, en délire ; nous sommes au centre et des centaines de gens se précipitent pour demander des autographes... une demi-heure après il reste encore des milliers de gens dans le stade qui nous regardent.
http://nsa33.casimages.com/img/2013/03/23/130323092834837066.jpg
En Pologne - L'equipe Legris devant 250.000 spectateurs
(source : http://legris-cascadeur.skyrock.com/1.html)
... à Olsztyn, ça ressemblait exactement à ça.
Gille Legris, c'était un fringant jeune homme de 50 ans à la crinière blanche, petit et mince ; un homme généreux et attachant. Il m'avait prévenu — « Notre contrat avec le gouvernement polonais se termine avec ce dernier spectacle à Olsztyn, à 17 h précisément ; reste toujours à côté de moi pour traduire car désormais nous ne sommes plus à l'abri et je crains qu'à partir de maintenant nous n'ayions un GMC d'emmerdes. »
Et effectivement, dans le stade encore à moitié plein, nous voyons s'avancer vers nous une imposante délégation d'emmerdes en uniformes de la MO, officiers en tête. Sachant tous les accrocs que les cascadeurs avaient eu à travers la Pologne, je me suis dit
— « Aïe aïe aïe, voilà l'addition ». Je me poste à côté de Gilles, on respire bien à fond, et, l'air innocent on attend que le mec plein de galons avec sa tronche oblique commence sévèrement sa tirade...
- « Kim tutaj jest kierownikiem zepolu ?... »
(à suivre... )
Posté par: niu-nia (IP Loggée)
Date: 23 mars, 2013 22:02
...tu nous tiens en haleine Jean !!!!
Posté par: Stéphane (IP Loggée)
Date: 23 mars, 2013 23:55
niu-nia a écrit:
-------------------------------------------------------
> ...tu nous tiens en haleine Jean !!!!
>
> Merci
Ouais !!! ça, c'est pas sympa !!!! ... bon, avec des récits comme ça, faut vite que je fasse une rubrique. ( enfin vite avec moi, faut quand même pas exagérer mais disons qu'il faut que je me secoue un peu parce que ça, c'est du lourd !!!!
Remarque un jour il faudra que je vous raconte comment avec trois copains on a saoulé des flics polonais alors qu'ils étaient en plus en service. ( et certainement chargé de nous surveiller)
Posté par: niu-nia (IP Loggée)
Date: 24 mars, 2013 00:40
...et moi, comment en Août 1988, en plein "évènements", je me suis fait confisqué mon appareil à photos, parce que le "bec enfariné", je "shootais" des choses "interdites"..."parce que moi je suis libre" avais-je osé dire...Cela a été "limite" pour moi, mais surtout pour les amis qui me recevaient à Varsovie, et qui souhaitaient rester discrets !
Posté par: Mik (IP Loggée)
Date: 24 mars, 2013 11:27
Aïe aïe aïe, je crains le pire...
Mik
Posté par: Elżbieta (IP Loggée)
Date: 24 mars, 2013 12:25
(http://kopalniawiedzy.pl/media/lib/22/1201547539_606153-6eb6e39f52a47ccceba12a6aba4dcdd8.jpeg)
Posté par: Vendôme (IP Loggée)
Date: 24 mars, 2013 23:38
(...) Et effectivement, dans le stade encore à moitié plein, nous voyons s'avancer vers nous une imposante délégation d'emmerdes en uniformes de la MO, officiers en tête. Sachant tous les accrocs que les cascadeurs avaient eu à travers la Pologne, je me suis dit
— « Aïe aïe aïe, voilà l'addition ». Je me poste à côté de Gilles, on respire bien à fond, et, l'air innocent on attend que le mec plein de galons avec sa tronche oblique commence sévèrement sa tirade...
- « Kim tutaj jest kierownikiem zepołu ?... »
SUITE
En Hongrie, Gilles Legris, éternel jeune homme de 50 ans, la coqueluche des jeunes filles, était tombé raide bleu d'une petite brunette aux yeux bleus ; à tel point qu'il avait bricolé une cachette sur le camion porte-voitures pour lui faire passer le Rideau de Fer. Un truc de fou — mais ô combien grandiose ! Ainsi était le personnage ; ça avait foiré (sur dénonciation) mais il s'était promis de retourner la chercher. Ce qui ne l'empêchait guère, lui et ses casse-cou, d'avoir une consommation immodérée de jolies groupies polonaises.
Je crois que c'est surtout ça qui leur a valu tant de jalousie et d'animosité de la part de la nuée de mouchards qui parasitaient leur entourage. Les incidents dans diverses villes auraient pu passer à la trappe, car l'équipe était l'invitée du gouvernement polonais, et je crois me souvenir que cette tournée dans les pays de l'Est avait été favorisée par des liens personnels entre Gilles et des personnes influentes au sein du PCF. Mais toutes ces jolies filles... Nonobstant sa gentillesse et sa sensibilité romanesque, Gilles Legris n'en était pas moins un mec sur les pompes duquel fallait pas trop s'avanturer.
— « Kim tutaj jest kierownikiem zepołu ?... »
Je désigne respectueusement le bonhomme au galonné, qui me demande qui je suis - je me présente - et quels sont mes titres et qualités d'interprète ; déjà ça se présentait pas bien. J'explique que je fais du tourisme, que Gilles est un ami et que, par hasard, je passais par Olsztyn, et que par le fruit du même hasard, j'étais descendu dans le même hôtel, etc. Mauvaise tirade en vérité, même moi en m'écoutant je trouve ça louche ! Le regard suspicieux du mec semblait dire : — « Obywatlu, opowiedz to swojej babci ».
— « Dokumenty proszę! ».
Houlà ! Je lui donne mon passeport, il y jette un coup d'œil rapide et le tend à un gazier qui part avec, ce qui m'inquiète un peu. Le milicien commence à expliquer qu'il est là pour remettre en mains propres à Gilles les citations à comparaitre émanant de différentes villes où étaient passés ces mauvais chrétiens : — « Prokurator Katowice, prokurator Kielce, Radom, Lodz, Warszawa, Bydgoszcz... » La liste est impressionnante. Plus je traduis plus je sens que coté Legris ça va bouillir. Je traduis, je traduis... il a perdu son sourire, et c'est parti.
- « Jean, surtout tu traduis bien tout c'que je dis hein !... Dis que je leur ai fait gagner énormément d'argent avec mes spectacles et c'est comme ça que la Pologne me remercie, en nous traitant comme des voyous devant des milliers de spectateurs ! Moi je suis venu ici pour faire plaisir aux gens, montrer des spectacles qu'ils n'avaient jamais vus de leur vie à la con, on a eu des emmerdements à n'en plus finir dans toutes les villes de Pologne, et voilà comment vous vous comportez avec nous ! (... il commence de plus en plus à ressembler au Capitaine Haddock quand il est en colère); plus jamais je ne remettrais les pieds dans votre pays de m... (Il s'agit de la PRL), bande de salopards ; c'est un pays de voleurs, de tziganes, d'alcoolos... ». J'abrège car il en a vraiment rajouté une méchante tartine et il avait les larmes aux yeux de dégoût. Je serais rentré dans un trou de taupe, mais vaillamment je traduis :
— « Monsieur le Commandant, avec tout le respect dû à votre auguste rang, monsieur Legris proteste respectueusement , et, non moins respectueusement, il souhaite souligner à Votre Excellence que tout ceci semble quelque peu excessif ; qu'on aura dû mal informer Votre Seigneurie, et si ce n'est abuser de votre bonté il prie votre Altesse de daigner considérer son étonnement légitime quand à la teneur des allégations qu'au aura rapporté à Votre Eminence : jamais , au grand jamais, aucun qualificatif déplacé n'aura été prononcé à l'encontre de la RP de Pologne, pays et régimes chers au cœur et Monsieur Legris... Soyez assurée, Votre Sainteté, de la profonde admiration que les ouvriers cascadeurs français portent au valeureux peuple de Pologne dans sa glorieuse marche vers l'édification du socialisme » - etc., etc.
Ce fut un grandiose exercice de lèche, de cirage de groles avec passage de pommade à la spatule et frottage de galons au Mirror. Gilles me regardait dubitatif : — « Alors ? Qu'est-ce qu'y dit, qu'est-ce qu'y dit ?... », — « T'inquiètes, c'est pas grave, il est juste venu avec son armée pour te remettre les assignations ». J'avais une mine impénétrable d'avocat véreux. Mais, j'étais intérieurement tellement stressé que je n'ai aucun souvenir de la manière dont cette entrevue s'est terminée. Aujourd'hui encore je me demande pourquoi les marioles de la Milice étaient venus en force ; peut-être que ceux qui s'étaient fait taper dessus les avaient mis en garde contre ces furieux gaulois ?!
A un moment, le sous-fifre qui avait embarqué mon passeport était revenu avec et en avait montré une page à son chef ; alors les deux s'étaient mis à me regarder comme si j'avais des grandes oreilles de Mickey sur la tête...
Sur mon passeport il était marqué, en polonais, de la main même du consul de la PRL à Lille et dûment tamponné : Le détenteur du présent passeport est autorisé à amener en Pologne, une carabine à répétition de marque Winchester, numéro xxxx, calibre xxx, ainsi que deux boites de munitions pour un total de xxx. Dans l'affaire ça m'était sorti de la tête ; là j'envisageais le pire et l'épilogue dans Trybuna Ludu : Olsztyn - Un espion de l'Emigration, à la solde de l'impérialisme yankee arrêté par la Milice alors qu'il s'apprêtait à tirer sur la foule au milieu d'un stade !
J'ai pensé à mon break R12 bleu ciel, stationné avec les autres au milieu du stade. La blonde dedans était mienne, mais pas la bagnole : c'était une voiture de fonction.
Et sur la custode arrière, une jolie carabine avec mécanisme en maillechort et bois précieux, réplique du modèle de 1888 ; achetée chez Manufrance ; de calibre 22 long riffle certes, mais létale avec ses 12 projectiles dans le tube... Le calibre préféré des gangsters américains et du NKVD à Katyn. Cette arme était maudite : elle m'avait déjà valu une aventure peu banale avec les gardes-frontières est-allemands...
(À suivre )
Posté par: Stéphane (IP Loggée)
Date: 25 mars, 2013 00:24
Vendôme le jour où je cherche un traducteur qui ne respecte pas les pensées de l'auteur, je penserais à toi "Mort de rire"
Pas un seul K
Posté par: René (IP Loggée)
Date: 25 mars, 2013 11:23
J'ai été pour la première fois en Pologne en 92, donc pas sous PRL, une époque de transition, j'ai vu par contre à cette époque tous les films de PRL, sex misja ou les 3 sami swoi, bien que particulièrement polonophile, ça me passe à 10 000 metres, pas de filling, les jeunes polonais jusqu'à 25 ans pareil pas d'accroche.
Plus d'accroche avec la trilogie qui passe tout le temps Potop, l'equivallent pour ma generation des Fantomas et Bossu de mon enfance.
Posté par: jpaul (IP Loggée)
Date: 16 avril, 2013 23:12
Vendôme a écrit:
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>
> Et sur la custode arrière, une jolie carabine
> avec mécanisme en maillechort et bois précieux,
> réplique du modèle de 1888 ; achetée chez
> Manufrance ; de calibre 22 long riffle certes,
> mais létale avec ses 12 projectiles dans le
> tube... Le calibre préféré des gangsters
> américains et du NKVD à Katyn. Cette arme était
> maudite : elle m'avait déjà valu une aventure
> peu banale avec les gardes-frontières
> est-allemands...
>
> (À suivre )
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Puisque l'on est dans les souvenirs et que l'on parle de carabines et autres fusils, il me revient une anecdote.
C'était dans la fin des années 60 et tous les 2 ans nous allions en Pologne pour les vacances ( j'avais 16-17 ans). Mon père, chasseur du dimanche en profitait pour aller à la chasse . Pas la chasse organisée, on n'avait pas les moyens, mais le Francuski ( papa) d'un caractère jovial avait fait connaissance avec des chasseurs polonais et aussi un garde-forestier ( un vrai, perdu au milieu d'une grande foêt en mazurie, près d'un lac,° Il n' y avait pas l'électricité, les lampes à pétrole le soir et luxe suprême un poste de radio alimenté par une batterie de voiture. Pour ceux qui ne connaisse pas : poste de radio avec une seule station d'écoute : la station d'état : un bouton marche-arrêt et c'est tout, un tissu tendu sur un cadre en bois pour cacher le Haut-parleur et les lampes radio pour faire beau). Tous ces gens se comprenaient en baragouinant un allemand appris de force quelques années auparavant dans d'autres circonstances....Ambiance super même si la journée de chasse n'avait rien donnée.
Pour cela, il fallait qu'il emmène son fusil ( un calibre 12, je crois, de marque Winchester, dont il était fier. Bon, il fallait avoir les papiers en règle pour aller en Pologne, ce qui était fait via le consulat de la rue jean Gougeon, à Paris. Plus les papiers du chien ( pas de chasse) mais on allait pas le laisser tout seul à la maison.
Cela devait être la 3ème fois que l'on y allait et mon père était plus décontracté.
Alors arrivé à la frontière entre l'allemagne de l'Ouest et l'Allemagne de l'Est, on avait pris l'habitude/
Remplir des papiers pour le visa de transit, l'assurance pour la voiture, les déclarations de devise, les tampons dans les baraques en bois, les fils de fers barbelés, les vopos et cette douce atmosphère particulière qui faisait que tout semblait suspect, un rire aurait été un outrage et l'appareil photo confisqué sil été sortit de son étui. Bref: pour passer le temps ( car la queue était longue et la bureaucratie encore plus) il se mit à parler en "allemand" pour " détendre la tension latente", il devisait ainsi avec un douanier, disant qu'il allait en Pologne en vacances, etc...et pris dans son discours, il rajouta : "J'Y VAIS A LA CHASSE " !!!!!!!!!
HORREUR et branle-bas de combat : Achtung, achtung...ZABOTAGE
Faites voir votre fusil, c'est quoi, il est pas déclaré ( Où ? il n'y avait pas de consulat Est-Allemand en France, car non-reconnu) ...Combien de munitions ? et les voila qu'ils ouvrirent les boites de cartouches, les comptent, les recomptent et notent le nombre total de munitions. Papiers a remplir etc...bref un temps inimaginable à perdre, re-remplir des paperasses. Et le chien qui avait envie de pisser ;
C'est pas le tout, après la traversée en transit, avec l'heure du départ enregistrée et l'heure d'arrivée notée de l'autre côté, au cas où si des fois, on aurait voulu faire du shopping avec des Marks de l'Est que nous ne pouvions avoir ! ou du tourisme hors des autoroutes non réparées depuis la guerre.
Donc, au top chrono, arrivée à Francfort/oder en temps voulu. Et rebelote, on re ouvre les boites de cartouches, on compte et recompte, re-paperasses et hop,un bon temps plus tard : traversée du pont. Bonjour la Pologne.OUF!
Je ne vous dirais pas que mon père était soulagé, mais prudent ; il montra aussi ces cannes à pêche -( il pêchait aussi, et s'éclatait en Pologne dans la nature )- à un douanier Polonais, qui semblait très intéressé par son moulinet de lancer qui était attaché sur la galerie de la voiture. Ainsi, je vois mon père dévisser 2 trucs sur la canne, casser le fil nylon qui était enroulé et donner le fameux moulinet au douanier qui semblait ravi et qui nous fit ainsi gagner du temps et nous laissa partir, sans même parler du fusil.....
( il avait un deuxième moulinet dans sa musette de pêche )...
Posté par: Elżbieta (IP Loggée)
Date: 16 avril, 2013 23:44
jpaul a écrit:
-------------------------------------------------------
> et luxe suprême un poste de radio alimenté par une
> batterie de voiture. Pour ceux qui ne connaisse
> pas : poste de radio avec une seule station
> d'écoute : la station d'état : un bouton
> marche-arrêt et c'est tout, un tissu tendu sur un
> cadre en bois pour cacher le Haut-parleur et les
> lampes radio pour faire beau).
Amoureux
Kołchoźnik!?
[pl.wikipedia.org] (model luxsusowy)
Posté par: jpaul (IP Loggée)
Date: 17 avril, 2013 12:20
Elżbieta a écrit:
-------------------------------------------------------
> jpaul a écrit:
> --------------------------------------------------
> -----
>
> > et luxe suprême un poste de radio alimenté par
> une
> > batterie de voiture. Pour ceux qui ne connaisse
> > pas : poste de radio avec une seule station
> > d'écoute : la station d'état : un bouton
> > marche-arrêt et c'est tout, un tissu tendu sur
> un
> > cadre en bois pour cacher le Haut-parleur et
> les
> > lampes radio pour faire beau).
Bonjour Elzbieta,
Merci du renseignement,
Effectivement , cela doit être ce genre de Radio, et la photo sur Wikipédia me rappelle ce souvenir.
Il y a plus de 40 ans que je ne suis plus allé en Pölogne ( 1972 !), mais quand j'étais jeune cette radio m'avait intriguée et on l'a trouvait chez des gens,ou famille qui n'avait que ce moyen d'information souvent.
Si j'ai bien compris l'explication de Wikipédia, il n' y avait pas d'ondes radio, mais tout transitait par le réseau téléphonique ( un peu comme nos box internetgrinning smiley:S )mais en moins bien......
Y avait-il un autre mode de réception de ces "antiquités" ? car il me semble en avoir vu chez des personnes qui n'avaient pas le téléphone, en campagne et même en ville.
Ceci pour la partie "technique" de la chose.
Posté par: Vendôme (IP Loggée)
Date: 22 avril, 2013 22:57
Je fais actuellement pas mal de déplacements, mais je reviendrais avec la suite des aventures rocambolesques et atterrantes en PRL.
De même (... que pour jean-Paul) le transit de la RDA sans "Transitumvisa" pour la carabine et les grosses frayeurs avec les gardes-frontière est-allemands
De même, le poste à galène de mon oncle, dans les montagnes ; les veillées autour de la lampe à pétrole ; une noce de 3 jours ; les "wodkas" de derrière les fagots, et les filles de derrière les sapins...
... à pluss
Posté par: Vendôme (IP Loggée)
Date: 14 mai, 2013 23:29
Citation:
"Vendôme
(...) je reviendrai avec la suite des aventures rocambolesques et atterrantes en PRL.
(...) Et sur la custode arrière, une jolie carabine avec mécanisme en maillechort et bois précieux, réplique du modèle de 1888 ; achetée chez Manufrance ; de calibre 22 long riffle certes, mais létale avec ses 12 projectiles dans le tube... Le calibre préféré des gangsters américains et du NKVD à Katyn. Cette arme était maudite : elle m'avait déjà valu une aventure peu banale avec les gardes-frontières est-allemands (...)
Voilà l'histoire : partis de Lille tardivement, après avoir traversé la RFA, nous étions arrivés à la frontière est-allemande - en début de nuit, et sous une pluie battante.
Sinistre frontière ; exactement telle que décrite par jPaul - comme dans les films d'espionnage : miradors, barbelés partout, projecteurs encore plus aveuglants à travers la pluie.
Une Vopo (une dame) bâchée de la tête au pieds et ruisselante, s'approche de la voiture, prend nos passeports pour aller les tamponner dans une cabane, et lorsqu'elle me les rend, elle me demande un truc en allemand ; j'y comprend rien et je fais signe que non. Sa phrase commençait par "Haben Sie..." et je me suis bien douté qu'elle me demandait si j'avais des trucs prohibés, car elle avait égrené pas mal de phrases interrogatives, mais j'ai pas voulu réveiller ma compagne - qui elle parlait couramment l'allemand.
Et nous v'là partis en direction de Berlin. Avant de rallier la Pologne, je souhaitais passer quelques heures à Berlin-Est où avait lieu le Rassemblement Mondial de la Jeunesse Socialiste ; j'étais curieux de voir ça.
Nous arrivons en pleine nuit devant Berlin. Là, re-contrôle vu que nous quittons la DDR pour entrer en secteur occidental. Dans Berlin-Ouest je roule assez longtemps avant de trouver un endroit qui me convient afin d'y garer la voiture dans un coin tranquille et dormir (dans la voiture). Ma compagne avait cousu des rideaux aux fenêtres du break R12, ça nous permettait de dormir un peu partout en toute intimité. Au petit matin, je me réveille, je regarde en écartant un rideau, je vois passer un gars en survêtement avec une baguette (de pain). Je m'étais garé sur un parking, sur le côté d'un petit immeuble. Il s'avéra que nous étions dans le secteur français !
Il est encore très tôt et nous décidons d'aller prendre notre petit déjeuner à Berlin-Est - "Haupstadt der DDR", et je me dirige vers le point de passage Check Point Charlie... confiant et l'âme en paix ; tranquille comme Baptiste.
(à suivre)
Posté par: Vendôme (IP Loggée)
Date: 16 mai, 2013 02:52
... ah , je suis dégouté ! J'avais écris tout un épisode et vlà que je fais une fausse manip, j'ai tout perdu !
Posté par: Mik (IP Loggée)
Date: 16 mai, 2013 06:34
"Pas de baol"
Il te faudra remettre l'ouvrage sur le métier, et nous, il nous faudra patienter...
Mik
Posté par: jpaul (IP Loggée)
Date: 16 mai, 2013 09:17
C'est rageant et pour toi et pour nous, fidèles lecteurs ; Je sais ça m'est déjà arrivé....Même ici, j'ai remarqué qu'à partir d'un certain moment d'écriture, pfffuit ! la page disparaissait , J'ai pu "rattraper" des fois en faisant des retours arrière, et rouvrir mais je sais pas trop comment. A chaque fois je me dis que je ferais mieux d'écrire d'abord sur Word et faire des copié-collé ensuite , mais pris dans l'action souvent je tapes directement dans la fenêtre de dialogue, et ça me fait mal surtout sur la vitre....!
Citation:
MIK :Il te faudra remettre l'ouvrage sur le métier, et nous, il nous faudra patienter...
JPaul
Posté par: Vendôme (IP Loggée)
Date: 16 mai, 2013 12:53
De mémoire, Mik avait déjà évoqué ça.
Ca m'a d'autant plus chagriné, que j'avais terminé, je venais de me relire et je n'avais plus qu'à envoyer, et là j'ai cliqué sur "Fermer" au lieu de taper "Entr"
Chat échaudé... Je recommencerai ma tirade à partir de Word, quitte à refaire faire toute la mise en page ici
Posté par: niu-nia (IP Loggée)
Date: 16 mai, 2013 18:47
Je connais ce genre d'aventures !! Grâce à Mik, cela ne m'arrive plus : j'envoie mes MP, ou longs messages sur le site en plusieurs fois. Lorsque je vois que j'ai tapé une 15aine/20aine de lignes, j'envoie, et puis je fais "suite", etc...
Il y a quelques jours, cela s'est reproduit car j'étais complètement "dans" mon texte et j'ai omis d'appliquer "la procédure"...c'est rageant !
Bon courage Jean...on attend avec plaisir smiling smiley
Posté par: jpaul (IP Loggée)
Date: 16 mai, 2013 21:30
Perso, je me demande si Vendôme ne l'a pas fait exprès, rien que pour faire durer le suspens !!!grinning smiley Ach, Berlinnnnn !
Posté par: Vendôme (IP Loggée)
Date: 16 mai, 2013 21:32
(...) Il est encore très tôt et nous décidons d'aller prendre notre petit déjeuner à Berlin-Est - "Haupstadt der DDR", et je me dirige vers le point de passage Check Point Charlie... confiant et l'âme en paix ; tranquille comme Baptiste.
Check Point Charlie , secteur américain et passage du sinistre Rideau de Fer, la porte d'entrée dans un autre monde, étrange et oppressant. Les personnes qui sont passées par là comprendront. Il est encore tôt le matin et le soleil réchauffe déjà le toit de la voiture. Nous sommes à l'arrêt, contrôles, re-contrôles, questions, réponses et palabres. Mon amie traduit mes fables sur notre désir sincère de rencontrer la Jeunesse Prolétarienne Mondiale ; en fait, on y va pour voir de près ce zoo socialiste, mais ça : on dit pas
J'écoutais de la musique sur un lecteur de cassettes 8 pistes (des grandes cartouches américaines) < Voxon Sonar > et je dois laisser en consigne la sacoche avec toutes les cassettes (à l'époque y'en avait pour 5000 F) ainsi que les magazines occidentaux en notre possession. Sinistre. On paye une espèce de visa d'une journée en marks RFA et on en change un peu en marks–aluminium.
Lorsque nous sommes enfin autorisés à passer en secteur oriental, il n'est plus très tôt le matin et le soleil à transformé la voiture en sauna. Nous décidons de trouver un gausthaus et de nous taper un petit déj' à l'allemande. Nous finissons par trouver notre bonheur au coin d'une large avenue, déserte comme il se doit. Je ne suis pas sitôt garé en face de l'établissement que, sorti de nulle part, surgit un pékin courroucé qui nous fait comprendre que c'est interdit de se garer là, ça gêne... Autour de nous, aussi loin que le regard portait, il n'y avait pas un clebs !
http://nsa33.casimages.com/img/2013/05/16/130516094104227832.jpg
Ça ressemblait exactement à ça.
Je ne suis pas un touriste contrariant, je bouge et nous pénétrons dans le gasthaus. Y'avait là-dedans, dans une chaleur étouffante, trois pelés un tondu qui, ayant assisté à la scène, n'avaient pas assez de leurs yeux pour nous regarder, et qui nous dévisageaient comme si nous arrivions direct de Mars.
On s'assied, un serveur impavide s'approche pour prendre la commande. Je m'adresse à ma blonde qui traduit .
— Dis-lui que je prendrai deux œufs sur le plat avec du lard grillé, deux saucisses chaudes , des tartines, du beurre et un grand café.
Le kelner me regarde avec des yeux de merlan frit pendant que ma copine traduit dans les deux sens.
— Il dit que y'a pas de café, mais il propose du jus d'ananas.
— Non, dis-lui que dans ce cas je préfèrerais un thé.
Elle traduit.
— Y'dit que y'a pas de thé, mais y'peux nous servir un jus d'ananas
— J'en veux pas de son jus d'ananas, dis-lui que je prendrai alors une simple eau minérale – gazeuse de préférence.
Elle traduit.
— Y'dit qu'y pas d'eau minérale non plus, mais du jus d'ananas, y'en a.
— Bon, si y'a pas moyen d'y échapper, va pour un jus d'ananas.
(... qui, de surcroît, s'avéra tiédasse)
Au bout d'un certain temps, le gars m'amène mes œufs sur le plat. Lequel plat avait dû être chauffé à blanc car mes œufs-bacon auraient pu facilement tenir verticalement sans plier, le mince filet de lard bien cramé, tel une armature, renforçant même la solidité de la chose. La saucisse (deux c'était trop demander) m'inspira un sentiment de curiosité et de compassion eut égard à la renommée de la charcuterie d'outre-Rhin. Mais là on était outre je-sais-pas quoi ; je m'attendais à de belles saucisses chaudes, gonflées, prêtes à craquer sous la dent et au lieu de cela j'avais un truc infâme, tout ridé, avec une peau fripée qui tenait du papier kraft. Deux tranches de pain indéfinissable et un carré de margarine en phase de fonte.
On n'a pas voulu être désobligeants et repousser ce festin socialiste ; on a tout mangé, on a payé comme on a pu avec les devises qu'on avait ; on a poliment remercié et salué ; on a enfilé nos casques de Martiens et on a regagné notre soucoupe volante.
A ce jour j'exècre le jus d'ananas.
On a su, par la suite, que Cuba avait envoyé un plein cargo de jus d'ananas en prévision de ce fameux Rassemblement Mondial de la Jeunesse Socialiste à Berlin-Est « Haupstadt der DDR ».
Date: 17 mai, 2013 01:30
Merci smiling smiley Quel talent de narrateur !!!
J'espère qu'on aura le plaisir de lire d'autres histoires et/ou anecdotes de cette époque "dorée"....
Posté par: niu-nia (IP Loggée)
Date: 17 mai, 2013 01:32
après "époque dorée" j'ai oublié : angry smiley
Posté par: jpaul (IP Loggée)
Date: 11 juin, 2013 00:07
En attendant la suite des aventures de Vendôme et de sa traductrice préferée de l'époque et à l'époque où Berlin-Est était un désert accueillant pour les touristes qui ne faisait qu'y passer, je me permettrai dans rajouter juste une vision qui m'avait marqué, en 1967, avec peut-être quelques trous de mémoire. ? Cette fois-ci, j'étais parti seul en Pologne par le train. Départ vers 15 h Gare du Nord, dans un compartiment plein à craquer et où le seul moyen de se dégourdir les jambes étaient de faire quelques pas dans le couloir, ouvrir la fenêtre en baissant la vitre, ne pas trop epericoloso sporgersi, prendre des escarbilles dans l'œil et retourner sagement dans le compartiment. Autrement c'était écouter d'une oreille distraite un vieux monsieur qui grillait cigarette sur cigarette dans le couloir du wagon « fumeur ». Le temps ensuite parait long, surtout quand on a grignoté les en-cas préparés à la maison, en évitant de mettre des miettes partout et que l'on n'est pas dans un wagon où l'on peut s'allonger un peu. Ah, la gourde est vide aussi....Je me rappelle qu'il y a un robinet d'eau potable dans je ne sais plus quelle gare Allemande ( car j'eu l'occasion de faire ce voyage avec ma mère et ma sœur quelques années auparavant). Peut-être Cologne, je ne sais plus. Mais arrêt assez bref pour les voyageurs ( changement de train ? ,), courir sur le quai, retrouver ce point d'eau, remplir la gourde au moment où le chef de gare siffle pour le départ , sauter dans le wagon :Ouf ! Se recaler à sa place, rythmé par le son des roues sur les ballasts. J'avais pris avec moi, un petit transistor de poche, espérant écouter un peu la radio, pour passer le temps. Mais essayer de capter des émissions de Radio-Luxembourg ou Salut les copains dans un train, ce n'est même pas la peine. Mais en tout cas, ce poste fit un heureux en Pologne, une fois arrivé. La nuit passe tant bien que mal, sommeillant, entre les passages des douaniers, des contrôleurs, papiers, passeports, billets et vers 10 heures du matin arrivée du train sur Berlin. Oui , Sur Berlin, car la voie ferrée surplombe la ville d'Ouest en Est. Arrêt Berlin-Ouest, recontrôle des passeports, des billets,... et départ pour traverser la ville vu de haut avant d'atteindre Berlin-Est.
Je regarde par la vitre la ville côté « Ouest ». Une ville comme une autre, ( enfin du côté « Ouest »). Des gens dans les rues qui vaquent à leurs occupations, des voitures embouteillées aux carrefours, des automobiles normales : Volkswagen, et d'autres mieux : Mercédès ou quelques Américaines et même des Françaises. Des feux rouges, des coups de klaxons, des vrombissements, des camions de livraisons. Les vitrines de magasins bien éclairées, dans des immeubles refaits, des gasthaus invitant le passant. Les néons clignotent, les affiches sont placardées sur de grands panneaux publicitaires, bref une ville qui vit au rythme de l'« Ouest ».
Et le train qui prend un malin plaisir à passer lentement comme le ferait le métro aérien de Paris au-dessus et près des immeubles pour bien montrer ce que l'on doit voir...
.
Soudain. Brutalement dans le champ de vision : le MUR. Et on va passer juste au-dessus.
Ou plutôt MURS de Berlin dans toutes leurs plénitudes, et on le voit bien , la perspective est bonne . Murs de Béton, de fils de fers barbelés, de poteaux en ciment espacé de miradors, de guetteurs armés, et de projecteurs ,d'herbes folles poussant entre des gravats laissés çà et là « survol » du no man'land......et sans transition : l'autre côté : La même ville mais ...Rien.
Et la photo de Vendôme dans son message l'exprime bien.
Le ciel est toujours là, le soleil aussi, mais c'est gris ! La ville est pratiquement déserte, les immeubles se décrépitent, plus de belles vitrines, les voitures se font plus rares et celles qui circulent sont plutôt des Trabant à moteur deux temps ou des modèles soviétiques à châssis surélevés. Les camions sont militaires et quand ils ne le sont pas ,et bien on dirait qu'ils le sont quand même et pour bien qu'on les reconnaisse leur numéro d'immatriculation est peint en grosses lettres sur la carrosserie arrière. Les pubs capitalistes ont disparues des panneaux d'affichages, les néons et autres enseignes lumineuses ne sont même pas installées et de grands slogans sont écrits blancs ou jaunes sur fond rouge sur des banderoles accrochées aux murs.
Et le train s'arrête cette fois-ci en plein Berlin-Est. Personne ne doit descendre . Les vopos sont sur le quai, mitraillettes à la main. On regarde....
Certains passent sous les roues du train arrêté, des fois qu'un Allemand de l'Ouest voudrait s'enfuir à l'Est !!!!Les douaniers sont de nouveau dans les couloirs et contrôles et re-contrôles et dix de ders, visas et patati et tamponta.
Finalement le train redémarre lentement et repart vers sa destination. Mais cela serait trop simple. Re-Arrêt(s) en pleine campagne, même scénarios, re-redémarrage(s), re-arrêt(s) et finalement passage sur le pont de l'Oder, ....Arrivée vers 16h à Varsovie, changement de train pour moi, direction Lodz-Fabriczna. Encore un effort, un taxi pour rejoindre la famille à 25 km de là. Il est 19h et nous sommes le lendemain.
Posté par: Mik (IP Loggée)
Date: 11 juin, 2013 06:50
Je n'ai jamais connu ça mais tous ces récits donnent des frissons.
Mik
Posté par: Vendôme (IP Loggée)
Date: 17 juin, 2013 17:16
T'as très bien décrit ça Jean-Paul.
Entre 12 et 16 ans, j'ai fait aussi plusieurs fois le voyage en train, seul. Effectivement, à la gare du Nord, il n'y avait qu'un seul wagon pour Varsovie - bondé, et le voyage était pénible (un jour, une nuit, un jour). Le problème, comme tu l'évoques, c'était la soif. Cette grande fontaine en grès, avec plusieurs robinets dans une gare allemande me dit quelque chose...
Sur le retour, pareil, train de nuit, un seul wagon, plein comme un œuf ; j'ai voyagé toute la nuit debout calé dans le recoin face aux toilettes. C'est là que j'ai découvert qu'on pouvait dormir (... mal) debout !
Ces voyages étaient non seulement pénibles au possible, mais aussi assez angoissants dès qu'on arrivait à Berlin. Une fois, à l'aller, j'avais trouvé le wagon à côté de celui pour la Pologne, presque vide ; je m'y étais transporté avec mon paquetage et je m'étais endormi dans un compartiment, seul. Ce sont des gars de la DB (chemins de fer ouest-allemands) qui m'ont réveillé à Berlin, ils allaient décrocher ce wagon !
C'est vrai que Berlin-Est et la RDA étaient un spectacle tragique. Lors d'un voyage en autocar vers Gdansk en 1956, je me souviens que c'était encore plein de ruines à perte de vue.
Une autre fois, sur le retour, ce sont les gardes-frontières polonais qui m'ont débarqué du train à Zgorzelec, parce que mon visa était périmé d'une journée ! Je raconterai ça ultérieurement, ça a été une belle galère pour rentrer en France.
----------------
Posté par: jean pierre (IP Loggée)
Date: 17 juin, 2013 18:37
Vendôme a écrit:
-------------------------------------------------------
>
> Une autre fois, sur le retour, ce sont les
> gardes-frontières polonais qui m'ont débarqué
> du train à Zgorzelec, parce que mon visa était
> périmé d'une journée
ça me rappelle une petite histoire survenue lors de mon premier voyage en Pologne en 1972.
pour se rendre a Cracovie, il fallait prendre le train gare de l'est, et faire un changement a Poznan, il me semble.
moi je ne voulais pas faire de changement et j'ai opté pour un aller direct vers Varsovie.départ depuis la gare du nord.
a l'époque il fallait des visas de transits pour tous les pays traversés.pour Varsovie nous passions par la Belgique,ce qui n'était pas le cas pour Cracovie.
au retour voyage avec nous, une vieille dame,(polonaise vivant en France)dont la famille,pour des raisons de facilités, l'avait mise au train a Varsovie.
arrivée en Belgique bien sur , elle n'avait pas de visa de transit.
le douanier voulait la faire descendre et la renvoyer en pologne.
finalement devant son age avancé, il lui propose de payer sur place le visa,mais elle n'avait plus d'argent.
il me restait un peu d'argent,et j'ai payé pour cette dame(une trentaine de francs, il me semble).elle a insisté pour me prendre mon adresse pour le remboursement de sa dette,moi je n'y croyais guère, mais devant son insistance je lui ai donné.
a ma grande surprise une dizaine de jours plus tard j'ai reçu un chèque de trois ou quatre fois le montant de ce que j'avais avancé, et une gentille lettre de ses enfants qui me remerciaient de ce que j'avais fait pour leur mère.
Posté par: Vendôme (IP Loggée)
Date: 17 juin, 2013 21:19
Anecdote sympathique. A l'époque on avait encore le sens de l'entraide bien ancré et l'élégance du geste.
Posté par: jpaul (IP Loggée)
Date: 19 juin, 2013 22:16
Citation:
Vendôme : Sur le retour, pareil, train de nuit, un seul wagon, plein comme un œuf ; j'ai voyagé toute la nuit debout calé dans le recoin face aux toilettes. C'est là que j'ai découvert qu'on pouvait dormir (... mal) debout !
Ah ! c'était toi...! La meilleur place.grinning smiley
C'est vrai, j'ai vécu ça aussi, à un autre retour avec ma mère et ma soeur. Plus une place, train bondé, compartiment bondé, couloir n'en parlons pas; ma mère assise sur une valise dans le petit espace entre 2 wagons, face au soufflet, nous debout,serrés, évitant de s'appuyer sur les portes ... !Pour passer le temps avec la frangine, on essaie de traverser un wagon, zigzaguant parmi ceux qui campaient dans le couloir, s'cuses messieurs-dames, prezpraszam,bitte schône, excuse me: tentative de traversée des 1ères classes....Pour voir.;...Mais cela faisait déjà quelques heures et la nuit était passé..
Et là ! : V'la-t'y-pas que ma soeur, plus agée que moi et qui avait été embauché dans une grosse boîte (fournisseur des pharmacies) aperçoit une de ces collègues et sa mère confortablement installées dans un compartiment de First classe. Surprise de chez surprise...Patati-patata , elles revenaient de Pologne : chose que ma soeur ignorait de même que son origine, mais le hasard est là...
Et de raconter que notre mère est à l'autre bout sur ces valises ( à côté de la place préférée de Vendôme ). Aussitôt, la jeune fille se propose d'aller la chercher et de lui céder sa place. Finalement ma mère accepta, car cela fait déjà pas mal de temps qu'elle stagnait sur les bagages à la condition de faire une rotation avec la copine de ma soeur et éventuellement l'un de nous deux,....et c'est ainsi que nous fîmes connaissance de cette dame et de sa fille. Un pied dans les premières classes ( là où il y avait des petits napperons de la Sncf, pour servir d'appuie-têtes).
Mais quand même une bonne partie, dirons-nous, trés inconfortable....
Posté par: Vendôme (IP Loggée)
Date: 20 juin, 2013 11:13
Rien que de te relire, Jean-Paul, j'ai la rage qui me remonte aux tripes ; quand j'y repense, on était traités et entassés comme du bétail, la SNCF n'en avait rien à foutre, alors qu'ils auraient peut-être pu mettre un wagon supplémentaire. Je n'ose même pas évoquer les toilettes, mais alors voyager dans le soufflet, là c'est de l'héroïsme ! Y'avait là tout ce qu'il fallait pour se déboiter les vertèbres, attraper le mal de mer et devenir sourd.
Les mamans polonaises de l'époque, elles étaient vraiment indestructibles et inoxydables ! (... je crois même qu'elles nous ont un peu transmis de cette solide rusticité)
Par parenthèses, dans "mon coin préféré", face aux toilettes, je ne pouvais pas m'asseoir ; dans le coin il y avait une petite fenêtre, la porte et les toilettes, ma valise était par terre, j'avais posé dessus ma guitare à la verticale et je roupillais tant bien que mal, debout, coincé dans le coin et appuyé sur mon empilement. Sauf que de temps à autre une secousse plus forte déséquilibrait mon ouvrage et me réveillait... quand ce n'était pas l'effluve du N°5 de chez LesChiottes qui émanait d'en face — lequel en face n'était qu'à 60 cm !
Quand j'étais en activité et qu'on se lamentait que Paris-Singapour-Sydney c'était 12 + 12 heures de vol, moi je repensais à ces retours de Pologne par train, et tout me semblait subitement facile à supporter !
Posté par: jean pierre (IP Loggée)
Date: 20 juin, 2013 12:15
je n'ai pas le même souvenir du voyage en train vers la Pologne que vous.Il est vrai que je ne l'ai fait que deux fois.
je me rappelle bien qu'il y avait un (des?)wagon(s) pour la pologne,mais j'ai toujours voyagé assis dans un compartiment.
allez encore un souvenir!nous partions enfin d'après midi de France, donc repas dans le wagon restaurant, sur la première partie du voyage, il n'y avait que le wagon restaurant d'Allemagne de l'ouest.
alors la première surprise, le prix!digne d'un trois étoiles (j'exagère a peine)pour un repas digne d'une gargote.
le lendemain midi c'est avec réticence que nous nous sommes dirigés vers le wagon restaurant, et la surprise,des wagons avaient été changés en Allemagne, et le restaurant était devenu polonais, et les prix aussi!.
nous avons mangé pour quelques francs, et cerise sur le gâteau, le serveur n'ayant pas assez d'argent français, nous a rendu la monnaie en zlotys, et en plaquettes de chocolats!! (deux ou trois).
dans l'après midi nous allions boire du thé et manger des pâtisseries polonaises, un vrai régal.
Posté par: Vendôme (IP Loggée)
Date: 20 juin, 2013 14:36
... c'était en quelle année ça, jean pierre !?
Posté par: jean pierre (IP Loggée)
Date: 20 juin, 2013 14:52
Vendôme a écrit:
-------------------------------------------------------
> ... c'était en quelle année ça, jean pierre !?
la première fois c'était en 1972.
l'histoire des plaquettes de chocolats 1976.
les années suivantes et jusque 1980 j'ai fait le voyage en voiture.
Posté par: Vendôme (IP Loggée)
Date: 20 juin, 2013 17:09
Jean Pierre, en effet, c'était devenu le grand luxe — moi c'était en 1958 - 1962, à la grande époque de la vapeur, et comme l'a dit Jean Paul, des escarbilles de suie dans les yeux ; d'ailleurs à l'arrivée on n'avait plus rien de blanc et on avait un look particulier — genre ramoneur-cimentier-frippé !
... et Jean-Paul, c'était quand tes voyages idylliques ?
Posté par: jpaul (IP Loggée)
Date: 20 juin, 2013 22:14
A vrai dire, le premier voyage ce fut en 1948, mais il ne compte pas, en tout cas pour moi, car j'étais dans le ventre de ma mère qui retournait pour la première fois en Pologne, depuis la guerre.Déportée du travail en Allemagne elle fit connaissance en Germanie de mon père français, prisonnier de guerre, se marièrent à l'église allemande du village juste après le passage des Américains et rentrèrent ensuite en France ( mais c'est une autre histoire..)
Donc, elle allait voir ses parents qu'elle n'avait pas revu depuis plusieurs années. Ma soeur agée d'un an, dans les bras...
Le voyage suivant, pour moi fut en 1956 ou 57 et puis une ou 2 fois encore, le dernier étant en 1967 ( celui du retour raconté un peu plus haut)..... Celui de 56-57 dans des wagons-couchettes ( pas les wagons-lit), mais il me semble que l'on décrochait quelque part les dits wagons, et que finalement cela ne servait à rien puisque tu ne terminait pas la nuit dans ta couchette ( souvenir lointain, déterré aujourd'hui).
Posté par: Vendôme (IP Loggée)
Date: 20 juin, 2013 22:36
C'est souvent en racontant qu'on déterre. Déterrons donc !
Si ça se trouve, à l'instar de Stella-Plage, on aurait encore été bien foutus de voyager dans le même wagon, le même jour sans se connaitre ! Tu m'aurais présenté ta soeur, je lui aurais joué, mielleusement, un air de guitare !...
Posté par: jpaul (IP Loggée)
Date: 20 juin, 2013 23:25
Citation:
Tu m'aurais présenté ta soeur, je lui aurais joué, mielleusement, un air de guitare !...
Et donc, on aurait jamais été dans les couloirs, et jamais rencontré la copine de ma sœur qui prêta aimablement sa place à ma mère . Et pis' que tu aurais subjugué mon ainée au rythme langoureux de la Poupée qui fait non ou de Jeux interdits, elle aurait sorti son harmonica pour essayer un air de blues et moi me sentant de trop je serais allé seul errer du côté des premières classes, voyant peut-être la jeune fille rentrant de Pologne. Oh, facilement reconnaissable avec ses 2 nattes blondes enroulées en macarons, mais que hélas je ne pourrais reconnaître puisque j'en aurais ignoré l'existence et ma mère aurait continué son voyage assise sur ses bagages.Tout çà grâce à qui, hein ! Va savoir...
Posté par: Vendôme (IP Loggée)
Date: 21 juin, 2013 14:30
Quelle histoire, Jean Paul !... Mais quelle histoire ! (à dormir debout — justement)
Sur le retour, en arrivant à la Gare du Nord, descendus du train, on marchait sur le quai vers la sortie en remontant tous les wagons qui se vidaient de leurs voyageurs. Ce qui était impressionnant c'était d'arriver à hauteur de l'immense locomotive : on sentait la chaleur et l'huile en la longeant, et les mécaniciens, lunettes relevées sur leurs casquettes bleues, le visage noirci, nous regardaient passer du haut de leur immense machine en souriant, satisfaits et heureux d'avoir mené cette cohorte de traine-valises à destination sans encombre. On passait devant eux comme devant une cathédrale : admiratifs et respectueux, on se sentait petits et désolés de les quitter - eux, le train, le voyage... la blondinette avec ses tresses en macarons.
... c'était une autre époque
Cette vidéo pour le plaisir. Le wagon "MITROPA" va certainement rappeler
des souvenirs à certains (jean pierre), cette appellation me fascinait,
je crois bien que c'était la contraction de Mitteleuropa,
Pour qui à connu la vapeur, Wolsztyn c'est vraiment à voir :
http://www.parowozy.com.pl/parada2013.html
encore une petite louche
Et si vous aimez, tout est là : < Parady Wolsztyn >
Posté par: jpaul (IP Loggée)
Date: 21 juin, 2013 21:50
La Gare du Nord, mais on ne connaissait qu'elle et depuis bien longtemps, avant nos escapades SNCF0-PKPiennes. Habitués si l'on peut dire à ses murs noircis, ses haut-parleurs où l'on ne comprenait pas un mot du "chef de gare" et sa salle d'attente (plûtot "Sale" que d'attente) à l'odeur de mégots froids et de vieilles sueurs....
C'est elle ( la Gare) qui nous accueillait déjà avant d'aller à Stella-plage, mais pas par la façade principale. Le rendez-vous c'était par l'entrée des Artistes, sur le coté gauche, là où il y avait des grilles et une passerelle qui reliait je ne sais quoi. C'était le point de regroupement des petits polaks ou 1/2 polaks, dans le fond. On entendait le chuintement des locomotives qui piaffaient d'impatience de partir, l'odeur du charbon et de la fumée. le battement d'ailes des pigeons qui risquaient de nous laisser un souvenir blanchâtre, comme ceux qui tapissaient les corniches. Comptage, recomptage et après direction les quais, la valise à la main , un au-revoir de la main aux parents venus nous accompagner. Une larme rentrée ( pour les plus petits) et vogue le train.....
Les yeux fermées qu'on aurait pu la parcourir, et sans même ticket de quai.
Posté par: Vendôme (IP Loggée)
Date: 22 juin, 2013 22:24
On voyage, on voyage, mais c'est pas tout ça, faut que je termine mon affaire...
On n'a pas voulu être désobligeants et repousser ce festin socialiste ; on a tout mangé, on a payé comme on a pu avec les devises qu'on avait ; on a poliment remercié et salué ; on a enfilé nos casques de Martiens et on a regagné notre soucoupe volante.
A ce jour j'exècre le jus d'ananas.
On a su, par la suite, que Cuba avait envoyé un plein cargo de jus d'ananas en prévision de ce fameux Rassemblement Mondial de la Jeunesse Socialiste à Berlin-Est « Haupstadt der DDR ».
Et nous vlà partis errer dans Berlin-Est, Haupstadt der DDR, à la recherche du Rassemblement International de la Jeunesse Socialiste. Honecker et sa bande de nuisibles tenaient beaucoup à ce Berlin Haupstadt der DDR, car l'autre moitié était occupée par les Alliés et en RFA la capitale c'était Bonn.
Nous avons fini par trouver l'endroit : une place immense avec une forêt de drapeaux, des haut-parleurs qui diffusaient des discours et de la musique, et surtout des milliers de jeunes, garçons et filles, en chemises et chemisiers blancs, foulards rouges et belles dents blanches sous un soleil radieux.
Mon amie parlant allemand et moi anglais, nous avons entamé la conversation avec quelques groupes de ces jeunes gens bien propres sur eux. Au début c'était sympa : « Vous venez, d'où ? », « De France », « Ach Paris ! », « Et vous, c'est quoi cette Fête de l'Huma ? », « Comment ça va la vie chez vous ? », et assez rapidement ils nous ont embringué dans des comparaisons entre l'Est et l'Ouest.
Au bout d'un moment on a fini par mesurer les effets du bourrage de crâne et de l'endoctrinement de cette malheureuse jeunesse. Pour faire court : à l'Ouest c'était la décadence, la misère sociale, l'exploitation du peuple par ces salauds de capitalistes. Je sais même pas si y'en a pas un qui nous a demandé si les enfants travaillaient encore dans le mines... Leur vision c'était du Zola. Chez eux, par contre, tout était magnifique, on manquait de rien (surtout pas de jus d'ananas) et l'avenir s'annonçait radieux : comme sur leurs affiches de propagande — et ils y croyaient sincèrement, dur comme fer. C'est ce qui nous a le plus attristé.
Avec mon amie on en est arrivé à la conclusion effrayante qu'il n'y avait plus rien à faire avec ces allumés enthousiastes et opiumisés d'illusions, et que cette génération était perdue, ensablée d'avance dans ses utopies marxistes-léninistes. Pris de malaise, on a décidé de quitter ces lieux idylliques et nous v'là repartis vers Check Point Charlie pour sortir dare-dare de ce paradis socialiste.
Toujours avec la carabine, sous une veste, à l'arrière du véhicule...
(à suivre)
Posté par: jpaul (IP Loggée)
Date: 22 juin, 2013 22:59
On s'égare, on s'égare du Nord, d'ailleurs (merci pour le souvenir)....par contre la station de Berlin Est, elle, je l'ai retrouvée...
Photographié by my self en 1967, en douce, c'est pour ça quelle est floue, mais c'est du live. On repère sur le quai d'en face des drapeaux dont celui de la DDR. Ach, gross espion. D'ailleurs le bonhomme en face, avec le chapeau, a l'air louche.
(http://www.klub-beskid.com/ibergeur/Upload/images/polognepe.jpg)
C'était l'interlude, en attendant, j'éspère, la suite du carabinier masqué.
JPaul
Posté par: Vendôme (IP Loggée)
Date: 22 juin, 2013 23:17
... Glauque ! Y'z'ont tous l'air louche sur ta photo. grinning smiley
http://nsa33.casimages.com/img/2013/06/22/130622111844854792.jpg
On dirait un extrait du "Troisième Homme"
Posté par: jpaul (IP Loggée)
Date: 22 juin, 2013 23:34
Comme quoi la réalité dépasse parfois la fiction.
En fait la photo c'est une diapositive que j'avais faite au moment du passage dans Berlin-Est et qui ensuite est restée dans sa boîte , comme toutes les diapos qu'on ne regardent plus. Un petit scanner de diapos et hop! nouvelle jeunesse, mais y en a des boîtes pleines et c'est pas évident et surtout se rappeler de quoi que ça cause. Mais celle-là c'est une vraie de vraie...un témoignage. D'ailleurs elle a été faite uniquement dans le but de la mettre sur le forum Beskid,pour illustrer nos propos quelque 46 ans plus tard et n'a jamais servit avant
Posté par: Vendôme (IP Loggée)
Date: 23 juin, 2013 02:10
Citation:
"jpaul"
D'ailleurs elle a été faite uniquement dans le but de la mettre sur le forum Beskid,pour illustrer nos propos quelque 46 ans plus tard et n'a jamais servit avant
... c'est bien ce qu'il me semblait, Monsieur Jean-Paul de Tarasconski
Posté par: jpaul (IP Loggée)
Date: 23 juin, 2013 21:46
Je puis certifier à Monsieur Vendôme de Tartariniak que la photo de la gare de Berlin-Est a bien été prise par mes soins en 1967, avec un appareil photo agfa-color avec cellule photoélectrique incorporé....
Mais, le plus troublant et c'est bien là que je retrouve votre sagacité,c'est qu'effectivement l'atmosphère qui s'en dégage et que vous évoquez est digne du "3ème homme" et ça fout les boules !....
Et voilà ce que je trouve surYoutube dont j'ai fait la copie d'écran, avec un certain homme au chapeau !!!!
(http://www.klub-beskid.com/ibergeur/Upload/images/3mehomfyf.jpg)
Tirè de la séquence suivante avec la musique qui va bien :
Etrange, non ?
Posté par: Vendôme (IP Loggée)
Date: 24 juin, 2013 20:46
Je ne me permettrais pas de mettre en doute Môssieur Janek-Paulski, c'est le fait que vous affirmiez sans vergogne que vous avez gardé cette photo, sans jamais la montrer, uniquement pour la divulguer spécialement ici au bout de 46 ans ; ça me semble louche (comme on dit chez les gamelles) !...
ps: Je te souhaite une Bonne Fête et je te signale que nous sommes abondamment fleuris sur Klub Senior Cafe
Posté par: jpaul (IP Loggée)
Date: 24 juin, 2013 22:03
A la Krowa ! j'avais pas pensé à la St-Jean, vu que y a Paul qui suit derrière et même Popaul...sku, ce qui n'est pas une gaillardise.
Merci d' y avoir pensé et honte à moi de ne pas t'avoir devancé pour te souhaiter aussi une Bonne Fête ainsi qu' à tous les Jean de bonne volonté.
JPaul
smileys with beer
Pour la photo c'est presque vrai qu'elle est restée dans sa boîte, vu que la boîte était chez mes parents, qu'ensuite ces boîtes ont été récupérées et stockées par ma soeur qui n'a ni projecteur ( diapos), ni scaner de diapo, ni ordinateur. Boîtes « empruntées » il y a 6 mois et y a plus qu'à. J'en ai pour un moment à les numériser et les nettoyer et il y a des trésors de souvenirs perso en Pologne et ailleurs de cette époque.
Je file sur KSC
Posté par: Elżbieta (IP Loggée)
Date: 24 juin, 2013 22:33
jpaul a écrit:
-------------------------------------------------------
> et il y a des
> trésors de souvenirs perso en Pologne et ailleurs
> de cette époque.
Posté par: Elżbieta (IP Loggée)
Date: 24 juin, 2013 22:39
Bonne fête à Jean-Paul
Bonne fête à Jean-Vendôme
Posté par: niu-nia (IP Loggée)
Date: 24 juin, 2013 23:46
De ma part aussi : BONNE FETE à tous les JEAN !!!!!
Posté par: Vendôme (IP Loggée)
Date: 24 juin, 2013 23:53
Merci Elzbietka et Niu-Niowska, c'est vous les meilleures. Si... si ! http://smileys.sur-la-toile.com/repository/Amour/0076.gif
Citation:
"Jean-Paul
(...) elle est restée dans sa boîte, vu que la boîte était chez mes parents, qu'ensuite ces boîtes ont été récupérées
Oui ben, n'essaye pas ne nous embrouiller là, avec ton bonneteau de boites...
Posté par: jpaul (IP Loggée)
Date: 25 juin, 2013 01:26
Je dirais même plus :
Vendôme a dit :
Citation:
Merci Elzbietka et Niu-Niowska, c'est vous les meilleures. Si... si !
Tout est dit.smiling smiley
Posté par: Vendôme (IP Loggée)
Date: 25 juin, 2013 09:16
... et il insiste le bougre, avec ses boites à malices !
Plus sérieusement, je suis comme Elzbieta, j'attends avec ferveur tes daguerréotypes !... http://smileys.sur-la-toile.com/repository/Content/0026.gif
Posté par: jpaul (IP Loggée)
Date: 14 octobre, 2013 18:46
Avec beaucoup de retard.
N'ayant pas retrouvé et n'ayant pas cherché non plus, mon daguerréoscope, je vais essayer, par une sorte de Télectroscopérisation, de mettre un lien vers une autre page du forum sus-nommé, qui mettra en évidence une photo prise dans les années duquelles on cause.
C'est dans le forum : Mowmy Po Polsku, dans lequel des liens ont été mis vers des sites de comparaison entre Avant et Maintenant de Varsovie et Cracovie.
Alors, ma petite contribution avec une photo perso prise à Sopot en 1968 ( avec le fameux agfa ).
C'est là, >>>> à la date du 14 Octobre 2013 : photo Sopot 1968-2013
Si j'en ai d'autres je les mettrai, dans le même style. Si ça intéresse, bien sûr.
Posté par: Vendôme (IP Loggée)
Date: 20 janvier, 2017 03:41
On cause, on cause ; on se refait l'Indo, le Tonkin, Zanzibar, et je m'aperçois que j'ai lâchement abandonné la suite de mon récit - le 22 juin, 2013 à 22:24 - au moment ousque ma blonde et moi nous nous apprêtions à quitter Berlin-Est Haupstadt der DDR, en repassant par Check-Point Charlie — toujours avec la Winchester non déclarée à l'arrière de la R12 break...
Le temps de récupérer le fichier avec mon texte dans les catacombes de mon ordinateur et je reviens.
(http://nsa37.casimages.com/img/2017/01/20/170120035654819612.jpg)
Entre-temps, j'ai retrouvé une photo de ce fameux spectacle
de cascades automobiles dans le stade d'Olsztyn en 1973.
Être au milieu de ça c'était sacrément impressionnant !
Posté par: zoska44 (IP Loggée)
Date: 20 janvier, 2017 07:28
Czołem!
Dans le petit matin frais je découvre ce forum, dont je viens de lire l'intégralité.
Je n'ai pas vécu en PRL, car je suis devenu français qu'à l'âge de 18 ans. Avant j'étais apatride et mes parents "réfugiés politiques". Mon père fut condamné à mort par contumace et privé de sa nationalité par les autorités mises en place par le "grand frère" en 1946.
En 56 je me souviens des valises prêtes pour repartir dans le pays de cocagne de lq jeunesse de łes pqrents: 10 ans de purgatoire pour nos péchés et c'est fini. Hélas...
Mon père a longtemps cru que le régime tomberait de lui même, c'est pour cela qu'il ne demanda sa naturalisation qu'en 67, pour l'obtenir en 69 et partir en voiture (coccinelle) dans la foulée en août pour 4 semaines.
Le passage à la douane de Słubice fut un grand moment. Ma mère poussa une gueulante incroyable (JPaul qui la connaissait bien peut parfaitement s'imaginer) devant l'état des toilettes, car après la traversée de la DDR sans pouvoir s'arrêter, elle voulu soulager sa vessie martyrisée.
Elle traita les douaniers de porcs au grand dam de mon père qui se voyait déjà en "taule" et qui déjà durant le voyage s'était posé la question de savoir si son passeport français le protégerait.
Puis tournée dans la famille de Szczecin à Torun en passant par Poznan, Warszawa et Cracovie. J'en ai gardé un souvenir de profonde déception: queue pour trouver à manger (ma cousine se levait à 3h du mat pour acheter de la viande), "gnidy" qui te font ch.. pour t'extorquer quelques zlotys etc... Je sortais de 68 et la vue des cognes, surtout des comme ça me filait des boutons. Par deux fois j'ai été maintenu manu militari par mes cousins (par alliance) pour ne pas me coltiner avec les représentants de l'ordre PRLovtsiens.
J'étais écoeuré par le pouvoir que me donnait les 100 dollars (gagnés à la sueur de mon front durant le mois de juillet) que j'avais dans la poche de mon jean en velours que beaucoup m'enviait.
Retour en France pour dire à mes parents que pour moi cette "Polska" c'était fini, que je n'y retournerai plus. J'ai tenu cette promesse jusqu'en 1986, date à laquelle le président de la société pour laquelle je travaillais, m'obligea sous peine de me virer, d'aller en mission à Varsovie, afin d'essayer de rattraper un appel d'offres qui nous passait sous le nez. Retour à Moscou avec le même goût de cendres dans la bouche.
Puis de nouveau un vide de presque 11 ans.
Début 1997 prise de fonctions à Varsovie, où je suis resté 7 ans, mais là le phénix commençait doucement à renaître de ses cendres, et cet amour pour la patrie de mes parents que j'avais étouffé si longtemps, a explosé comme une cocotte minute. Mais cela c'est une autre histoire
Dans un autre forum parlant de moi JPaul a écrit qu'enfant bien que vivant en France je me croyais en Pologne. "C'est vrai ça". Tout à la maison était polonais: de la langue à la cuisine, en passant par les livres, les déjeuners ou les dîners avec les amis de mes parents durant lesquels la Pologne était omniprésente, l'école du jeudi après-midi, les colos etc... Mes parents m'avaient tellement décrits LEUR Pologne, merveilleuse que j'en ai été que plus déçu.
Je n'avais pas compris leur douleur. Dans "Le Paradis" Dante parlant de la patrie a écrit quelque chose que je me suis efforcé d'adapter en pensant à tous ceux qui ont vécus la même chose que nous (Polaks exilés)
(...) "Et toi tu t'en tires en laissant derrière
Ceux à côté desquels ta vie s'est écoulée;
C'est le premier coup qui frappe l'exilé.
Tu sentiras, bien loin de l Pologne et des nôtres
Qu'il est dur de monter l'escalier ds autres,
Et combien le pain étranger est amer. (...)
C'était ma séquence nostalgie matinale.
Posté par: Vendôme (IP Loggée)
Date: 20 janvier, 2017 18:06
Nostalgie du matin, chagrin sad smiley
Nostalgie du soir, espoir... smiling smiley
Comme toi, Zoska, je m'étais juré à la fin de mon dernier voyage en 1973, suite à une indigestion d'emmerdes, de ne plus jamais remettre les pieds dans ce pays merdurique.
Mis à part un aller-retour éclair CDG-WAW (dans le même avion), juste avant la loi martiale, pour le soutien à une juste cause, je n'y suis retourné que 40 ans plus tard.
Et je trouve qu'on y croise encore beaucoup de salopards ; et surtout les "fils de" (Resortowe Dzieci)http://wiadomosci.dziennik.pl/opinie/artykuly/535660,kim-sa-resortowe-dzieci-dorota-kania-znamienna-postacia-jest-bronislaw-komorowski.html (http://wiadomosci.dziennik.pl/opinie/artykuly/535660,kim-sa-resortowe-dzieci-dorota-kania-znamienna-postacia-jest-bronislaw-komorowski.html) qui, dans les sphères politico-économiques, trustent les bons postes, non pas en fonction de leurs compétences, mais grâce aux réseaux de leurs parents ex-fonctionnaires du régime communiste.
(L'assise du Po ce sont ces privilégiés là et leurs gosses
Posté par: Zefir (IP Loggée)
Date: 20 janvier, 2017 22:54
Ces hommes d'affaires surgis du néant et possédant des empires, j'en ai rencontrés dans les années 1990-2000.
Personne n'a osé y toucher.
Posté par: jpaul (IP Loggée)
Date: 21 janvier, 2017 21:09
Lorsque Vendôme évoque son périple de 1973 à bord de sa R12 break bleu-ciel, je ne peux m'empêcher de penser à celle que conduisait déjà en 1967 mon père lorsque nous nous rendions en Pologne pour les vacances et que ma mère revoyait ainsi pour un mois la terre de ses parents et sa famille.
Il ne devait pas y avoir beaucoup de Rénaoulte break bleu clair qui sillonnaient le pays à l'époque de la PRL et c'est encore un hasard commun qui fit que peut-être on aurait pu se croiser sur les routes à quelques années près, à défaut d'un compartiment SNCF.
Et un coup de klaxon quand une voiture à l'auto-collant « F »en rencontrait une autre et un signe de la main. Les touristes de l'Ouest ne sillonnant pas encore trop le pays.
Certes, c'était la PRL et son régime désastreux, comme le découvrit Zoska en 1968 , avec cette bureaucratie suspicieuse et larvaire, ces « combinations », ces attentes interminables dans les magasins, souvent pour rien car le peu de marchandises étaient déjà épuisées quand on arrivait devant l'étal, ( viande etc...) et cette impression de méfiance entretenue par le pouvoir vis-vis de tout un chacun.
Certes c'était la PRL, mais c'était aussi la Pologne éternelle, celle de son histoire, de ses villes, de son paysage, de ses lacs et de ses plaines. Mon père se lâchait, entre-autres, pendant ce mois de vacances dans une nature grandiose, profitant de ces instants privilégiés, loin de tout mais si intenses. Communion avec la nature que l'on ne retrouvait déjà plus en France et interminables parties de pêche dans les lacs de Kujowsko-pomorskie, après avoir vu la famille, participé aux retrouvailles et déchargé la R12 transformée en voiture-chameau, emportant sur la galerie ce que ma mère n'avait pas envoyée par la Sernam. ( cadeaux, vêtements, imperméables en Ortalion, pour ceux qui connaissent...)
Alors, après cela se passait sur les bords d'un immense plan d'eau, ici ou ailleurs, avec quelques membres de la famille, des amis et en camping sauvage improvisé. La popotte était de sortie, le camping-gaz aussi et le produit de la pêche atteignait directement sa destination.
Pas tous les jours, bien sûr, la pellicule retient uniquement ces instants de bonheur simple, où mon père fermait pendant un mois ( un an sur deux) la petite entreprise d'électricité générale, qu'il avait réussit à monter en partant de rien au retour de la guerre et emmenait sa femme polonaise et ses enfants au pays de Babcia et Dziadek.
(http://www.klub-beskid.com/ibergeur/Upload/images/polognxwx.jpg)
Sur la photo : La R12 Break Bleu-clair, le déballage-foutoir de ces pique-niques au bord de l'eau, maman déléguée à la préparation des poissons tout frais péchés, et les pêcheurs d'eau douce en arrière-plan quelque part du côté de Wloclawek ou de Ciechocinek.
Posté par: zoska44 (IP Loggée)
Date: 22 janvier, 2017 05:08
Czołem!
Merci Panie Vendôme pour cet article qui m'a beaucoup intéressé.
Cela m'a fait revenir en mémoire certaines gens, que par mes fonctions à l'époque j'ai du rencontrer et côtoyer: un premier "sinistre" W.C...cz très propre sur lui avec une raie bien dessinée sur le crane, "oblizany" aurait dit ma mère, une président, (K..ski)sympathique au demeurant dans le privé, mais effectivement qui sans son géniteur ne serait jamais arrivé là où il se trouvait alors. Son conseiller pour la sécurité M. S...c. La liste des noms est trop longue pour être citée ici
Deux personnes m'ont cependant marquées, car dans la transaction avec le ministère du Trésor (gouvernement Buzek avec sa bande de "Pamapersy") menée par ma société, visant à racheter les parts du Ministère dans l'un des "fleuron" de dont il était propriétaire, j'ai rencontré deux personnages hauts en couleurs, tous deux généraux à la retraite, conseils auprès de sociétés cherchant à pénétrer le marché polonais, ainsi qu'auprès de nombreuses sociétés polonaises.
L'un, dont le prénom a servit pour désigner une unité d'élite de l'armée polonaise, l'autre, qui dirigea cette unité, proche du premier et qui s'est "suicidé".
J'eus avec le premier, qui servit de "go beetween" dans la transaction dont il est question plus haut, de nombreuses discussions sur mon long séjour en URSS. J'eus un jour la surprise de le rencontrer dans le bureau d'un futur premier ministre, situé quelques étages au dessus des miens, et avec lequel j'avais des contacts de bon voisinage.
Par la suite il a déclaré qu'il a pris "une part non négligeable dans la création de PO.
Il a également eu une position très critique vis à vis de hélicoptères type"Caracal", dont l'échec de l'A/O a permis à quelques Beskidiens d'échanger quelques posts aigre doux.
Ce que j'ai lu dans l'article que tu as joint à ton post ne m'étonne pas. On retrouve les mêmes ingrédients que dans l'ex URSS, après le passage de la "perestroïka, uskarienie et autre glasnost'su même genre".
Posté par: jpaul (IP Loggée)
Date: 05 mars, 2020 23:50
Le 20 Janvier 2017, Vendômniprésent écrivait :
Citation:
Le temps de récupérer le fichier avec mon texte dans les catacombes de mon ordinateur et je reviens.
, en nous montrant un photo des cascadeurs de l'équipe Legris dans le début des années 1970. Comme il a dû quantiquement se paumer dans les catacombes de son ordi, ou paumer l'ordi carrément,on attend toujours la fin de l'histoire de la Winchester et du break R12 bleu ciel.
Pour patienter ( ça ne fait que 3 ans !) et le début de l'histoire c'était il y a 7 ans...Je met une petite vidéo de cette époque, peut-être inspirée par les cascadeurs :
Posté par: Vendôme (IP Loggée)
Date: 06 mars, 2020 18:16
Citation:
Jean-Paul
on attend toujours la fin de l'histoire de la Winchester et du break R12 bleu ciel.
Quelle mémoire Excellence ! Moi j'avais carrément oublié... Alors, en avant
(...)
Avec mon amie on en est arrivé à la conclusion effrayante qu'il n'y avait plus rien à faire avec ces allumés enthousiastes et opiumisés d'illusions, et que cette génération était perdue, ensablée d'avance dans ses utopies marxistes-léninistes. Pris de malaise, on a décidé de quitter ces lieux idylliques et nous v'là repartis vers Checkpoint Charlie pour sortir dare-dare de ce paradis socialiste.
Toujours avec la carabine, sous une veste, à l'arrière du véhicule... (à suivre)
< Checkpoint Charlie > venant de Berlin-Est, pour qui n'a pas connu, c'était glauque et ça foutait franchement les boules. On arrive donc sur une aire de stationnement avant les barrières ; contrôle des passeports et du visa de transit de 24 h. Regards fouineurs dans le véhicule (la carabine n'a pas bougé de place), et de là je me dirige vers un bâtiment des gardes-frontières pour récupérer les cassettes audios (les grandes au format US) et les magazines que j'avais dû remettre en arrivant contre un reçu. Surprise, je dois m'acquitter de frais de consigne... payables en DM de la RFA ; j'en ai pas ; en entrant à Berlin-Est j'avais changé ceux que j'avais contre de DM de la DDR. Donc, je rechange ma mitraille en alu restante contre des DM RFA avec une belle arnaque au passage. Revenant à la voiture, j'aperçois deux marioles avec des tronches obliques qui snustrent le dessous de la bagnole, sous tous les angles, avec un miroir incliné monté sur deux roues de vélo. Peine perdue : de la Karl Marx Platz d'où on venait, les pionniers en chemises blanches étaient tous heureux d'y siroter leurs jus d'ananas, et aucun n'avait l'intention de déserter ce paradis des Travailleurs.
On arrive au contrôle allié en face, les mecs sont souriants (ça change), ça dure deux secondes, et nous v'là traversant Berlin-Ouest pour repasser la frontière de la DDR vers l'Est. Contrôle des passeports et obligation d'acheter encore un visa de transit jusqu'à la frontière... payable uniquement en marks ouest-allemands. Je paye donc avec les marks que j'avais changé à Checkpoint Charlie, et là, le gus derrière la vitre me refuse quelques pièces de 1 mark (à l'effigie d'Adenauer) disant qu'elles n'avaient plus cours ! J'ai beau protester que ce sont ses collègues qui me les avaient refilées, il en a rien à secouer. En une seule journée, la DDR j'en ai ma dose à jamais... Que je croyais : la suite du voyage m'enseignera que le pire reste à venir !
(à suivre...)
Posté par: Vendôme (IP Loggée)
Date: 06 mars, 2020 18:16
Citation:
Jean-Paul
on attend toujours la fin de l'histoire de la Winchester et du break R12 bleu ciel.
Quelle mémoire Excellence ! Moi j'avais carrément oublié... Alors, en avant
(...)
Avec mon amie on en est arrivé à la conclusion effrayante qu'il n'y avait plus rien à faire avec ces allumés enthousiastes et opiumisés d'illusions, et que cette génération était perdue, ensablée d'avance dans ses utopies marxistes-léninistes. Pris de malaise, on a décidé de quitter ces lieux idylliques et nous v'là repartis vers Checkpoint Charlie pour sortir dare-dare de ce paradis socialiste.
Toujours avec la carabine, sous une veste, à l'arrière du véhicule... (à suivre)
< Checkpoint Charlie > venant de Berlin-Est, pour qui n'a pas connu, c'était glauque et ça foutait franchement les boules. On arrive donc sur une aire de stationnement avant les barrières ; contrôle des passeports et du visa de transit de 24 h. Regards fouineurs dans le véhicule (la carabine n'a pas bougé de place), et de là je me dirige vers un bâtiment des gardes-frontières pour récupérer les cassettes audios (les grandes au format US) et les magazines que j'avais dû remettre en arrivant contre un reçu. Surprise, je dois m'acquitter de frais de consigne... payables en DM de la RFA ; j'en ai pas ; en entrant à Berlin-Est j'avais changé ceux que j'avais contre de DM de la DDR. Donc, je rechange ma mitraille en alu restante contre des DM RFA avec une belle arnaque au passage. Revenant à la voiture, j'aperçois deux marioles avec des tronches obliques qui snustrent le dessous de la bagnole, sous tous les angles, avec un miroir incliné monté sur deux roues de vélo. Peine perdue : de la Karl Marx Platz d'où on venait, les pionniers en chemises blanches étaient tous heureux d'y siroter leurs jus d'ananas, et aucun n'avait l'intention de déserter ce paradis des Travailleurs.
On arrive au contrôle allié en face, les mecs sont souriants (ça change), ça dure deux secondes, et nous v'là traversant Berlin-Ouest pour repasser la frontière de la DDR vers l'Est. Contrôle des passeports et obligation d'acheter encore un visa de transit jusqu'à la frontière... payable uniquement en marks ouest-allemands. Je paye donc avec les marks que j'avais changé à Checkpoint Charlie, et là, le gus derrière la vitre me refuse quelques pièces de 1 mark (à l'effigie d'Adenauer) disant qu'elles n'avaient plus cours ! J'ai beau protester que ce sont ses collègues qui me les avaient refilées, il en a rien à secouer. En une seule journée, la DDR j'en ai ma dose à jamais... Que je croyais : la suite du voyage m'enseignera que le pire reste à venir !
(à suivre...)
Posté par: Mik (IP Loggée)
Date: 07 mars, 2020 13:27
Décidément, tu as le sens du suspense !
Une chose me chiffonne. Tu écris :
"On arrive au contrôle allié en face, les mecs sont souriants (ça change), ça dure deux secondes, et nous v'là traversant Berlin-Ouest pour repasser la frontière de la DDR vers l'Est."
Ça ne serait pas plutôt vers l'ouest ?
Mik
Posté par: jpaul (IP Loggée)
Date: 07 mars, 2020 21:36
Si j'ai bien compris le périple de Vendômalin, et ayant pratiqué aussi la Zone Interdite dans les années 70, sans m'arrêter en laissant Berlin sur ma gauche pour aller en Pologne, on ne pouvait traverser la DDR que par l' autoroute dessinée en rouge sur mon croquis-gnolesque.
Je suppose que Vendôme and Co°,désignés ici par le trajet en bleu est entré dans Berlin par Berlin-Ouest, seul point de passage pour y entrer et donc franchir une " frontière". De là il a fallu passer à Berlin-Est en passant par le poste "frontière" de Checkpoint Charlie, s'empiffrer de jus d'Ananas et de saucisses chaudes en écoutant un prosélytisme estudiantin de cerveléssivées, ressortir par le même point en se faisant arnaquer et se retrouver dans Berlin-Ouest, qui est enclavé dans une partie du bloc de l'Est, dans l'Allemagne du même nom.
De là, il fallait rejoindre l'autoroute rouge ( non pas qu'elle fut communiste entièrement, mais pour la clarté de la démonstration).
Donc retourner en DDR en refranchissant la" frontière" et se retrouver dans ce que l'on appelait communément "l' EST " et continuer son chemin vers cet "Est" ( la Pologne, ici) , même si géographiquement le point de sortie de Berlin-Ouest ( qui était le même et le seul point d'entrée-sortie dans Berlin-Ouest) se trouve plutôt au Sud-Ouest.
Le " périphérique" de Berlin- complet ressemblait plutôt à des barbelés électrifiés avec des miradors comme ceux qui coupaient cette capitale en deux.
D'où peut-être l'emploi du terme "Est" par Vendômirador. Sortant vers l'Ouest géographique pour entrer dans l' Est politique.
A moins que je ne sois à l' Ouest de moi-même.
(http://www.klub-beskid.com/ibergeur/Upload/images/berlinyjy.jpg)
(document non contractuel)
Posté par: Mik (IP Loggée)
Date: 08 mars, 2020 09:37
Merci pour cette tentative d'éclaircissement.
Le schéma est très clair, tu aurais pu faire prof. Bravo
J'avoue ne pas avoir relu l'épisode précédent et je m'imaginais qu'ils étaient dans leur voyage de retour, qu'ils étaient contents de quitter le paradis socialiste et de s'en retourner vers l'enfer capitaliste, c'est à dire la RFA puis la France.
Attendons le verdict du sieur Vendôme.
Mik
Posté par: Vendôme (IP Loggée)
Date: 08 mars, 2020 20:13
Merci au camarade Kartografski, c'est exactement mon périple.
Mik, le poste précédent c'est page 4 - 22 juin, 2013 22:24
(...) En une seule journée, la DDR j'en ai ma dose à jamais... Que je croyais : la suite du voyage m'enseignera que le pire reste à venir ! (...)
Donc, nous entrons à nouveau en DDR, ravis néanmoins de quitter la parano berlinoise, et nous roulons en direction de la frontière polonaise à une centaine de kilomètres de là. Nous arrivons sur la rive gauche de l'Oder en début d'après-midi ; la Pologne est sur l'autre rive... ouf on y est presque !
Maaais c'étaient des malins à la frontière : le premier poste de contrôle, à l'entrée du pont côté DDR, c'était les gardes-frontière polonais. Contrôle des passeports, et là bien sûr, à l'inverse des marioles de Checkpoint Charlie, les Polonais - qui eux pratiquent le polonais couramment - lisent l'annotation relative au port d'arme, et, curieux, ils demandent à voir ; je leur tends la carabine qui étincelle au soleil, ils se la passent de main en main, en apprécient la finition, vérifient les boîtes de munitions, puis nous laissent partir vers le territoire polonais. On traverse le pont à faible allure pour apprécier la beauté du fleuve. Devant moi approche l'autre poste de contrôle
— "Vraisemblablement les douaniers polonais", me dis-je.
Erreur : je reconnais l'uniforme est-allemand... ach nein, ça va pas rekommenciert !
Eh ben si, ça recommence ! Contrôle des passeports, et comme ils avaient dû m'observer à la jumelle, exhibant la Winchester sur l'autre rive, ils demandent à la voir, ainsi que de produire le Transitvisum zur Waffe qui va avec. La délivrance d'icelui que j'avais pas pris la peine de demander en pénétrant sur le territoire de ce pays de Cocagne, en pleine nuit sous une pluie battante, entre deux miradors et des haies de berbéris doublées de barbelés en fleurs. Comme je l'ai compris au retour, on déclare l'arme en arrivant en DDR ; il lui est attribué un visa de transit tamponné sur le passeport, et on vous la fourre dans une housse opaque fermée par des scellés numérotés qu'il faut présenter intacts en quittant la DDR.
Les mecs appellent leur chef, qui nous pique nos passeports et nous intime l'ordre d'aller nous garer sur le parking d'un bâtiment lugubroïdal. En approchant je m'aperçois que autres bagnoles étaient déjà stationnées là, plaques d'immatriculation dévissées et ficelles avec scellés tout autour des portes.
Aïe aïe aïe, ça craint... surtout que la R12 était une voiture de société, et si on me la confisquait, la boîte (américaine) n'aurait pas apprécié !
(à suivre ...)
Posté par: jpaul (IP Loggée)
Date: 17 mars, 2020 11:36
En attendant que Vendômunitions nous narre la suite : dans ces années-là, mon épouse et bibi on faisait du camping sur les bords de la Baltique et j'ai filmé des trucs en super 8, que je viens de faire numériser depuis le temps que je voulais le faire, mais il y avait d'autres priorités vu le prix que ça coûte pour mettre tout ça sur clé USB. C'est fait presque 50 ans plus tard. Faut encore que je fasse des montages numériques maintenant vu les confinatures actuelles.
alors j'ai fais un arrêt sur image tirée du film super 8 ( floue) et j'ai mis la même vue actuelle ( à peu-près ) après navigation su Google streets et retrouvé vaguement l'endroit. Pour agrémenter le tout et passer le temps :
Où suis-je ? qu'est ce que la fumée lointaine ? D'où sort-elle ?
J'ai cherché sur Internet : j'ai les réponses pour la fumée et " la cheminée" , la ville, on sait et l'artère je savais, mais pas le reste à l'époque, que je viens juste de revoir et m'instructionner.
(http://www.klub-beskid.com/ibergeur/Upload/images/sopot1jvj.jpg)
Posté par: Mik (IP Loggée)
Date: 17 mars, 2020 14:20
Je tente ma chance...
Tu es dans ulica Bohaterów Monte Cassino.
On dirait que la fumée sort du phare... a-t-il brûlé ?
Mik
Posté par: jpaul (IP Loggée)
Date: 17 mars, 2020 18:16
Bravo Mik pour ulica Bohaterów Monte Cassino à Sopot. Bien vu aussi pour le phare, reste la fumée : non, non il ne brûle pas. Maintenant il parait que la fumée est blanche, mais est toujours-là, par moment.
Posté par: Mik (IP Loggée)
Date: 18 mars, 2020 08:57
J'ai même cherché si un pape avait été élu en 1972 mais non.
Alors, fumée blanche ? je ne sais pas. De la craie ? de la farine ?
Un ravalement de façade du phare au moyen d'un sablage ?
Mik
Posté par: Trabszo (IP Loggée)
Date: 18 mars, 2020 11:15
Le vieux phare "fumant" appartient à l'hôpital de rhumatologie de Sopot et sert maintenant de cheminée.
Posté par: jpaul (IP Loggée)
Date: 18 mars, 2020 11:26
Voilà ce que j'ai appris, en résumé : :
Le phare de Sopot était une cheminée du centre de Balnéothérapie - rhumatologie qui se trouve juste en dessous et la fumée noire que l'on voit sur mon extrait provenait des chaudières alimentées par un combustible un " peu' polluant d'où la fumée noire.
Maintenant le chauffage est au gaz et la "fumée" blanche qui en sort est de la vapeur d'eau qui se produit entre le chaud et le froid extérieur.
Occasionnellement on en fit le phare de Sopot...
Voir là :
pomorskie.travel
Posté par: jpaul (IP Loggée)
Date: 18 mars, 2020 12:15
Oui, c'est bien ça Trabszo, j'avais pas vu ta bonne réponse...
Posté par: jpaul (IP Loggée)
Date: 03 mai, 2020 00:16
Bon, comme Vendômirador a dû se paumer sur l'autoroute de la DDR-NRD-RDA réunies, en attendant, j'ai dégoté sur Youtube un petite vidéo amateur en super 8 tourné à la même époque ( 1972) qu'un gars avait filmé sur l'autoroute avec passage au poste frontière d' Helmstedt entre la RFA et la RDA et son arrivée dans Berlin-Est, comme le narrateur à la R12. C'est juste pour illustrer son propos en attendant la suite, car c'est brut de pomme.
Posté par: Vendôme (IP Loggée)
Date: 09 novembre, 2022 19:22
Parmi les bagnoles polonaises du temps de la PRL, il en était une qui surclassait la Trabant est-allemande, c'était la petite Syrena.
Le constructeur FSO n'ayant pas les finances pour développer un moteur, la première Syrena fut équipée d'un moteur deux cylindres
à deux temps, construit à Bielsko (Wytwornie Sprzetu Mechanicznego) pour les motopompes "Leopolia". Ensuite, sur les modèles
ultérieurs, les moteurs furent des trois cylindres calqués sur la "Wartburg" et la "Fiat 125 P".
Les premières Syrena étaient à l'mage de la PRL : le coffre arrière s'ouvrait de l'intérieur (certainement pour que les voleurs ne piquent
pas la roue de secours ; le réservoir était situé sous le capot moteur... Les portes s'ouvraient vers l'arrière (comme les 4CV) et elle
avaient une fâcheuse tendance à s'ouvrir quand le véhicule traversait les villages aux routes chaotiques, le vent de la vitesse les
maintenait ouvertes comme des ailes, et la Syrena fut surnommée "Kuropadwa" (la perdix), les gens plaisantaient disant que les
poules s'engouffraient dans ces portes grandes ouvertes
Force est de constater que, malgré tout, les moteurs de cette époque étaient increvables.
Regardez la video jusqu'au bout, vous verrez à quel point les Polonais sont démerdards...
"Polak potrafi !"
Posté par: Maryan (IP Loggée)
Date: 09 décembre, 2022 18:39
Increvable mais avec un bruit très sympa, alors que ça doit ramer un max.
Posté par: Vendôme (IP Loggée)
Date: 11 mars, 2023 03:26
... ambiance PRL
Posté par: Vendôme (IP Loggée)
Date: 13 mars, 2023 05:46
... souvenirs, souvenirs. (et escarbilles dans les yeux !)