Question précises sur l'einsatzgruppe 4.

Démarré par Archives, 22 Novembre 2023 à 10:57:03

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Posté par: ubik83 (IP Loggée)
Date: 25 juin, 2012 21:19

J'ai relu...
Le problème que j'ai entre autres, c'est que j'ai écrit entièrement mon texte avec les grades utilisés dans la SS. Donc faudrait que je farfouille, j'ai certainement un tableau d'équivalence quelque part. Mais ça reste abstrait pour moi, évidemment que je pige qui est au-dessus et qui est au-dessous, mais concrètement, quand est-ce que c'est significatif, qui a le pouvoir de faire quoi... Enfin, faudra que je me débrouille, tant bien que mal.

Ubik.

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Posté par: ubik83 (IP Loggée)
Date: 25 juin, 2012 22:40

... Voilà. Ce fut simple et rapide. Cette version, si je compte bien, n'est jamais que la quatrième...

Il était treize heures environ, j'avais encore le goût du café dans la bouche. Mon ami fumait. Nous nous trouvions près de la cantine, à l'arrière du bâtiment. De l'autre côté des fenêtres, les cadets de corvée tapaient les plats sur le bord des poubelles. Le vacarme assourdissant rendait toute conversation impossible. Nous marchions lentement, jusqu'à la clôture, puis nous faisions demi-tour.
Une douce rêverie me gagnait. Il faisait chaud et, obstinément, mes pensées s'envolaient, une fois de plus, vers Inge.
Et puis, sorti d'on ne sait où, Heffner fit une apparition :
- Willerts, Ström !
Je me mis précipitamment au garde à vous, imité par Franz, qui avait jeté sa cigarette.
- Suivez-moi. Kommando à l'extérieur.
Nous lui emboîtâmes le pas jusqu'à une camionnette, garée dans la cour nord, près du réfectoire. Heffner prit le volant. Franz s'installa sur le siège passager. Je dus me contenter de la partie coffre.
On fit le tour, les gardiens ouvrirent la grille.

C'était la première fois que nous sortions de la caserne. J'en profitai pour jeter un coup d'œil à la ville. C'était vraiment bizarre, après ces semaines de claustration, de retrouver cet univers si naturel, spontané, où chacun vaquait à ses occupations sans recevoir d'ordres. J'étais ravi : les échoppes de boulangers, coiffeurs, épiciers, les bars, les marchands de tabac... Les jolies femmes dans la rue, les chiens qui aboyaient à notre passage...

Nous nous arrêtâmes au centre, devant une pharmacie. Là, Heffner se contenta de grogner :
- Corvée de médicaments. On trimballe les paquets. Et vous vous tenez tranquilles.
Nous avions parfaitement compris, surtout la dernière phrase. Aucun de nous deux n'avait en tête de s'évader : nous voulions rester, devenir SS. Et quand bien même : nous aurions été repris et là, quel eût été le châtiment ?

Un agréable parfum flottait dans l'officine, huile d'eucalyptus, pastilles pour la gorge, savons... Les rayons étaient chargés de mille et un produits, tous bien rangés. Au comptoir, le patron, un homme entre deux âges, chaussé de lunettes, indiqua à Heffner que la commande était prête. Au passage, je vis aussi deux préparatrices : une de la cinquantaine, assez revêche, qui ne nous accorda pas un regard ; l'autre plus jeune, assez jolie, nous gratifia d'un timide sourire.
On allait dans la réserve, on prenait les cartons, on les posait dans le véhicule. Puis on recommençait.
Ce n'était pas bien fatiguant. Et j'étais satisfait de revoir le monde.

Au cours de ces allées et venues, je remarquai un spectacle étrange sur la place : un groupe d'une trentaine de personnes en habits rayés était occupé à frotter le sol de la place, à genoux. Des hommes et parmi eux, quelques vieillards. Serpillière à la main, courbés, ils s'échinaient à briquer le ciment, comme s'il s'agissait d'un parquet en bois précieux. Autour, des gardes en uniforme SS, armés, les apostrophaient, leur ordonnaient de s'appliquer, d'aller plus vite, parfois leur décochaient un coup de pied. J'en vis un s'approcher, défaire sa braguette, uriner devant un des types, l'éclaboussant. Puis, d'une voix forte : « Recommence, gros porc, ça n'est pas propre ici » !
Ses collègues ponctuèrent d'un éclat de rire. L'homme accroupi, sans rien manifester, s'approcha de la flaque et frotta de plus belle.
J'étais resté là, planté, devant ce spectacle. Heffner, qui m'avait rejoint, me tira par le coude, sans un mot. Je l'interrogeai du regard. Il finit par lâcher :
- Sachsenhausen.
Au lieu de le suivre, je me tins immobile :
- ... mais quel est le but de... ?
- Discipline. Obéissance. Allez, Ström, au boulot.
De retour dans le magasin, je fus saisi par le contraste. Ici, les clients étaient dignes, on les soignait, cela sentait bon. Dehors...

Lors du dernier voyage, Heffner s'attarda avec Franz, pour pointer le bordereau de livraison, je suppose. Je ne pus m'empêcher de sortir, il fallait que je voie. Alors m'apparurent des éléments qui m'avaient échappé :
Tout d'abord, le public. Des badauds s'étaient assemblés pour contempler les détenus et leur besogne. Assis sur les bancs publics, des retraités, mais aussi des hommes plus jeunes, n'en perdaient pas une miette. Il y avait même une femme avec des petits enfants. On raillait les prisonniers, les insultait...
Et puis, garés près de l'avenue, à moitié sur le trottoir, un camion plateau et une Volkswagen décapotable. A l'arrière était assis un Rottenführer, une cigarette au coin des lèvres.
Un septuagénaire décharné s'affairait à quelques mètres de moi, auprès d'une fontaine. Il s'employait à remplir des seaux. L'opération accomplie, il partit en titubant, perdant une bonne partie du liquide. A mi-parcours, il posa sa charge, pour reprendre un instant son souffle. Le sous-officier se leva, avança vers lui. Le vieil homme s'ébroua, ramassa prestement son fardeau, tenta de repartir. Le Rottenführer sortit sa badine et lui fouetta rageusement le visage. L'homme lâcha les récipients et s'effondra en criant, trempé. Les coups pleuvaient, sur son dos, sa tête, qu'il protégeait tant bien que mal, de ses mains jointes. Roulé en boule, il attendait dans cette position que la punition prît fin. Le SS lui décocha deux ou trois puissants coups de pieds dans les côtes, jusqu'à le renverser. Effondré sur le côté, le vieil homme semblait avoir perdu connaissance. Haletant, le Rottenführer le frappa encore, puis, s'adressant alentour :
- Toi, remplace-le ! Vous deux, emmenez-le à l'arrière !
Docilement, un autre esclave s'empara des seaux, retourna vers le robinet, tandis qu'on portait la victime inconsciente par les pieds et les épaules, pour la jeter dans le camion.
Durant l'incident, les forçats n'avaient que très brièvement tourné la tête. Ils s'acquittaient de leur tâche le regard rivé au sol, comme si rien ne s'était produit, dans un silence total. La foule se taisait, les lazzis avaient cessé, momentanément.
Heffner et Franz sortirent. Le SS-Oberschütze, d'un signe du menton, m'invita à remonter. Ils s'installèrent à l'avant. La fourgonnette démarra. Une odeur de tabac s'éleva.
Tassé contre les colis, j'étouffais, nauséeux. Le retour à la caserne me parut interminable.


...Voilà. Si quelque chose vous chagrine encore... Je suis là.

Ubik.

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Posté par: Stéphane (IP Loggée)
Date: 26 juin, 2012 03:01

Sachsenhausen en 1939, je pense ( à vérifier) que les prisonniers n'étaient que des politiques Allemands et que les responsables du camp avaient autre chose à leur faire faire que de passer la serpillère sur une place publique.

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Posté par: ubik83 (IP Loggée)
Date: 26 juin, 2012 09:43

Ce sont effectivement des "réfractaires" au régime, des dissidents. J'ai abondamment vérifié par ailleurs, auprès de sources sûres : non seulement on les emmenait à l'extérieur, mais on le faisait sciemment, pour bien montrer aux gens ce qu'on risquait quand on ne se soumettait pas. A titre d'exemple. Evidemment, les tâches accomplies n'avaient souvent pour seul but que les humilier. Ceci n'empêchait pas que par ailleurs, on leur fasse faire aussi des choses plus "utiles".

Ubik.


P.S. : Je cite :

"Les détenus travaillaient dans des commandos hors du camp en permanence (travaux publics), et cette "visibilité" était d'ailleurs encouragée dans le but de servir d'avertissement à n'importe quel type d'opposant... Le message était net : "les "mauvais" allemands doivent être punis. Faites en sorte de rester de bons allemands". On a tendance a confondre aujourd'hui les camps de concentration avec les camps de la mort et de confondre aussi la politique de secret vis-à-vis de la shoah avec la politique de mise au pas de l'Allemagne qui a eu lieu à partir de 1933. Or, la politique de répression était tout à fait officielle et visible. Tout le monde savait qu'il y avait des camps où les "mauvais" allemands étaient reéduqués. Dans les territoires annexés, ce fut encore plus violents. D'après certains historiens, un tiers des habitants de l'Alsace a fait un séjour plus ou moins long au camp de Schirmeck ou dans une de ses annexes. La création du camp fut d'ailleurs une des premières décisions prise par le gauleitner Wagner dès début juillet 1940. Et on voyait donc partout des commandos qui faisaient dans des conditions déplorables des travaux "d'intérêt public". J'ai mis intérêt public entre guillemet parce qu'on ne cherchait pas toujours un rendement excellent, le but était de rabaisser les gens, de les punir. Comme cette image où l'on voit des intellectuels juifs "condamnés" à nettoyer une inscription dans la rue avec des brosses à dents. On ne cherche pas l'efficacité, à la limite, il n'est pas nécessaire que le travail soit bien fait, mais il faut qu'il soit avilissant".

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Posté par: Patricks (IP Loggée)
Date: 26 juin, 2012 10:49

Bien je trouve cette 4eme version plus réaliste....

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Posté par: ubik83 (IP Loggée)
Date: 26 juin, 2012 11:20

Comme quoi, faut jamais désespérer. Et franchement, si ça m'a pris une demi-heure à modifier, c'est le grand maximum ! Donc, ne nous affolons pas, on trouve toujours une solution...

Ubik.

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Posté par: René (IP Loggée)
Date: 28 juin, 2012 15:44

Pour completer le remarque de Patrick, et pour avoir souvent lu des livres racontant les exploits de la Heer et de la SS, c'est d'ailleurs un peu une religion dans le monde militaire, bien que les boches aient perdu 2 guerres. Bref, les lecteurs français se paume dans les stroumpfureur et compagnie et pour un pékin de base tout ce qui est fuhrer est un homme important de la hiérarchie, il a du mal à assimiler qu'un rottenfuhrer est un caporal.
Une idée peut être de preciser les grades ou de rappeler la correspondance en bas de page, ou carrement de prendre le parti de les traduires même si ça fait moins heil

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Posté par: René (IP Loggée)
Date: 28 juin, 2012 15:58

Pas sur les français en 1914 &tait porté par un idéal, inventé par Foch et Degrandmaison ou la volonté devait imposer son action à l'ennemi, ils sont partis gonflé à bloc et se sont fait ratatiner par les feux des allemands.

De même à Dixmude en 14, les français sans reserves mettent pour garder l'YSer une brigade de marin, des gus affecté à la defense de Paris, qui n'ont jamais combattu à Terre, avec un bataillon de Senegalais qui ne combattaient que pour faire plaisir à leur chef souvent un officier de la coloniale et quelques compagnies belges usées, les troupes fraiches allemandes avec beaucoup d'étudiants formé à prusienne, se sont cassé les dents.

En fait la guerre des allemands étaient insensés, alors il fallait tenir le moral de gré ou de force.
Les troupes d'élites doivent s'habituer au combat, mais la masse n'est pas troupe d'élite, aujourd'hui on idéalise les troupes d'élite allemande, mais ils avaient tout le matériel et le reste de la heer se depatouillait avec les chevaux et les charettes et les canons à roues en bois.

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Posté par: René (IP Loggée)
Date: 28 juin, 2012 16:02

Et encore...
D'ailleurs à ce propos les ordres des allemands ne sont jamais aussi stricte que l'on veut bien le dire, les français qui aile tant théoriser tout font des ordres beaucoup plus directif.
Par exemple en 40 en france les avions en soutien au sol sont efficaces parce que en Espagne ils ont inventé l'aviateur qui accompagne les troupes au sol et qui guide les avions, il ne s'agit pas d'un attaque entièrement determinée à la base, elle évolue et le guidage avec la radio font le reste.

Les français n'en voulait pas de cette guerre, ils ont laissé leur illusion sur le chemin des dames en 17, ce qui n'a pas empeché 5 div de se sacrifier pour faire evacuer les anglais.

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Posté par: René (IP Loggée)
Date: 28 juin, 2012 16:02

Et encore...
D'ailleurs à ce propos les ordres des allemands ne sont jamais aussi stricte que l'on veut bien le dire, les français qui aile tant théoriser tout font des ordres beaucoup plus directif.
Par exemple en 40 en france les avions en soutien au sol sont efficaces parce que en Espagne ils ont inventé l'aviateur qui accompagne les troupes au sol et qui guide les avions, il ne s'agit pas d'un attaque entièrement determinée à la base, elle évolue et le guidage avec la radio font le reste.

Les français n'en voulait pas de cette guerre, ils ont laissé leur illusion sur le chemin des dames en 17, ce qui n'a pas empeché 5 div de se sacrifier pour faire evacuer les anglais.

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Posté par: Patricks (IP Loggée)
Date: 28 juin, 2012 23:17

Nan, gefreiter c'est caporal dans la Heer, rien de pejoratif dans ce cadre là.

mais ils avaient tout le matériel et le reste de la heer se depatouillait avec les chevaux et les charettes et les canons à roues en bois.

De mémoire y a eu plus de trentes "divisions" dans la waffen, y en a bien eu qui ont compté plus de charettes que de panzers....

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Posté par: René (IP Loggée)
Date: 29 juin, 2012 14:25

Non Jk Gefreiter c'est dans la Heer (armée de terre), la SS a ses propres grades.

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Posté par: René (IP Loggée)
Date: 29 juin, 2012 14:34

Le Terme de division est aussi des fois usurpé, une association temporaire anéantie dans un kassel quelconque.

Je connaissais un alsaciens, ils étaient mis d'office dans la SS pour être surveillé et les consommait en premier, il a attaqué avec sa compagnie à Stalingrad, bloqué dans la no man's land avec les cadavres de ses camarades, les allemands leur tirait dessus quand il voulait se replier, il est resté 3 jours là, les allemands ensuite était comme deçu qu'il ait survecu.
Inefficacité totale des ressources humaines.

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Posté par: jk (IP Loggée)
Date: 29 juin, 2012 18:32

Bien reçu, merci. Comme quoi, on en apprend tous les jours.

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Posté par: René (IP Loggée)
Date: 30 juin, 2012 12:54

De rien, mais on voit bien que les grades très technique de la SS sont incoonus du lecteur français et de fait ils n'ont pas de valeur de graduation dans l'esprit d'un français.

D'ailleurs la concordance est des fois un peu bancale.

Si Gefreiter est caporal, on trouve dans la SS l'équivalent de sturmann.

Dans la Heer comme dans l'armée française un caporal peut commander et à un grade qui se détache de la troupe 2ème classe 1è classe, donc sturmmann est plus 1ère classe par rapport au grade de SS-man qui est le grade de base dans la SS.
Ensuite on retrouve rottenfurher traduit plus comme caporal chef, aide et soutien du chef de groupe.
On voit que les coutures ne sont exactement taillées au même endroit.


Pour ce qui est de conprendre les grades SS il faut regarder un peut la contruction de ces grades.

Sturm le combat violent, existe aussi en polonais szturm
donc sturm mann
rotten equipe (a se rapprocher de rota ?)

ensuite on prend un niveau comme scharr
et on a unter (sous) haupt (elevé) et ober (au dessus)

ou lieutenant qui reprend le terme sturm mais avec fuhrer, guide meneur.
on a unter sturm furher. leutnant (heer) sous lieutenant en france
ensuite sturm fuhrer --> oberleutnant (herr) lieutenant en france
ensuite haupt sturm fuhrer --> haupt man --> capitaine (haupt est la tête comme capitaine capus capitis la tête)

etc...

)