(Stella-Plage) camps de scouts polonais dans les annees 50

Démarré par Archives, 02 Novembre 2023 à 15:00:55

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Posté par: jpaul (IP Loggée)
Date: 28 mars, 2016 18:18

43ber se rappelle :

    Citation:
    Lorsque nous allions à la mer, en venant de Cucq, on passait devant la colonie de vacances des polonais, située au début de la ligne droite menant à la plage.


Tak ! voir le plan que j'ai fait en première page de ce sujet le 30 mars 2013, la photo de la colo, et les fameux blochaus des photos de Vendôme. Quoi ? C'était le B...l chez les polaks ? Faut dire ça à Zoska et à Vendôme ! C'était la première fois en 1954 ou a peu près pour Zoska et moi, Vendôme doit pas en être loin...
C'était chouette Stella !

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Posté par: zoska44 (IP Loggée)
Date: 29 mars, 2016 07:53

Czolem!

En ce qui concerne votre cactée, "aloès rien de nouveau" comme l'écrivait certain Remarque. J'ai essayé en polonais, mais "Aloes bez zmian" n'a pas le même impact humoristique.

Quant à Stella. Oui nous chantions beaucoup. "J'ai crié la vie est méchante, l'écho m'a répondu chante" (Citation que me disait mon père). Nous allions à la plage en rang par deux, portant notre goûter cher à JP, au pas cadencé en chantant à pleine voix: "Morze, nasze morze.." et non "Ca ira, Ca ira"

Nous cherchions également des douilles dans les dunes et autres munitions. J'ai toujours une balle de fusil, que je portais autour du cou avec une chaîne.
Les relations avec les autres colos étaient pratiquement inexistantes et plutôt tendues. Un jour nous avons croisé une autre colo dans la forêt derrière La Maison Maternelle (EDF, SNCF???). Après quelques quolibets, ça c'est terminé à coup de pommes de pin vertes. Ca s'est arrêté après que l'un des nôtres, Piotr Pomian, en ait pris une en plein visage.

Ce dernier était un bellâtre avec un visage aux traits féminins, des yeux bleus et des cils de fille. Il avait un succès fou après des filles. Je le jalousais (un peu) C'était un habitué de la colo. Il avait une soeur plus âgée, et allait dans une école polonaise dans le sud de la région parisienne. De façon amusante il garda par la suite sur la joue une trace de cette pomme de pin.
A l'adolescence je lui piquait sa copine une polonaise d'Angleterre qui me permit de me perfectionner... En anglais bande de voyeurs!!!

Dans les cuisines je me souviens d'une dame que nous appelions Ciocia Frania, et de l'homme à tout faire de la colo Pan Jasinski, qui faisait des miracles avec la chaudière pour que nous puissions avoir une douche au moins une fois par semaine. Les douches étaient attenantes à la "swietlica" d'un côté et de l'autre sur une petite cour côté le grand bâtiment qui donnait sur la route, où se trouvaient le dortoir des filles, l'infirmerie et les chambres de la direction et de quelques hôtes adultes.

C'était bien, c'était chouette... Là aussi j'ai tenté une trado en polonais mais "sowa" ne va pas.

Souvenirs souvenirs

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Posté par: Vendôme (IP Loggée)
Date: 29 mars, 2016 11:41

    Citation:
    43ber
    Comme la plupart des mes copains, on avait appris à nager tout seul dans les bâches.

Je aussi ; sauf que je nageais la tête sous l'eau. Finalement c'est dans le lac de Retournemer que j'ai fini par sortir la tête de l'eau.

A Cucq on y allait à la messe le dimanche. La route qui y menait était en terre, et on y trouvait beaucoup de balles et de douilles enfoncées dans le sol.

La première année où je suis allé en colo à Stella ça devait être en 1954, et comme Zoska, j'étais tombé bleu d'une petite Helena, de la Polonia anglaise, et pareil, à la suite de quoi, j'ai commencé à apprendre l'anglais tout seul avec un petit dictionnaire. A quoi tiennent les chose !...

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Posté par: jpaul (IP Loggée)
Date: 30 mars, 2016 14:10

Zoska

    Citation:
    J'ai essayé en polonais, mais "Aloes bez zmian" n'a pas le même impact humoristique.


Mais comme on dit en Breton : Aloès Breizh !

Vendôme se souvient :

    Citation:
    A Cucq on y allait à la messe le dimanche. La route qui y menait était en terre,

Cela devait être une petite église au bout de la route, à l'intérieur les filles d'un côté, les gars de l'autre, même qu'une fille fut prise d'une crise d'épilepsie dans l'allée centrale. Je crois me souvenir à moins que cela ne fut ailleurs que l'on avait droit à des petits bouts de brioche pour la communion. De toute façon on avait la dalle, puisque fallait être à jeun et sur le coup de 11h du mat, l'estomac était dans les talons. Le pire c'est qu'avant fallait aussi aller à confesse, mais se confesser en Polonais, ce que je ne pouvais faire et le prêtre ne nous parlait quand polonais. Je n'est jamais su si il comprenait ce que je disais, en français, ne pouvant faire autrement. Je suppose qu'il fallait aussi faire acte de contrition en récitant une prière ou deux, que je me récitais en français au pif dans ma tête, ne comprenant pas ce qu'il voulait.
Pour les filles , on en avait repéré 2 avec un autre pote : "Petit pois et la Verte ", car une avait un chemisier à petits pois et l'autre une robe verte. Il fut décidé que Petits pois serait pour mon pote, la Verte pour mézigue. Après un premier RV dans les dunes où l'on ne sut quoi leur dire, on ne les revit plus...On avait économisé un dictionnaire.
Autrement chez les filles de la colo, il y en avait une aussi qui s'appelait Marciale, je crois et qui semblait faire la chef du côté des filles, vu son prénom guerrier.

Pour la cantine, on réclamait aussi des frites, ce qui ravissait aussi un petit polono-belge que nous appelions Pelchik, croyant dire Belgique avec l'accent de Brussels. Au cri de : "Marguerite des frites, Marguerite des frites !" La personne apportant les plats devant s'appeler Marguerite, de par le fait.

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Posté par: zoska44 (IP Loggée)
Date: 30 mars, 2016 16:25

Czołem!

Tu ne te trompes pas Vendôme, on avait droit à des morceaux de brioche pour la communion.
Le père qui nous confessait était le père Bednarski, un survivant de Dachau, que mes parents connaissaient bien Je me souviens des dimanches où nous allions le voir à Meudon la Forêt dans la maison de retraite tenue par des soeurs où il se trouvait. je m'emm... copieusement et ne trouvait pas grand chose à faire dans la minuscule chambre dans laquelle il vivait. Il avait une manie, il coupait toujours ses cigarettes en deux à l'aide d'une lame de rasoir, en fumait une avec un fume cigarette et remettait l'autre dans le paquet. Survivance du camp?
Un jour on l'a retrouvé mort dans sa chambre. J'avais 14/15 ans et j'ai compris alors qu'en réalité il n'avait fait que survivre durant toutes ces années. toutes ces années.

Pozdrawiam

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Posté par: jpaul (IP Loggée)
Date: 30 mars, 2016 17:36

Pssst ! Zoska :

Je sais pas si Vendôme se souvient des brioches, vu que c'est moi qui m'en rappelle dans le message au dessus de ta tête ! Je ne fais que citer son souvenir de messe dominicale dans le petit encadré et la suite narrative est du ci-devant toi, qui ne comprenait rien a ce que disait le regretté père Bednarski qui fumait des lames de rasoir . Dieu est son âme. Clin d'oeil souriant d'une époque révolu.

My name is Paul, Jean-Paul...

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Posté par: zoska44 (IP Loggée)
Date: 31 mars, 2016 07:06

Czolem Double zéro!

Przepraszam pour ma bourde au sujet des brioches! En ce qui concerne le père Bednarski en plus de fumer des cigarettes coupées en deux, en bon intellectuel, (il avait un doctorat en théologie) il faisait des prèches horriblement longs, les yeux fermés, visiblement inspiré, vilipendant nos faiblesses, mais surtout affublé d'une monté de salive qui le faisait postilloné façon chute du Zambèze! Fallait pas être à porté, c'est une des raisons qui me poussait à être au fond près de l'harmonium, car je préférais chanter que d'être aspergé!

Pozdrawiam P. JP.

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Posté par: jpaul (IP Loggée)
Date: 31 mars, 2016 08:36

    Citation:
    c'est une des raisons qui me poussait à être au fond près de l'harmonium, car je préférais chanter que d'être aspergé!


A stella ? où bien rue St-Honoré à Paris ? Si c'est à Paris, il y a une " choriste" ici sur Beskid : n'est-ce-pas ! winking smiley de toute façon tu as fait les deux.

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Posté par: Vendôme (IP Loggée)
Date: 31 mars, 2016 09:04

Vous avez vraiment une sacré mémoire, les vieux gars !
Des messes à Cucq, je ne me souvient que du chemin bordé de roseaux à gauche et de dunes à droite, puis de l'église et du cimetière.

Les messes, le curé, aucun souvenir. Faut dire que les bondieuseries j'en avais déjà bien ma claque : aux OAA, prière au réveil, messe du matin, puis prière avant le petit déjeuner, prière en rentrant en classe, prière le midi avant le repas, prière en rentrant en classe, vêpres à 5 h (ennui mortel et asphyxie d'encens écœurant), prière avant le souper, prière avant de dormir au dortoir...
Et la bonne soeur responsable de la discipline qui me mettait des baffes pour un oui, pour un non, et me traitait de "sale race". Ça a duré deux ans cette galère. En Pologne on croise des bonnes sœurs à chaque coin de rue. Soit ça me donne envie de gerber, soit de leur mettre un pain ! C'est une bizarrerie spytchologique que je traine depuis des lustres, une haine et un dégoût irrépressible. Les curés pareil.

Servir la messe à l'église polonaise était pour moi une corvée, c'est pourquoi quand je pouvais je filais aux Tuileries voir les bateaux, bravant la ire de ma défunte mère, car il y avait toujours un curé pour cafter que j'avais manqué l'office. Séance de martinet ou de balai assuré...

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osté par: zoska44 (IP Loggée)
Date: 01 avril, 2016 06:00

Czolem!

J'étais au fond ET à Stella ET à Paris. A l'église polonaise, je me trouvais à côté de la dame qui jouait de l'orgue. Il y avait deux marche qui montaient à l'instrument et je m'asseyais dessus quand mes petites jambes ne me portaient plus.J'étais à deux pas de la chorale, dirigée par ? Cela me reviendra un jour. De temps à autre mon père chantait des solos. Je sais que la messe était enregistrée et passait sur Radio Free Europe.
Parmi les prêtres de l'église je me souviens surtout du Ksiadz Galezowski, qui m'a baptisé, du Ksiadz Kaszubowski et du bedeau Brat Wladyslaw.
Tôt le matin j'arrive à faire fonctionner mes méninges et les souvenirs reviennent à la surface. Après, le soleil aidant et surtout le rosé je me laisse aller, comme chantait un certain arménien.

Pozdrawiam.

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osté par: jpaul (IP Loggée)
Date: 01 avril, 2016 14:15

Zoska a écrit, avant le lever du soleil et la( le) rosé(e) du matin :

    Citation:
    De temps à autre mon père chantait des solos.


Et pas seulement à l'Eglise polonaise, prés de l'harmonium ( ou clavier de l'orgue), mais il chantait aussi ailleurs pour son plaisir et le nôtre, notamment, lorsqu'invités chez Zoska, en fin de repas, nous réclamions : une chanson ! une chanson !

Alors celui-ci s'accompagnant à la guitare, à cordes pincées, interprétait: Granada ,oczy czarne, et autres de sa voix de ténor, sous les applaudissements de ma maman, de son épouse et bien entendu des nôtres et des petits verres de wodka qui suivaient.

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Posté par: Vendôme (IP Loggée)
Date: 01 avril, 2016 15:01

Je me souviens, parfaitement de Ksiadz Galezowski (je pensais que c'était Galązewski) un petit bonhomme jovial, et du bedeau à qui, nous autres "ministranci", en faisions voir de toutes les couleurs (surtout mézigue).

Une de nos farce préférées était de tirailler (légèrement) la chasuble du curé pendant l'élévation. Ça plaisait pas beaucoup ; ma mère était derechef informée, avec à la clef martinet ou balai selon disponibilité (car j'excellais dans l'art de planquer les martinets - ou de leur couper progressivement les lanières).

En fait j'étais un enfant de chœur un poildé païen et j'irai probablement en enfer — direct. (... m'en fout, j'apprends l'arabe !).

Cependant je garde un souvenir ébloui des messes de minuit à Noêl — c'était grandiose. Et interminable : on processionnait sans fin en tournant autour des fidèles, marchant sur un tapis de pétales de roses et d'œillets ; ajoutez à leurs senteurs les effluves de l'encens de myrrhe ; les "kolendy" (chants de Noël) sans fins, mais tellement belles et émouvantes ; la ferveur des fidèles dans une église pleine comme un œuf, la chaleur et les parfums qui exhalait de cette assistance... C'était féérique — manquait juste Gaspard, Melchior et Balthazar !

Les messes de Pâques aussi étaient magnifiques, avec la bénédiction des œufs décorés, des pains, des brioches, du chrzan (raifort) et des diverses saucissonnailles. Les dimanches des Rameaux, durant lesquels on faisait les marioles avec des rameaux de palmes, dans une église qui embaumait le buis... (depuis j'aaaadore l'odeur du buis)

Il y avait aussi un autre curé, un peu dégarni, qui, lorsqu'il montait en chaire, faisait avec une voix de stentor, des prêches extraordinaires que Bossuet lui-même n'aurait pas reniés. Assis sur les marches on voyait toutes les bigotes des premiers rangs pleurer. Car ce tribun grandiose et magnifique mélangeait, dans ses superbes envolées lyriques, la foi, le patriotisme "przed wojenny", et la nostalgie de la mère Patrie tombée aux mains de Belzebuth himself.

Enfin, et pour autant que je m'en souvienne, la dame qui jouait de l'orgue, était assez imposante (... voire même, franchement) et était toujours bien maquillée, je me souviens encore de son rouge à lèvres carmin éclatant, et elle arborait souvent une fleur sur son sein. Dans ma mémoire, elle avait une voix magnifique qui m'a donné ultérieurement le goût de l'Opéra lyrique.

Amen.

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Date: 01 avril, 2016 15:58

Question à Zoska,

Il évoque régulièrement le rosé qu'il déguste à toute heure, du matin au soir même après le théâtre ( goût immodéré?) à tel point que jpaul le soupçonne de confondre ce divin breuvage avec la rosée du matin, peut être, sait-on jamais, c'est plausible.

Selon mon proverbe "dits moi ce que tu bois, je dirais ce que tu es", faut quand même me préciser le cépage.

J'attends.

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Posté par: zoska44 (IP Loggée)
Date: 01 avril, 2016 16:35

Czolem!

Vendôme!
La dame qui jouait de l'harmonium à l'église était effectivement non seulement maquillée de façon très très, mais aussi imposante et si comme l'écrivait Anatole France dans "La Rôtisserie de la Reine Pédauque: "Une femme sans poitrine est un lit sans oreiller", la dame avait les deux oreillers, le traversin et la couette en prime. J'ai un souvenir de ses mollets musclés à faire pâlir un demi-d'ouverture, qui allaient et venaient sur les pédales. Je ne me souviens pas du ksiadz à la voix de stentor, mais par contre j'ai également le souvenir ému des veillés de Noël, des rameaux (Palmowa Niedziela) et Wielkanoc bien sûr.

JP! Je peux encore te chanter granada quand tu veux! La vodka restant à ta charge (de cavalerie évidemment)

43ber!

Ah le pinard! Ici c'est pas de la vinasse. Je suis pas encore sorti de chez moi que l'on voit le vignoble! Le rosé c'est l'eau du coin. Je vais dans une cave viticole et me prends un cubi de 5 litres que je mets au frais, et lorsque je prépare le déjeuner ou le dîner (si, si (impératrice) je me suis lancé dans la cuisine depuis j'ai fait valoir mes droits à la retraite), je me prends un ballon de rosé issu des Vignerons de la Provence Verte et je me régale!
Et je ne vous raconte pas le travail lorsque nos trois filles débarquent en été avec enfants et conjoints, sans parler de nos amis d'enfance (Fontenay aux Roses).
Un jour nous avons fait une photo devant les cubis dégustés en un mois, empilés en pyramide. Une honte!!! On l'a brûlée, en jurant, mais un peu tard qu'on nous y reprendrait plus.

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Posté par: jean pierre (IP Loggée)
Date: 01 avril, 2016 17:02

ah fontenay aux roses!!!

tant pis si je m'immisce , et que je sois légerement hors sujet, mais j aimais bien cette chanson.