Alors raconte...!

Démarré par Archives, 01 Novembre 2023 à 15:36:45

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Posté par: jpaul (IP Loggée)
Date: 02 janvier, 2017 22:07

Cela serait bien, si l'on se retrouvait ici, comme à la veillée, et que l'on raconte nos petits souvenirs, nos petites anecdotes, quelques écrits ou poèmes, chansons, vidéos voir autres choses, où la Pologne apparaîtrait en filigrane, ou pas, sans prises de tête.. Mais uniquement cela....et s'essuyer les pieds avant d'entrer, même si la porte est ouverte.

......Oui! oui... Zoska je conterais comment tu a appris à te sentir encore plus polonais,....après.

Pas ce soir, mais vous pouvez déjà entrer.

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Posté par: Vendôme (IP Loggée)
Date: 02 janvier, 2017 23:06

Et que penserais-tu de caler cette excellente idée dans le Forum "Boîte à Souvenirs" ?

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Posté par: niu-nia (IP Loggée)
Date: 03 janvier, 2017 00:29

Belle idée, qui commence ??? Je suis pour !

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Posté par: zoska44 (IP Loggée)
Date: 03 janvier, 2017 07:42

Czołem

Podnoszę rączkę i jestem "Za".

D'autant qu'en fouillant dans mes archives j'ai retrouvé des articles dans le "Narodowiec" concernant Stella et les fêtes de Noël des écoles polonaises de la région parisienne dans lesquelles nous apprenions le polonais sous la houlette de Pani Grochowska, Pani Szymanska et M. Gorski.

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Posté par: Vendôme (IP Loggée)
Date: 03 janvier, 2017 17:54
-A part quelques souvenirs de Stella et de Retournemer, je n'ai pas trop de réminiscences liées aux fêtes de la Polonia à Paris, vu que ma période des culottes courtes et de l'adolescence s'est passée ailleurs.

--Le seul lien c'était l'église polonaise, place Maurice Barrès. Et encore c'était pas vraiment le pied car j'y servais la messe à l'insu de mon consentement, contraint et forcé par ma bigote de mère. Ça me gonflais d'autant plus que j'avais déjà été profondément vacciné contre la religion dès l'âge de 8 ans entre les quatre murs de l'orphelinat des OAA à Orly.

--J'ai davantage de souvenirs marquants de là-bas, entre autres des DC6 de l'USAF et des Super-Constellations de la Pan American qui nous passaient si bas au dessus-de la tête qu'on pouvait voir les pilotes dans les cockpits ; ça aidait à rêver et à survivre... Cet établissement appartenait aux Pères Blancs, missionnaires en Afrique, et y officiait encore un vieux prêtre qui, durant les cours de catéchisme, nous racontait plutôt - intarissable - ses aventures au Congo ; c'était franchement plus fendard que la vie de Jésus et ça aidait à voyager dans la tête. Il y avait d'ailleurs au sol dans le hall un immense contours de l'Afrique en mosaïques. Pour moi, ça ressemblait à une tête (le nez côté canal du Mozambique) coiffée d'un chapeau de mousquetaire. A ce jour je dessine encore ça les yeux fermés !

--Les cours de Pan Gorski, c'était pour moi un véritable parcours du combattant pour pouvoir sortir de l'orphelinat et y assister. D'abord je devais me présenter à une bonne sœur qui faisait office de "surveillante générale". Cette salope avait pour habitude, à longueur d'année, de me balancer des torgnoles sous n'importe quel prétexte futile, agrémentées d'un "sale race".

--Donc, pour pouvoir sortir le jeudi, devais me présenter devant cette sorcière pour une inspection en règle : peigné et récuré, uniforme brossé, galoches cirées, etc. Autant dire que, un coup sur deux, je passais pas la visite technique. Y manquait toujours une virgule quelque part : du savon derrière les oreilles, un épi qui rebiquait, un bouton de capote qui pendouillait, une chaussette sans élastique, le billet de train qu'elle ne retrouvait plus, etc, etc. Le soir si je rentrais à la bourre, c'était encore une mandale de bienvenue et privé de souper. (mai bon, y'avait plein d'endroits où c'était bien pire que ça).

--J'étais tellement terrifié par cette virago, que quand j'avais réussi l'examen de passage et me dirigeais vers la porte de sortie, je crevais d'angoisse qu'elle ne m'alpague au dernier moment pour une raison quelconque (ça faisait partie du répertoire de cette malfaisante). La porte enfin franchie je sortais une espèce de phrase magique de soulagement : "Ouf ouf, ricalaouf trouf trouf" et je m'éloignais au plus vite en comptant les secondes, considérant qu'au bout d'un certain temps j'étais "sauvé ; et re-ricalaouf trouf trouf ! A ce jour, cette formule m'est restée, à chaque situation périlleuse que j'évite, ou danger auquel j'échappe. C'est ballot, mais bon, qu'y faire !...

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Posté par: Mik (IP Loggée)
Date: 03 janvier, 2017 18:43

Tes "bonnes soeurs" (si l'on peut dire) dépassent les miennes en méchanceté.
Les miennes me terrorisaient mais elles n'étaient pas sadiques. Juste bougons, impatientes. Je ne savais jamais comment me comporter avec elles, il me semblait qu'elles parlaient une langue inconnue. Quand je n'avais pas compris une consigne et qu'en tremblant je demandais si je devais faire ceci ou cela, j'obtenais en réponse un grognement "qu'est-ce que je viens de dire ?" auquel je n'osais pas répondre "justement, je n'ai pas compris". C'était inconfortable.

Mik

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Posté par: niu-nia (IP Loggée)
Date: 04 janvier, 2017 00:34

Bon début...pardon Janus, je ne parlais pas de ton triste vécu auprès de tes "soeurs", mais du démarrage du sujet.

Mik, je vois que toi aussi, tu as eu droit à leurs amabilités. Rares, sont celles qui sont représentatives de ce qu'elles devraient, justement, "représenter"... Après, on s'étonne, que leurs ouailles aient fuit la religion et remis en question leur éventuelle foi

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Posté par: zoska44 (IP Loggée)
Date: 04 janvier, 2017 07:02

Czołem!

Ben Vendôme, beau CV. Je n'ai pas ce genre de souvenir. Mes seules relations avec les prêtres et autres bonne soeurs étaient au niveau de l'église polonaise de Paris, puis bien plus tard au séminaire polonais de la rue des Irlandais dans le 5ème, où j'ai enseigné pendant un an l'histoire et la géo et où j'ai rencontré le futur pape polonais.
Au lycée où j'ai fait ma communion solennelle nous avions un aumônier ancien de la 2ème DB qui était hors du commun et qui nous "protégeais" des pions, du moins jusqu'à la 4ème. A cette période nous quittions le petit lycée pour passer au grand. Là ce sont les pions qui nous faisaient souffrir.
A l'église polonaise mes relations restaient limitées au messes du dimanche où je m'asseyais sur les marches de l'orgue que tenait Pani Marecka.
Je fus baptisé en 1948 par le ks. Szambelan Augustyn Gałęzewski qui eut toujours pour moi un mot gentil et un sourire plein de bonhomie. Ks Zaleski fut également un des prêtres de l'église polonaise qui m'a marqué, étant venu quelque fois nous visiter dans le gourbi où nous vivions dans le 15ème. Par mes parents je connaissais également le "brat Wladysław" mais pas plus que cela.
Nous vivions un peu en vase clos, la Pologne occupant une partie très importante de notre vie privée. Ma mère ne parlant pas un traitre mot de français la langue de la maison était le polonais, ce qui fait que je suis allé à la maternelle ne parlant pratiquement pas la langue de Molière et fut le souffre douleur de la cour, ce qui développa en moi non seulement une grande violence (je me battais tout le temps), mais également un complexe vis à vis de mes parents. Je vomissais l'injustice qui les avait frappés, en étant obligé de resté en France (mon père avait été condamné à mort par contumace en Pologne) et qui m'éclaboussait par la force des choses. Jusqu'à aujourd'hui je ne supporte pas qu'on les critique, même si mes réactions ne sont plus ce qu'elles ont été pendant longtemps.
La quasi totalité des amis de mes parents étaient polonais ou franco-polonais (d'aucun se reconnaîtront). Jusqu'en 1956 mes parents ont cru qu'un jour il retourneraient dans le pays de cocagne de leur souvenirs. C'est une des raisons pour lesquelles mon père s'est engagé dans la "Komisja Szkolna" de Paris et de la région parisienne, et dans l'organisation des "kolonie letnie" à Stella Plage, fin que les enfants issus de couples émigrés connaissent la langue de leurs ancêtres et, dans le cas d'un retour au pays ne soient pas "dépaysés".
Mon premier amour, rencontré chez Pan Górski, est retournée en Pologne avec ses parents en 1963 ou 64, car son père malade des suites du travail dans les ateliers de Citroën avait décidé de "złożyć koście w Polsce".
Le jeudi c'était l'école polonaise d'abord chez Pan Górski dans le 15ème, puis chez Pani Halina SZymańska chez les "Anciens Combattants" rue Legendre dans le 17ème. C'est Pani Szymańska qui m'a tout appris en polonais (sauf la langue bien sûr): grammaire, histoire, géographie, littérature, us, coutumes, chants, danses, etc.
Le tout fut complété à Stella Plage, avec les veillées dans la "świetlica" durant lesquelles on nous parlait des grandes heures de la Pologne de la Baltique a la Mer Noire, du miracle sur la Vistule en 1920, de Grunwald, de Zawisza Czarny, de la Bataille de Falaise, du "Powstanie Warszawkie" en nous apprenant les chansons de l'insurrection: "Hej Chlopcy", "Palacyk Michla", "Serce w Plecaku" et j'en passe. En écrivant cela je pense à mon pote du square des pompiers, qui était avec moi à Stella et qui a du se faire suer durant ces soirées, vu qu'il causait pas "po polsku".
J'allais tous les étés à Stella jusqu'en 68 inclus. Puis la vie au coeur cruel...
En 82 j'y suis retourné une fois avec ma femmes nos filles les laissant 2 semaines avec mes parents. Ce fut un fiasco total, car rien n'avait changé depuis les colos d'antan et ce qui pour nous était "wspaniałe" ne l'était plus: pas d'eau chaude, toilettes communes, les douches entretenues avec amour à notre époque par Pan Janicki, hors d'usage après sa mort, repas spartiates où les "ziemniaki" étaient le plat de base. Cela dit nos deux grandes filles passèrent 2 semaines à la colo, chantant le matin et les soir "Jeszcze Polska nie zgineła" et les chants religieux traditionnels du matin et du soir: "Kiedy ranne.." et "Wzystkie Nasze dzienne sprawy". Je ne sais pas si cela les a aidé dans la vie, mais elles s'en souviennent encore.

No i na tym wszystko ( na razie?)

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Posté par: henia dura (IP Loggée)
Date: 04 janvier, 2017 08:25


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Posté par: Vendôme (IP Loggée)
Date: 04 janvier, 2017 17:01

    Citation:
    Zoska
    ks. Szambelan Augustyn Gałęzewski


--Toi qui a une mémoire de bon chrétien : ks Gałęzewski, n'était-ce pas un petit gros assez jovial et sympathique ?

--Quoique enfant de chœur (par condamnation marteroïdale) j'étais le plus mauvais chrétien de la patrouille ; mon âme était aussi noire que mon chat et je ne communiais jamais, sauf par contrainte maternelle avec balai (ou martinet) ; dans ce cas je m'arrangeais pour être confessé par ks Gałęzewski. D'abord parce que les p'tits gros sont en général sympathiques et pas méchants, et deuzio parce que je me confessais en français et Gałęzewski n'y entravait pas grand chose ; ça me permettait un déballastage dans la décharge sauvage et confessionnale de mes péchés mortels en toute discrétion sans avoir à trop m'en repentir profondément, vu que mes péchés mortels me seyaient bien dans l'ensemble.

--Quand c'est lui qui disait la messe, j'avais la fâcheuse manie de lui tirer la chasuble pendant l'élévation. Ce que je détestais le plus c'était de tenir le petit plateau sous le menton des fidèles durant la communion, comme j'étais encore petit j'avais une vue de dessous de trous nez poilus, plus un festival de langues plus ou moins chargées, pointues ou rondes, auxquelles il ne manquait que la sauce gribiche. Sans compter les dentitions "post tremblement de terre", les fonds de gouffres aux molaires métallisées et les façades aux carreaux manquants.

--Je suppose que s'il y en a encore ici qui communient, peut-être ne verrez-vous plus de la même manière les charmants enfants de chœur aux bouilles d'angelots, en aube rouge, surplis en dentelles et collerette rouge...


    Citation:
    niu-nia
    pardon Janus, je ne parlais pas de ton triste vécu auprès de tes "soeurs"


--Y'a pas de mal gentille Cri-cri, c'était vivable et dans l'adversité on s'endurcit ; y'avait bien pire dans les maisons dites "de correction", dans les orphelinats irlandais ou celui de l'île de Jersey. Par ailleurs j'aime beaucoup faire mienne une phrase de Roland Dorgelès, qui dans un autre contexte (*) écrivait : "Ne nous plaignez pas, surtout : on s'en fout !"
https://images-eu.ssl-images-amazon.com/images/I/51VnZQaNWKL.jpg

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Posté par: zoska44 (IP Loggée)
Date: 04 janvier, 2017 18:12

Czołem!

Oui Augustyn Galezewski était un petit, rondouillard, avec un éternel sourire accroché à son visage rondelet. Un gentil.
Pqr contre celui qui "nous m'a marié" et dont j'ai oublié le nom, était un drôle de pistolet, qui nous a fait suer dans le cadre de la préparation, avec obligation de communier à la messe de mariage (dommage t'étais plus là pour tenir la soucoupe), et qui en fin de compte s'est tiré avec la caisse!!!! Ca a fait jaser dans le landerneau polonais de la capitale de la France. Moi ça m'a fait gondoler comme on dit à Venise.

Je n'ai jamais servi la messe, et personne ne m'a jamais obligé. Je dois dire que la maison, gourbi du 15ème ou HLM ensuite, était pour moi un havre de paix, avec des parents qui ont tout fait pour que je réussisse mes études et arrive dans la vie avec un bagage substantiel en se sacrifiant pour moi. C'est une des raisons qui fait que je deviens enragé quand on y touche. C'est grave monsieur Freud?

J'ai plein de petites histoires liées à la rue Legendre, à l'YMKA, à l'association des ingénieurs polonais en France, à la bibliothèque polonaise du Quai d'Orléans etc.. Mais pas tout d'un seul coup.

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Posté par: jpaul (IP Loggée)
Date: 19 janvier, 2017 23:03

Le 3 Janvier Zoska écrivait :

    Citation:
    D'autant qu'en fouillant dans mes archives j'ai retrouvé des articles dans le "Narodowiec" concernant Stella et les fêtes de Noël des écoles polonaises de la région parisienne dans lesquelles nous apprenions le polonais sous la houlette de Pani Grochowska, Pani Szymanska et M. Gorski.


Et il nous laissait ainsi, sur notre faim de savoir...

Mais que nenni, il m'envoya quelques temps plus tard, par mail, les dits découpages d'époque, précieusement conservés et retrouvés par ses soins, nous faisant ainsi remonter le temps entre 1955 et 1965.

Aimablement, il me demanda si je pouvais les poster sur cet excellent forum, car son approche de la chose informatique et des arcanes d'Internet restent un mystère pour lui, outre toutes ses autres qualités. ( Tout ça pour dire qu'il est nul à ce niveau là et que c'est pas son truc).

Tout aussi aimablement, je consentis à sa requête. ( C'est bien dit çà.)

Donc avec l'autorisation de Zoska, pour ceux et celles que cela intéresse et qui retrouveront peut-être , des noms, des lieux connus ou des souvenirs, c'était, il n'y a pas longtemps.




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Posté par: Vendôme (IP Loggée)
Date: 20 janvier, 2017 02:31

Eh ben dis donc !...

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Posté par: zoska44 (IP Loggée)
Date: 20 janvier, 2017 07:32

Czołem!

Merci JPaul c'est super. Peut être que d'aucuns se reconnaîtront dans ces articles, ce qui veut dire que seules les montagnes ne se rencontrent pas.

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#14
Posté par: jpaul (IP Loggée)
Date: 21 janvier, 2017 16:45

Pour rafraîchir un peu la mémoire à Zoska sur ces cinémas de quartier qui bercèrent notre enfance et dont il se rappelait presque l'endroit, j'ai dégotté une carte postale beaucoup plus ancienne de ce fameux cinoche, à droite sur votre écran, au 122 rue du Théatre, et qui changea plusieurs fois du nom. C'est-là qu' il alla voir "Samson et Dalila", avant fermeture et démolition en 1962 ; On remarque au bout de la rue, le Palace-croix-nivert ( celui où les pelures de mandarines allaient orner les cornettes, ce que Sganarelle ne sut jamais).
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Le site : sallesdecinemas.blogspot.fr