Alors raconte...!

Démarré par Archives, 01 Novembre 2023 à 15:36:45

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Posté par: zoska44 (IP Loggée)
Date: 22 janvier, 2017 05:56

Czołem!

"Que serais-je sans toi?" pourrais-je te chanter mon JPaul.
C'est effectivement ce magnifique "cinoche" où je vis ( entre autres) Samson et Dalida ( nul je le conçois, mais c'est pour le 30ème anniversaire de sa mort)

Cette rue du Nouveau Théâtre, perpendiculaire à la rue du Commerce, donnait dans la rue de la Croix Nivert sur le fameux Palace Croix Nivert. Côté rue du Commerce la rue se trouvait pratiquement en face de l'immeuble décrépi, situé au fond d'un passage fermé d'une grille qui était toujours ouverte où se trouvait le petit immeuble, au premier étage duquel habitaient P. Lewandowski et ses parents.

J'empruntais souvent la rue du Commerce pour aller au Champ de Mars faire du patin à roulettes, aller au Village Suisse, qui était à l'époque un truc de fripiers, où encore sous le métro aérien où il y avait souvent une fête foraine avec ses autos tamponneuses, ses combats truqués, ses loteries, ses trains fantômes etc...

Question cinéma il y avait avenue de la Motte Picquet entre Paul Beucher situé juste à l'angle du boulevard de Grenelle et le dit Village Suisse, le Kinopanorama où on pouvait voir sur un immense écran les réussites du cinéma soviétique, (en VO), dont le monumental "Guerre et Paix" de Boundartchouk.

Dans le même coin, gamin j'aimais regarder travailler sur le trottoir les artisans matelassiers, mais là on s'éloigne des cinémas disparus de Paris.

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Posté par: jpaul (IP Loggée)
Date: 23 janvier, 2017 00:06

"Que serais-je sans toi ?" dit-il ; En effet, afin que les souvenirs ne se mélangent pas , et bien : J'en Ferrat d'autres, des analepses. En ce qui concerne Samson et Dalida, je ne peux rien dire j'avais éteint les haut-parleurs du PC, alors sans son... ! ( une fois tous les 30 ans on peut se permettre. )

Alors, revenons à la rue du théâtre, théâtre de tes premiers émois cinématographiques en compagnie de ton pote P. Lawandowski, que je côtoyais aussi chez Pan Gorski, notre prof de Polonais hebdomadaire ( moins souvent, puisque toi et lui, c'était le jeudi après-midi et bibi, le mercredi soir). Oui, n'en déplaise, c'était la rue du théâtre , pas du nouveau-théâtre. Quoique tu n'as pas entièrement tort, car le Nouveau-théatre était le nom d'un autre cinoche, situé celui là rue de Vaugirard, au niveau de la la station de métro éponyme. Ben oui, le nouveau-théâtre, tu sais, celui où nous rendions en nous baladant le dimanche après-midi, quand vous nous rendiez visite, et que nos parents évoquaient leurs souvenirs, leurs espoirs ou leurs regrets et disaient du mal de leurs bambins quand on avait le dos tourné ( je plaisante ). Et les discussions avaient lieu en français pour mon père qui, malgré ses efforts, n'avait qu'un vocabulaire très restreint en polonais. Limité à la bouffe à la vodka à la pêche et à la chasse et aux premiers mots d'amour qu'il avait appris pour ma mère.
Laissons-là nos parents et nos mères qui discrètement, dans la cuisine, planifiaient, en polonais, leur sortie pour aller au Bon Marché, dans la semaine, ce qui n'était pas souvent, mais cela leur faisait plaisir, même si les achats n'étaient pas nombreux. C'était prétexte à se voir.
Alors, nous nous sortions dans la rue tous les 3, car la « frangine » était avec nous. Non pour aller voir un film, on n'avait pas les sous pour, mais pour regarder les photos du film en cours derrière les petites vitrines, et celles du suivant mis en avant-première. Le Nouveau-théâtre avait dans son hall d'entrée un « photomaton » ou pour une pièce de 100 francs, l'appareil faisait une série de portraits dont le meilleur devait être destiné à une pièce d'identité : ça, la pièce de 100 balles, on avait, et c'est à trois que l'on se mettait dans la cabine, fermant le rideau poussiéreux, réglant le tabouret à vis pour être à la bonne hauteur, et clac-flash on se faisait tirer le portrait, 4 ou 5 fois. Comme çà, pour rien, pour la rigolade, car c'était à celui ou à celle qui ferait la pire grimace, que gentiment l'appareil nous développait en silence et qu'il nous vomissait 5 minutes plus tard sur cette bande , encore humide, témoin de nos pitreries. Sous nos éclats de rire, vu les tronches. Donc le nouveau-théâtre d'accord, mais ici.
Pour se rendre sur le « théatre » de nos photographies , on devait passer, évidemment, rue de Vaugirard, et l'on passait devant un immense garage, dont les étages supérieurs étaient autant de places de parking auxquelles on accédait par une rampe se situant sur le côté gauche, le RC était le garage par lui-même. Plus tard, ce garage devint une concession de ventes pour voitures Renault et re-plus tard devint le siège de l'UMP autrement dit : Les Républicains, actuels. Ce qui fait qu'à chaque fois que je vois cet édifice à la télé, avec ces messieurs entrant ou sortant de l'immeuble, je sais pertinemment, qu'ils entrent ou qu'ils sortent d'un garage, repeint vite fait en blanc.
En face, un bâtiment avec colonnades, style arts déco, grandes baies vitrées dépolies, stucs et faux marbres : c'était la CGCT : Compagnie Générale de Constructions Téléphoniques, d'où sortaient les téléphones à cadran, avant que cela ne devienne le ministère de l'agriculture et de la pêche, qui a gardé le même aspect.

Bon, j'suis bien obligé de continuer, si on veut mettre un peu d'ordre là-dedans . Où en était-il : Ah oui !

Aller au champ-de-mars faire du patins à roulettes : Tiens ? lui aussi ! Il faut dire qu'à l'époque il était absolument interdit de faire du patins à roulettes sur les trottoirs et encore moins dans la rue, La maréchaussée veillait. Alors nous, gamins, étions obligés de nous rendre dans ce que, pompeusement, , on appelait la piste de patins à roulettes du Champ-de-mars, sous la tour Eiffel.. En fait c'était une piste toute droite, genre morceau de bitume, de 3, 4 m de large et d'une trentaine de mètres de long et à peine avait-on assez d'élan et bien, on était arrivait au bout ; soit que l'on essayait un virage à 360° soit c'était la gamelle, soit on continuait tout droit dans le sable, pas longtemps. Les patins avaient 4 roues en fers ( en tout cas les miens) ce qui au niveau bruit était assez repérable et se composait uniquement d'une semelle métallique que l'on fixait sur ses sandalettes, à l'aide de 2 courroies en cuir. Perso, j'avais le choix, soit la piste du champ-de-mars, soit celle du jardin du Luxembourg tout au bout de la rue de Vaugirard ( la plus longue de Paris). Alors des fois, pour aller plus vite, je chaussais les patins dans la rue. Faut pas le dire. Mais c'était la même piste goudronnée.
Sûr, pour aller au Champ-de-mars, il fallait passer, en partant de nos logements respectifs, devant le Village Suisse, que Zoska qualifie de 'trucs » de fripiers. En fait à cette époque et dans un jeu de mots douteux, mais sans caractère discriminatoire ou autre, on appelait le village juif ( d'aucuns pensaient même que cela était le nom de ce pâté de boutiques ) car principalement composé de marchands de vêtements, cravates, chemises, dont les porte-manteaux étaient sortis sur le trottoir pour attirer le chaland. Même le dimanche. « Un p'tit renseignement, M'ssieurs-dames, ! » avec l'accent yddish, :dès que l'on s'approchait trop près de la vitrine du commerçant, nous obligeant à faire un détour si l'on ne voulait pas être trop importuné, lorsque l'on se promenait dans le coin avec les parents. N'empêche que, je crois bien, que c'est là qu'on a acheté mon premier duffle-coat ( celui avec les boutons en bois, dont le premier creux faisait sifflet.) ....Pourquoi le Village Suisse ? car il occupait la partie où la Suisse représentait son pays lors de l'exposition Universelle de 1900 à Paris, avec chalets etc... Le nom est resté par la suite. Entièrement démoli dans les années 1960, cet endroit a gardé le même nom et des immeubles ont poussés dessus, le RC étant réservés à des magasins d'antiquités ayant remplacés les « fripiers » de Zoska. On y retrouve ainsi un ancien chanteur rock, parolier de Johnny Hallyday, devenu spécialiste incontournable des soldats de plombs dont Zoska est amateur. Le mec s'appelait Long Chris, papa d'Adeline Blondieau ( épouse Smet, un certain temps).. A son époque Yé-Yé, Long chris, Cow-boy dans l'âme, habitait un hlm dans la rue qui faisait angle avec la CGCT, citée plus haut. Ce qui fait que ce cow-boy de quartier garait sa banale voiture, dans le même garage que celui de mon père, et que je croisais assez souvent, son galure texan sur la tête.

Vite fait, un mot sur la fête Foraine sous le métro aérien. Par chez moi, elle n'avait pas d'autres noms que la fête à Pasteur, ( la même que celle évoquée par Zoska) car elle débutait à la Station Pasteur là où le métro rentre sous terre et s'étendait au-delà de la station Dupleix, sous les arcades de la RATP. . Elle avait lieu au mois de Novembre et sentait la frite et la praline. Le tir et ses fleurs en celluloïd était ma spécialité, quand aux parents ils s'essayaient à miser sur la roue de la chance qui permettait de gagner des kg de sucres en morceaux N°4. ( Encore au début des années 1950 !). J'aimais bien aussi le manège avec les avions qui montent et qui descendent, mais plus grands c'était les auto-tampons, comme on disait ; Privilège de tenir un volant, de voir les étincelles sur la grille métallique où frottait le mât qui alimentait électriquement les voitures, et bien sûr, emboutir les petits copains.

( à suivre...)

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Posté par: zoska44 (IP Loggée)
Date: 23 janvier, 2017 11:56

Czołem!

Waouououou!!!! L'Alexandre JPaulumas du square des pompiers du 15ème a encore frappé et avec quelle maestria!!!

Quelle recherche aussi. Ouais la rue du Théâtre et non du Nouveau Théâtre, qui était le nom du cinoche situé sur la rue Vaugirard. J'y ai vu "Terre des Pharaons" de H. Hawks, avec J. Colins et J. Hawkins. (J'ai vérifié)

Le photomaton dont il est question et dont j'ai encore quelques photos dans mes archives, preuves indélébiles de nos bêtises du dimanche après-midi quand on s'ennuyait ferme, vu qu'à l'époque on buvait encore des "trunki" qui avait la couleur de la Wódka mais qui n'en était pas.

La fête foraine où effectivement d'aucun allait jouer à la loterie pour gagner des kgs de sucre (c'était l'occupation de mon père qui visiblement n'avait pas encore dépassé la période de la guerre)

J'ignorais que Long Chris avait un magasin de petits soldats de collection au Village Suisse: ça doit pas être donné. En tous cas je me souviens du garage où ton papa mettait sa voiture, avec laquelle il nous raccompagnait lorsque les après midi du dimanche se terminaient à plus d'heure. 'Reusement qu'il n'y avait pas de soufflage dans un ballon à l'époque!

Question patins à roulettes, là aussi j'avais oublié l'interdiction qui nous était faite d'en faire sur les trottoirs de la capitale.
Pour ma part, derrière la partie de la rue où nous habitions, il y avait la rue Jules Simon d'une tranquillité à toute épreuve, où les filles jouaient avec deux balles qu'elles lançaient contre le mur, sautaient à la corde ou jouaient à la marelle, tandis que les garnements en culottes courtes que nous étions faisaient des courses de patins à roulettes sur le trottoir d'en face.
J'avais reçu en cadeau à Noël une pair de patins avec roues en caoutchouc, qui ne faisaient pas de bruit, alors que la majorité des autres vauriens du quartier avaient des patins avec roues en métal très bruyantes.
Quand j'ai déménagé l'apart de mes parents j'ai retrouvé ces patins pieusement conservés par mes géniteurs dans la cave.

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Posté par: jean pierre (IP Loggée)
Date: 23 janvier, 2017 15:34

vous voulez du long chris??

en v'la!!


tient en passant si un beskidien avait du même chanteur

billie le kid, et le cavalier solitaire je suis preneur.

(Je suis absent jusque samedi)

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Posté par: jpaul (IP Loggée)
Date: 23 janvier, 2017 17:43

Merci pour le rappel, Jean-Pierre. Pas trouvé trace pour le moment sur Internet du " cavalier solitaire et de Billy the kid ". en vidéos ou sonore. Qui sait...

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Posté par: jean pierre (IP Loggée)
Date: 23 janvier, 2017 19:07

demain je suis a Paris, et je dois faire un saut dans le 15éme rue de lourmel!

je penserai a vous.

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Posté par: jpaul (IP Loggée)
Date: 23 janvier, 2017 20:51

Et on pensera à toi, zoska et moi. En plein dans nos territoires d'enfance... La rue de Lourmel faisant, dans sa partie allant vers la rue de la Convention, le trait d'union entre La rue de Javel ou habitait pratiquement à l'angle l'amateur de Samson et Dalila, et moi-même dans le rue de l'Eglise vers la rue St-Charles ! A l'autre bout, le métro aérien , la fête foraine épisodique et plus loin, la motte-Piquet, le champ-de-mars. Souvenirs; !

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Posté par: zoska44 (IP Loggée)
Date: 24 janvier, 2017 06:00

Czołem!

Oui un bonjour à ce coin du 15ème où JPaul et moi avons grandi.

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Posté par: Vendôme (IP Loggée)
Date: 27 janvier, 2017 16:47

Incidemment, samedi dernier nous avons passé la nuit à Paris chez une amie rue de Lourmel, avant de prendre le train pour la Bretagne.

... décidément !

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Posté par: Vendôme (IP Loggée)
Date: 17 février, 2017 12:46

    Citation:
    Jean-Paul
    En face, un bâtiment avec colonnades, style arts déco, grandes baies vitrées dépolies, stucs et faux marbres : c'était la CGCT : Compagnie Générale de Constructions Téléphoniques, d'où sortaient les téléphones à cadran


Bigre j'avais pas fait gaffe !...

Parmi les mille et un métiers auxquels j'ai tâté dans ma jeunesse, j'ai fait le ripeur dans une boîte de transports de ce quartier ; on chargeait tous les jours à la CGCT (ou chez LMT). On livrait souvent de lourdes armoires téléphoniques ; c'était très dur ; j'ai tenu un mois et je me suis carapaté. Je roulais avec un vieux chauffeur kabyle qui, quand qu'on croisait quelques jeunes chevelus, se bidonnait en disant "Eeeh ! Ça si di zitudiants". Des mecs avec des cheveux de fille ça dépassait son entendement.

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Posté par: jpaul (IP Loggée)
Date: 19 février, 2017 15:25

    Citation:
    on chargeait tous les jours à la CGCT


J'aurai presque pu te voir penché par la fenêtre de notre appart,au dessus du 224 rue de vaugirard !

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Posté par: jpaul (IP Loggée)
Date: 19 février, 2017 17:11

    Citation:
    C'est presqu'une adresse républicaine ! Moi j'ai eu travaillé au 74 , bien plus récemment !


Remarque le 224 fait angle avec la rue Borromée où se trouvait le siège en 68 du PSU et où je voyais Rocard déambuler dans la rue ! Je suis cerné et maintenant c'est la Sarthe, on sait qui !

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Posté par: zoska44 (IP Loggée)
Date: 19 février, 2017 18:17

Czołem!

LMT: Le Matériel Téléphonique! La boîte qui m'a recruté pour la représenter en URSS à l'époque de tonton Léonide! (1979° Elle avait son siège social sur les quais de Seine à Boulogne Billancour. Racheté par Thomson Csf la société s'est appelée Thomson CSF téléphone pour être rachetée par Alcatel avec la suite que l'on connait.

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Posté par: Vendôme (IP Loggée)
Date: 19 février, 2017 20:33

Effectivement je me souvient qu'en partant on roulait sur les quais avec la Seine à main droite, on allait livrer à Saint Maur, pas loin du cimetière. Je me souviens avoir "fait tomber du camion" une paire d'interphones que j'ai utilisés pendant des années (depuis y'a prescription).

Ce monde est petit !

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Posté par: Vendôme (IP Loggée)
Date: 04 mars, 2017 00:40

    Citation:
    SZCZAP
    Les (petits) cornichons au-dessus d'une bonne couche de rillettes sur une bonne tartine


Eee, ça vaut pas une belle tartine de pain bis, modèle 42 fillette, avec une bonne couche de staropolski smalec ze skwarkami i cebulką


et une bonne Tatra juste fraîche...