Alors raconte...!

Démarré par Archives, 01 Novembre 2023 à 15:36:45

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Posté par: jpaul (IP Loggée)
Date: 07 juin, 2021 00:27

Comme ça fait un bon moment que personne ne vient raconter quelques menus souvenirs, je profite de l'occasion crée par la photo mise en ligne par Vendôme pour illustrer ces aventures persanes sans rapport avec les piroschis du forum cuisine polonaise, mais dont il pourrait nous narrer les mille et une nuits de labeur et l'argent du beurre du Shah d'Iran et consœurs.
Pour moi, les avions, Orly n'étaient qu'une occasion de ballade afin de rêver à des voyages impossibles, d'imaginaires destinations, surtout quand on a une dizaine d'années , mais qui resteront gravés, comme l'a chanté Gilbert Bécaud, le dimanche à Orly. Même si Bécaud n'est pas ma tasse de thé, je retrouve là, l'ambiance ressentie à ces moments-là, pour les parisiens que nous étions, découvrant ce nouvel aéroport, but d'une sortie dominicale.

Diapositives d'époque, y compris la poussière et le gamin bien portant qui s'appelait déjà Jean-paul.

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Posté par: Mik (IP Loggée)
Date: 07 juin, 2021 11:58

Quelques années avant la commémoration du 2 500e anniversaire de l'empire perse, quand il voulait nous faire plaisir, mon père emmenait toute la famille déjeuner le vendredi au restaurant de l'aéroport de Téhéran. Tout comme Gilbert, voir décoller et atterrir les avions m'enchantait.
Souvenirs...

Mik

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Posté par: Vendôme (IP Loggée)
Date: 08 juin, 2021 19:34

    Citation:
    Jean-Paul
    je retrouve là, l'ambiance ressentie à ces moments-là, pour les parisiens que nous étions, découvrant ce nouvel aéroport, but d'une sortie dominicale.

    Citation:
    Mik
    mon père emmenait toute la famille déjeuner le vendredi au restaurant de l'aéroport de Téhéran. Tout comme Gilbert, voir décoller et atterrir les avions m'enchantait


Alors, pour nous z'autres qui étions de service le dimanche, à Orly, c'était pas le même état d'esprit. Vu de l'aire de parking des avions on voyait les centaines de visiteurs accoudés sur les terrasses qui nous regardaient évoluer auprès des avions à l'arrivée et au départ. Pour nous c'était assez bizarre de se sentir observés par des centaines de paires d'yeux. Nous étions jeunes et fringants, avec de beaux uniformes, des galons brillants... et on frimait pas mal ! Quand on allait parfois à la brasserie, nous faisions quelques gags, pour le spectacle !

À Mehrabad, on était stationnés dans la zone cargo, y'avait pas de pékins (idem pour Abadan, Lamerd, et Bandar Abbas)

C'est vrai que je pourrais écrire un livre sur cette période de ma vie. Je vais essayer de trier quelques anecdotes dans mes souvenirs.


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Posté par: Vendôme (IP Loggée)
Date: 10 juillet, 2021 16:36

Un autre souvenir du temps d'Orly.

À cette époque, Roissy n'existait pas encore et l'aéroport d'Orly c'était comme une grande famille. Entre personnels des compagnies tout le monde se connaissait et l'ambiance générale était à la camaraderie (et plus si affinités !) et à l'entre-aide si nécessaire car c'étaient des jobs parfois stressants.

Personne, alors, ne se prenait au sérieux (comme les marioles qui friment aujourd'hui dans les aéroports). Très souvent on sortait en bande, garçons et filles, après le boulot, on allait festoyer dans les restos des bords de Seine du côté de Draveil ; on terminait la nuit bien torchés — et souvent en galante compagnie (... aérienne).
Pour décompresser, on faisait aussi des blagues, le plus souvent aux frais des passagers, qui eux se prenaient très au sérieux (... beaucoup étaient même franchement odieux — les Français en particulier)
.
On était une bande de copains de différentes compagnies et parfois nous allions diner à la brasserie du premier étage ; on était en uniforme, avec galons, insignes et casquette et pour un profane ça ne faisait aucune différence avec les pilotes. Donc on arrivait bruyamment, et dans la brasserie bondée on attirait tous les regards. Attablés, on se mettait à parler un peu fort comme si on avait un coup dans le nez en racontant des trucs effrayants pour les passagers qui dînaient autour de nous. Du genre : — « Franchement, hic.. tu nous a encore foiré... hic... l'atterrissage, tu devrais pas picoler en vol, un jour on va ... hic... y rester... ». Et tout à l'avenant pendant tout le repas. Au début des dineurs alentours tendaient l'oreille, puis progressivement le bruit des fourchettes diminuait ; les gens assez interloqués gardaient le nez dans leur assiette, ou roulaient des yeux consternés sur notre table. On a dû en secouer plus d'un.

On était fin des années 60', l'époque était assez coincée, et personne alors n'aurait imaginé, dans un contexte et un cadre pareil, que des gens en uniforme soient en train de déconner.

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Posté par: Vendôme (IP Loggée)
Date: 28 juillet, 2021 18:58

    Citation:
    Jean-Paul
    @ Monsieur Vendômasterload : Quant à la couleur des bandeaux d'hublots persans, cela n'est dû qu'à une colorisation aléatoire, mais néanmoins récréative afin d'égayer vos souvenirs réveillés pour la circonstance et ce fut une bonne chose moulte intéressantative. Le hasard fait que la semaine dernière la télé a justement rappelé cet événement et le faste mégalomantatoire qui a certainement contribué à la destitution du Shah d'Iran.
    PS : afin de nous éloigner des paczkis, allons sur la page des souvenirs, d'Orly ou d'ailleurs


Shiraz-Persépolis à été le truc de trop, le condensé extravagant de ce qui a coulé le régime impérial, à savoir : l'écart entre la population cultivée et riche des villes qui vivait dans l'époque moderne, et celle majoritaire, arriérée, et d'une extrême pauvreté des campagnes moyenâgeuses. Le Shah à voulu moderniser trop vite et ça a craqué. Mais à cause aussi du régime de terreur antidémocratique quasi dictatorial entretenu par la redoutable< SAVAK > — la police politique du Shah et ses milliers de mouchards.
C'était une régime de courtisans et de centaines de lèche-bottes à tous les étages.

À la même époque, un jour que je sortais de l'aérogare à Téhéran, je croise un groupe de très affairés papillonnant autour d'un ministre qui prenait l'avion, je cède le passage et un de ces marioles, me prenant sans doute pour un bagagiste, m'ordonne de porter la valoche du ministre. J'y réponds qu'il y'a gourance sur la personne et lui indiquant les ficelles et les deux ailes de ma veste, je lui dis que je suis un volant; pas un rampant, et je lui suggère ironiquement d'avoir à se trouver un loufiat disponible parmi ses camarades fayots.

Ça m'a valu un sac d'emmerdes - à cause de l'ironie surtout. Pour moi aussi ça a été la goutte d'eau et peu de temps après, ras-la-casquette, je l'ai rendue.

Pour la petite histoire, la vénérable < Maison JANSEN > n'a jamais été payée de sa prestation à Persépolis, ce qui a creusé un gros trou dans sa trésorerie, et semble avoir participé, ultérieurement, des causes de son dépôt de bilan

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Posté par: jpaul (IP Loggée)
Date: 28 juillet, 2021 21:27

Et bien, mon papa qui avait crée une entreprise de protections anti-vol ( detection électronique ), a bien été payé de l'installation que la Ste avait faite dans un des haras du Shah d'Iran dans la région parisienne contre l'intrusion de malfaisants. Le plus étonnant est que le chèque de la facture était rempli et signé de la main du dit Shah, mais on a pas gardé le chèque ( sauf une photocopie pour le souvenir autographe ), cela devait être en 1968 ou pas loin... Plus de chance que la maison Jansen, mais la somme n'était certainement pas la même !

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Posté par: Vendôme (IP Loggée)
Date: 05 septembre, 2021 00:55


@ Mik
Nous narreras-tu ton périple ?...

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Posté par: jpaul (IP Loggée)
Date: 05 septembre, 2021 15:03

Bonne idée ! Alors raconte...SVP, ça doit être super !

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Re: Heureux qui comme Ulysse a fait un beau voyage...
Posté par: Mik (IP Loggée)
Date: 05 septembre, 2021 15:44

À la demande générale winking smiley, voici un récit à la Mik, pas chronologique et un peu décousu, fait de bribes, de faits saillants restés dans ma mémoire.
Nous avons fait un grand tour passant par l'Italie, puis l'Autriche, la Slovaquie, arrêt dans le sud de la Pologne, et retour par la Tchéquie et l'Allemagne.


Avant, quand j'avais une CB500 rouge, les gens ne regardaient que la mienne. Maintenant, ma blanche n'intéresse plus personne, les gens ne voient que l'Africa Twin de mon homme, énorme et bleu-blanc-rouge.
Tant pis pour mon ego...

Il a plu toutes les nuits, nous avons plié la tente mouillée tous les matins, parfois il pleuvait aussi le jour. Mais pas tout le temps.

Nous avons longé le beau Danube sur une cinquantaine de kilomètres. Hélas, il n'est plus bleu, plutôt café au lait.
Je suis tombée une fois, en m'arrêtant dans un dévers, premier bobo sur la moto, là encore, tant pis. Ça m'apprendra à faire plus attention.



Une fois arrivés à destination, nous avons laissé les motos au garage et avons passé deux semaines avec nos amis. Au programme : excursions, restaurants polonais, thaïlandais, géorgien, mexicain... Les jeux olympiques à la télé aussi, j'ai surtout aimé le volley, bravo les Français !
Pour le retour, nous avions rendez-vous avec un jeune Français qui rapatriait sa moto de Hongrie vers la France, nous avons fait la route ensemble, par la Tchéquie, le sud de l'Allemagne, puis la Franche-Comté et retour dans la Drôme, le tout par de petites routes magnifiques et désertes, toujours avec la pluie nocturne et parfois diurne.
Quelques images en vrac :
- un camping en Italie, dans le parc d'un ancien couvent ou établissement religieux, sous d'immenses arbres, cèdres, magnolias, araucarias...

dommage ! le photographe ne s'est pas intéressé aux arbres :


- une toute petite fille, deux, trois ans qui s'est avancée vers nous pour nous faire le salut des motards, s'appliquant à bien positionner ses doigts :-)
- amicale conversation par gestes avec une Autrichienne qui sortait de la forêt un panier de girolles au bras,

- sur une petite route, soudain devant nous, une moissonneuse batteuse qui tenait toute la largeur. Heureusement, nous n'avons pas eu à la croiser (nous n'aurions pas pu) : elle roulait dans le même sens que nous, il a suffi d'être patients.

- Les derniers jours du retour, il commençait à faire chaud, les églises nous offraient une halte à l'ombre accueillante des arbres.

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Posté par: Vendôme (IP Loggée)
Date: 05 septembre, 2021 19:23

Merci Mik. Ça c'est un voyage !
Y'a que la moto qui offre cette liberté. hors des sentiers battus.

Combien de temps vous a pris cette chevauchée à l'aller ?



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Posté par: Vendôme (IP Loggée)
Date: 05 septembre, 2021 19:26

... les étapes mentionnées sur ta carte représentent des jours ?

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Posté par: jpaul (IP Loggée)
Date: 05 septembre, 2021 21:00

Super Mik ! çà fait rêver. Quel périple ! même si je ni connais rien en motos, je suis en admiration, à tout point de vues.Super

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Posté par: Mik (IP Loggée)
Date: 06 septembre, 2021 08:03

Oui, les étapes sur la carte sont les étapes journalières. Sauf à Tarnów, la pointe est, où nous sommes restés deux semaines.
Donc, 8 jours pour aller, 9 pour revenir.
Oui, c'est un voyage au long cours, et oui, hors des sentiers battus. L'itinéraire préparé d'avance, qui évite les grands axes et favorise les petites routes où on est souvent seuls ou presque.
Moins fatigant qu'à vélo winking smiley

Mik

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Posté par: jpaul (IP Loggée)
Date: 02 décembre, 2021 20:54

Comme on parlait du camp du Stuthhof dans le forum Blablabla au sujet des camps Nazis situés en Pologne, je met en lien ce que j'en avais filmé lors de notre périple polonais en 1973. ( La séquence est courte vu que je n'avais pas beaucoup de pellicule super 8 qui ne durait que 3 mn : Super8 mais aussi super prix !). Mais c'est un témoignage d'époque de bibi. On y voit des embarrassments, le crématorium et l'emplacement des blocs et les stèles Souvenirs.

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Posté par: Vendôme (IP Loggée)
Date: 03 décembre, 2021 01:41

Émouvant.
Mais nous diras-tu, Noble Consul, ce que sont ces "embarrassments"

J'avais pris quelques photos à l'intérieur des baraques actuellement transformées en salles d'expositions. Je vais essayer de retrouver ça.
Pour Joni Lynn, nous avions choisi un guide de langue anglaise, auquel je trouvais un irréprochable accent irlandais... En fait c'était un Polonais qui avait passé quelques années en Irlande, et en avait même ramené en Pologne une épouse autochtone.