Kto zyl w PRL-u ? Qui a vécu en RPP ?

Démarré par Archives, 02 Novembre 2023 à 13:33:46

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Posté par: jean pierre (IP Loggée)
Date: 17 juin, 2013 18:37

Vendôme a écrit:
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>
> Une autre fois, sur le retour, ce sont les
> gardes-frontières polonais qui m'ont débarqué
> du train à Zgorzelec, parce que mon visa était
> périmé d'une journée

ça me rappelle une petite histoire survenue lors de mon premier voyage en Pologne en 1972.

pour se rendre a Cracovie, il fallait prendre le train gare de l'est, et faire un changement a Poznan, il me semble.

moi je ne voulais pas faire de changement et j'ai opté pour un aller direct vers Varsovie.départ depuis la gare du nord.

a l'époque il fallait des visas de transits pour tous les pays traversés.pour Varsovie nous passions par la Belgique,ce qui n'était pas le cas pour Cracovie.

au retour voyage avec nous, une vieille dame,(polonaise vivant en France)dont la famille,pour des raisons de facilités, l'avait mise au train a Varsovie.

arrivée en Belgique bien sur , elle n'avait pas de visa de transit.
le douanier voulait la faire descendre et la renvoyer en pologne.

finalement devant son age avancé, il lui propose de payer sur place le visa,mais elle n'avait plus d'argent.

il me restait un peu d'argent,et j'ai payé pour cette dame(une trentaine de francs, il me semble).elle a insisté pour me prendre mon adresse pour le remboursement de sa dette,moi je n'y croyais guère, mais devant son insistance je lui ai donné.

a ma grande surprise une dizaine de jours plus tard j'ai reçu un chèque de trois ou quatre fois le montant de ce que j'avais avancé, et une gentille lettre de ses enfants qui me remerciaient de ce que j'avais fait pour leur mère.

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Posté par: Vendôme (IP Loggée)
Date: 17 juin, 2013 21:19

Anecdote sympathique. A l'époque on avait encore le sens de l'entraide bien ancré et l'élégance du geste.

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Posté par: jpaul (IP Loggée)
Date: 19 juin, 2013 22:16

    Citation:
    Vendôme : Sur le retour, pareil, train de nuit, un seul wagon, plein comme un œuf ; j'ai voyagé toute la nuit debout calé dans le recoin face aux toilettes. C'est là que j'ai découvert qu'on pouvait dormir (... mal) debout !


Ah ! c'était toi...! La meilleur place.grinning smiley
C'est vrai, j'ai vécu ça aussi, à un autre retour avec ma mère et ma soeur. Plus une place, train bondé, compartiment bondé, couloir n'en parlons pas; ma mère assise sur une valise dans le petit espace entre 2 wagons, face au soufflet, nous debout,serrés, évitant de s'appuyer sur les portes ... !Pour passer le temps avec la frangine, on essaie de traverser un wagon, zigzaguant parmi ceux qui campaient dans le couloir, s'cuses messieurs-dames, prezpraszam,bitte schône, excuse me: tentative de traversée des 1ères classes....Pour voir.;...Mais cela faisait déjà quelques heures et la nuit était passé..
Et là ! : V'la-t'y-pas que ma soeur, plus agée que moi et qui avait été embauché dans une grosse boîte (fournisseur des pharmacies) aperçoit une de ces collègues et sa mère confortablement installées dans un compartiment de First classe. Surprise de chez surprise...Patati-patata , elles revenaient de Pologne : chose que ma soeur ignorait de même que son origine, mais le hasard est là...

Et de raconter que notre mère est à l'autre bout sur ces valises ( à côté de la place préférée de Vendôme ). Aussitôt, la jeune fille se propose d'aller la chercher et de lui céder sa place. Finalement ma mère accepta, car cela fait déjà pas mal de temps qu'elle stagnait sur les bagages à la condition de faire une rotation avec la copine de ma soeur et éventuellement l'un de nous deux,....et c'est ainsi que nous fîmes connaissance de cette dame et de sa fille. Un pied dans les premières classes ( là où il y avait des petits napperons de la Sncf, pour servir d'appuie-têtes).
Mais quand même une bonne partie, dirons-nous, trés inconfortable....

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Posté par: Vendôme (IP Loggée)
Date: 20 juin, 2013 11:13

Rien que de te relire, Jean-Paul, j'ai la rage qui me remonte aux tripes ; quand j'y repense, on était traités et entassés comme du bétail, la SNCF n'en avait rien à foutre, alors qu'ils auraient peut-être pu mettre un wagon supplémentaire. Je n'ose même pas évoquer les toilettes, mais alors voyager dans le soufflet, là c'est de l'héroïsme ! Y'avait là tout ce qu'il fallait pour se déboiter les vertèbres, attraper le mal de mer et devenir sourd.

Les mamans polonaises de l'époque, elles étaient vraiment indestructibles et inoxydables ! (... je crois même qu'elles nous ont un peu transmis de cette solide rusticité)

Par parenthèses, dans "mon coin préféré", face aux toilettes, je ne pouvais pas m'asseoir ; dans le coin il y avait une petite fenêtre, la porte et les toilettes, ma valise était par terre, j'avais posé dessus ma guitare à la verticale et je roupillais tant bien que mal, debout, coincé dans le coin et appuyé sur mon empilement. Sauf que de temps à autre une secousse plus forte déséquilibrait mon ouvrage et me réveillait... quand ce n'était pas l'effluve du N°5 de chez LesChiottes qui émanait d'en face — lequel en face n'était qu'à 60 cm !

Quand j'étais en activité et qu'on se lamentait que Paris-Singapour-Sydney c'était 12 + 12 heures de vol, moi je repensais à ces retours de Pologne par train, et tout me semblait subitement facile à supporter !

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Posté par: jean pierre (IP Loggée)
Date: 20 juin, 2013 12:15

je n'ai pas le même souvenir du voyage en train vers la Pologne que vous.Il est vrai que je ne l'ai fait que deux fois.

je me rappelle bien qu'il y avait un (des?)wagon(s) pour la pologne,mais j'ai toujours voyagé assis dans un compartiment.

allez encore un souvenir!nous partions enfin d'après midi de France, donc repas dans le wagon restaurant, sur la première partie du voyage, il n'y avait que le wagon restaurant d'Allemagne de l'ouest.

alors la première surprise, le prix!digne d'un trois étoiles (j'exagère a peine)pour un repas digne d'une gargote.

le lendemain midi c'est avec réticence que nous nous sommes dirigés vers le wagon restaurant, et la surprise,des wagons avaient été changés en Allemagne, et le restaurant était devenu polonais, et les prix aussi!.

nous avons mangé pour quelques francs, et cerise sur le gâteau, le serveur n'ayant pas assez d'argent français, nous a rendu la monnaie en zlotys, et en plaquettes de chocolats!! (deux ou trois).

dans l'après midi nous allions boire du thé et manger des pâtisseries polonaises, un vrai régal.

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Posté par: Vendôme (IP Loggée)
Date: 20 juin, 2013 14:36

... c'était en quelle année ça, jean pierre !?

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Posté par: jean pierre (IP Loggée)
Date: 20 juin, 2013 14:52

Vendôme a écrit:
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> ... c'était en quelle année ça, jean pierre !?

la première fois c'était en 1972.

l'histoire des plaquettes de chocolats 1976.

les années suivantes et jusque 1980 j'ai fait le voyage en voiture.

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Posté par: Vendôme (IP Loggée)
Date: 20 juin, 2013 17:09

Jean Pierre, en effet, c'était devenu le grand luxe — moi c'était en 1958 - 1962, à la grande époque de la vapeur, et comme l'a dit Jean Paul, des escarbilles de suie dans les yeux ; d'ailleurs à l'arrivée on n'avait plus rien de blanc et on avait un look particulier — genre ramoneur-cimentier-frippé !

... et Jean-Paul, c'était quand tes voyages idylliques ?

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Posté par: jpaul (IP Loggée)
Date: 20 juin, 2013 22:14

A vrai dire, le premier voyage ce fut en 1948, mais il ne compte pas, en tout cas pour moi, car j'étais dans le ventre de ma mère qui retournait pour la première fois en Pologne, depuis la guerre.Déportée du travail en Allemagne elle fit connaissance en Germanie de mon père français, prisonnier de guerre, se marièrent à l'église allemande du village juste après le passage des Américains et rentrèrent ensuite en France ( mais c'est une autre histoire..)
Donc, elle allait voir ses parents qu'elle n'avait pas revu depuis plusieurs années. Ma soeur agée d'un an, dans les bras...

Le voyage suivant, pour moi fut en 1956 ou 57 et puis une ou 2 fois encore, le dernier étant en 1967 ( celui du retour raconté un peu plus haut)..... Celui de 56-57 dans des wagons-couchettes ( pas les wagons-lit), mais il me semble que l'on décrochait quelque part les dits wagons, et que finalement cela ne servait à rien puisque tu ne terminait pas la nuit dans ta couchette ( souvenir lointain, déterré aujourd'hui).

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Posté par: Vendôme (IP Loggée)
Date: 20 juin, 2013 22:36

C'est souvent en racontant qu'on déterre. Déterrons donc !

Si ça se trouve, à l'instar de Stella-Plage, on aurait encore été bien foutus de voyager dans le même wagon, le même jour sans se connaitre ! Tu m'aurais présenté ta soeur, je lui aurais joué, mielleusement, un air de guitare !...

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Posté par: jpaul (IP Loggée)
Date: 20 juin, 2013 23:25

    Citation:
    Tu m'aurais présenté ta soeur, je lui aurais joué, mielleusement, un air de guitare !...


Et donc, on aurait jamais été dans les couloirs, et jamais rencontré la copine de ma sœur qui prêta aimablement sa place à ma mère . Et pis' que tu aurais subjugué mon ainée au rythme langoureux de la Poupée qui fait non ou de Jeux interdits, elle aurait sorti son harmonica pour essayer un air de blues et moi me sentant de trop je serais allé seul errer du côté des premières classes, voyant peut-être la jeune fille rentrant de Pologne. Oh, facilement reconnaissable avec ses 2 nattes blondes enroulées en macarons, mais que hélas je ne pourrais reconnaître puisque j'en aurais ignoré l'existence et ma mère aurait continué son voyage assise sur ses bagages.Tout çà grâce à qui, hein ! Va savoir...



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Posté par: Vendôme (IP Loggée)
Date: 21 juin, 2013 14:30

Quelle histoire, Jean Paul !... Mais quelle histoire ! (à dormir debout — justement)

Sur le retour, en arrivant à la Gare du Nord, descendus du train, on marchait sur le quai vers la sortie en remontant tous les wagons qui se vidaient de leurs voyageurs. Ce qui était impressionnant c'était d'arriver à hauteur de l'immense locomotive : on sentait la chaleur et l'huile en la longeant, et les mécaniciens, lunettes relevées sur leurs casquettes bleues, le visage noirci, nous regardaient passer du haut de leur immense machine en souriant, satisfaits et heureux d'avoir mené cette cohorte de traine-valises à destination sans encombre. On passait devant eux comme devant une cathédrale : admiratifs et respectueux, on se sentait petits et désolés de les quitter - eux, le train, le voyage... la blondinette avec ses tresses en macarons.

... c'était une autre époque

Cette vidéo pour le plaisir. Le wagon "MITROPA" va certainement rappeler
des souvenirs à certains (jean pierre), cette appellation me fascinait,
je crois bien que c'était la contraction de Mitteleuropa,
Pour qui à connu la vapeur, Wolsztyn c'est vraiment à voir :
http://www.parowozy.com.pl/parada2013.html
encore une petite louche

Et si vous aimez, tout est là : < Parady Wolsztyn >


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Posté par: jpaul (IP Loggée)
Date: 21 juin, 2013 21:50

La Gare du Nord, mais on ne connaissait qu'elle et depuis bien longtemps, avant nos escapades SNCF0-PKPiennes. Habitués si l'on peut dire à ses murs noircis, ses haut-parleurs où l'on ne comprenait pas un mot du "chef de gare" et sa salle d'attente (plûtot "Sale" que d'attente) à l'odeur de mégots froids et de vieilles sueurs....
C'est elle ( la Gare) qui nous accueillait déjà avant d'aller à Stella-plage, mais pas par la façade principale. Le rendez-vous c'était par l'entrée des Artistes, sur le coté gauche, là où il y avait des grilles et une passerelle qui reliait je ne sais quoi. C'était le point de regroupement des petits polaks ou 1/2 polaks, dans le fond. On entendait le chuintement des locomotives qui piaffaient d'impatience de partir, l'odeur du charbon et de la fumée. le battement d'ailes des pigeons qui risquaient de nous laisser un souvenir blanchâtre, comme ceux qui tapissaient les corniches. Comptage, recomptage et après direction les quais, la valise à la main , un au-revoir de la main aux parents venus nous accompagner. Une larme rentrée ( pour les plus petits) et vogue le train.....
Les yeux fermées qu'on aurait pu la parcourir, et sans même ticket de quai.

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Posté par: Vendôme (IP Loggée)
Date: 22 juin, 2013 22:24

On voyage, on voyage, mais c'est pas tout ça, faut que je termine mon affaire...


On n'a pas voulu être désobligeants et repousser ce festin socialiste ; on a tout mangé, on a payé comme on a pu avec les devises qu'on avait ; on a poliment remercié et salué ; on a enfilé nos casques de Martiens et on a regagné notre soucoupe volante.

A ce jour j'exècre le jus d'ananas.

On a su, par la suite, que Cuba avait envoyé un plein cargo de jus d'ananas en prévision de ce fameux Rassemblement Mondial de la Jeunesse Socialiste à Berlin-Est « Haupstadt der DDR ».



Et nous vlà partis errer dans Berlin-Est, Haupstadt der DDR, à la recherche du Rassemblement International de la Jeunesse Socialiste. Honecker et sa bande de nuisibles tenaient beaucoup à ce Berlin Haupstadt der DDR, car l'autre moitié était occupée par les Alliés et en RFA la capitale c'était Bonn.

Nous avons fini par trouver l'endroit : une place immense avec une forêt de drapeaux, des haut-parleurs qui diffusaient des discours et de la musique, et surtout des milliers de jeunes, garçons et filles, en chemises et chemisiers blancs, foulards rouges et belles dents blanches sous un soleil radieux.

Mon amie parlant allemand et moi anglais, nous avons entamé la conversation avec quelques groupes de ces jeunes gens bien propres sur eux. Au début c'était sympa : « Vous venez, d'où ? », « De France », « Ach Paris ! », « Et vous, c'est quoi cette Fête de l'Huma ? », « Comment ça va la vie chez vous ? », et assez rapidement ils nous ont embringué dans des comparaisons entre l'Est et l'Ouest.

Au bout d'un moment on a fini par mesurer les effets du bourrage de crâne et de l'endoctrinement de cette malheureuse jeunesse. Pour faire court : à l'Ouest c'était la décadence, la misère sociale, l'exploitation du peuple par ces salauds de capitalistes. Je sais même pas si y'en a pas un qui nous a demandé si les enfants travaillaient encore dans le mines... Leur vision c'était du Zola. Chez eux, par contre, tout était magnifique, on manquait de rien (surtout pas de jus d'ananas) et l'avenir s'annonçait radieux : comme sur leurs affiches de propagande — et ils y croyaient sincèrement, dur comme fer. C'est ce qui nous a le plus attristé.

Avec mon amie on en est arrivé à la conclusion effrayante qu'il n'y avait plus rien à faire avec ces allumés enthousiastes et opiumisés d'illusions, et que cette génération était perdue, ensablée d'avance dans ses utopies marxistes-léninistes. Pris de malaise, on a décidé de quitter ces lieux idylliques et nous v'là repartis vers Check Point Charlie pour sortir dare-dare de ce paradis socialiste.

Toujours avec la carabine, sous une veste, à l'arrière du véhicule...

(à suivre)

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Posté par: jpaul (IP Loggée)
Date: 22 juin, 2013 22:59

On s'égare, on s'égare du Nord, d'ailleurs (merci pour le souvenir)....par contre la station de Berlin Est, elle, je l'ai retrouvée...

Photographié by my self en 1967, en douce, c'est pour ça quelle est floue, mais c'est du live. On repère sur le quai d'en face des drapeaux dont celui de la DDR. Ach, gross espion. D'ailleurs le bonhomme en face, avec le chapeau, a l'air louche.

C'était l'interlude, en attendant, j'éspère, la suite du carabinier masqué.


JPaul