Nos amis Silésiens : petit historique (suite-1)

Démarré par Archives, 09 Novembre 2023 à 13:35:24

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Posté par: PPZ (IP Loggée)
Date: 29 juillet, 2004 18:47

La Silésie sous le joug allemand :
Après l'extinction des Piast, la situation du peuple polonais en Silésie devient de plus en plus pénible. La germanisation recourait à des procédés de plus en plus violents en mobilisant à son profit toutes les forces sociales et religieuses.
En 1475, le lundi de la Trinité, l'évêque de Breslau ordonna aux paysans de la commune de Wojcice d'apprendre la langue allemande en cinq ans et , apres ce terme, de ne plus employer le polonais. Les insoumis seront chassés de leurs demeures. Face à la réaction catholique, le clergé allemand enleva aux fidèles les livres de prières en langue polonaise jugés comme hérétiques, interdit les sermons et les chants polonais, persécuta les prêtres polonais et refusa le mariage aux jeunes gens qui ne parlaient pas l'allemand. (Les biens confisqués étaient redistribués aux colons venant d'Allemagne).
En 1526, la Silésie tomba par voie de succession sous la domination de l'Empereur Ferdinand V de Habsbourg. Elle restera ainsi sous l'autorité des Habsbourg jusqu'en 1740. Cette époque fut, pour la population polonaise , une époque de véritable martyre. A l'extermination nationale vint s'ajouter la persécution économique. Les seigneurs allemands qui commencèrent à cette époque à exploiter les richesses du sous-sol forçaient le paysan polonais à des corvées inimaginables en les traitant comme des bêtes de somme.
En 1741, Frédéric II se rend maître de la Basse et de la Haute Silésie (bataille de Melwitz ). Le traité de paix de Breslau , le 11 juin 1742 attribue définitivement la Silésie à Frédéric , roi de Prusse. ( l'Autriche ne conservant que les Duchés de Cieszyn et d'Opawa)
En 1757, à la bataille de Kollin les autrichiens battent Frédéric et occupent à nouveau la Silésie.
En 1763, c'est Frédéric qui sort vainqueur des batailles de Leuthen et de Lignitz. Le traité de Hubersburg lui rend la Silésie. Frédéric y amène de nouvelles cohortes de colons allemands et promulgue de nouvelles ordonnances germinatrices : la langue polonaise est bannie de l'église et de l'école, les corvées de plus en plus lourdes. En réaction , les paysans polonais répondront : " Nous préférons dix ans de prison que deux ans de travail chez Votre Excellence". Des écrivains allemands eux-mêmes conviennent que la situation des paysans de Silésie est révoltante :
Lu dans la presse allemande, le " Neue Rheinische Zeitung" :
......" Leur nourriture consiste en viande 5 à 6 fois par an, et cela d'animaux à demi-crevés; d'ordinaire on leur donne des pois, du gruau, du millet, d'ailleurs en quantité insuffisante"............
......" La famine en Haute-Silésie et l'épidémie qui s'en est suivie ne sont pas causées par le climat, par de mauvaises récoltes ou par des inondations. Elles sont le résultat de la mauvaise administration des exploiteurs, des "raubritter" et de l'indolence du gouvernement qui regarde avec indifférence tout ce qui n'est pas contraire au sacro-saint droit prussien. Les gens se nourrissent exclusivement de pommes de terre et d'eau-de-vie. Lorsque, par suite d'une maladie de la pomme de terre, les prix augmentent démesurément, les malheureux paysans doivent se nourrir de soupe faite avec de l'herbe, du foin ou des racines ou manger de la viande de bêtes crevées. Ajoutons à cela des vêtements insuffisants, des logis humides, sales et mal chauffés et ne nous étonnons pas que le typhus ait fait des ravages parmi cette population abandonnée à la famine et à la misère".................
En 1905, le recensement allemand démontrera l'échec de la politique de germanisation, surtout en Haute-Silésie . On note , 92% de polonais dans le district de Rybnik; 84% à Gliwice, Zabrze, Katowice et Bytom ; 83% à Opole; 81% à Lubliniec. Au total, la population polonaise en Haute-Silésie se montait à 60%. Quant à la Silésie autrichienne, le district d'Opawa sera complétement germanisé au contraire de Cieszyn qui résistera mieux : sur 2.134.821 habitants, le recensement de 1910 donnera : 61% de polonais, 24% de tchèques et 15% d'allemands.
Ref : Mr W. Radziulewicz

A suivre, les insurrections silésiennes en débutant avec le premier député polonais à la Diète prussienne en 1860.

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Posté par: René (IP Loggée)
Date: 30 juillet, 2004 08:51

...En 1526, la Silésie tomba par voie de succession sous la domination de l'Empereur Ferdinand V de Habsbourg. Elle restera ainsi sous l'autorité des Habsbourg jusqu'en 1740. Cette époque fut, pour la population polonaise , une époque de véritable martyre.

Pourquoi alors Sobieski est il aller sauver les Habsbourgs à Vienne ? Il fallait les laisser tomber.

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Posté par: PPZ (IP Loggée)
Date: 30 juillet, 2004 17:20

Sobieski avait la meilleure armée d'Europe Centrale et ses ennemis potentiels ne manquaient pas : Suéde, Autriche, Prusse ou Russie. Il choisit de combattre les Turcs qui l'attaquaient pour la premiere fois depuis des décénies. Pourquoi : convictions religieuses tres fortes, relations "familiales" avec les Habsbourgs, sentiment d'être trahi pas les Turcs ???????????? Sobieski y laissera sa puissance militaire et cela marquera le début de la grande dégringolade de la Pologne.
En 1848, Victor Hugo déclarait :
" Deux nations entre toutes ont joué dans la civilisation européenne un rôle désintéressé : ces deux nations sont la France et la Pologne. La France dissipait les ténèbres , la Pologne repoussait la barbarie. Le peuple francais a été le missionnaire de la civilisation en Europe; le peuple polonais en a été le chevalier"
Sobieski : chevalresque ????



G.P.

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Posté par: René (IP Loggée)
Date: 02 août, 2004 09:06

De plus les turcs étaient alliés à la France et nombreux ingénieurs, sapeurs et officiers du génie français servaient les turcs sous les murs de Vienne, Sobieski a ruiné les efforts français pour abattre les Habsbourgs à cette époque.
Le turc n'était il pas un prétexte pour essayer d'avoir toute l'armée sous ses ordres (y compris les unités des magnats), une sorte de Versailles militaire pour essayer de rependre du pouvoir central ?
Pour soulager l'insurrection polonaise de 1863, la France pousse la Turquie a déclarer la guerre à la Russie dans le Caucase, la Turquie y perdra un morceau de territoire sans sauver la Pologne.
Pas si anti-polonais ces turcs.

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Posté par: PPZ (IP Loggée)
Date: 02 août, 2004 10:22

Sobieski avait largement la puissance militaire suffisante pour écraser les Habsbourgs (voir la carte de la Pologne-Lituanie) et la Prusse au passage. Le Vatican ne doit pas être étranger à cette décision de taper sur l'Empire Ottoman.



G.P.

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Posté par: René (IP Loggée)
Date: 02 août, 2004 13:35

Mais derière cette espèce de croisade; unir dans un but acceptable par tous, il y a un calcul de Sobieski par rapport à son manque de pouvoir central, non ? Tenter de repositionner, par une action de gloire, le pouvoir royal. Pour savoir qui est derière, il faudrait trouver qui a payé la campagne et comment ont eté indemnisé les magnats par l'apport de leurs armées privées.

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Posté par: PPZ (IP Loggée)
Date: 02 août, 2004 16:24

Comme il tombe des hallebardes sur WAWA, je viens de relire l'épisode de la délivrance de Vienne dans le livre "Pologne" de Charles Foster. Il décrit le rôle majeur du Vatican et le déroulement de la Bataille :
Avant : le légat du pape à Sobieski : "Sire, sauvez la chrétienté!"
Apres : "Le triomphe de Sobieski fut complet, et la bataille de Vienne figure dignement à coté de celles de Tours et de Lépante. Le christianisme lui dut son salut; le croissant , jusque-là victorieux , sa décadence"
(Des francais étaient aussi au coté de Sobieski : le Duc de Lorraine : Charles V; le Marquis de Beauveau, le Comte de Maligny qui se sont bien battus)



G.P.

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Posté par: René (IP Loggée)
Date: 05 août, 2004 13:57

Trouvé sur le net.

Après quelques années du règne de Michal Korybut Wisniowiecki, au trône polonais accéda le héros des guerres turques, l'hetman Jean Sobieski. Il reprit le gouvernement d'un pays divisé de querelles, secoué dans les affrontements des fractions magnates et appauvri dans son territoire (occupation temporaire de la Podolie par les Turques).
En dépit des victoires militaires qu'il remportait (Vienne 1683), Sobieski n'arriva pas à ordonner les affaires d'Etat. Dans le domaine de la diplomatie, il ne démontra pas non plus l'habileté nécessaire (perte de la moitié de l'Ukraine pour le compte de la Russie, des alliances fragiles avec la France et l'Autriche). Avec la mort de Jean III Sobieski (1696) prit fin l'époque dite sarmate (nobiliaire) de la République. Désormais les côteries des magnats jouèrent un rôle décisif. De même, les triomphes du sabre polonais appartiendront désormais au passé