Dictature en 1939 ?

Démarré par Archives, 09 Novembre 2023 à 17:33:47

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Posté par: Stéphane (IP Loggée)
Date: 25 octobre, 2004 14:13

Vu sur le livre d'histoire de ma fille ( classe de 3ème ) En 1939, la Pologne est classée comme une dictature.
Commentaires ?

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Posté par: Paul (IP Loggée)
Date: 25 octobre, 2004 16:04


Bonjour,

Les pays démocratiques se comptaient alors sur les dix doigts des mains : France, Angleterre, Irlande, Belgique, Pays-Bas, Luxembourg, Suisse, Danemark, Norvège et Suède.

Il faut reconnaître qu'en 1939, les autres pays européens avaient des régimes autoritaires peu compatibles avec notre idée de la démocratie.

On pourra objecter qu'il y avait divers degrés d'autoritarisme ... mais la démocratie est ou n'est pas !

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Posté par: Eric (IP Loggée)
Date: 25 octobre, 2004 19:35

C'est même écrit sur beskid que c'était une dictature....
[www.beskid.com]

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Posté par: Victor Slavescu (IP Loggée)
Date: 25 octobre, 2004 20:56

La "transition" en Pologne s'effectue en 1926, date à laquelle un régime "fort" se met en place sous la tutelle de Pilsudski.

Pour les autres pays d'Europe centrale, voici les dates d'instauration des régimes autoritaires :

- Estonie : 1933
- Lettonie : 1934
- Lituanie : 1926
- Autriche : 1933
- Hongrie : 1920
- Roumanie : 1938
- Yougoslavie : 1929
- Bulgarie : 1934
- Albanie : 1928
- Grèce : 1936
- Turquie : 1920

A la décharge de ces pays, il faut reconnaître que la situation économique et politique était telle, que la "réponse" autoritaire paraissait appropriée.

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Posté par: Stéphane (IP Loggée)
Date: 26 octobre, 2004 01:09

J'avais oublié cette petite partie de l'histoire entre 35 et 39.

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Posté par: René (IP Loggée)
Date: 26 octobre, 2004 09:42

Comme le dit paul il y a des degrés de dictatures, le coup d'état de 1926 met fin à la démocratie polonaise.
Le régime peut être alors qualifié de paternalisme autoritaire, un socialiste devenue nationaliste (Pilsudski, Mussolini a commencé aussi socialiste), sous couvert d'un gouvernement légale il dirige tout, et décide de tout, pas toujours pour le bien de la Pologne.

Il demande au gouvernement de le nommer Maréchal, cela sera fait après un premier refus.

Le président polonais Narutowicz est assassiné et ceci choque profondément Pilsudski qui ne pensait pas alors qu'un polonais pouvait toucher au symbole de la Pologne (un peu comme l'assassinat de Rabin par un juif), de plus les luttes de partie lui rappelle à quoi ils ont méné la Pologne à la Dépendance. Pilsudski, malade, aigri, ne s'entoure que de fidèles, qu'il ne ménage pas non plus.

Le dauphin désigné du Maréchal est Slawek, mais c'est en fait Beck junior qui héritera de l'héritage idéologique, accompagné de Rydz Smygli à l'armée et de Mosicki au parlement.
Cette période aurait pu être une transition vers la démocratie, mais la crise en europe couvait et ce système avait l'avantage à ce moment de tenir toutes les manettes de commande pour tendre toute les énergies polonaises dans un même but.
Hélas ce gouvernement nationaliste militaire a mauvaise réputation et mauvaise presse en France, socialiste depuis 36 et principale alliée.
La politique de Beck, lui aliene bien des amitiés, ultimatum à la Lithuanie, mésentente persistente avec les Tchécoslovaques, récupération de Teschen, refus de dialoguer avec les Soviétiques, accord avec l'Allemagne, sort des minorités depuis la mort de Pilsudski,etc.

Mais la justice s'exerce quand même, les prisonniers politiques ne sont pas trop nombreux et quelque fois "secoués", jamais éxécutés. Les principaux dirigeants de la Pologne de 47 à 89 devront leur survie au fait d'avoir été en prison en Pologne à ce moment là. Le parti communiste est interdit et la lutte contre le Komminterm effective.

Cela n'empeche pas les polonais de vendre des vieux chars FT17 à la république espagnole, Franco adressera une plainte à ses collègues militaires catholiques polonais.
De nombreuses affaires de pot de vin dans tous les domaines donnent aussi une image de corruption au pays, en fait ses dossiers étaient souvent fabriqués pour détruire un individu, souvent des militaires haut placés avec des histoires de contrats d'armements. Ces méthodes efficaces à court terme ne seront pas bénéfiques à l'image du pays.

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Posté par: Victor Slavescu (IP Loggée)
Date: 26 octobre, 2004 11:25

René a écrit:

> Comme le dit paul il y a des degrés de dictatures,


Tout à fait d'accord avec vous là-dessus.

Pour prendre l'exemple roumain, que je connais bien, Carol II en 1938, prend personnellement le pouvoir après l'échec patent d'un éphémère cabinet d'extrême-droite.

>Hélas ce gouvernement nationaliste militaire a mauvaise réputation et mauvaise presse en France, socialiste depuis 36 et principale alliée.

Je ne crois pas qu'il y ait en France de réticences idéologiques à l'idée de la dictature en elle-même(l'accord franco-soviétique est bien signé par un Laval que l'on peut difficilement présenter comme pro-soviétique). Là aussi, l'exemple roumain est révélateur : la France voit plutôt d'un bon oeil la prise personnelle de pouvoir par le roi. Ce sont bien les orientations extérieures de Varsovie qui ont poussé Paris à s'éloigner quelque peu de Beck : accord direct avec Berlin, refus de s'engager aux côtés de l'URSS.

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Posté par: Eric (IP Loggée)
Date: 26 octobre, 2004 13:17

Les trous de mémoire ça arrive ....d'ailleurs j'ai vu qur la photos de la première page de Beskid, tu avais plus de chevaux gris que sur celle de la présentation de l'équipe de Beskid....

Laquelle est la plus récente ??

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Posté par: Stéphane (IP Loggée)
Date: 26 octobre, 2004 13:27

Les cheveux gris, ça n'existe pas. Il y a des blancs et des noirs
Avec tous les soucis que tu me donnes

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Posté par: René (IP Loggée)
Date: 26 octobre, 2004 14:21

Je suis d'accord, quand je disais mauvaise presse en fait je pensais plus à l'image pour l'opinion publique qu'à la politique étrangère de la France.
Pendant les insurections de 1848 et de 1863, le peuple français et surtout parisien (à cause de la proximité et la rapidité de l'information) vibre avec les combats de la Pologne, sa lutte pour sa liberté, des hommes prennent la parole aux assemblés pour demander la défence de la Pologne (Hugo par exemple);
En 1935-39, l'image est différente et le gouvernement polonais donne une image ultra conservatrice, d'une fidélité en politique etrangère douteuse, de corruption (en grande partie non fondée), de brimade des minorités (les polonais ne sont que 70% de la population, juifs d'expression Yiddish, 10%, ukrainiens , allemands forment le reste; Lwow est un ilot de polonité dans une mer Ukrainienne).
En revanche en france c'est le front populaire, la propagation des idées socialistes et aussi communistes. On peut penser que dans le peu d'empressement à vouloir "mourir pour Dantzig", le français moyen ne pensait pas à son homologue polonais ou à Herr Hitler mais plus à ce régime.