communauté française de walbrzych

Démarré par Archives, 14 Novembre 2023 à 17:10:16

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Posté par: sophie (IP Loggée)
Date: 20 octobre, 2007 13:14

Bonjour,

j'ai lu que certains d'entre vous étaient déjà allé à Walbrzych pour rencontrer les Français qui y sont arrivé en 1946.
Auriez vous des témoignages sur ce que fut leur arrivée, leur condition de vie? peut on parler d'un ghetto???

Déjà merci à ceux qui voudront bien témoigner.

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Posté par: Stéphane (IP Loggée)
Date: 20 octobre, 2007 13:33

Je ne suis pas allé à Walbrzych mais je les ai rencontré plusieurs fois ailleurs en Pologne au cours d'une partie de pétanque. Il y a eu également un reportage sur Arte.

Le parcours de ces gens est classique, nés en France, leurs parents répondent à la fin de la guerre aux chant des sirènes des émissaires du peuple envoyés par le parti communiste. Il faut reconstruire la pays dévasté par les Allemands. (En fait l'armée rouge a parfois fait autant de dégâts que les Allemands)

Les Polonais de France hésitent. Certains partent les autres restent. Ceux qui partent, dans les trains mis à disposition par les accords franco-polonais (en fait des vulgaires wagons à bestiaux) seront piégés. Au bout d'une semaine de voyage, ils n'auront plus de possibilité de retour.

A Walbrzych, ils se retrouvent nombreux à être dans ce cas. Afin de garder le souvenir de la France, afin de ne pas oublier d'où ils venaient, où ils étaient nés et malgré les réticences du pouvoir communiste , ils s'organisent et essayent de conserver des traditions françaises comme le bal du 14 juillet, l'apprentissage du français, les partis de pétanque ....
Aujourd'hui encore, ces traditions perdurent. Quand la Pologne a retrouvé sa liberté, en 90, certains ont effectué le voyage en France. Emouvant pour eux qui parfois ont pu retrouver des membres de leur famille qu'ils n'avaient pas vu depuis plus de 40 ans.

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Posté par: sophie (IP Loggée)
Date: 20 octobre, 2007 14:03

Merci pour vos informations.

Est-ce que vous avez plus d'infos sur le reportage qui est passé sur arte? un titre, ou une date de diffusion: je vois rien sur leur site.

Merci

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Posté par: Stéphane (IP Loggée)
Date: 20 octobre, 2007 14:37

J'ai déja trouvé ça,[www.beskid.com] je vais chercher si je trouve une trace de l'autre

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Posté par: jean pierre (IP Loggée)
Date: 20 octobre, 2007 14:46

bonjour

a lire "les polonais du nord ou la memoire des corons" janine ponty, editions autrement.

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Posté par: sophie (IP Loggée)
Date: 21 octobre, 2007 10:45

Merci pour ces deux références. J'ai lu ce livre de Janine Ponty.
Le premier documentaire est intéressant, il date de 2000. Si vous avez plus d'info sur celui qui a été réalisé récemment, je reste intéressée.

Mille mercis!

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Posté par: jk (IP Loggée)
Date: 21 octobre, 2007 11:08

walbrzych :

Gueules noires polonaises

ARTE Reportage Gueules noires polonaises De Martin Kessler ARTE GEIE - Allemagne 2002 Jeudi 28 novembre 2002 à 20h15 On les croirait tout juste sortis du Germinal de Zola, gueules noires d'un autre...

voila les références de cette émission, j'ignore s'il est possible d'acheter la vidéo. renseignez-vous auprès de la chaine smiling smiley

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Posté par: astrid (IP Loggée)
Date: 21 octobre, 2007 13:54

Voilà ce que j'ai trouvé :
http://fautpasrever.france3.fr/fautpasrever_planetethalassa_detail.php3?id_article=138

http://book.picturetank.com/___/series/?id=295b9e7f416ba472da98ab1c0414d62d

Je pense qu'en tapant walbrzych sur google tu trouveras ton bonheur.

Astrid

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Posté par: Stéphane (IP Loggée)
Date: 21 octobre, 2007 14:17

astrid a écrit:
-------------------------------------------------------
> Voilà ce que j'ai trouvé :
> [fautpasrever.france3.fr]
> ethalassa_detail.php3?id_article=138
>
> [book.picturetank.com]
> f416ba472da98ab1c0414d62d
>
> Je pense qu'en tapant walbrzych sur google tu
> trouveras ton bonheur.
>

Non, ce n'est pas ça, c'est un autre sujet. En plus il me semble que je dois avoir la K7, j'avais enregistré justement pour mes pépés de Walbrzych.

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Posté par: sophie (IP Loggée)
Date: 21 octobre, 2007 14:52

Effectivement en tapant sur google, on tombe sur pas mal de sujets (intéressants). Mais tout le monde me parle d'un super reportage, fait récemment, sur Walbrzych, diffusé sur arte... et c'est celui-ci dont j'aimerais avoir les références.

Stéphane, si tu as enregistré une K7, je veux bien avoir le titre du film... c'est p'têt ça...

Il y a eu un article récemment paru dans le monde, et des journalistes d'arte étaient là aussi, et ont du faire leur propre reportage ou documentaire:

Enfants du rêve prolétarien

Article publié le 16 Mai 2007
Par Benoît Hopquin
Source : LE MONDE
Taille de l'article : 1451 mots

Extrait : Ils sont nés en France dans les années 1930. Leurs parents sont rentrés en Pologne après la guerre pour construire le communisme. Depuis un demi-siècle, ils ressassent cet arrachement. Leur vie est faite. Elle fut ce qu'elle fut. Les retraités polonais la racontent comme on parle de quelque chose d'irrévocable, entre deux gorgées de thé et deux bouchées de gâteau au chocolat. Dans le petit appartement ouvrier de Gorce, près de Walbrzych, en Silésie, l'accent de Carmaux se mêle aux intonations ch'ti dans une cacophonie qui devient bientôt la musique d'un destin commun. Leurs parents avaient émigré en France dans les années 1920, quand ce pays cherchait des bras, dans les mines et l'agriculture notamment.

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Posté par: Stéphane (IP Loggée)
Date: 21 octobre, 2007 15:04

sophie a écrit:
-------------------------------------------------------

>
> Stéphane, si tu as enregistré une K7, je veux
> bien avoir le titre du film... c'est p'têt
> ça...

Il faut que je cherche, je ne sais plus où elle est ...


Leurs parents sont rentrés en Pologne
> après la guerre pour construire le communisme.

Non !!! ils sont rentrés pour reconstruire la Pologne en ne sachant pas ce qu'ils allaient trouver sur place, sinon, ils ne seraient jamais rentrés.
Que se soit à Walbrzych ou ailleurs, l'histoire a toujours été la même.
La seule différence, c'est qu'à Walbrzych, les Polonais de France ont constitué une petite communauté afin de ne pas trop oublier ce qu'ils avaient perdu. Ils n'étaient plus Français, et pas entièrement Polonais.

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Posté par: sophie (IP Loggée)
Date: 21 octobre, 2007 18:01

Non !!! ils sont rentrés pour reconstruire la Pologne en ne sachant pas ce qu'ils allaient trouver sur place, sinon, ils ne seraient jamais rentrés.

merci pour la précision. effectivement c'est essentiel!

Je continue quelques lignes de l'article:

Leurs parents avaient émigré en france dans les années 1920, quand ce pays cherchait des bras, dans les mines et l'agriculture notamment. Entre 1946 et 1948, par idéalisme ou mélancolie, ils sont repartis en Pologne. 17500 personnes ont ainsi pris le chemin du retour, emmenant une mémoire française qui deviendra vite une inextinguible nostalgie. Soixante ans plus tard, ils sont encore quelques centaines à pouvoir témoigner. "Nous avons une moitié du coeur française, une moitié polonaise"...

Le père de Ryszard était docker sur le port (Rouen) et membre du Parti Socialiste.
Depuis plusieurs semaines, des émissaires du nouveau gouvernement communiste polonais travaillaient les émigrés, usant tour à tour de la fibre patriotique et des rêves prolétariens. Affamée de main d'oeuvre, la France était également prête à adopter ces émigrés jusque là piètrement considérés. Les règles de naturalisation avaient été assouplies en 1945. "Des gars avec des chapeaux sont passés dans la colonie polonaise et nous ont demandé: voulez-vous la nationalité française? Mon père a hésité. Il a pensé que ce serait plus facile pour ses enfants d'étudier en Pologne. Il disait: ici, qui apportera des fleurs sur nos tombes?"
Tadeusz Galuszkiewicz se rappelle également le différend qui a agité les siens. "Deux de mes frères s'étaient enrôlés dans l'armée polonaise. L'un nous écrivait de venir, l'autre nous disait de ne surtout pas le faire. Mon père était pour partir, il parlait de la ségrégation que nous subissions ici. Ma mère voulait rester." Woicek a emporté la décision: "Si ça ne nous plaît pas, nous reviendrons." Sur les sept frères Galuszkiewicz, 3 sont restés et 4 sont partis avec le père.
Les rapatriès sont surtout envoyés en Basse-Silésie, et notamment à Walbrzych. Le nouveau régime entendait repeupler de Polonais cette région minière, historiquement disputée par l'Allemagne et la Pologne. En 1945, dans les jours qui ont suivi l'effondrement du régime nazi, les habitants allemands avaient été expulsés. Il fallait les remplacer par d'autres mineurs.
Ces grands desseins, cette Histoire en marche dépassaient Marta. Née en 1933, à Avion, la jeune fille songeait surtout aux amies d'enfance qu'elle laissait, à ses deux soeurs plus âgées qui avaient décidées de rester. A 13 ans, elle ne pouvait comprendre l'enthousiasme de son père, militant syndical bien décidé à offrir sa force à l'édification du socialisme. Marta est une des rares à évoquer les convictions politiques de ses parents. "Mon père n'a jamais regretté son choix" assure t-elle. Dans la Pologne actuelle, qui répudie son passé communiste et se lance dans une impitoyable chasse aux sorcières, difficile d'avouer l'espoir que suscitait Staline en Europe de l'Ouest, d'admettre avoir partagé, même un temps de fausses illusions.

(...)

Dans les années 1970, le régime s'assouplit et autorise quelques retours. En 1983, Les Français de Walbrzych obtiennent le droit de se réunir. Au début des années 1990, l'association Amitié France-Pologne organise des pélerinage. (...)
Au crépuscule de leur existence, ces hommes et ces femmes n'ont finalement qu'un dernier souhait: obtenir la nationalité française. Dans la pratique, cela ne leur servirait à rien: ils peuvent circuler librement depuis l'entrée de la Pologne dans l'Union européenne en 2004. Mais cette carte d'identité leur permettrait, même sur le tard, de passer un baume sur leurs plaies d'enfance.

(...)
Depuis 1980, Boleslav en est à son 3ème recours devant un tribunal administrtif. Il vient d'être débouté à Nancy. La difficulté de démontrer une présence suffisante sur le territoire, les documents ayant été confisqué par la police polonaise, et le recul des années rendent la charge de la preuve difficile.

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Posté par: jean pierre (IP Loggée)
Date: 21 octobre, 2007 19:44

bonsoir

la vie est décidément curieuse, alors que de vieux polonais(es)de pologne rêvent de redevenir français, ici en france des français voudraient avoir la double nationalité.

j'ai vécu cela la première fois ou je suis allé en pologne,je suis parti en pensant être polonais, je suis revenu francais,meme pour ma famille polonaise j'étais le fransuski et en france malgré le fait que je sois né ici je reste le polak alors depuis j'ai toujours le cul entre deux chaises.

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Posté par: CK (IP Loggée)
Date: 22 octobre, 2007 10:33

Bonjour,

En lisant tous ces témoignages, je suis surpris par l'expérience désagréable vécue par beaucoup d'entre-vous relativement à leur origine polonaise.
J'avoue que moi et mes enfants n'avons jamais connu un quelconque ostracisme lié à notre nom qui n'a aucune consonnance française.
Dès 1933 mes grands-parents et leurs enfants ont obtenu la nationalité française. Ils étaient tous ouvriers. C'est un fait que, jusque dans les années 50, certains leur ont fait sentir leurs origines.
Par contre, à partir de ma génération, ce phénomène a totalement disparu. Je dirai même que dans un certain nombre de cas mon nom a pu susciter envers ma personne un intérêt bienveillant que d'autres qui se seraient appelés Martin ou Dupont n'ont pas pu bénéficier.
Comment expliquer cette différence de traitement? Serait-ce lié au secteur géographique où nous avons vécu : la région parisienne. Ou bien cela serait-il lié au fait que jamais nous nous sommes retrouvés dans des quartiers à forte concentration de personnes d'origine polonaise ?

Mais c'est également une réalité que mon grand-père et ses enfants se sont appliqués pour s'intégrer à la population française.

Aussi, contrairement à beaucoup d'entre-vous, je me sens et je me suis toujours senti Français avec une très grande tendresse toute particulière pour la Pologne et les Polonais que je n'oublie jamais.
Ceci ne m'empêche pas de pester régulièrement contre beaucoup de mes compatriotes (français faut-il le préciser!). Mais ces critiques sont celles que n'importe quel Français peut adresser à tout autre Français.

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Posté par: sophie (IP Loggée)
Date: 22 octobre, 2007 21:35

Bonjour CK,

je pense que chaque histoire est différente. Je te donne mon exemple, c'est mon arrière grand père qui est arrivé en 1919 à Lens (62), mais son intégration a été tellement difficile, et du coup son comportement invivable, que mon grand-père a coupé tout lien avec sa polonité. Il était ravi que notre nom ait des consonnaces bretonnes. Mon père a vécu ça pas trop mal, (à part une éducation super stricte et sévère, et un mot d'ordre: réussir) il n'était pas trop loin des racines. Par contre moi, la 4ème génération, je me suis cogné contre un secret de famille, un tabou... Personne ne connaissait l'histoire, et le peu de bribes connues étaient difficiles à arracher. J'ai dû attendre le décés de mon grand-père pour pouvoir enqueter sur l'histoire de ma famille,auprès d'un grand oncle que je n'avais jamais connu.
Forcément, à ce moment là c'est un monde qui s'ouvre, un univers qu'on a envie de découvrir... parce que ça fait partie de notre nom, de notre histoire familiale.