Napoléon en Pologne

Démarré par Archives, 14 Novembre 2023 à 18:13:02

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Posté par: jean-pierre31 (IP Loggée)
Date: 02 décembre, 2007 18:04

bonsoir

voici un autre livre intéressant

histoire de la guerre en allemagne.par le lt colonel charras.ce livre date de 1865.armand le chevalier éditeur.
a chercher dans les bibliothèques.
le livre retrace la vie de la grande armée pendant la retraite de russie avec bien sur une partie du récit en pologne.

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Posté par: Bernard (IP Loggée)
Date: 02 décembre, 2007 22:00

Pour jean-pierre31
Il y a eu plus de 50.000 livres publiés en France sur l'Empire et certainement 2 à 3.000 qui parlent de la Pologne sur quelques lignes, sans compter les livres étrangers, souvant de bien meilleures qualités historique. Il y a même actuellement quelques historiens Russe sur Paris, dont ma chère Natalia Gutina, qui est de la république de Karelia, qui nous font découvrir les archivres et la richesse de l'iconographie des musées de Russie, sur cette période, dans ses revues. Ce sont eu et pas les historiens Français, qui travaillent actuellement, pour recencer les camps de prisonniers, de l'après retraite et faire le bilan de ses 200.000 prisonniers Français de la campagne de Russie. Les historiens français ont honte de travailler sur le sujet. Il y a 1 ou deux livres sur le sujet de très mauvaise qualité. Donc ce n'est pas l'objet de faire ce genre de liste de 3000 livres, me semble-t-il, tout ceci pour trois mots dans un livre. Le but, pour un site comme celui-ci est de donner la liste des livres, pour ceux que cela peut intéresser et ne parlant uniquement que de la pologne, suivant les dates données par Alain Szelong (1807-1813), ceci en Français de Préférence et de préférence des sources manuscrites. Ces livres sont très peu nombreux. Je ne donne ni des sources Allemandes, ni des sources Autrichiennes (A. Fournier, Zur Geschichte der Polnischen Frage 1814-15, Wien 1908,......), ni de sources polonaises (ex. : E. Kipa L'autriche et la question polonaise en 1809 , en polonais, Varsovie 1952,...+ qq milliers d'autres), ni celles anglaises.

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Posté par: René (IP Loggée)
Date: 03 décembre, 2007 09:52

Pour rajoutter à la longue liste de Bernard, qui cite des livres precieux et rares, merci au passage pour celui sur la reference du 5ème corps.

Un livre assez facile à trouver et moins cher, peut être déjà cité, "les mémoires du sergent Bourgogne", sergent français à la garde impériale, un rare homme du rang qui a écrit ses mémoires et a être revenu vivant de l'intégralité du voyage, l'aller et le retour jusqu'à Moscou, en particulier il décrit comment les paysans polonais lui viennent en aide dans la catastrophe de la retraite.

Pour répondre, à Alain, ce qui m'interesse sur le 5ème corps, c'est le cadre de son recrutement, son action tactique à Smolensk ainsi qu'à Borodino, et sa trajectoire de retour.
On sait que aussi qu'il est amputé de la légion de la Vistule qui passe à la garde impériale peu avant Borodino, si je me trompe, Bernard me corrigera.

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Posté par: René (IP Loggée)
Date: 03 décembre, 2007 09:56

Une question au passage, a t'on une idée du nombre de soldats français prisonniers de la campagne de russie (200 000, je ne pensais pas autant) qui ont décidé de s'installer soit en Russie soit dans la zone des confins, plutôt que de rentrer en France ?

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Posté par: PM (IP Loggée)
Date: 03 décembre, 2007 22:13

Alain Szelong a écrit:
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> Sinon, j'ai la liste des 120 "chevau-légers"
> polonais de la Garde impériale qui ont
> accompagnés Napoléon à l'Ile d'Elbe.

Chevaux-legers ?

Par ici, on dirait plutôt : szwoleżer, il y a une rue Szwoleżerów " à Varsovie.

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Posté par: Bernard (IP Loggée)
Date: 03 décembre, 2007 23:09

René, oui certains livres sont à 20/30/40 € mais d'autres sont très rares.
je pointe sur une vieille page internet de Natalia Gutina (elle est maintenant sur Paris, responsable de rédaction et historienne à Traditions Magazine), lorsqu'elle était chercheuse dans son Pays. Voici le texte. En fait l'ancêtre de ma femme le général-Baron Delaitre, dans son dossier militaire n'avait pas le nom de son camp d'emprisonnement. C'est par elle que je l'ai su. Ce n'est pas beau internet. Pour le général Delaitre (1776 - 1838), il fut fait prisonnier lors du passage de la Bérezina. Olonetz étant en république de Carélie. Le général revint avec son chef, le général de division Partouneaux, lui aussi prisonnier dans un autre camp. En revenant par le nord de l'Europe (de St Petersbourg), en 1814, ils croisent un aide de camp de Bernadotte, en Allemagne. Bernadotte qui est prêt à envahir la France avec les Prussiens et russes, veut leurs parler. Ils refusent, car Bernadotte est un traitre pour eux. Il faut dire que Partouneaux à Borisow, c'est rendu aux russes et a obligé le général Delaitre, détaché de la division Fournier (celui qui trouait un Napoléon à 30 mètres qu'un soldat tremblant tenait, celui aussi qui sert d'exemple a l'un des deux duelistes, dans le beau film, les DUELISTES) à faire de même. Pour s'être rendu, Partoneaux, massacré dans le 29ème bulletin de la grande armée, n'a pas voulu reprendre le combat aux cent jours même lorsque Napoléon le lui a demandé en s'excusant et en payant les études des enfants Partouneaux de 1812 à 1815 (voir [bataillesdefrance.free.fr]) :

Voir ausi une reprise du texte : [www.histofig.com]

Les soldats de la Grande Armée dans la province d'Olonetz.
par Nathalie Gutina, en collaboration avec T.Moshina.

La campagne de Russie en 1812, tragique et fatale, est l'objet de nombreux essais, articles, ouvrages fondamentaux. Mémoires, agendas, lettres des participants, témoins et contemporains nous révèlent maints détails de ces événements. Mais il y a des lacunes ; le sort des prisonniers de guerre reste un des sujets les moins étudiés.

Après la campagne il resta en Russie a peu près 200 000 prisonniers français. Ils furent envoyés dans les différents gouvernements par colonnes de 2-3 mille hommes, vêtus comme ils l'étaient et avec des chaussures délabrées. Un grand nombre n'atteignirent pas leur lieu de destination et périrent en chemin. Le taux de mortalité parmi les prisonniers étant considérable, le gouvernement russe fut contraint de suspendre leur déplacement dans les provinces éloignées. Cependant, même dans les gouvernements qui accueillirent les prisonniers, ceux la devenaient souvent "victimes de la concussion des commissaires de police, de l'indifférence des autorités civiles" et mouraient en grand nombre.

A Moscou les prisonniers déblayaient les rues, enterraient les cadavres, plus tard ils se casaient au travail ou en services. Dans les gouvernements de Yaroslavle, Kostroma, Vologda, Perm, Wyatsk les prisonniers furent inscrits aux usines d'état. Depuis le mois d'avril 1814 plusieurs ont reçu une certaine liberté ; ils entraient dans les familles des aristocrates et bourgeois comme précepteurs, maîtres, jardiniers, cuisiniers etc. Comme le témoignent les contemporains, on pouvait rencontrer alors un prisonnier français dans chaque maison ou presque. Même le jeune Michel Lermontov avait pour précepteur un ancien officier de la Garde Impériale.

Plus de trois cent soldats et officiers de l'armée napoléonienne furent transportes dans la province d'Olonetz. : français, italiens, espagnols, bavarois, hollandais. Dans les archives de la république de Carelie on trouve un vaste dossier contenant les listes des prisonniers ; sont indiques leur âge, lieu de naissance, régiment, grade et lieu du dernier combat. Ils participèrent pour la plupart dans toutes les grandes batailles, virent les Dômes du Kremlin ; Ayant quitte Moscou, ils subirent toutes sortes de peine pendant la retraite - la famine, le froid, le passage fatal de la Beresina et les épreuves terribles de Wilna. Ils furent faits prisonniers a Smolensk, Borissov, Wilna, Kovno, Koenigsberg, Minsk, Varsovie, Berlin. Evidemment, les premiers convois des prisonniers arrivèrent dans la province d'Olonetz en octobre 1812.

Il y avait fantassins, cuirassiers, chasseurs, hussards, chevau-légers lanciers, dragons : soldats, sous-officiers, officiers et un général de brigade - Delaitre. Antoine-Charles-Bernard Delaitre (1776-1838) avait fait les campagnes d'Egypte, de Prusse et de Pologne ; il s'était battu à Somosierra ; il avait été en Allemagne en 1809, en Espagne en 1810-1811 ; nomme général de brigade en avril 1812. Pendant la campagne de Russie il commandait une brigade de chasseurs a cheval dans le 9ème corps du maréchal Victor. Il fut blesse et fait prisonnier a la Beresina.

Parmi les quarante-deux militaires de la Garde Impériale il y avait 4 officiers. Ayant une très bonne mémoire, Napoléon les connaissait peut-être tous par le nom et de vue. La Garde jouissait d'une formidable réputation dans toute l'Europe ; les officiers russes la citent souvent dans leurs mémoires. Denis Davidov raconte que les cosaques ne réussirent même pas a s'approcher du carré de la Vieille Garde ; la Garde passa a travers les nuées des cosaques "comme un vaisseau de cent entre des barques de pêche".

Les prisonniers appartenaient à des unités différentes. Il y avait quelques soldats et officiers du 30 de ligne (division Morand, 1er corps d'armée). Ce régiment fut " littéralement fusille" dans la bataille de la Moskova ; le général Bonnamy, "relevé sur les baïonnettes", y fut fait prisonnier. Il y avait des soldats du 37 de ligne du brave Fortier surnommé Fortier de Beresina ; des 61ème et 108ème de ligne qui avaient connu le soleil éclatant d'Austerlitz et la "boucherie" de Borodino ; du 9 léger dont Glinka écrivit : "Ce régiment agissait à Borodino avec une grande intrépidité" et "montrait l'exemple de la vaillance française".

Les prisonniers vécurent à Petrozavodsk et dans les villes de province. Les gouverneurs furent obliges de leur trouver des résidences, d'avoir soin de leur nourriture et de veiller à leur conduite. Les gouverneurs rendaient compte de l'entretien et du traitement des prisonniers. Le général Delaitre recevait journellement 3 roubles 30 kopecks, les officiers - 50 kopecks, et tous les autres - 5 kopecks. Chaque mois on leur distribuait de la farine de seigle et de l'orge mondée, ainsi que les vêtements. L'ordonnance du Comité des ministres autorisait aux soldats d'entrer aux usines etc. a leur volonté. Le gouverneur de la province s'adressa plusieurs fois au directeur des usines Olonetski, et les gouverneurs des petites places aux habitants à propos de l'arrangement des prisonniers "au travail ou aux services". 39 soldats travaillèrent comme bûcherons dans la datcha Lossossinski, brûlèrent du charbon. Un sous-officier du 8ème cuirassier fut garde à l'usine "pour le métier".

Les gouverneurs des petites bourgades devaient "veiller minutieusement" aux actions et à la conduite des prisonniers et rendre compte au gouverneur chaque semaine. Le 22 janvier 1814 le gouverneur de Povenetz, Yanchine, rapportait : "Dans la ville de Povenetz cinq officiers et deux soldats prisonniers français se trouvent bien". Le 27 janvier 1814 le gouverneur de Poudoj, Ksilander, rapporta que deux capitaines, un lieutenant et des troupiers "ne commirent aucune mauvaise action et se tenaient convenablement". La vie des prisonniers était dure : éloignes de la France, dans le climat sévère et n'ayant aucune communication avec leur patrie. Il se trouvait toujours quelqu'un a l'hôpital ; certains moururent. D'après les dossiers des archives, seuls l'aide de camp du général Delaitre et un officier recevaient des lettres et de l'argent.

En janvier 1814 a l'ordre du tzar le général fut transporté a Saint Petersbourg et son aide de camp a Lodeynoe Pole. En mars 1814 un capitaine fut gracie et partit pour la France.

Malgré la vie dure, les prisonniers ne se plaignaient pas. Quatre prisonniers partagèrent les peines de la retraite avec leurs femmes dont la plus jeune n'avait que 18 ans. La fille des époux Borelle naquit à Poudoj le 13 mars 1814 ; elle fut prénommée Darya et baptisée en orthodoxe a la demande de ses parents.

Les destinées de la plupart des prisonniers sont inconnues. Les chiffres se varient, mais on estime que seulement 30 mille hommes pris en Russie revirent leur patrie en avril 1815. Plusieurs s'installèrent pour toujours en Russie. Le général Delaitre revint en France et devint inspecteur général de cavalerie puis de gendarmerie. Son nom figure sur l'Arc de Triomphe de l'Etoile.[/color]

Natalia Gutina a exploité les archives de son pays.
Il y a bien eu quelques français qui sont restés en Russie, surtout autour de Moscou, mais dès 1814, louis XVIII envoya en Russie une commission, à Alexandre 1èr pour faire revenir les Français. Je vous en parlerais. Je signale qu'un rouble = 6 francs de l'époque. Delaitre touchait donc par an 3, 3 roubles x 365 x 6 = 7270 francs soit la solde d'un colonel d'active de Napoléon... non prisonnier. L'empereur de Russie était donc généreux...... pour les officiers supérieurs.

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Posté par: René (IP Loggée)
Date: 04 décembre, 2007 09:10

Le szwolezer polonais est la phonétisation polonaise du mot français chevau-legers.

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Posté par: René (IP Loggée)
Date: 04 décembre, 2007 09:24

Merci pour cette réponse, on peut donc penser que sans la commision envoyée par Louis XVIII de nombreux prisonniers auraient fait souche en russie et dans les confins.

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Posté par: René (IP Loggée)
Date: 05 décembre, 2007 15:31

Un episode contesté : Les aigles sont brulés

D'après le peintre polonais Wojciech Kossak.

Cette épisode ferait partie de la légende censer apporter une touche dramatique supplémentaire.

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Posté par: Paul (IP Loggée)
Date: 05 décembre, 2007 16:28

René a écrit:
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> Un episode contesté : Les aigles sont brulés


D'après [aigleconquerant.free.fr]

(après l'arrivée de Napoléon à Borissov, à proximité de la Berezina que les restes de son armée franchira du 27 au 29 novembre 1812 sous le feu des Russes)

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Napoléon est de plus en plus inquiet. Considérant la gravité de la situation, il confie au général Caulaincourt : " Cette fois, il n'y aura de salut que pour les braves. Si nous franchissons la Bérézina, je suis maître des événements, car les deux corps frais que je vais trouver (ceux de Victor et d'Oudinot) et la Garde suffisent pour battre les Russes. Si on ne peut passer, nous ferons le coup de feu ... Il faut d'avance être prêt à tout détruire afin de ne pas laisser de trophées à l'ennemi. J'aimerais mieux manger avec mes doigts pendant le reste de la campagne que de laisser aux Russes une fourchette à mes armes ... Il faut s'assurer si mes armes et les vôtres sont en bon état car il faudra se battre... ". Et de conclure : " J'ai assez longtemps fait l'Empereur. Il est temps que je redevienne général ! "

Le 22 novembre, il décide de se débarrasser de la moitié des voitures transportant les bagages et de remettre les chevaux ainsi libérés au parc d'artillerie. Peu après, il ordonne à tous les chefs de corps de faire brûler leurs drapeaux et leurs étendards. Malgré cette douloureuse épreuve, il retrouve un peu de sérénité, peut-être parce que le temps s'est brusquement remis au beau et que la température s'est assez considérablement radoucie. Aux membres de son entourage, il déclare même avant de s'endormir : " J'ai plus de moyens qu'il ne m'en faut pour passer sur le corps des Russes si leurs forces sont le seul obstacle ".

.....................

(Sources de ce textes et du site : [aigleconquerant.free.fr] )

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Posté par: René (IP Loggée)
Date: 05 décembre, 2007 16:44

trouvé sur le net

"Certes, les couches de la population qui vivaient sur ces terres avaient une attitude différente par rapport à cette guerre. Les Polonais voyaient en Napoléon et dans sa campagne l'espoir de la renaissance de la Rzecz Pospolita (République Polonaise). Ils ont, par tous les moyens, aidé Napoléon. Un livre «Bérésina, 1812» fait partie d'une série «Les batailles historiques» . Son auteur, l'historien polonais Robert Bielecki a sorti à Varsovie en 1990, un livre où il expose en détail la position des troupes russes et françaises la veille du passage de la Bérésina, les combats autour de Borissov, ainsi que la participation et le rôle dans cette guerre des détachements polonais."

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Posté par: Bernard (IP Loggée)
Date: 10 décembre, 2007 12:07

Robert Bielecki est un excellent historien. Il a écrit dans des revues en France et en Pologne.

Je reviens sur les soldats de Napoléon, prisonniers en Russie. Je vous donne des extraits des écrits de l'historien Russe Vladène Sirotkine, qui a fait un gros travail, semble-t-il, sur les Grognards, sujets du Tsar. Vous trouverez peu ses extraits, Sirotkine est ignoré de Google, ce qui est bien dommage. Il avait fait aussi un article dans Historia de 1994. Le dictionnaire Napoléon, sous le dir. de Jean Tulard parle de cet historien. Il est a souhaiter qu'une traduction soit faite, un jour, des ses oeuvres.

Les sources :
* V. Sirotkine Le sort des soldats français en Russie après la campagne de 1812, Moscou, 1974 (en Russe) .
* V. Sirotkine – La guerre patriotique de 1812, Moscou, 1999 (en Russe)
* Correspondance des prisonniers de guerre de la grande Armée (lettres en français et allemand) – recueil de documents aux archives de Vitebk, 1910

Les estimations de 150.000 prisonniers, s'ajoutent aux 50.000 / 60.000 soldats et officiers qui malades, exténués ou légèrement blessés ne furent pas à même de suivre la grande armée et qui ont suivi le vieux chemin de Smolensk. il y eu aussi dès le début de la campagne, de nombreux déserteurs. Sur ces milliers d'hommes, un bon nombre esseya de trouver un abri : les officiers dans un château et les soldats dans des maisons particulières. Les uns et les autres passèrent l'hiver rigoureux de 1812-1813, comme précepteurs, valet de ferme,..... Certains s'attardèrent même en Russie. La guerre en Europe sévit en 1813 et 1814 et le gouvernement russe dut résoudre le problème des prisonniers de guerre, officiels et non officiels (ceux qui se cachaient chez les nobles et les paysans). On trouva une solution. En juillet 1813 fut publiée une circulaire de K. Viazmitinov, ministre de la police, suivie en novembre 1813 d'un Oukase (ordonnance) du Tsar, donnant aux prisonniers le titre de colons étrangers et la possibilité de se faire naturaliser russe. Ils étaient libre de pratiquer leur culte, libéré du service militaire, exempté d'impôts pour cinq à six ans, touchait un subside et recevaient un lopin de terre en Ukraine ou en Sibérie.

L'oukase prévoyait une citoyenneté provisoire ou " éternelle " et nécessitait de préciser l'appartenance à la couche sociale (officiers = classe bourgeoise, clergé / aumoniers = aussi, soldats = paysan libre ou d'état). Les soldats qui avaient un métier d'artisan, appartenait à la classe bourgeoise, car il y avait manque de ce type de compétence. Des contrats (individuels) étaient proposés pour travailler dans les usines et les fabriques, en présence de fonctionnaires de l'état, qui proposaient des conditions bien meilleures, que celles que subissaient les ouvriers serfs russes. En août 1814, un quart des prisonniers étaient sujet du Tsar, en majorité comme citoyen provisoire. La guerre continuait et c'était une vie bien plus douce, que d'être un simple prisonnier.

Le premier empire s'effondra en avril 1814 et dès début avril Louis XVIII (c'est un bon roi pour moi) demanda à Alexandre Ièr de rendre les prisonniers de guerre à la France. La guerre ayant décimé les hommes aptes au travail des champs, la France avait besoin de bras. Un officier russe F. Glinka qui traversait la France en 1814, nota dans son journal " Partout ou nous passions, il n'y avait qu'enfants, femmes et vieillards. Ou sont donc les hommes, la fleur de l'adolescence ? ". Le Tsar régit rapidement et donna satisfaction au roi.
Le baron Morain, commissaire au rapatriement, " commissaire du roi au renvoi accéléré en France des prisonniers de guerre se trouvant en Russie " comme le précisait son mandat, arriva en Russie. Dès l'été 1814, il publia dans les journaux russe des annonces en français et allemand, sur le rapatriement des prisonniers. Une majorité même ceux ayant pris la nationalité provisoire répondit favorablement. A l'automne 1814 le premier transport partait de Riga pour Le Havre. Après les 100 jours, la majorité des prisonniers regagna la France soit par mer soit par terre. Mais pas tous. Certains qui n'avaient plus d'attachent en France demandèrent de rester. La pression de ceux qui ne voulaient pas partir en assez importante, un nouvel Oukaze, du 29 août 1814, précisait : le rapatriement est facultatif, il ne faut renvoyer personne de force. Le nombre de soldats étant resté, après 1815, paraissant encore assez important à Louis XVIII, il fit paraître de nouveau dans les journaux de nouvelles annonces.

Qui sont restés

Par exemple 3 anciens capturés en 1812, parti pour Iaroslavl, qui refusent le rapatriement le 27 janvier 1816 et qui demandèrent la citoyenneté éternelle, devinrent paysans libres, chacun d'eux reçurent 350 roubles (un serf russe payait 3 roubles d'impôts par an), ce qui fait au taux de 6 francs 2.100 franc de l'époque soit l'équivalent en prix d'une petite métairie en France de 10 arpents (5ha). Ils se firent orthodoxes, se marièrent et restèrent à tout jamais en Russie.
En 1837 la police sécrète recensa tous les anciens prisonniers de guerre fixés en Russie. La plus grande partie était à Moscou. Sur le recensement de 350.000 adultes de la capitale l'on compta 1.577 Français (710 ouvriers, artisans, propriétaires d'ateliers ; 213 commerçants, 654 précepteurs et domestiques).
Un ancien officier Jean-Baptiste Savin, devint orthodoxe, Russe, donnant des leçons d'excrime dans les écoles militaires et dans les gymnases (lycées), devint Mikhail Andréevitch Savine et devint fonctionnaire de 8ème rang. Mort en 1894 (à 130 ans !!), il avait encore sa tombe à Saratow en 1920.

Les noms

La plupart changèrent de noms d'ou certainement difficulté de retrouver une origine. Grillet est devenu Ivanof, Savary est devenu Petrov et Adault est devenu Smirmov.

Conclusion (à débattre) : sur les 476.930 hommes rentrés en Russie le 1 juin 1812 (sources Baron Denniée – itinéraire de 1812 pp 183-185), près de 200.000 sont morts et fait prisonniers en Russie et seulement certainement 3000 à 5000 ont du faire souche, je pense. Personne ne parle du nombre de retour en France. Il y a certainement des dossiers dans les archives.

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Posté par: Stéphane (IP Loggée)
Date: 10 décembre, 2007 14:09

Bernard a écrit:
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> Conclusion (à débattre) : sur les 476.930 hommes
> rentrés en Russie le 1 juin 1812 (sources Baron
> Denniée – itinéraire de 1812 pp 183-185),
> près de 200.000 sont morts et fait prisonniers en
> Russie et seulement certainement 3000 à 5000 ont
> du faire souche, je pense. Personne ne parle du
> nombre de retour en France. Il y a certainement
> des dossiers dans les archives.

Je ne suis pas certain qu'il y ai des dossiers dans les archives, même pour ceux qui sont revenus en France. Quand au nombre qui ont fait souche, c'est dommage qu'il n'existe pas de recensement ou d'archives, cela pourrait être intéressant.

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Posté par: René (IP Loggée)
Date: 10 décembre, 2007 14:31

En procedant par recoupement on retrouve en effet des traces de soldats disparus en Russie dans les archives, dans d'autres actes officiels, mais c'est du travail de fourmi et/ou de hasard.

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Posté par: René (IP Loggée)
Date: 10 décembre, 2007 14:33

Merci pour la traduction du passage, très interessant.