LE PROMÉTHÉISME

Démarré par Archives, 17 Novembre 2023 à 17:17:43

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Posté par: Paul (IP Loggée)
Date: 09 novembre, 2008 18:55

LE PROMETHÉISME (« Prometeizm »)

( 1 ) Il s'agit d'un projet politique lancé par Pilsudski. Il avait pour but l'affaiblissement de la Russie tsariste puis de l'Etat qui lui a succédé, l'Union soviétique, en soutenant les mouvements nationaux indépendantistes de la majorité des peuples non-russes vivant dans les frontières de la Russie puis de l'URSS.

Dans l'entre-deux guerres, le Prométhéisme et la fédération « Intermarum » constituait deux stratégies géopolitiques complémentaires de la politique du Maréchal et de quelques uns de ses héritiers.


Origine du Prométhéisme

Pilsudski mis en œuvre l'idée du Prométhéisme grâce à la connaissance profonde de l'Empire russe qu'il avait acquise lorsqu'il était exilé en Sibérie. Le mythe grec de Prométhée signifiait pour lui l'illumination des peuples et la résistance à toute autorité despotique.

Une brève histoire des efforts du Prométhéisme polonais, dont voici le résumé, fut rédigée à Paris le 12 février 1940 par Edmund Charaszkiewicz, un officier du renseignement militaire polonais qui avait dans ses attributions, de 1927 et jusqu'au déclenchement de la Seconde Guerre, la coordination du programme Prométhée.
Le créateur et l'âme du projet Prométhée était le Maréchal Pilsudski qui, dans un mémorandum du début de l'année 1904 au gouvernement japonais, montrait la nécessité d'utiliser dans la lutte contre la Russie, les nombreuses nations non-russes situées dans les bassins de la Baltique et des mers Noire et Caspienne. Il insistait pour montrer que la nation polonaise, par son histoire, son amour de la liberté et son attitude sans compromission envers les trois empires qui s'étaient partagés le pays, prendrait sans doute la tête du travail d'émancipation des autres nations opprimées par la Russie.

Un paragraphe clé du mémorandum de 1904 disait :

La force de la Pologne et sont importance parmi les parties constituantes de l'Etat russe, nous incite à assumer nous même le but de briser l'Etat russe en ses principaux constituants en émancipant les pays qui ont été incorporés de force dans cet Empire. Nous considérons ceci non seulement comme la conclusion de notre combat national pour un Etat indépendant mais aussi comme une garantie pour notre existence à partir du moment où la Russie, privée de ses conquêtes, sera assez affaiblie pour cesser d'être un voisin puissant et dangereux.

Le Prométhisme prit naissance, selon Charaszkiewicz, au cours du XIXe siècle lorsque le mouvement des nationalités toucha de nombreux peuples de l'Empire russe. Cette renaissance nationale provenait d'un processus social qui mena à la révolution en Russie. Presque tous les partis socialistes créés dans les régions non-russes était marqués par la cause nationale et plaçaient l'indépendance parmi leurs principales revendications. C'était le cas en Pologne, Ukraine, Finlande, Lettonie, Lituanie, Géorgie et Azerbaïdjan. Ces partis socialistes voulaient prendre la tête des mouvements indépendantistes de leurs pays respectifs. Alors que ces pays abritaient des organisations à caractère exclusivement nationalistes réclamant aussi l'indépendance, les partis socialistes, parce qu'ils associaient la lutte pour l'indépendance avec le mouvement social répandu en Russie, montraient un plus grand dynamisme. Finalement, les peuples de la Baltique – Pologne, Finlande, Estonie, Lettonie et Lituanie – obtinrent et conservèrent tous leur indépendance jusqu'à la seconde guerre. Les peuples de la Mer Noire et de la Caspienne – Ukraine, cosaques du Don et du Kuban, Crimée, Géorgie, Azerbaïdjan, Arménie, Nord du Caucase – s'émancipèrent eux-mêmes politiquement de 1917 à 1921 puis perdirent leur indépendance du fait de l'expansionnisme de la Russie soviétique.

En 1917-21, alors que les nations de la Baltique, de la Mer Noire et de la Caspienne s'étaient libérées de la tutelle de la Russie, la Pologne fut le seul pays qui entretint un lien actif avec tous ces peuples. La conséquence fut qu'elle rencontra l'opposition des Alliés occidentaux. Ces derniers appuyaient les Russes « Blancs » anticommunistes dans leur tentative de reconstruire l'ancien Empire russe. A la même époque, l'Allemagne, avec ses forces d'occupation, renforçait son influence en Lituanie et Lettonie, manipulait leur créature l'« Hetman d'Ukraine » Lieutenant Général Pavlo Skoropadsky afin de former une fédération avec une possible Russie non bolchevique et essayait d'établir son hégémonie dans le Caucase contre les intérêts de leur allié turque. Les véritables intentions de cet Empire se manifestèrent dans le traité de Brest-Litovsk conclu avec les Bolcheviks en 1918.

Pendant le gouvernement Skoropadsky en Ukraine, l'Empire Allemand était en guerre avec les Bolcheviks et la Russie tsariste. L'Allemagne conclut une alliance avec les cosaques du Don et du Kuban qui se déclarèrent indépendant de la Russie – l'Ukraine servait d'intermédiaire pour le transfert d'armement. Les Alliés occidentaux, principalement les Britanniques et les Français, n'acceptaient pas les pertes territoriales de la Russie et, après le collapsus de l'Allemagne en novembre 1918, forcèrent à leur tour Skoropadsky à proposer une fédération entre l'Ukraine et la Russie – causant ainsi sa chute et la victoire finale des Bolcheviks en Ukraine puis, par la suite, en Géorgie et Azerbaïdjan.

Après la perte de l'indépendance des peuples de la Mer Noire et de la Caspienne et l'annexion de ces pays par la Russie soviétique en 1921 [OBS : ce qui n'empêcha pas le gouvernement polonais de reconnaître officiellement la République soviétique d'Ukraine lors de la signature du Traité de Riga cette même année 1921], la Pologne était alors le seul pays d'Europe à donner une aide morale et matérielle à leurs émigrés d'aspiration politique pro-prométhéenne (c-à-d indépendantiste). C'est seulement après l'accession au pouvoir d'Hitler en janvier 1933, précise Charaszkiewicz, que l'Allemagne commença à montrer un grand intérêt pour la question prométhéenne. De même, le Japon et l'Italie firent montre du même intérêt alors que la France et la Grande Bretagne y apportaient un soutien moral. Cependant, propagande allemande et rivalité avec la Pologne mises à part, l'approche allemande du prométhéisme se fondait sur une base idéologique et dogmatique. La conception allemande, selon les mots de Charaszkiewicz, consistait essentiellement en « une plateforme élastique et opportuniste de détournement, assez souple pour être exploitée au bénéfice de la politique allemande quelle que soit la direction adoptée. » Il soulignait que sur ce terrain, il n'y eut jamais aucun lien logistique ou idéologique entre la Pologne et l'Allemagne. Les représentations nationales légitimes des émigrés prométhéens alliés à la Pologne montrèrent une loyauté politique marquée envers la Pologne.

Principes

Au cours des années 1918-1939, le Prométhéisme polonais a constamment observé plusieurs principes. Le but de cette entreprise était de libérer les peuples de la Baltique, de la Mer Noire et de la Caspienne de la Russie impérialiste et de créer une série d'Etats indépendants afin de former un front commun défensif contre une éventuelle agression russe. Chaque parti prométhéen respectait la souveraineté politique des autres. Toute divergence entre les partis prométhéens était mise entre parenthèse pendant le processus de libération des diverses parties de la Russie. Par consentement mutuel entre les Prométhéens polonais et ukrainiens (bien qu'à contrecoeur du côté du parti petliuriste), les régions peuplées majoritairement d'Ukrainiens du sud-est de la Pologne étaient considérées comme relevant de la politique intérieure polonaise et se trouvaient donc hors du champs d'action du mouvement Prométhée.
Quelques membres polonais n'acceptèrent pourtant pas cette orientation. Ils oeuvrèrent, sous l'influence de Tadeusz Hołówko, un proche collaborateur de Pilsudski, mais avec peu de succès à cause de l'opposition entêtée de Varsovie, pour obtenir non pas l'intégration de ce peuple mais un partenariat librement accepté de part et d'autre. Celui-ci supposait l'égalité de droits, le respect de la culture - différente mais non pas « inférieure » à la polonaise comme on le proclamait à l'époque - et une participation importante dans l'administration de cette région. Ce partenariat aurait été le gage de loyauté de ces populations envers le gouvernement polonais comme il l'avait été avant la Première Guerre pour l'empire des Habsbourg.
La direction polonaise de Prométhée, écrit Charaszkiewicz, regardait les autres nationalités prométhéennes comme des partenaires égaux dans la lutte commune contre la Russie impérialiste. Contrairement à ce qui aurait pu arriver, les communautés prométhéennes émigrées n'étaient pas traitées comme des instruments destinées à être utilisés le moment voulu dans des buts de diversion politique.

Le Prométhéisme n'avait pas de soutien logistique ou politique de la part d'aucun parti polonais de droite, de gauche ou du centre. Le mouvement trouvait d'ailleurs de nombreux opposants à l'intérieur du camp pilsudskiste (obóz Piłsudczyków) lui-même. Paradoxalement, la question du Prométhéisme gagna de nombreux défenseurs parmi les jeunes gens du Parti National Démocrate, archi-rivaux des pilsudskistes, et quelques autres jeunes membres d'organisations de l'opposition.

L'histoire de la collaboration de la Pologne de l'entre-deux guerre avec les « peuples prométhéens » se divise en cinq périodes.

Première période (1918-1921)

Au cours de cette période, la Pologne fixa ses frontières occidentale, orientales et méridionale. La Finlande, l'Estonie, la Lettonie et la Lituanie émergèrent comme Etats indépendants. La Pologne fut parmi les premier pays à les reconnaître même si les relations polono-lituaniennes s'aigrirent à la suite de la guerre qui éclata entre ces deux pays.

Dans les bassins de la Mer Noire et de la Caspienne, cette période vit aussi l'émancipation de l'Ukraine, de la Crimée, de la Géorgie, de l'Azerbaïdjan, du Don, du Kuban et du Caucase du Nord. Des signes de renaissance nationale apparurent également dans l'Oural et le Turkestan. Là, cependant, cela se limita à la mise en place d'« Assemblées Nationales ».

Le rôle de la Pologne dans le processus prométhéen fut marqué, avril 1920, par la conclusion d'une alliance politico-militaire entre la Pologne et l'Ukraine de Petliura (UNR), l'expédition vers Kyiv (avril 1920), la désignation de Bohdan Kutylowski comme ministre plénipotentiaire auprès du gouvernement de l'UNR (février 1919), l'accréditation d'un ministre polonais ainsi que la désignation d'une mission militaire auprès des pays du Caucase et le dépôt d'une motion de la République de Crimée devant la Société des Nations (17 mai 1920) demandant que cette région devienne un protectorat polonais.
Les collaborateurs immédiats du Maréchal Pilsudski au cours de cette période étaient Witold Jodko, Tytus Filipowicz, Gén. Julian Stachiewicz, Col. Walery Sławek, Col. Tadeusz Schaetzel, Maj. Czarnecki, August Zaleski, Leon Wasilewski, Henryk Józewski, Juliusz Łukasiewicz, Tadeusz Hołówko, Marian Szumlakowski, Jan Dąbski, Mirosław Arciszewski, Maj. Wacław Jędrzejewicz et Roman Knoll.

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Re: LE PROMÉTHÉISME - 2
Posté par: Paul (IP Loggée)
Date: 09 novembre, 2008 19:02

Deuxième période (1921-1923)

Au cours de cette deuxième période qui suivit la Paix de Riga, la Pologne vit la fin des conflits avec les pays qui contestaient son indépendance et ses frontières. Cependant, les régions de la Mer Noire et de la Caspienne avaient perdu leur liberté et avaient été absorbés par la Russie soviétique. Voici la liste, selon Charaszkiewicz, des gouvernements légitimes et représentations politiques de ces pays prométhéens et leurs sièges dans l'émigration :

1. Le gouvernement de la République Populaire d'Ukraine (UNR) s'était établi en Pologne, France et Tchécoslovaquie ;
2. Le gouvernement de la Géorgie, en France ;
3. Le gouvernement de l'Azerbaïdjan, en Turquie et en France ;
4. Le gouvernement du Kuban et du Don, en Tchécoslovaquie ;
5. Le Centre National du Caucase du Nord, en Turquie ;
6. Le Centre National d'Arménie, en France ;
7. Le Centre National des Tatars (Crimée, Oural, Turkestan), en Turquie, France et Pologne.

Pendant cette période, le Maréchal Pilsudski était toujours au pouvoir, d'abord comme Chef de l'Etat (Naczelnik Państwa) puis provisoirement comme Chef d'Etat Major (Sztab Główny). Les affaires du mouvement Prométhée concernaient dès lors aussi les chefs successifs de l'Etat Major Général, Gén. Władysław Sikorski et Gén. Stanisław Haller, et le chef de la Section II de l'Etat Major (Oddział II : renseignement), Col. Ignacy Matuszewski.

La Pologne travaillait avec les émigrés politiques prométhéens qui étaient en contact officiel avec le Ministère des Affaires Etrangères polonais, les missions diplomatiques polonaises à Istanbul, Bucarest, Prague, Téhéran et Paris ainsi que l'Etat Major Général. Au début de l'année 1922, un premier groupe d'officiers géorgiens, recommandés par leur gouvernement en exil, fut admis dans l'Armée polonaise.

Troisième période (1923-1926)

Pendant la troisième période, alors que Pilsudski avait quitté le pouvoir, les gouvernements successifs supprimèrent le Prométhéisme de leur programme. La mise en place de Républiques autonomes non-Russes en application des recommandations du Commissariat aux nationalités présenté par Staline ainsi que l'élimination des dernières revendications indépendantistes sembla remettre aux pas les populations turbulentes de la nouvelle URSS.

Les contacts avec les émigrés prométhéens continuèrent cependant à l'insu des gouvernements en place : en matière militaire par le Col. Schaetzel, Maj. Czarnecki et Capitaine Henryk Suchanek-Suchecki, chef du Département des Nationalités (Wydział) du Ministère de l'Intérieure ; et aux Affaires Etrangères, par le chef du Département de l'Est, Juliusz Łukasiewicz. Il y avait toutefois une exception officielle à l'égard du prométhéisme géorgien qui jouissait de la faveur du Ministre des Affaires Etrangères, Aleksander Skrzyński et du Chef de l'Etat Major Général, Gén. Stanisław Haller.

Quatrième période (1926-1932)

La quatrième période débute avec le retour au pouvoir du Maréchal Pilsudski après le coup d'Etat de mai 1926 et se termine avec la signature du pacte de non-agression de 1932 entre la Pologne et l'URSS. Ce fut la période de collaboration la plus active avec les organisations du mouvement Prométhée.

En 1927, le mouvement Prométhée occupa une place officielle auprès du Ministère des Affaires Etrangères et de l'Etat Major Général. Auparavant, il était l'objet d'attentions au plus haut niveau de la part de divers organismes d'Etat mais n'avait pas de statut défini. A partir de cette date, le Ministère des Affaires Etrangères et l'Etat Major furent chargés de travailler en étroite collaboration, en tant que représentants politiques du mouvement Prométhée, avec les Ministères de la Défense et de l'Intérieur qui étaient concernés indirectement (le Ministère de la Défense, par ses contacts avec les officiers étrangers ; le ministère de l'Intérieur, pour les affaires ukrainiennes propres à la Pologne).

Les actions de cette période comprenaient :

Affaires propres au mouvement Prométhée

1. La création d'un Institut Oriental à Warszawa, avec des programmes d'études sur les régions proches et lointaines de l'Est – l'Institut était considéré comme un instrument politique en matière de prométhéisme ;
2. La mise en place, à l'Institut Oriental, d'un Cercle de Jeunes Orientalistes – une organisation de jeunes gens qui se consacrait aux affaires générales prométhéennes, avec des bureaux à Kraków, Vilnius et Harbin ;
3. La publication d'un trimestriel, Wschód (L'Est), consacré aux affaires du mouvement ;
4. La fondation de bourses académiques pour les étudiants prométhéens à Warszawa, Vilnius, Poznań, Kraków, Paris, Berlin et Le Caire ;
5. La fondation de quatre clubs prométhéens à Warszawa, Paris, Helsinki et Harbin ;
6. La création à Paris et Helsinki, de mensuels de propagande dans la langue des pays, Prométhée et Prometheus;
7. Collaboration avec France-Orient à Paris.

Affaires ukrainiennes

1. Organisation d'un Etat major militaire pour la République Populaire d'Ukraine en exil comprenant une section 'opération' subordonnée à la Section II polonaise et une section 'propagande' subordonnée au Bureau Z de l'Etat Major Général polonais ;
2. Recrutement d'officiers ukrainiens pétliuristes comme officiers contractuels pour l'Armée polonaise ;
3. Création de trois agences de presses distinctes : à Warszawa (« A.T.E »), Paris (« Ofinor ») et Bucarest (« Ukraintag ») ;
4. Fondation d'un Bulletin Pologne-Ukraine ;
5. Création à Warszawa d'un Institut d'Etudes Ukrainien ;
6. Mise en place d'un Conseil Général Ukrainien chargé de coordonner les centres d'émigrés pétliuristes installés dans divers pays européens.

Cette période vit deux évènements politiques important concernant les affaires du mouvement Prométhée :

- Le 26 mai 1926, assassinat à Paris, à l'instigation des services secrets soviétiques, de l'Otaman Symon Petliura ; et
- En 1930, à Kyiv, le procès de Serhiy Yefremov qui démontra l'existence en Ukraine d'une organisation nationaliste secrète qui était en contact avec le gouvernement de l'UNR en exil.

Affaires du Caucase

1. Organisation en Turquie et en Iran de bureaux qui permettaient des contacts avec l'Azerbaïdjan, la Géorgie et le Caucase – l'organisation géorgienne effectua environ 20 expéditions dans leurs pays et les organisations du Caucase avaient des contacts réguliers, au moins mensuel, avec leurs régions ;
2. Création d'un Comité National du Caucase et élaboration d'une constitution pour une 'Confédération du Caucase' ;
3. Recrutement pour l'Armée polonaise, comme officiers contractuels, d'un groupe supplémentaire d'officiers géorgiens, ainsi que des Azerbaïdjanais et des Caucasiens – sur recommandation de leurs représentations nationales 'légitimes' respectives.

Cette période vit les évènements notables suivant :

- L'assassinat à Paris par les Soviets, le 7 décembre 1930, du Ministre géorgien Noé Ramichvili ; et la
- Déclaration à Tiflis de Chalva Eliava, le « gouverneur soviétique du Caucase », au Congrès de 1930 du parti communiste géorgien, d'après laquelle le mouvement nationaliste de la région était dirigé par le Comité National du Caucase.

Affaires de l'Oural et du Turkestan

1. Le développement de la propagande indépendantiste dans l'Oural, la Crimée et le Turkestan, et intense campagne soviétique contre la presse prométhéenne ;
2. Etablissement de liens avec ces régions ;
3. En 1931, participation au Congrès Mondial Musulman à Jérusalem, qui prit position contre l'Union soviétique grâce aux interventions de représentants prométhéens comme Shamil Said Bey, pour le Caucase, et Gayaz Isxaqi pour les Tatars de Kazan. Pendant cette période, la presse mondiale musulmane, particulièrement en Egypte et en Arabie, mena une vigoureuse campagne anti-soviétique. Shamil Said Bey fut choisi comme Secrétaire de l'Exécutif du Congrès.

Charaszkiewicz note l'apparition d'actions politiques en Crimée révélées lors du procès de Veli Ibrahim qui fut condamné à mort par les soviétiques. De même, le procès de Soltangäliev, proche collaborateur de Staline alors qu'il était Commissaire aux nationalités, montra les méthodes utilisées par les Tatars de la Volga ainsi que par les peuples du Turkestan dans leur combat contre les Soviets.

Affaires concernant les Cosaques

Une campagne fut menée avec succès pour stimuler la formation d'un mouvement séparatiste parmi les groupes de Cosaques de l'émigration. Ceci contribua à provoquer un trouble important dans les rangs des émigrés « Blancs ».

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Re: LE PROMÉTHÉISME - 3 et fin (?)
Posté par: Paul (IP Loggée)
Date: 09 novembre, 2008 19:09

Cette période prométhéiste fut aussi le témoin d'activités extérieures au mouvement mais qui étaient destinées à jouer un rôle parallèle au sien. Il y avait une intense activité de l'OUN (Organisation des Ukrainiens Nationalistes - fondée en 1929), soutenue à la fois par l'Allemagne, la Tchécoslovaquie et la Lituanie, dans le sud-est de la Pologne. Elle se traduisait par de nombreux actes d'« expropriation » (attaques de bureaux de poste pour voler des fonds) et de sabotage (incendie de cultures, coupure de lignes téléphonique ou télégraphique) contre la communauté polonaise et les organes du gouvernement. Ceci conduisit à mener des campagnes de « Pacification » assez brutales (en 1930) par les autorités polonaises contre la communauté ukrainienne de Pologne.

Ces « Pacifications » qui impliquaient l'adoption du principe de responsabilité collective ne furent jamais discutées au préalable avec les responsables de Prométhée, comme le souligne Charaszkiewicz. Ceux qui siégeaient au Ministère des Affaires Etrangères et à l'Etat Major Général étaient opposés à ces opérations qui allaient rendre d'autant plus difficiles les activités du mouvement.


Le plus grand choc pour les prométhéistes polonais et ukrainiens fut l'assassinat, en représailles de la « Pacification de 1930 », de Tadeusz Hołówko par des membres de l'OUN le 29 août 1931 à Truskawiec.

Charaszkiewicz est loin de rendre responsable les influences extérieures, particulièrement allemandes, pour les difficultés que la Pologne avait avec ses minorités, principalement les Ukrainiens qui, dans le sud-est, étaient la majorité. Il soutient que la Pologne « n'avait jamais planifié la moindre politique intérieure cohérente et constructive » envers les minorités. Cette faiblesse était de mauvaise augure pour le succès des efforts des prométhéens dans la mesure où un citoyen polonais sur cinq (c-à-d, 6 millions de personnes) étaient Ukrainiens.

De plus, l'Union soviétique tenta d'exploiter les désordres internes de la Pologne avec plus de force que l'Allemagne pendant les années 1921-1931. La propagande communiste dans les terres frontières orientales (Kresy Wschodnie) combinée avec une attitude favorable envers l'Ukraine soviétique, semblait influencer fortement les Ukrainiens polonais. Ce sentiment persista jusqu'à la famine génocide (Holodomor) de 1932-33 et les déportations, arrestations et exécutions qui en furent le corollaire au cours de la période 1933-38.

La période 1926-1932 fut marquée par la participation d'un grand nombre de Polonais dans le mouvement Prométhée dans les Ministères et les organismes suivants :
1. Au Ministère des Affaires Etrangères ou se trouvait Tadeusz Hołówko
2. A l'Etat Major Général : où agissait, entre autres principaux intéressés, le Maj. Edmund Charaszkiewicz
3. Au Ministère de l'Intérieur
4. Au Ministère de l'Education
5. Dans la sphère socio-politique on trouvait de nombreux élus et professeurs ou directeurs d'Instituts dont l'Institut Oriental ou celui pour l'Etude des Minorités Nationales.

De plus, grâce aux exceptionnelles qualités de Tadeusz Hołówko, un certain nombre de ministres du gouvernement polonais y participèrent directement ou indirectement : Walery Sławek, Aleksander Prystor, August Zaleski, Janusz Jędrzejewicz, Wacław Jędrzejewicz, Bronisław Pieracki, Adam Koc, Stefan Starzyński, Marian Kościałkowski-Zyndham.

Pendant cette période (1926-1932), des conditions politiques favorables à l'intérieur comme à l'extérieur de la Pologne, un financement suffisant et par-dessus tout la pleine confiance qui régnait entre les participants, avaient permis un niveau exceptionnel d'activité du mouvement Prométhée dans la mise en œuvre de la propagande dans les pays visés, dans l'aide politique envers les émigrés et dans l'image du pays à l'extérieur.

Des conférences régulières étaient tenues avec la présence habituelle de Tadeusz Hołówko, du Brig. Gén. Julian Stachiewicz, des Col. Tadeusz Schaetzel et Henryk Suchanek-Suchecki, du Maj. Edmund Charaszkiewicz, et d'un fonctionnaire du Ministère des Affaires Etrangères. Charaszkiewicz présentait un rapport exhaustif sur le travail accompli puis celui-ci était suivi par une discussion sur différents sujets du ressort du mouvement.

Le projet Prométhée fut confié au 2e Bureau seulement à la fin 1927 ou peut-être en 1928. Auparavant, il n'avait jamais relevé de l'Etat Major Général (Bureau A.1 – plus tard Bureau U). Donc, le prédécesseur de Charaszkiewicz n'avait jamais reçu cette responsabilité.

Cinquième période (1933-1939)

Cette cinquième période du prométhéisme de la Pologne d'avant-guerre fut, selon les mots de Charaszkiewicz, celle des « sept années de vaches maigres ». Un certain nombre de changements contribuèrent à cela :

1. Le pacte de non-agression soviéto-polonais de 1932 stoppa net le désir des politiciens polonais de continuer le projet Prométhée sur le terrain. Il semblait qu'en Union soviétique, un processus de renouveau national prenait place spontanément dans les régions prométhéennes grâce à la naissance de républiques autonomes. Les liens de solidarité entre les émigrés politiques devaient toutefois être maintenus. La conclusion du pacte de non-agression conduisit le Ministère des Affaires Etrangères et tous le gouvernement à se distancer des entreprises prométhéennes hors de Pologne. Ceci réduisit substantiellement l'efficacité de ses efforts et donna l'impression dans les cercles prométhéens internationaux que la Pologne prenait ses distances. Désormais, tout ce qui avait trait au Prométhéisme, y compris la gestion des fonds, fut concentré au 2e Bureau de l'Etat Major Général, Section 2 (Renseignement).

[Pour ce qui a trait à l'Ukraine, il semble qu'avant la conclusion du pacte, une intense action d'espionnage, de propagande et de mise en place de réseaux à l'intérieur de la RSS d'Ukraine était alors mise en œuvre. L'Etat Major Général étudiait même, bien avant la possibilité d'une guerre préventive contre l'Allemagne, la possibilité d'attaquer l'URSS (avec l'aide de la Roumanie ?). L'armée de l'UNR ukrainienne, composée d'Ukrainiens exilés en Pologne et d'autres pays européens – mais pas d'Ukrainiens citoyens polonais - avait été secrètement rétablie en Pologne au début de l'année 1927 en même temps que la formation de ses officiers dans les Académies militaires polonaises. Les armées respectives étaient alors équivalentes : 260.000 hommes pour les Polonais contre 550.000 pour l'Armée Rouge ... qui était répartie et devait défendre un territoire bien plus vaste. La crise de 1929 obligea la réduction drastique du budget du Ministère de la Guerre et on renonça au plan pourtant bien avancé. L'URSS, au courant des préparatifs et redoutant une guerre sur deux fronts (contre la Pologne / Roumanie et, à l'intérieur, contre ses propres paysans, surtout Ukrainiens – on était alors au début de la collectivisation) fit des avances pour la signature d'un tel pacte. Les deux volontés se rencontrèrent pour des raisons différentes et la signature eut lieu en janvier 1932 puis fut renouvelée en 1934. Le bruit couru alors en Pologne qu'une clause secrète prévoyait l'action conjointe des polices des signataires dans la lutte contre les indépendantistes ukrainiens présents dans les pays respectifs.]


2. Les disparitions de Ramichvili, de Zaćwilichowski (1930) et de Hołówko (1931), les membres les plus actifs du Prométhéime, furent des pertes irréparables pour le mouvement.

3. La crise économique mondiale, et la réduction du budget du gouvernement, réduisirent brusquement les fonds alloués de près de 50%, ce qui faisait que l'effort polonais du se limiter à maintenir les acquis.

4. La mort, le 12 mai 1935, du Maréchal Piłsudski, fondateur du Prométhéisme, portait un autre coup sévère. Cette mort fut vécue comme une perte personnelle auprès des peuples prométhéens. Par la suite, les efforts du mouvement se poursuivirent plus par la force de l'inertie que grâce aux encouragements des nouveaux hommes politiques polonais.

5. La prise du pouvoir par Hitler en Allemagne, la création de l'Axe anticommuniste Berlin-Rome-Tokyo et son vif désir de collaborer avec les mouvements prométhéens nationaux, créèrent des difficultés et compliquèrent la situation des organisations prométhéennes qui restaient dans l'orbite politique polonaise. Alors que les forces politiques prométhéennes qui s'alignaient sur la Pologne étaient de la plus haute qualité, la propagande incessante venue d'Allemagne créa de dangereux rivaux à celles-ci.

6. La monté du danger sur la frontière occidentale de la Pologne fit croire à de nombreux Polonais que la frontière orientale resterait tranquille.

Jusqu'à la mort du Maréchal, il y eut peu de changement parmi le personnel du côté polonais, saut une distanciation officielle de la part des responsables gouvernementaux, particulièrement du Ministère des Affaires Etrangères à la suite du pacte soviéto-polonais. Avec le revirement des responsables gouvernementaux qui débuta en juin 1935, il s'ensuivit un clair déclin de l'intérêt pour le Prométhéisme. Le « groupe des Colonels » détenant des postes clefs dans le projet perdit son influence. Par exemple, le supérieur immédiat de Charaszkiewicz, Col. Marian Józef Smoleński n'était même pas un partisan du projet. Le nouveau chef du Département Oriental du Ministère des Affaires Etrangères était favorable au projet mais n'était pas directement impliqué ; de plus, il manquait de caractère pour exiger les fonds indispensables à son action. L'attitude du Maréchal Edward Rydz-Śmigły et celle du chef de l'Etat Major Général, Brigadier Général Wacław Teofil Stachiewicz, étaient pour le moins incertaines.


Suite ...

Les buts du projet Prométhée continuèrent à intéresser divers pays pendant la Seconde Guerre : l'Allemagne, pour ce qui concernait l'Ukraine – la Finlande, en guerre contre l'URSS - la France et un voisin de l'Union soviétique, la Turquie.

Charaszkiewicz conclut son document le 12 février 1940 en écrivant : « La Pologne qui a tourné le dos au processus [Prométhéen] ne peut plus l'arrêter ... La position centrale [de la Pologne] nous dicte d'être prêt et présent lors de la désintégration de la Russie, et d'avoir une participation importante dans son accomplissement. »

Après le Second conflit mondial, la Pologne – pays satellite de la Russie – était dans une position interdisant la mise en œuvre du projet.

Mais, en 1991, l'éclatemement de l'URSS justifia largement les prédictions de ces Polonais, et d'autres, qui avaient anticipé cette éventualité et qui pour certains, avaient œuvré dans ce but.


Le 22 novembre 2007, à Tbilissi, une statue de Prométhée fut inaugurée par le Président géorgien Mikheil Saakashvili et le Président polonais Lech Kaczyński. Erigée sur la terre où, d'après le mythe grec, le Titan avait été enchaîné et torturé par Zeus après qu'il ait volé le feu de l'Olympe pour le donner aux hommes, la statue rendait hommage aux efforts des Polonais et des Géorgiens dans la lutte pour l'indépendance de la Géorgie et des autres peuples de l'Empire russe et de son successeur, l'Union soviétique.


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Posté par: Paul (IP Loggée)
Date: 12 novembre, 2008 22:17

Je ne sais pas si la politique actuelle de la Pologne est toujours influencée par le prométhéisme en tant que doctrine "structurée".
Néanmoins, au vu des relations nouées et de l'intérêts marqué par quelques gouvernements polonais qui se sont succédés depuis la chute de communisme, il semble que ce concept marque toujours au moins l'exprit de quelques hommes politiques, et non des moindres.

La Pologne, du moins ses gouvernants, ont un intérêt non dissimulé pour des nations autrefois prométhéennes et aujourd'hui indépendantes comme, par exemple, la Géorgie et l'Ukraine. La réaction et le soutient marqué est immédiat lorsque la Russie tente de regagner, d'une manière ou d'une autre, son influence perdue dans ces pays.
Evidemment, les intérêts de la Pologne, politiques et économiques, aujourd'hui comme autrefois, passent avant tout.

Mais c'est un rapprochement qu'il est tentant de faire.

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Posté par: Paul (IP Loggée)
Date: 12 novembre, 2008 23:06

Même si la question de la minorité ukrainienne polonaise était exclue du mouvement prométhéiste, beaucoup de ses membres marquèrent un intérêt certain pour celle-ci afin d'établir non pas une relation de dominant/dominé mais un véritable partenariat comme il existait à l'époque de l'Empire autrichien.

De nombreux politiciens de Warszawa se montrèrent hostiles à cette démarche, surtout ceux qui soutenaient les partis nationaux, mais pas seulement.
Pilsudski lui-même commis une faute en 1930 lorsque dans un mouvement d'humeur, il ordonna à son ministre de l'Intérieur d'entreprendre la « Pacification » des trois voïvodies de l'ancienne Galicie orientale (celles de Lwów, Stanilawów et Tarnopol). En quelques semaines, un travail intense fut ruiné par cette politique du bâton ou plutôt du fouet maniés par les policiers et les soldats qui occupèrent les municipalités ukrainiennes mises sous tutelle (voir la partie 1 et ce qui a trait à Tadeusz Hołówko, un animateur important du mouvement Prométhée et proche collaborateur, en ce domaine, du Maréchal).

La mort du Maréchal fut le point final de ce lent processus intérieur. Non seulement le prométhéisme perdit tout intérêt auprès du gouvernement central mais les tentatives de rapprochement intérieurs avec la principale minorité (20% de la population de la Pologne) furent non seulement stoppées mais les différences furent encore aggravées. L'exemple le plus important fut le démantèlement du travail de Henryk Józewski, dont je parle ci-après, en Volhynie.
Polonais, il était le défenseur de la langue ukrainienne dans les régions où la majorité de la population la parlait.

En 1939, on ne comptait plus que 8 écoles enseignant dans cette langue au lieu de ~500 deux auparavant. Plus de 150 églises orthodoxes avaient été transformées en églises catholiques romaines malgré les protestations de la population locale. Parlons aussi de l'irresponsabilité des jeunes colons polonais de cette région qui, influencés par le Parti National, créèrent des milices qui mettaient sens dessus dessous les villages volhyniens.


En recherchant des informations, j'ai donc rencontré cette personne peu connue, ou sans doute oubliée, nommée Henryk Józewski dont le parcourt mérite, je crois, d'être conté : [en.wikipedia.org]

Polonais né à Kyiv (Ukraine) en 1892, il rejoint le POW de Kyiv en 1915 et en devint le chef adjoint dans cette ville – il mène son action politique parallèlement à sa carrière d'artiste peintre.
En 1919 il déménage à Warszawa où il devint un ardent partisan de l'alliance polono-ukrainienne (celle de Petliura ou Ukraine « du Dniepr ») et également un des proches de Pilsudski dans le mouvement Prométhée.
En avril 1920, il devient vice-ministre de l'Intérieur du gouvernement ukrainien de l'UNR qu'il suivra jusqu'à son exil en Pologne à Tarnow. Il fut un ami personnel de Petliura qu'il protégea afin d'empêcher son extradition en Russie bolchevique comme cela fut demandé après la signature de la Paix de Riga en 1921.
Il fut décoré de la Virtuti Militari en 1923 et apporta son soutient au Maréchal Pilsudski lors du coup d'Etat de 1926.
Membre du gouvernement en août 1927 il devient Voïvode de Wolyn (Volhynie) de 1930 à 1938 sauf en avril-mai 1930 lorsqu'il servit au Ministère de l'Intérieur.

Dans cette région, comme membre du mouvement Prométhée, il fut à l'origine de l'organisation d'importants réseaux de renseignement et d'infiltration dans la RSS d'Ukraine. Ces réseaux étaient composés d'Ukrainiens obéissant au gouvernement en exil de l'UNR soutenu par Warszawa et financé par la Pologne.

Comme gouverneur de cette région à majorité ukrainienne, il se consacra à l'amélioration des rapports entre Polonais et Ukrainiens. Il proposa une large autonomie dans le gouvernement de cette région et nomma de nombreux Ukrainiens non seulement à des postes administratifs importants mais aussi dans le gouvernement local : les plus proches parmi ses collaborateurs étaient d'anciens membres de la République Populaire d'Ukraine. Il soutenait aussi les associations ukrainiennes et mixtes polono-ukrainiennes, l'enseignement de la langue ukrainienne dans les écoles et plaidait en faveur de l'introduction de l'ukrainien comme langue officielle à l'échelon local.

Après la mort de Pilsudski, il défendit la recherche de solutions pacifiques pour résoudre le problème des minorités. Son influence décrut fortement face aux Nationaux Démocrates hostiles à toute concession. Taxé d'ukrainophilie, il fut déplacé dans la voïvodie de Łódź en 1938 ... où il n'y avait pas d'Ukrainiens.

En octobre 1939, il s'engagea dans la Résistance et devint l'un des chefs de Służba Zwycięstwu Polski (Service pour la Victoire de la Pologne) puis, plus tard, le commandant pour Warszawa de Związek Walki Zbrojnej (Association pour la Lutte Armée) qui devint en 1942 l'Armia Krajowa (Armée de l'Intérieur).
Après l'entrée de l'Armée Rouge, il passa à la résistance anti-communiste où il agit surtout comme rédacteur de publications clandestines. Arrêté en 1953, il fut condamné à la prison à vie, peine qui fut réduite à 12 ans en 1956 mais il fut libéré peu après à cause de la détérioration de son état de santé.

Il adhéra à l'Association polonaise des peintres et décéda à Warszawa le 23 avril 1981.
Quelques unes de ses peintures sont exposées au Musée National de Warszawa.

Stephane

Ce forum a toujours été une véritable mine d'or ! De temps en temps déterrer un ancien sujet , comme celui du PROMETHÉISME qui date de 2008 peut servir à nous remettre la tête à l'endroit et à réfléchir un peu .

Ce message de Paul est certainement un des sujets qui devait sortir des archives rapidement tellement il nous interpelle aujourd'hui. Si tu me lis, Paul, merci à toi. Et il y en aura d'autres .

J'ai enlevé les commentaires qui étaient un peu dépassés aujourd'hui. Bonne lecture et comme le disait Frania, avec ça, pas besoin d'aller acheter le journal le matin