Musée virtuel pour des déportés européens du Goulag

Démarré par Archives, 21 Novembre 2023 à 09:54:07

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Posté par: Paul (IP Loggée)
Date: 10 mars, 2011 15:26

Musée virtuel pour des déportés européens du Goulag

Un musée virtuel sonore va désormais leur être consacré sur internet: des centaines de milliers d'Européens de l'est avaient été déportés au Goulag, mais leurs voix ne s'étaient jamais fait entendre jusqu'ici.

Premier projet de cette ampleur à l'échelle européenne, ce musée virtuel est riche de 160 témoignages inédits de déportés d'Europe centrale et orientale, envoyés dans les camps de travail et les colonies spéciales du goulag soviétique entre 1940 et 1949, ont précisé à l'AFP ses concepteurs, le centre d'études des mondes russe, caucasien et centre-européen (EHESS/CNRS) et Radio France Internationale (RFI).

Intitulé "Archives sonores, mémoires européennes du Goulag", il sera présenté à Paris vendredi [11/03] et accessible le jour même sur la toile : [museum.gulagmemories.eu] .

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Ces témoins, enregistrés et filmés puis traduits simultanément en trois langues (français, anglais, russe) "venaient des pays baltes, d'Ukraine occidentale, de Roumanie, Hongrie, Tchécoslovaquie ou Pologne. Ils ont été déportés entre 1940 et 1949 dans les goulags soviétiques"

"Cette histoire de la déportation soviétique en provenance de l'Europe est assez peu connue", ajoute le chercheur qui détaille "trois grandes vagues successives d'environ un million de déportés : La première en 1940-41, celle de l'élite sociale des pays baltes et d'Ukraine occidentale, la seconde à partir de 1944, de personnes supposées avoir collaboré et résisté à l'armée soviétique, et la troisième à partir de 1949, en provenance des mêmes pays mais aussi de Roumanie, de Tchécoslovaquie, de Pologne et de Hongrie".

........... article complet sur [www.lepoint.fr]

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Posté par: gornik91 (IP Loggée)
Date: 16 mars, 2011 18:46

En supplément la lecture de Voyage au pays des ZE-KA de Julius MARGOLIN.
[www.lebruitdutemps.fr]

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Posté par: mostar (IP Loggée)
Date: 17 mars, 2011 11:31

Il y a aussi sur le sujet le témoignage de Gustaw Herling-Grudziński,paru d'abord en anglais en 1951 puis en 1953 en polonais, à Londres. En français, paru chez Gallimard en...1995, sous le titre "Un Monde à part".

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Posté par: mostar (IP Loggée)
Date: 17 mars, 2011 11:37

[www.erudit.org]

Un lien vers un article sur Gustaw Herling-Grudziński, réalisé par la revue québecquoise Nuit Blanche.

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Posté par: René (IP Loggée)
Date: 17 mars, 2011 13:21

La célèbre oeuvre de Soljenytsine, l'archipel du goulag, oeuvre appre, je n'ai pas réussi à depasser la moitié du premier tome, par contre du même auteur plus fluïde, "le premier cercle", un institut dans la banlieue de Moscou, ou sont prisonniers des prisonniers politique qui ont une utilité pour l'URSS, une sorte de Silicone Vallée de l'intelignce des Zek (l'abréviation de « zaklioutchoniï » (заключённый)).
Celui qui se fait remarquer, direction la Siberie, d'ou le titre, ce centre s'appelle charachka (ici celui de Mavrino) est le premier cercle du système du goulag, le moins dur, y être est une chance.

A lire, 1000 pages le récit sur quelques jours, dans les 10€ en poche.
Et toujours ce style inimitable de Soljenytsine, avec ses considérations sur l'âme humaine qui laissent songeuse, on relit des passages plusieurs fois pour s'impregner de sa pensée et de la justesse de sa description.

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Posté par: Paul (IP Loggée)
Date: 17 mars, 2011 14:15

D'autres témoignages d'écrivains moins connus ont été publiés en Occident (Allemagne et USA principalement) par des "dissidents" et des ZeK (ou Zeka) au cours des années 1960-1970. Ces ouvrages ont parus préalablement en URSS sous forme de Samizdat (Samvydav en Ukraine) - mots signifiant auto-publication, c-à-d sans autorisation officielles.

La plupart, tapés à la machine et ronéotypés, contenaient de la poésie et des ouvrages purement littéraires qui n'auraient pas été acceptés par la censure. D'autres, plus politique, voulaient une évolution vers un communisme "à visage humain" comme dans la Tchécoslovaquie de 1968, mais l'existence de l'URSS n'était pas remise en cause.

Finalement, il y avait dans certaines publications ciblées, surtout dans toute l'Ukraine, Ouest comme Est, et d'autres "Républiques" non-Russes, principalement les Pays-Baltes, une exigence politique clairement affirmée de l'indépendance de ces pays. Ils dénonçaient (déjà !) la politique colonialiste menée par la Russie au sein de l'URSS et dont leurs pays étaient victime. En outre ces publications rejetaient ouvertement le communisme et prônaient un régime politique à la fois nationaliste (c-à-d antagoniste du melting pot que voulait être l'URSS) et socialiste à la manière de la social-démocratie allemande de cette époque. Le rapprochement des mots nationalisme et socialisme était périlleux, les auteurs en étaient conscients et les "organes" de l'URSS ne se firent pas faute d'exploiter cette imprudence.

Certains Samvydav ukrainiens, paraissant sous forme de tracts destinés à être distribués dans toute la République, furent imprimés en Pologne où les règles étaient moins strictes qu'en URSS : la possession chez soi d'une simple machine à écrire était sujette à une autorisation des instances dépendant du KGB. Quant à avoir une ronéotypeuse, cela suffisait pour être envoyé au Goulag !

Très important. Des écrits de détenus des camps du Goulag (récits, lettres, pétitions ...) parvinrent aussi à franchir les barbelés par toutes sortes de ruses et arrivèrent à l'étranger où certains furent rendus publiques, surtout aux USA.

Faut-il ajouter qu'on en a pratiquement rien su en France dans ces années-là ?

Ce ne pouvait être que de la propagande anti-soviétique alors que l'anti-américanisme était à la mode dans une certaine intelligentsia et ceux qui la suivait !

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Posté par: René (IP Loggée)
Date: 18 mars, 2011 16:43

La démarche nationale et sociale est actuellement le désir d'une grande partie de la population française fatigué du melting pot imposé par les looby avide de main d'oeuvre pas cher.

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Posté par: gornik91 (IP Loggée)
Date: 18 mars, 2011 17:06

"La démarche nationale et sociale est actuellement le désir d'une grande partie de la population française fatigué du melting pot imposé par les looby avide de main d'oeuvre pas cher." Quel rapport avec le goulag et son musée ?
Cette "constatation" pourrait peut être déplacée dans une autre rubrique.

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Posté par: René (IP Loggée)
Date: 19 mars, 2011 10:26

Oui certes, pas de rapport, sauf celui précisé dans la remarque, mais quelque part, il est vrai que l'enfer goulag est méconnue par rapport à l'enfer des camps d'extermination nazi, la comparaison est donc un débat en soi.
Il ne faut donc pas poluer le débat, même si mettre en évidence le goulag part à mon avis de 2 démarches.
-La première pour en faire un argument de lutte anti-communisme. Dans cette vision la lutte contre les totalitarismes durs ou moux concensuels a toujours un sens.
-La 2ème pour rendre hommage aux victimes.

Ou les 2 à la fois, ce qui est ma vision. La description de Paul m'a conduit à cette reflexion.

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Posté par: Paul (IP Loggée)
Date: 19 mars, 2011 13:40

Il ne s'agit plus de musée, mais d'une simple réflexion.

Il y a des centaines de films qui dénoncent Hitler et son régime criminel.
On en a fait d'émouvant comme La Liste de Schindler de Steven Spilberg ou même La Vie Est Belle de Roberto Benigni. Mais il n'y aucun film traitant du Goulag et des horreurs du communisme dans l'ex-URSS et ses pays « satellites ».

Qu'attendent Spilberg et Benigni ou d'autres cinéastes d'Hollywood ou d'Europe pour faire un (au moins un) film de qualité qui soit digne de la réputation et du nom de ces « grands » du cinéma mondial pour relater l'enfer du Goulag en s'inspirant, par exemple, de L'Archipel du Goulag ou d'autres récits ?

Pourquoi se taisent-ils ou n'ont-ils rien à dire sur les crimes ignominieux commis dans ces « paradis communistes » ?


PS : Les grands du cinéma polonais, Roman Polanski ou Andrzej Wajda, par exemple, sont bien sûr hors concours. Outre le talent et les qualités professionnelles qu'on leur connait, ils sont eux même personnellement impliqué par les crimes qu'ils ont dénoncés. De plus la diffusion du film Katyń de Wajda a été singulièrement freinée en France. On en a discuté sur Beskid.

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Posté par: René (IP Loggée)
Date: 21 mars, 2011 15:26

+1, rien sur le martyr de ces milions européens.

Mais il est vrai que pour faire de l'émotion il faut avoir de la compassion pour les victimes, un héros et un happy-end.

Ce qui n'est pas arrivé avec les victimes du goulag.

Même avec le bagne français on a réussi à faire Papillon.
Avec l'esclavage, il y a eu des séries comme Racine.

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Posté par: gornik91 (IP Loggée)
Date: 21 mars, 2011 17:05

Pourquoi se taisent-ils ou n'ont-ils rien à dire sur les crimes ignominieux commis dans ces « paradis communistes » ?
Pas non plus ou peu de films sur la junte chilienne,le régime de Pol Pot, la disparition de tribus africaines suite à la colonisation (pas que française)?

L'enfer du goulag est moins connu car à la différence de l'Allemagne nazie il n'y a aucun documentaire filmé montrant ce qu'était le goulag, il n'y a pas eu de "libération" des goulags, donc pas de photos. Et surtout les gens qui en sont revenus, ne sont pas revenus dans les pays occidentaux.

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Posté par: Paul (IP Loggée)
Date: 21 mars, 2011 19:50

gornik91 a écrit:
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> L'enfer du goulag est moins connu car à la
> différence de l'Allemagne nazie il n'y a aucun
> documentaire filmé montrant ce qu'était le
> goulag, il n'y a pas eu de "libération" des
> goulags, donc pas de photos. Et surtout les gens
> qui en sont revenus, ne sont pas revenus dans les
> pays occidentaux.


C'est vrai en partie, mais bien plus complexe en réalité. Tout d'abord, il y eut des millions de z/k (15 à 18 millions selon les historiens actuels) dans les camps de concentration du Goulag (avant 1973, en France, on disait « camps de travail forcé ») qui dura, tout de même, de 1918 à 1991, soit pendant pas moins de 73 ans – quelques mois de moins que le régime communiste russe.

Les premiers témoignages et études sur ce système concentrationnaire datent de la fin des années 1920 et se sont poursuivit jusqu'à la fermeture des camps. D'autres ont paru, toujours en Occident, dans les années 1930, 1940 et 1950. En 1949, la Bibliothèque du Congrès américain a présenté à l'ONU un rapport dénonçant ce régime concentrationnaire. Puis il y eut en 1973 cette « révélation » pour ceux qui l'ignoraient ou faisaient semblant de l'ignorer, qui fit suite de la parution du premier tome de l'Archipel du Goulag édité à Paris. Faut-il encore ajouter tous les autres témoignages parus clandestinement en URSS puis repris en Occidents dans les années 1960-1970 ? Puis vint le Perestroïka et avec elle les « révélations » presque officielles de l'enfer que fut et qu'était encore le Goulag.

Bien sûr, l'extermination des détenus ne figurait pas au programme. Qui connaît la dialectique communiste sait que ce sont des mots qu'on n'emploie jamais dans les textes officiels – comme dans ceux des nazis, d'ailleurs. Le nombre de morts doit tourner autour de deux millions de personnes. Mais ce nombre ne comprend pas ceux qui, très nombreux, moururent au cours des « transferts » ainsi ceux qui furent détenus « hors Goulag », lesquels étaient abandonné dans des lieux déserts, sans vivres ni abris mais munis d'outils pour construire eux-mêmes leur lieu de détention. Que dire de ceux qui, libérés alors que leur santé était détruite, décédèrent peu après leur retour ou, plus souvent, leur arrivé dans un village lointain d'où il leur était interdit de sortir. Nul doute que le nombre de deux millions de mort est largement sous-estimé surtout qu'on ne compte pas davantage les personnes exécutées « pour remplir les quotas » lors des purges de tous ordres.

Non, il n'y a pas d'actualités filmées, guère de photos mais quantité de dessins, poèmes, et autres récits. Et on en parla beaucoup dans nos pays lorsque Sakharov reçut le prix Nobel en 1975. Mais les critiques internationales avaient débuté dès le début des années 1960.

On ne peut dire, sauf à faire preuve de mauvaise foi, qu'on ne savait rien de ce qui se passait dans les plus de 600 camps que comptait le Goulag. Seul l'oubli, voulu ou non, peut expliquer l'ignorance de notre jeunesse mais certainement pas celle des gens de notre génération ... et cela vaut également pour les cinéastes, scénaristes et autres gens du monde du cinéma ainsi que pour tous les milieux artistiques.

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Posté par: gornik91 (IP Loggée)
Date: 21 mars, 2011 21:40

D'accord avec toi Paul, on savait mais comme on savait d'autres choses sur d'autres parties du monde. Mais je pense que l'éloignement et le fait que les gens internés ne soient pas nos proches, en ce sens qu'ils ne vivent pas parmi nous, limite l'intérét que nous aurions pu leur donner.
Tiens, à part sur ce site et d'autres spécialisés, où parle t'on de la famine en UKRAINE décidée par STALINE ? La première fois que j'en ai entendu parler c'est ici, et je ne suis plus tout jeune (pas si vieux que cela non plus).

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Posté par: Ggrod (IP Loggée)
Date: 21 mars, 2011 22:41

gornik91 a écrit:
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> Tiens, à part sur ce site et d'autres
> spécialisés, où parle t'on de la famine en
> UKRAINE décidée par STALINE ? La première fois
> que j'en ai entendu parler c'est ici, et je ne
> suis plus tout jeune (pas si vieux que cela non
> plus).

Hologorod? Je n'en avais jamais entendu parler.J'ai appris ceci récemment sur le site des "ukrainiens du Canada", president Paul Grod...
J'en parle de temps en temps avec des profs d'histoire: Pologne, un peu connu (très peu...), mais Galicie et Ukraine pendant le XXème siècle, rien, ou presque.

Francis