Parution d'un livre sur la collaboration du "Goralenvolk"

Démarré par Archives, 21 Novembre 2023 à 15:19:20

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Posté par: Paul (IP Loggée)
Date: 22 octobre, 2011 19:00

Le Goralenvolk était un concept inventé par le régime d'occupation nazie quelques semaines seulement après l'invasion de la Pologne en 1939.

Les autorités nazies étaient parvenues à convaincre une partie des habitants de la région de Podhale qu'ils n'étaient pas des Slaves, mais les descendants de tribus errantes germaniques.

En dépit du fait que, dès la fin du 19e siècle, la région avait été décrite par des artistes romantiques comme le berceau de la polonitude - et son peuple comme le sel de la terre - 27.000 Montagnards (18 % de la population) ont signé une demande pour obtenir des cartes d'identité de Goralen, plutôt que de Polonais, selon les dires des nazis.

L'auteur, Wojciech Szatkowski, a d'abord exploré le sujet au cours des années 1990 dans sa thèse de maîtrise à l'Université Jagellonne de Krakow.

Pour lui, le thème est plus que de l'histoire, car son grand-père, Henryk Szatkowski, était un des leaders du Comité collaborationniste des Gorals qui employait 200 personnes, ainsi que tout un réseau de délateurs.

À l'automne 1944, lorsque que le vent a tourné, Henryk Szatkowski a fui la Pologne occupée et s'est installé à l'étranger. Il a rompu tous liens avec sa famille.
Wojciech Szatkowski a déclaré au quotidien Rzeczpospolita que bien que le sujet « n'est peut-être plus tabou, c'est toujours une plaie qui saigne pour certaines personnes ».
"Ce n'était pas un sujet facile pour la génération de la guerre", at-il dit, citant l'exemple d'Andrzej Krzeptowski - fils du chef du Goralenvolk, Waclaw Krzeptowski - " qui fut régulièrement conspué comme étant « le fils d'un traître ».

Krzeptowski père a été pendu par les soldats de la Résistance polonaise en Janvier 1945 après avoir été condamné pour trahison par une cour officiellement reconnue par le gouvernement polonais en exil.

Bien que 300 jeunes hommes se soient initialement portés volontaires pour se joindre à un éventuel régiment de Waffen SS, la plupart a déserté par la suite et Szatkowski souligne les 21.000 personnes qui ont signé les demandes de cartes d'identité de «montagnards» plutôt que de Polonais, n'étaient pas nécessairement des traîtres ni qu'ils approuvaient le concept du Goralenvolk.

Il note que certains de ceux qui ont refusé de collaborer ont souffert de graves conséquences, allant de la confiscation de biens, à la déportation aux travaux forcés et, dans certains cas, l'emprisonnement au camp d'extermination d'Auschwitz.

[www.thenews.pl]

Goralenvolk : Historia Zdrady (Goralenvolk: Une histoire de trahison) arrive dans les librairies polonaises au début de Novembre.

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Posté par: René (IP Loggée)
Date: 27 octobre, 2011 15:59

Concept interessant, le Goralenvolk, il fallait y penser, quand on va vers Orawka il y a des Krzeptowski, alors slave ou pas je ne sais pas, mais il n'ont rien à voir avec les polonais du mord du massif, ils viennent du sud des plaines de Hongrie et de Valachie, remontant vers le nord et s'installant dans ces vallées sans doute peu peuplée à l'époque, les chefs de clan deviennent des szlachta ruraux et donne le nom de famille à un emplacement géographique.

On a là un pur exemple d'oportunisme Goral, avec une ou deux têtes brulés en mal de representativité, malheureusement pour eux, le vent a tourné.

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Posté par: René (IP Loggée)
Date: 27 octobre, 2011 16:05

Les boches ont voulu faire pareil avec les nationalistes bretons, une radio à Rennes et seulement 200 gus qui ont suivi dans la collaboration active, dans l'espoir de l'indépendance.
Destins variables à la libération.

Là on ne sait pas trop si le concept goralenvolk embraque une entité géographique.

On peut se demander si il y a eu des nevois vers les troupes de montagne allemande de personnes ayant signé et étant alors reconnu ethniquement allemand ?

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Posté par: Paul (IP Loggée)
Date: 27 octobre, 2011 21:04

Le Goralenvolk habitait une région limitée dans l'espace. Il s'agissait du district de Nowy Targ dans ses frontières de l'avant-guerre.
Ce powiat, dont les limites avaient été fixée en 1934 comprenait les villes de Nowy Targ, Zakopane et Czarny Dunajec ainsi que 18 gminas rurales.

Cette "germanitude" proclamée par les Allemands dataient du XIXe siècle et des théories fumeuses qui avaient alors cours. Les soi-disant savants proclamaient que des tribus germaniques vivaient dans cette région au XIe siècle puis qu'elles furent "slavisées".
Certains précisaient même qu'il s'agissait de tribus Ostrogoth (sur quelles bases ?)

Si la plupart des 300 volontaires qui se sont présentés pour former un hypothétique régiment de Waffen-SS ont finit par déserter après leur passage au camp de Trawniki, quelques uns ont bien été intégrés dans diverses unités de Waffen-SS.

Pour les polonophones, ce texte explicatif - les photos pourraient faire croire qu'une part importante de la population avait prêté allégeance aux nazis, mais ce n'était qu'une minorité ... même si ce fut la plus forte proportion de Polonais "ethniques" d'une région donnée qui accepta de collaborer plus ou moins consciemment.

[historiarabki.blog.pl]