La Pologne

Démarré par Archives, 25 Novembre 2023 à 10:33:44

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Posté par: 43ber (IP Loggée)
Date: 09 février, 2016 11:17

La Pologne après la guerre et les communistes

Lors de mon seul et unique séjour en Pologne en août 1979, pays de mes ancêtres, qui était encore sous le joug communiste, j'ai été sidéré par l'attitude des polonais.
Les regards étaient fuyants et, généralement, ils refusaient de converser, sauf à l'intérieur des logements, encore fallait-il le faire de manière presqu'inaudible, la peur d'être dénoncé régnait.
Au bout de deux jours, j'informe mon épouse et le couple d'amis qui nous avait convié pour ce voyage, de ma décision de repartir en France.
Bien que le passage de la frontière polonaise m'avait profondément ému, ma confrontation avec la population polonaise avait été plus que décevante, car je n'éprouvais aucun point commun avec les polonais, ce qui s'est traduit par mon souhait de quitter le pays au plus vite.
Sur l'insistance de mes amis qui avaient de la famille en Pologne, j'ai accepté de reporter mon départ d'une semaine.
Durant les quelques jours qui ont suivi, progressivement, j'ai compris les difficultés qu'éprouvait les polonais dans leur vie quotidienne, notamment par la recherche constante de biens de consommation courante, alimentation comprise et surtout par la pression exercée par la police politique dont les exactions étaient connues mais non divulguées.
Finalement, je suis resté quatre semaines comme prévu initialement.
Depuis, je garde toujours en mémoire la situation dramatique que vivait la population polonaise à l'époque.
Heureusement, les choses ont évolué depuis la mise hors d'état de nuire des communistes.
Après cette brève narration sur mon séjour en Pologne, ma question est la suivante:
J'aimerai savoir si la responsabilité des dirigeants de l'état communiste et celle des membres de la police politique a été recherchée depuis l'avènement de la IIIième République.
De mon point de vu, il serait anormal que les crimes soient restés impunis.

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Posté par: Zefir (IP Loggée)
Date: 09 février, 2016 22:47

43ber a écrit:
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> La Pologne après la guerre et les communistes
>
> Lors de mon seul et unique séjour en Pologne en
> août 1979, pays de mes ancêtres, qui était
> encore sous le joug communiste, j'ai été
> sidéré par l'attitude des polonais.
> Les regards étaient fuyants et, généralement,
> ils refusaient de converser, sauf à
> l'intérieur des logements, encore fallait-il le
> faire de manière presqu'inaudible, la peur
> d'être dénoncé régnait.
> Au bout de deux jours, j'informe mon épouse et
> le couple d'amis qui nous avait convié pour ce
> voyage, de ma décision de repartir en France.
> Bien que le passage de la frontière polonaise
> m'avait profondément ému, ma confrontation
> avec la population polonaise avait été plus que
> décevante, car je n'éprouvais aucun point
> commun avec les polonais, ce qui s'est traduit
> par mon souhait de quitter le pays au plus vite.
> Sur l'insistance de mes amis qui avaient de la
> famille en Pologne, j'ai accepté de reporter
> mon départ d'une semaine.
> Durant les quelques jours qui ont suivi,
> progressivement, j'ai compris les difficultés
> qu'éprouvait les polonais dans leur vie
> quotidienne, notamment par la recherche constante
> de biens de consommation courante, alimentation
> comprise et surtout par la pression exercée par
> la police politique dont les exactions étaient
> connues mais non divulguées.
> Finalement, je suis resté quatre semaines comme
> prévu initialement.
> Depuis, je garde toujours en mémoire la situation
> dramatique que vivait la population polonaise à
> l'époque.
> Heureusement, les choses ont évolué depuis la
> mise hors d'état de nuire des communistes.
> Après cette brève narration sur mon séjour en
> Pologne, ma question est la suivante:
> J'aimerai savoir si la responsabilité des
> dirigeants de l'état communiste et celle des
> membres de la police politique a été recherchée
> depuis l'avènement de la IIIième République.
>
> De mon point de vu, il serait anormal que les
> crimes soient restés impunis.
Il y a eu de nombreuses tentatives, sous le nom de "Lustracja". Aucune n'a réellement abouti, les gens de la SB ayant eu le temps de brouiller les pistes.
Il y eut la fameuse liste de Wildstein, mais elle mêlait souvent indicateurs et victimes.
Cela a pourri la vie politique ; une victoire posthume des Communistes qui sont désormais lessivés, les anciens de la SB touchant de grasses pensions, à moins qu'ils ne soient devenus hommes d'affaires, à la manière de leurs cousins russes, oligarques.

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Posté par: romancière (IP Loggée)
Date: 10 février, 2016 09:19

Bonjour,

Le livre de Zygmunt Miloszewski, les Impliqués est à son égard significatif.

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Posté par: Zefir (IP Loggée)
Date: 10 février, 2016 15:57

La fameuse liste :

[www.listawildsteina.host.sk]

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Posté par: bwysocki (IP Loggée)
Date: 11 février, 2016 11:18

Bonjour 43ber,

Je suis allé dans la région de POZNAN en 2012 et dans celle de ZAKOPANE en 2015...personnellement j'ai rencontré le même type de comportement que vous en 1979.
Je ne me reconnaissais pas dans cette population, froide, refusant le contact, allant même jusqu'à un certaine "mépris" du Polonais de l'Ouest!!

A Koscian, en 2012 nos hôtes étaient d'une froideur sans précédents, par contre avec leurs habitués c'était tout autre chose.
A Szczyrk en 2015, nos hôtes étaient très chaleureux...même un peu trop (Commercial???? peut être).

J'ai étais très déçu de ce côté là. Par contre j'y retournerais volontiers rien que pour l'Histoire (celle d'avant le 20ème siècles) et les paysages.

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Posté par: 43ber (IP Loggée)
Date: 11 février, 2016 23:43

Bonjour Monsieur Bysocki
A vous lire, je constate que vous avez été confronté à la même situation que la mienne lors de votre voyage en 2012.
Cependant, mon séjour en Pologne s'est effectué durant la période communiste.
Je ne l'ai pas signalé dans mon premier message, mais lors de mon séjour, j'ai admiré la dignité et la fierté des polonais que j'avais rencontrés au cours des visites chez la famille de mes amis, malgré la pression du pouvoir en place qui ne manquait aucune occasion de les dévaluer.
Bien évidemment, ils aspiraient à une vie meilleure, en espérant la chute du régime communiste, sans manquer de nous interroger sur notre façon de vivre.
Bien souvent, par raillerie, ils nous ont traité de capitaliste ( propagande communiste) par ce qu'ils nous étaient possible de les inviter dans des restaurants réputés comme celui des arcades à Cracovie ou encore dans le music-hall ( le Lido Polonais) du Palais de la Culture de Varsovie, ce qui était inimaginable pour eux.
En fait, le coût d'un repas dans ces restaurants, incluant caviar et vodka, n'excédait jamais 25 francs de l'époque, soit un peu plus de 3 heures de travail en France dont le smic était de 7.92 Frs, donc une somme dérisoire.
A titre indicatif le litre d'essence coûtait 3 francs en France et 50 centimes en Pologne, aussi combien l'état polonais perdait en nous vendant l'essence à ce prix ?
J'ai rencontré des gens ouverts, aimables, cultivés, respectueux, désirant de nous rendre service, mais dont le comportement variait selon le lieu de rencontre, c'est-à-dire hermétique à l'extérieur, mais particulièrement expansif dans les logements, à la condition de chuchoter, pour éviter d'être entendu, car à l'extérieur la méfiance et la peur régnaient.
Pour clore, l'image qui m'a le plus marquée, c'est de voir les polonais déambulaient dans les rues, toujours munis d'un sac à provision, eu égard à la pénurie constante, pour acheter un produit s'il s'en présentait sur un étal.
Autre anecdote, dans une boucherie, j'ai demandé, en français, la raison pour laquelle il n'existait que des pieds de cochons à la vente, propos que notre amie qui parle parfaitement le polonais, a traduit, en réponse, je n'ai eu qu'un haussement d'épaule avec un regard désenchanté, traduisant une évidente lassitude.
Pour en terminer, mon séjour que j'avais désiré interrompre deux jours après mon arrivée, a été une leçon de vie qui m'a fait comprendre les difficultés des polonais à survivre, dans la dignité, dans leur propre pays et la faculté démentielle qu'avaient les dirigeants communistes, à museler leur peuple.
S'il existe encore des nostalgiques du régime communiste, je souhaiterai vivement qu'ils s'expriment dans ce forum, mais j'en doute fort car ils préféreront s'abstenir et si toutefois ils osent le faire, je suis certain qu'ils omettront de décliner leur identité, sans doute de manière purement involontaire.
Donc, et je prends le pari, aucun ne se manifestera.

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Posté par: bwysocki (IP Loggée)
Date: 12 février, 2016 09:17

Bonjour,

Oui mais ça c'était avant et espérons que cela ne revienne pas (Poutine "s'amuse" un peu trop avec l'occident en ce moment!!).

Mais à l'inverse, de cette époque, que j'ai bien connu mais de loin malheureusement, je trouve que beaucoup (pas tous heureusement) de Polonais de Pologneprennent tout de haut...se sentent, comment dire...un peu supérieurs à nous! Et encore un peu méfiants dans les coins reculés.

Mais bon, comme je le disais dans mon mail précédent, cela ne m'empêchera pas d'y retourner pour l'Histoire et les paysages.

Nota: je suis un Polonais de Westphalie...c'est peut être pour cela que je ne m'y reconnais pas trop parmi eux quand je suis là bas!

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Posté par: romancière (IP Loggée)
Date: 12 février, 2016 09:47

Bonjour,

Je ne suis pas Polonaise et n'ai connu la Pologne qu'après l'effondrement du communisme. En revanche, je connais un peu pour l'avoir étudié l'impact d'un pays totalitaire sur le comportement des individus. Ils deviennent schizophrènes pour survivre: un visage public et un autre, le vrai avec ceux en qui ils ont confiance. En outre pour expliquer leur méfiance, imaginez d'être enfermés dans une prison sans espoir, avec le sentiment d'avoir été trahis (les Polonais ont quand même été sacrifiés en 1945) et de recevoir des visiteurs qui ensuite après un petit passage vont retrouver la vie et la liberté, vous croyez que vous ne seriez pas méfiants et peu accueillants?
Depuis cette première fois, j'y suis retournée à de nombreuses reprises et de nombreuses régions du nord au sud, je trouve que c'est un pays superbe, même si j'ai un faible pour le sud est.

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Posté par: Tomek 6280 (IP Loggée)
Date: 12 février, 2016 22:59

« Beaucoup de Polonais de Pologne prennent tout de haut se sentent, comment dire...un peu supérieurs à nous »

Vous oubliez que certains Polonais de l'étranger ou les Français d'origine Polonaise qui se rendaient en Pologne pendant l'ère Communiste se prenaient pour les rois du pétrole et avaient des attitudes méprisantes. Beaucoup de Français aujourd'hui considèrent toujours la Pologne comme un pays de l'Est pauvre et arriéré. De ce fait certains Polonais qui ont une situation financière confortable voire meilleure que la plupart des Polonais de l'étranger n'ont plus de complexe et adoptent parfois la même attitude. Mais on ne peut pas généraliser cette attitude que j'ai rencontré très rarement au sein de la population Polonaise lors de ma quinzaine de voyages en Pologne.

Les Polonais de Westphalie :

Je vous invite à lire l'ouvrage de Janine Ponty « les Polonais méconnus » où on y apprend que l'entente entre Polonais de Westphalie et les Polonais de Pologne n'était pas si cordiale. Les uns ont vécu et/ou sont nés en Allemagne. Ils connaissaient la langue Allemande et le métier de mineur. Leurs comportements et les traditions Polonaises avaient variés par rapport aux autres Polonais qui avaient toujours vécu en Pologne et qui pour la majorité n'avait connu que la vie à la ferme. Il est bien entendu évident que le décalage est encore plus grand entre les descendants de 2ème et de 3ème génération de ces 2 communautés et les Polonais de Pologne d'après guerre et d'aujourd'hui.

A Koscian, en 2012 nos hôtes étaient d'une froideur sans précédents, par contre avec leurs habitués c'était tout autre chose.
A Szczyrk en 2015, nos hôtes étaient très chaleureux...même un peu trop (Commercial???? peut être).

Comme en France vous tomberez sur des commerçants et hôteliers trop mielleux ou indifférents avec les non habitués mais aussi d'autres qui seront cordiaux, chalereux et qui s'intéresseront à vous. Le temps où l'étranger était l'attraction du village est révolu. Vous n'êtes plus qu'un client parmi tant d'autres sans originalité puisque les Polonais vivant à l'étranger ou les étrangers d'origine Polonaise sont des millions (France, Allemagne, Grande Bretagne, Etats-Unis, Canada, Argentine, Brésil, Australie etc...) à visiter ce pays.

La Pologne Communiste :

Le système économique et le projet de société de l'ère communiste étaient voués à l'échec. L'absence du pluralisme de parties politiques et l'absence de liberté d'expression condamnables. Mais ce n'était pas le Cambodge de Pol Pot.
Les gouvernements de l'après guerre ont lancé la construction de millions de logements qui ont permis à des millions de Polonais des campagnes d'accéder à des logements décents. Ces derniers ont également eu accès à la santé, à l'école gratuite et pour certain faire des études. Une mixité sociale existait dans les immeubles où des ingénieurs, des ouvriers et des professeurs vivaient ensemble et où l'entraide régnait. Certaines périodes ont été marquées par le manque de denrées alimentaires mais comme mes parents me l'ont toujours dit personne ne mourait de faim. En tout cas pas plus qu'en France. Il est vrai que la majorité des Polonais des villes étaient issus des campagnes et qu'ils avaient encore de la famille qui pouvait leur procurer des produits alimentaires. Tous avaient également des jardins d'ouvriers.
Le chômage n'existait pas et la délinquance (drogue, trafic d'armes etc ... quasiment pas. La société Française était bien plus violente sauf bien entendu sur les questions politiques ...
La société Polonaise d'avant guerre était composée d'une population majoritairement pauvre et rurale. Celle d'après guerre a permis à cette population d'évoluer intellectuellement et socialement. Comment aurait-elle progressé avec les gouvernements d'avant guerre ?
Si la Pologne a pu attirer autant d'investisseur étrangers ce n'est pas seulement grâce au bas salaires mais c'est également parce qu'ils ont pu s'appuyer sur une population instruite composée notamment de milliers d'ouvriers qualifiés et d'ingénieurs qui on le veuille ou non ont été formés à l'époque de la République Populaire de Pologne.
L'église que l'on considère comme héroïque dans la lutte contre le communisme a également appauvrit le peuple Polonais au nom de Dieu en lui soutirant des sommes d'argent pour la construction d'églises et le confort de ses curés. Et cela continue avec la complicité des gouvernements post communistes. Si un procès des dirigeants communistes doit avoir lieu lune partie du clergé Polonais doit également être jugée.
Pour finir, je me pose la question de savoir si mon grand père qui a connu la seconde guerre mondiale et une vie dure de cultivateur durant l'ère communiste aurait été plus heureux à travailler au fond d'une mine en France et mort silicosé.
Je ne suis pas un nostalgique de cette époque mais je ne conçois pas parler de la Pologne d'avant la chute du mur de Berlin sans dresser un portrait certes incomplet mais plus large et ne pas se limiter à ce qui a été décrit dans les premiers messages ci-dessus.

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Posté par: bwysocki (IP Loggée)
Date: 13 février, 2016 14:29

Vous avez tout à fait raison!!! Si les livres le disent...!

Mais je vous dirais une seule chose, et je clos le débat, vous ne voyagez pas assez!

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Posté par: 43ber (IP Loggée)
Date: 13 février, 2016 22:02

Monsieur Tomek 6280, je reviens sur votre message.

A lire vos propos, il semblerait que vous êtes quelque peu nostalgique du régime communiste qui régnait en Pologne.

Avant tout, je vous conseille de lire le message de Vendôme du 25/02/2013, paru dans le forum "Souvenir et boîtes à souvenir" à la rubrique "Les années PRL"

En revenant à vos affirmations, certes, le chômage était pratiquement inexistant car bien souvent le personnel était en surnombre, d'ou une productivité médiocre.

En 1991, le taux de chômage a atteint brutalement 13%, par suite de l'éviction de ce surnombre de salariés, il est actuellement de 7.7% contre près de 11% en France.

Exemple vécu lors de mon séjour en Pologne: en tant que professionnel du bâtiment, j'avais visité plusieurs chantiers, en étant sidéré de la piètre qualité des prestations réalisées, donc la formation professionnelle était plus que médiocre.

A un ouvrier qui se trouvait assis sur les marches d'un escalier, je lui ai demandé les raisons pour lesquelles il tapait sans but avec son marteau sur le béton tout en sirotant une bière, il m'a répondu textuellement: " l'état fait semblant de me payer, je fais donc semblant de travailler"

Sur le plan éducatif, la formation professionnelle était conçue pour répondre aux besoins d'une économie planifiée sans relation avec une économie en évolution et en décalage avec la fluctuation du marché de l'emploi et selon divers propos recueillis, les grandes écoles étaient surtout réservées aux enfants des élites du parti.

Sur le plan de la qualification professionnelle, le contexte est tout autre que celui décrit car les implantations n'ont concerné, dans un premier temps, que des industries d'assemblage et de fabrication, sans nécessité du personnel très qualifié comme pour les pays du tiers monde.

Depuis 1997, les choses ont évolué favorablement avec une meilleure formation professionnelle, ce qui a permis à la Pologne de créer des industries de pointe.

Aussi, ce n'est pas le régime communiste qui a été à l'origine de la formation professionnelle mais bien les gouvernements post-communistes dont les efforts se sont traduits des qualifications en adéquation avec les besoins modernes.

Sur le plan de la délinquance, drogue, trafic d'armes etc..., il faut relativiser car la grande majorité des personnes emprisonnées, en France, sont d'origine étrangère ou descendants d'émigrés des pays du sud, ce qui représente environ 75% des incarcérés, il convenait de le souligner.

Sur le plan alimentaire, si la famine ne régnait pas, il importe de préciser que la population ne consommait que des produits de qualité médiocre.

Pour faire face à cette situation, les polonais avaient développé un marché noir particulièrement florissant durant la période communiste et qui a cessé après sa chute, il me semble important de le rappeler.

Je me souviens d'avoir vu un petit camion de pastèques se mettre à stationner au coin d'une place de Varsovie.

La foule s'est agglutinée immédiatement et en l'espace de 10 minutes, toutes les pastèques avaient été vendues.

Chaque acheteur avait acquis le maximum de fruits, c'est-à-dire, ce qu'il pouvait mettre dans ses cabas, quantité qui dépassait ses propres besoins, en fait, le surplus était destiné au marché noir.

Sur le plan de la religion, il est bien évident que le clergé a quelque peu muselé ses ouailles, en se comportant comme un allié du régime.

A titre d'exemple, je me suis rendu au presbytère de la commune de Muszyna, proche de Krinica, dans le sud-est de la Pologne, afin de rencontrer le curé local pour une recherche généalogique.

A 15 heure, je sonne à la porte de son domicile, une magnifique isbas, au toit en paille, recouvert d'un feutre goudronné, une dame qui s'avère être la gouvernante, m'ouvre et me dit "Monsieur le Curé fait sa sieste, revenait vers 16 heure 30".

A l'heure convenue, je reviens sur les lieux, richement meublés, et je rencontre le curé, très avenant, qui me permet de consulter les registres d'état civil de son église, mais sans succès pour mes recherches.

Sur le pas de porte de son presbytère, je lui fais part de mon inquiétude sur la difficile vie quotidienne des polonais.

En réponse, il me confie que cet état dérive du polonais lui-même qui manque de courage et passe son temps à boire, histoire véridique qui m'est restée marquée, sans autre commentaire.

Avant de clore, je tiens à vous signaler que mon père, ouvrier mineur dans les mines en France, est décédé de la silicose, à l'âge de 50 ans, en vous rappelant que cette horrible maladie a aussi atteint de nombreux polonais oeuvrant dans les mines polonaises, pourquoi ne pas faire état dans votre message ?

Votre grand-père, cultivateur, donc propriétaire terrien, était quelque peu privilégié sous le régime communiste par rapport la majeure partie de la population polonaise.

Vous écrivez encore: "je ne suis pas un nostalgique de la période communiste" mais contrairement à votre affirmation il apparaît en filigrane dans vos propos que vous êtes resté un inconditionnel de ce régime, car dans tous les pays européens, non communistes, des millions de logements ont aussi été construits, avec aussi un accès aux soins et une éducation gratuite et aussi l'ouverture aux études supérieures mais pas uniquement réservés pour "certains" selon vos propre propos.

En conclusion de ce qui précède, cherchez donc un pays de régime communiste pour y vivre, comme par exemple la Corée du Nord, vous constaterez ainsi les efforts de ce régime pour le bien-être de son peuple, avec ses restrictions son manque de liberté et sa police politique.

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Posté par: Lesniewski (IP Loggée)
Date: 14 février, 2016 09:20

43ber a écrit:
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En 1991, le taux de chômage a atteint brutalement 13%, par suite de l'éviction de ce surnombre de salariés, il est actuellement de 7.7% contre près de 11% en France

Dans les statistiques polonaises je ne pense pas que l'on compte tous les jeunes Polonais qui s'expatrient en Irlande ou ailleurs..........

Pour le reste du post lorsqu'il y en a des "tartines" cela me fatigue de tt lire mais peut-être pas les autres
Bon dimanche

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Posté par: Jean-Stanis (IP Loggée)
Date: 14 février, 2016 14:09

Je ne pense pas non plus que tous les jeunes diplômés français expatriés soient comptés dans les statistiques françaises!!

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Posté par: jpaul (IP Loggée)
Date: 14 février, 2016 15:34

Je rejoins par certains côtés les propos de 43ber et bien sûr ceux de Vendôme dans la rubrique " Les années PRL" ainsi ce que nous en disions dans notre langage particulier dans les messages concernant " kto zyl w PRL-Qui a vécu en RPP.
Et ceci dans les années 1960-70. Alors quand je lis ce que Tomek 6280 écrit, cela me rappelle certains vendeurs de "l'Humanité", le dimanche matin, au coin des rues commerçantes de Paris. Oh ! je ne leur en veut pas, car à cette époque beaucoup ne savaient pas ce qui se passait derrière ce que l'on a appelé le "rideau de fer". Je me rappelle de gens convaincus, occupant des postes important dans le parti communiste français et ayant effectués des voyages organisés dans les pays de l'Est pour le compte du dit parti j'ai reçu un jour une carte postale envoyée des bords de la mer noire, représentant un camp de vacances pour travailleurs, apparemment très bien agencé, avec un petit mot admiratif du genre : Tiens! regardes, c'est pas en France qu'on verrait des trucs pareils organisés par l'état !. C'est sûr, on ne voyait pas cela en France ! Avait-il seulement été seul dans les villages d'URSS ou de Pologne pour se rendre compte. Evidemment NON, il ne pouvait pas. Mais il reprenait lui aussi les arguments que vous évoquez. C'était il y a plus de 45 ans.

La Pologne subissait les même traitements, que je ne vais pas trop rappeler ici, mais que j'ai très bien vu, moi le jeune français, qui passait certains mois de vacances dans le pays de ma mère où nous allions voir ses parents, la famille...
Tout ce qui est écrit dans la rubrique " les années PRL" est vrai. Au niveau des difficultés, des queues devant les magasins, notamment la viande, bien avant l'ouverture des magasins. les approvisionnent défaillants, le manque de tout, la méfiance générale voulue par le système. Et ce qui était devenu un sport national , si l'on peu dire, pour tous, à savoir le système "D", Devenu même un verbe argotique polonais : Kombinowac, on kombinouillait allégrement, on troquait, on ramenait jour après jour un encrier rempli de peinture de l'usine, pour repeindre son intérieur, on pompait pendant des heures l'eau d'un puits pour remplir une citerne en hauteur pour avoir l'impression d'avoir l'eau courante, en passant quelque fois par le cochon découpé à la hâte et partagé avec la trouille de se faire pincer ou dénoncer pour certains « privilégiés » habitant la campagne
Bien sûr, les gens de "mouraient pas de faim", mais, bouffer des patates à longueur de temps, çà lasse, les tartines de smalec aussi , les omelettes mélangées avec de la farine pour épaissir aussi. Il régnait alors en Pologne une apathie due au fait que la plupart des institutions, entreprises, commerçants étaient d'Etat. Avec des salaires au raz des pâquerettes, des perspectives d'avenir bien mince, à moins de devenir pour certains les fayots de l'état et se prélasser dans ces rouages glauques où la délation pouvait rimer avec corruption, d'où cette atmosphère de méfiance vis-à-vis de tout.

Les polonais qui voulaient venir en France devaient avoir l'invitation officielle de la famille afin d' obtenir le visa de sortie, sans parler du voyage que la famille à l'Ouest leur payait.
Une consigne était d'ailleurs donnée à ceux qui venait en France, c'était ramener en Pologne des renseignements sur ce qui se passait en France. Oh, pas grand-chose, cela pouvait être des photos, des plans, des croquis ou autres . Peut-être pas une obligation, mais un plus qui était bien venu si on ne voulait pas avoir trop d'ennuis ou bien pas trop de difficultés si on avait l'opportunité de refaire un voyage, si vous voyez ce que je veux dire.

D'ailleurs lorsqu'en 1971, j'y suis retourné avec mon épouse, qui n'avait pas d'attache avec la Pologne et à qui je voulais faire découvrir le pays de ma mère, c'est ce sentiment de « mal à l'aise » qu'elle ressentit, non vis-à-vis de la famille ou bien des amis, mais d'une manière générale, dans les rues, les commerces, les administrations. Impressions déjà ressentit dés le passage en voiture avec arrêt obligatoire à la frontière avec l'Allemagne de l'Est, premier pays rencontré derrière le fameux rideau de fer. Parlons plutôt de barbelés, no man's land , miradors, vopos et paperasseries et lenteurs administratives avec tampons et papiers buvards.
Arrivé en Pologne, je retrouvais, moi aussi ce sentiment, mélangé à celui que j'avais ressenti lors de mon service militaire ; c'est-à-dire celui du bidasse moyen, dont la devise était, pour ceux qui s'en souvienne : RAB : PDL. Ce qui signifie, même si ces mots heurtent quelques oreilles prudes : « Rien A Branler : Pendant Durée Légale » sauf qu'en Pologne, la durée légale, on n'en savait pas la fin. En passant par le pompiste, la vendeuse, la secrétaire de mairie où l'on devait se faire inscrire obligatoirement à chaque arrivée de ville si on devait y séjourner quelques jours et qui n'en finissait pas de boire son « herbata » de tailler son crayon ou de remplir son stylo, d'encre et les fameux tampons...Et quand on fait du camping sous la toile, on bouge ! Arrêt dans les quelques terrains de camping d'Etat, plus près du camps de scout, ou bien quelques « privat » en bord de mer louant leur jardin et un point d'eau. Je dis ça aussi car on ne passait pas non plus notre temps à déguster du caviar dans quelques restos chics où la majeure partie de la clientèle était étrangère plus fortunée que nous sans doute, ( d'Allemagne de l'Est aussi, allez savoir pourquoi )ou bien une certaine "élite" bureaucratique et d'état ou quelques gras ecclésiastiques, reconnaissons-le. Certes, la situation nous permettait d'avoir des zlotys supplémentaires grâce à la vente de quelques « ortalione » (dit aussi imperméables italiens), ou quelques devises frauduleuses ( parce que passées en douce) ce qui payait notre essence et la bouffe en Pologne ( tomates, fromage fondu, et pain quand l'épicerie d'état avait été livrée) . Je rappelle aussi que ces zlotys ne valaient que ce qu'ils valaient en Pologne et que de toute façon il fallait les dépenser...Ce que l'on ne pouvait faire partout, car dans certains établissements on demandait le carnet de change et la somme dépensée de pouvait évidement pas excéder les zlotys « officiels » , et le responsable marquait sur ce carnet ce qu'il restait à chaque fois! Donc plutôt utiliser les zlotys supplémentaires ailleurs.
Mais pour nous ce n'était pas le principal, c'était nos vacances et nous savions qu'il y aurait un retour. Quant aux Polonais, c'était autre chose.

D'ailleurs l'Etat avait bien compris comment récupérer cet argent, lorsque nous arrivions pour le retour à la frontière située sur l'Oder. A l'intérieur du poste frontière, une boutique de souvenirs était-là avec cristaux, tableaux et autres cannes sculptées des montagnes et le peu d'argent qui nous restait était dépensé, (de toute façon çà ne valait pas un pet de lapin passé de l'autre côté). L'aubaine était pour le ou la préposée à la vente qui bénéficiait ainsi de la totalité de ces zlotys même si les achats n'atteignaient pas la somme. Retraversée rapide en transit de la DDR, après toujours ce même rituel de formulaires, tampons, buvards, et toujours « ce mal à l'aise » dû au même système . Derniers coups d'oeil aux miradors, barbelés arrivée de l'autre côté, et comme l'a si bien dit « Vendôme » dans ces messages précédents , un ouf de soulagement malgré tout, même si la Pologne est un beau pays, les gens que j'ai rencontré sympas, joyeux, prêt à faire la fête et danser au son d'un accordéon ou du pick-up et de ses vinyls, mais méfiants des « autres » (et on le serait à moins) à cause d'une idéologie qui d'ailleurs a atteint et dépassé ces limites n'en déplaisent aux nostalgiques du journal Vaillant ( qui était vendu par le même monsieur qui criait ; « demandez l'Huma « , ces dimanches matin d'avant Mai 1968..

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Posté par: Zefir (IP Loggée)
Date: 14 février, 2016 20:15

Le plus grand paradoxe du système économique aux temps bénis du communisme, c'était l'interdiction de posséder des devises étrangères.
C'est pour cela que les magasins Pewex, où l'on pouvait trouver des produits de consommation de meilleure qualité, libellaient leurs prix en dollars.
On réglait ses achats en billets verts, la monnaie étant rendue sous forme de "bons" équivalents, valables dans ces magasins.
Les anecdotes sur le côté absurde du système PRL, imposé de l'extérieur, mériteraient un recueil.