La Pologne

Démarré par Archives, 25 Novembre 2023 à 10:33:44

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Posté par: 43ber (IP Loggée)
Date: 14 février, 2016 20:29

Monsieur JPAUL

Vous avez parfaitement résumé la situation qui régnait en Pologne à l'époque.

A vous lire, je me retrouve dans la même atmosphère car vous avez su recréer son climat de suspicion et les difficultés des polonais, pour cela, je vous en remercie sincèrement .

Ce serait dommageable d'oublier cette période de souffrance, aussi, il convient de la rappeler sans cesse pour éviter que certains soient tentés de revenir à cette idéologie.

Effectivement, les étrangers avaient l'obligation de signaler leurs présences aux autorités polonaises à chaque fois qu'il changeaient de lieu de séjour, donc je me suis plié à cette règle dans la première localité pour ensuite m'abstenir volontairement, eu égard au temps passé lors de la première inscription et aussi par opposition au régime en place.

Je n'ai jamais été inquiété même lorsque, sur une route de campagne, je me suis fait arrêter par des policiers pour un prétendu excès de vitesse, malgré l'absence d'un radar, en fait j'ai été racketté en dollars, donc sans papiers à montrer.

De même, à Varsovie, j'avais décidé d'aller voir de plus près la Maison du Peuple, qui était en fait le siège du parti communiste, à peine avais-je gravi une dizaine de marches du très vaste perron que je me suis fait arrêter par la police omniprésente.

Je leur ai fait comprendre qu'il m'apparaissait légitime de visiter ce haut lieu du régime, devant ma feinte sincérité, m'ont-ils pris pour un communiste français, je l'ignore, toujours est-il qu'ils m'ont raccompagné au pied du perron en me disant que les visites étaient interdites, essentiellement pour des questions de sécurité, sans pour autant me demander mes papiers.

J'ai omis de vous informer que le seul curé rencontré n'était pas gras mais bouffi de graisse, payé et engraissé par ses ouailles, lesquelles éprouvaient d'énormes difficultés quotidiennes pour s'alimenter correctement.

Il n'empêche que ce curé m'avait affirmé que le polonais manquait de courage, faut oser car connaissant l'ardeur au travail des polonais, ce propos était particulièrement mensonger.

J'ignore si le clergé qui ponctionnait aussi le peuple avait le même sentiment vis-à-vis des polonais, continue-t-il encore de le faire?

Merci encore pour votre message qui me réconforte.

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Posté par: Tomek 6280 (IP Loggée)
Date: 14 février, 2016 23:34

Comme je l'ai écrit mais vous ne l'avez pas retenu : « Le système économique et le projet de société de l'ère communiste étaient voués à l'échec. L'absence du pluralisme de parties politiques et l'absence de liberté d'expression condamnables »L'émigration Polonaise n'a d'ailleurs pas cessé et c'est la preuve que la vie était meilleure à l'Ouest. Les exemples que vous donnez sont vrais et je peux vous écrire les mêmes.

Mais vous ne pouvez pas omettre les autres aspects et vous contenter de dresser un portait misérabiliste de la Pologne. Vous la comparez aux pays du tiers monde et c'est bien cela que je soupçonne depuis le début. Ma comparaison se situe entre les pays du tiers monde et la Pologne Communiste et non entre la France et les pays communistes comme pouvait le faire le PCF. Même si j'ai cité la France, le but était de donner une échelle. Par correction je n'ai pas employé le terme de tiers monde dans mon dernier message et je vous remercie de l'avoir écrit ce qui me permet de recentrer le débat et ma pensée.

Et pour répondre également à bwysocki, j'ai effectué plusieurs voyages en Amérique du Sud, en Asie et en Afrique (au passage je l'invite à compléter ses voyages par des lectures) où j'ai pu y voir des bidonvilles, des lépreux et des enfants rachitiques etc ....
Je ne l'ai jamais constaté en Pologne et je peux ainsi relever des différences entre les pays du tiers monde, la Pologne Communiste et les pays de l'Ouest.

Mes observations se fondent notamment sur les histoires personnelles de 50 personnes (toutes générations confondues et tous descendants de la classe paysanne d'avant guerre) issues de ma famille composée aujourd'hui d'ouvriers, de paysans, d'enseignants, et même d'ingénieurs avec lesquelles je débats sur ces sujets en langue Polonaise. Je vous rassure ils n'étaient pas membre du parti et c'est bien eux qui m'ont fait changé d'avis sans qu'ils ne regrettent l'ancienne Pologne.

Il est évident que la productivité était faible et la qualité des produits manufacturés ou des constructions était de mauvaise qualité et sans aucune comparaison avec les productions Françaises.
MaiS je constate que la plupart qui ont suivi une scolarité et des études à l'époque Communiste avaient acquis des bases intellectuelles qui leur ont permis d'assimiler les nouvelles techniques, technologies et les méthodes des pays occidentaux sans refaire plusieurs année d'études. Ils ont pu ainsi pourvoir des postes dans de grands groupes industriels Internationaux et créé eux mêmes des entreprises viables. Pour résumer ils n'étaient pas tous demeurés et ivrognes.

Vous évoquez la formation professionnelle à partir de 1997 mais la Pologne d'aujourd'hui ne s'est pas construite uniquement sur ses dernières générations. Toutefois, et compte tenu de la révolution sociétale qu'a connu ce pays les générations de la Pologne communiste n'ont effectivement pas tous pris le train en marche et ont plus de difficultés que les nouvelles générations.

Une société du tiers monde n'aurait jamais atteint les résultats actuels de la Pologne et aussi rapidement.

La nourriture n'était pas aussi variée que dans notre pays mais de là à écrire que tous ne mangeaient que des patates, des tartines de smalec, omelettes mélangées avec de la farine etc... ce qui correspond pour les pays du tiers monde aux manioc et à la bouillie de mil consommés quotidiennement... et que la nourriture était de piètre qualité je ne peux vous rejoindre. Certes les magasins d'état n'étaient pas suffisamment achalandés il n'en demeure pas moins que les petits paysans pouvaient vendre leurs poulets élevés en plein air, les légumes cueillis la veille des jours de marchés, le beurre fermier et ce ne sont que des exemples...
Il fallait redoubler d'effort mais j'y ai toujours mangé des choses différentes (ensemble du panel de la cuisine Polonaise), de qualité et à ma faim. Toutefois j'ai pu constater que certains s'en sortaient mieux que d'autres. Les membres de ma famille ont pu développer de petites activités privées qui ont pu améliorer leur quotidien sans se cacher. C'est pourquoi il faut nuancer vos propos. Je ne conteste pas que vous ayez rencontré ce type de nourriture et que les habitants des grandes villes pouvaient avoir d'énormes difficultés durant certaines périodes notamment celle de l'état de guerre.
Mais l'analyse doit se faire au sein de toutes les catégories sociales et sur une période plus vaste. Encore une fois la Pologne n'était pas un pays du tiers monde.

En ce qui concerne mon grand père paysan, je n'ai effectivement pas évoqué les mineurs Polonais car mon interrogation porte sur le sort d'un mineur en France et celui d'un paysan Polonais et non sur la vie d'un mineur Polonais et celle d'un mineur Polonais en France. Néanmoins pour l'avenir de sa descendance je n'ai aucun doute que le mineur en France ait fait le bon choix.

Quant au qualificatif de propriétaire terrien, je me permets de vous citer la définition : « Personne propriétaire de nombreuses et larges terres utilisées pour l'agriculture »
Force est de constater que vous avez une méconnaissance du monde agricole Polonais.

Par ailleurs vous m'auriez été bien plus sympathique si vous m'aviez proposé de vivre à Cuba plutôt qu'en Corée du Nord au moins il y fait plus chaud mais également par l'écriture d'une autre analyse que le raccourci simpliste: délinquance en France = origines géographiques.

Et pour finir nous sommes d'accord cette période est révolue et ne doit pas revenir. Je m'en réjouis quand j'y retourne. Sauf ... est là je suis bien nostalgique la bonne charcuterie est plus difficile à trouver... et c'est pour mon père un véritable casse tête ...

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Posté par: 43ber (IP Loggée)
Date: 15 février, 2016 16:48

Monsieur Tomek 6280, je reviens sur votre dernier message.

Je maintiens que vous êtes toujours quelque peu nostalgique du régime communiste qui régnait en Pologne, malgré vos dénégations car vous conservez une certaine image idyllique de cette période.

Tout porte à croire que vous n'avez côtoyé qu'une certaine élite, forcément favorable au régime mais qui ignorait ou qui ne voulait pas reconnaître la réalité de la situation.

Durant notre séjour en Pologne, nous avons été hébergés uniquement dans des familles d'ouvriers, cousins proches ou lointains de nos amis.

Notre périple a débuté à Gryfow Slaski et ensuite Wroklaw, Bielsko-Biala, Krinica, Krakow, Warsawa, Poznan et retour en France.

C'est ainsi que j'ai découvert les difficultés quotidiennes de la classe ouvrière polonaise qui devait, à l'époque, représentait au moins 90% de la population et ce quelque soit la région.

D'ailleurs, l'un des mots que mon épouse française a conservé de ce séjour est "nie ma", sans commentaire !

Vous admettez la faible productivité, la piètre qualité des produits manufacturés et les imperfections dans la construction, en fait, tout ces manquements dérivaient inévitablement de la faiblesse ou de l'absence de formations adéquates car tout était basé sur une éducation planifiée mais décalée par rapport aux besoins réels.

Sur la modification de la formation professionnelle, je n'invente rien car la décision d'apporter des améliorations significatives date bien de 1997( voir l'éducation en Pologne sur Wikipédia)

En définitif, vous n'avez conservé qu'une vision sélective de l'état du pays, sans rechercher les causes réelles de la situation déplorable pour la majeure partie de la population.

Par contre, je n'ai pas hésité à me renseigner, à enquêter, à regarder et à chercher à comprendre l'origine des difficultés gangrenant la société polonaise.

J'ai visité des chantiers et aussi des exploitations agricoles privées dont le paysan éprouvait aussi les mêmes problèmes pour subsister, eu égard à la faible superficie cultivable, de l'ordre d'un hectare en moyenne et, de plus, morcelée en de petites parcelles.

Je reviens sur le terme de propriétaire terrien, effectivement, dans le langage courant, on évoque généralement celui qui possède de vastes terres, généralement données en location, mais la définition exacte est celui qui est le propriétaire d'un terrain quelque soit sa superficie.

Contrairement vos propos sur le raccourcis simpliste concernant la délinquance en France, je suis désolé de vous contredire mais selon le résultat des diverses enquêtes menées, la population carcérale comporte bien une moyenne de 70% d'étrangers ou de descendants d'immigrés dont environ 55% sont de confession musulmane.

Si le ministère de la Justice refuse de donner les chiffres exacts, c'est tout simplement pour éviter toutes stigmatisations des populations étrangères.

Si vous en avez le loisir, il serait bon de vous renseigner.

Pour clore, je doute fort que la charcuterie polonaise actuelle soit de moins bonne qualité et moins goûteuse que du temps du régime communiste, sauf peut être dans les Pewex, magasins réservés aux étrangers et élites....

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Posté par: Tomek 6280 (IP Loggée)
Date: 19 février, 2016 23:00

la classe ouvrière polonaise qui devait, à l'époque, représentait au moins 90% de la population et ce quelque soit la région.

La classe ouvrière polonaise ne représentait pas 90% de la population. En effet, avant la seconde guerre mondiale 70 % de la population était rurale. Ce n'est qu'au fil de l'industrialisation du pays que la répartition s'est équilibrée. Les régions du Nord Ouest sauf Szczecin, Gdansk et Gdynia, le Nord Est et le Sud Est étaient très faiblement industrialisées. En 1980 la population rurale était de 45,6 % soit 54,4% de population urbaine (tous n'étaient pas ouvriers). Il s'est opéré un exode rural accompagné d'une évolution sociale des classes paysannes en 35 ans et surtout de leurs descendants qui ont pu occuper d'autres métiers. Cette répartition était caractérisée par un lien familial entre les habitants des villes et des campagnes. Durant les périodes de crises cycliques des années 70, la famille de la campagne venait en aide à celle de la ville. C'est pourquoi je parlais d'une meilleure charcuterie, artisanale, plus difficile à trouver dans la mesure où elle est aujourd'hui majoritairement industrielle. Bien entendu cette solidarité avait ses limites et ne pouvait pas subvenir à l'ensemble des besoins.
Pour finir sur la charcuterie, on ne trouvait dans les PEWEX que du jambon en conserve.
Ces magasins proposaient majoritairement des produits étrangers et le but était pour l'état de récupérer les devises des étrangers en visite mais aussi les dollars envoyés essentiellement par la diaspora des USA à leur famille (pas forcément l'élite)

des exploitations agricoles privées dont le paysan éprouvait aussi les mêmes problèmes pour subsister, eu égard à la faible superficie cultivable, de l'ordre d'un hectare en moyenne et, de plus, morcelée en de petites parcelles.

En ce qui concerne le monde agricole de 1980, 30% des exploitations privées possédaient 0,5 à 2ha, 29,5% 2 à 5ha et 25,8% 5 à 10ha et les 15 % restant + de 10 ha et même 15ha et + . Ce morcellement est un héritage de la Pologne des partages. Suite à l'indépendance, les réformes agraires engagées n'ont pas abouti.
Après 1970, les kolkhozes n'existaient plus et les fermes d'état (Państwowe gospodarstwo rolne ) étaient préférées et présentes surtout dans l'ouest de la Pologne.
Cette coexistence de fermes d'états et petites exploitations privées n'a jamais été suffisamment productive. Les gouvernements communistes n'ont jamais su prendre les mesures nécessaires pour réformer l'agriculture et la rendre plus efficace.

Je n'ai pas parlé des causes de cet échec car ce n'était pas l'objet de mes écrits.

Vous évoquez des causes : la planification de la production, de l'éducation et le sur effectif. Mais elles sont multiples et propres à des périodes. L'histoire de la Pologne communiste peut se découper en plusieurs phases 1944-1956, 1956-1970, 1970-1980, 1980-1989.
Vous pouvez y ajouter la faible existence du secteur privé, l'absence de concurrence, l'exportation gratuite d'une partie de la production vers l'union soviétique, la faible productivité agricole, l'endettement du pays (la dette de Gierek a été intégralement remboursée en 2009), l'achat de licences étrangères sans suite, le premier choc pétrolier, l'inflation, la corruption etc ....


Le témoignage de votre unique voyage en 1979 ne peut résumer la Pologne communiste. Je vous invite à lire les nombreux articles parus sur les sites internet des médias Polonais, les nombreuses études menées par les historiens actuels et ne pas vous limiter à la lecture de Wikipedia pour compléter vos connaissances.
Vous y apprendrez de nouvelles choses et notamment que cette Pologne a eu sa propre histoire communiste qui l'identifie des autres pays du bloc soviétique et de la Corée du Nord ...

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Posté par: 43ber (IP Loggée)
Date: 20 février, 2016 11:20

A lire vos messages, force est de constater que vous reconnaissez les difficultés quotidiennes auxquelles étaient confrontées le peuple polonais durant la période communiste.

Mais vous les tempérez en prétextant que le peuple ne mourrait pas de faim...

Pour avoir toutes certitudes sur la justesse de vos propos, il me semble qu'il serait souhaitable d'exposer votre vision de la société polonaise de l'époque à ceux qu'ils l'ont vécue.

Ce faisant, vous risquez fort de rencontrer de sérieuses divergences.

Effectivement, je n'ai séjourné en Pologne que durant le mois d'août 1979, donc mes propos constituent une image, voire même un instantané de la situation à cette date, je le conçois.

Au mois d'avril prochain, c'était prévu depuis longtemps, je vais passer une semaine à Cracovie, sans omettre de me rendre à Jaworzno, localité de naissance de mon père.

A mon retour, je ne manquerais pas de vous relater mes impressions sur la situation actuelle et l'état d'esprit des polonais.

Bien évidemment, je tenterais de connaître l'évolution de cette partie de la Pologne depuis la chute du communisme et aussi de savoir s'il existe encore des nostalgiques de l'ancien régime.

Pour clore, j'ai eu une vie professionnelle très dense, sans avoir eu le temps matériel d'apprendre l'histoire de la Pologne, ce que je réalise depuis peu avec une énorme passion.

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Posté par: bwysocki (IP Loggée)
Date: 20 février, 2016 11:53

43 ber"A lire vos messages, force est de constater que vous reconnaissez les difficultés quotidiennes auxquelles étaient confrontées le peuple polonais durant la période communiste."
Dans votre réponse, vous faites état du ressentie de la personne qui répond à vos remarques.
Non, pas d'accords, la prose déroulée dans ses messages n'est que du "recopiage" de livre dont on ignore l'origine et la véracité de son contenue!!

Donc ça, moi aussi je peux le faire!

Le vrai vécu...il n'y a que cela qui compte...pas ce qu'il y a dans les livres (plus ou moins déformé, romancé voire issu de visions d'illuminés!)

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Posté par: Tomek 6280 (IP Loggée)
Date: 22 février, 2016 22:37

Bwysocki :

Vous avez confondu ma « prose » avec un livre, j'en suis honoré.

43ber :

Vous trouverez ci-dessous un lien vers un article Polonais concernant un sondage de 2009 contrasté sur le jugement que les Polonais portent sur la République Populaire :

[www.gazetaprawna.pl]
Cela reste un sondage, je ne le commenterai pas et je vous laisse le découvrir.

Par ailleurs, je vous souhaite de trouver les réponses à vos questions lors de votre séjour.

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Posté par: jpaul (IP Loggée)
Date: 22 février, 2016 23:57

Messieurs, je vous laisse à vos batailles de chiffres, de pourcentages, de sondages, mon opinion personnelle et qui n'engage que moi est basée sur un ressenti profond de cette époque. comme pouvait le ressentir les nombreuses personnes qui se rendaient en Pologne pendant cette période. Le Club-méditerranée ne proposant pas trop ce genre de destination, ce n'était, pour la plupart, que des voyageurs éprouvant de l'attachement à ce pays qu'est la Pologne. Ceci découlant souvent de leurs origines auquel s'ajoutaient les personnes les accompagnant, ainsi que quelques touristes sporadiques. Je ne parle pas des communistes ou affiliés de l'Ouest croyant y trouver un quelconque Eldorado des travailleurs. Ce sentiment de mal à l'aise, lourd, pesant, palpable était présent n'en déplaise. Et je ne ferais pas un sondage pour cela, il y a suffisamment de personnes l'ayant ressenti. Ce ne sont que des impressions, mais il doit y avoir des raisons valables.
Je préfère retourner dans mes souvenirs, les souvenirs communs de personnes connues ou inconnues d'une époque révolue mais ayant existé, certain d'avoir été le témoin involontaire de ces temps pas si lointain, et tenant à l'écrire. Maintenant si d'autres personnes ayant été ou ayant vécu en Pologne dans ces années-là on eu un autre ressenti, puisque c'est bien de cela que l'on parle, ou bien un sentiment de liberté, d'aisance sans méfiance, je suis prêt à les lire.

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Posté par: jan marek (IP Loggée)
Date: 24 février, 2016 18:55

J'étais très proche d'un couple d'origine polonaise propriétaire de leur petite ferme (des amis de ma grand-mère polonaise).
Ils vivaient simplement et étaient heureux en France.
En 1970, ils crurent bien faire en décidant d'aller finir le reste de leur vie en Pologne.
Tous leurs biens furent confisqués, ils y vécurent dans la plus grande misère et regrettèrent toujours d'avoir fait ce choix.
« Heureusement » si je puis dire, dans cette situation désespérante, la mort leur vint rapidement en aide en abrégeant à jamais leurs souffrances morales et psychologiques engendrées par un système abject.

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Posté par: 43ber (IP Loggée)
Date: 20 avril, 2016 10:49

Bonjour à tous,

En effectuant des recherches dans la région de la Petite Pologne, je suis tombé sur un livre concernant la ville de Cracovie, édité en 1907.

Il comprend une liste des habitants abonnés au téléphone et des publicités de l'époque.

Il en existe d'autres, édités ultérieurement sur le même site.

Pour les personnes intéressées, il suffit de taper le lien suivant sur Google:

Krakowska Ksiega Adresowa na rok 1907

Bonne lecture,

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Posté par: jpaul (IP Loggée)
Date: 20 avril, 2016 13:32

Merci du renseignement :

En fait en tapant : "Krakowska Ksiega Adresowa na rok 1907" dans Google , on ouvre une page et en tapant le premier site proposé on arrive ici : >>>(clic) :[www.mtg-malopolska.org.pl]
Qui est une bibliothèque numérisée. On y trouve de nombreux documents ; le troisième de la liste estdéjà un annuaire téléphonique de 1934, mais il y en à d'autres, ainsi que des documents qui sont aussi en allemand d'époque antérieure.
Je ne l'ai parcouru, mais cela à l'air très intéressant.
Les documents sont au format pdf et il faut leur laisser le temps de se charger sur l'ordi.

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Posté par: Elżbieta (IP Loggée)
Date: 20 avril, 2016 13:57

www.mtg-malopolska.org.pl

Lire - Małopolskie Towarzystwo Genealogiczne (mtg) = association de genealogie de la region de Petite Pologne

situé à Krakow

J'ai des amies membre de l'association

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Posté par: Vendôme (IP Loggée)
Date: 20 avril, 2016 14:35

    Citation:
    jean-Paul
    Messieurs, je vous laisse à vos batailles de chiffres, de pourcentages, de sondages ; mon opinion personnelle et qui n'engage que moi est basée sur un ressenti profond de cette époque [...] Je préfère retourner dans mes souvenirs, les souvenirs communs de personnes connues ou inconnues d'une époque révolue mais ayant existé, certain d'avoir été le témoin involontaire de ces temps pas si lointains, et tenant à l'écrire. Maintenant si d'autres personnes ayant été ou ayant vécu en Pologne dans ces années-là on eu un autre ressenti, puisque c'est bien de cela que l'on parle, ou bien un sentiment de liberté, d'aisance sans méfiance, je suis prêt à les lire.


Je partage ton sentiment, mon bon Jean-Paul : profondément même. L'avantage que nous avions, hormis un sens critique aigu, c'est que nous pouvions comparer ici et là-bas — même encore aujourd'hui.

La triste anecdote relatée par Jan Marek est loin, bien loin, d'être un cas unique et je suis épaté par l'angélisme de certains ici.

Jusqu'à l'âge de 30 ans j'ai fait pas mal de voyages en Pologne. Le dernier de cette période, en 1973, a achevé de me dégouter de la PRL et de ses citoyens ; je m'étais alors juré de ne plus jamais, au grand jamais, remettre les pieds dans ce pays. Juste encore un aller retour éclair (quelques heures) en 1981 dans le cadre de l'aide financière à Solidarnosc, et basta !

Les temps ont fini par changer et depuis une dizaine d'années j'y retourne à nouveau tous les ans. Je constate que les salopards sont toujours là : ils ont simplement changé de costard et se goinfrent encore plus. Le fossé entre les les villes et les provinces est abyssal. Par exemple, toutes les régions de l'est de Krakow à Przemysl, et de Przeymysl à Suwalki, tout l'hinterland est un désert économique depuis des lustres, plus encore dans cette ère de capitalisme débridé.

En Pologne aujourd'hui, hormis la capitale et certains centres ville historiques des principales agglomérations, c'est encore la tristesse architecturale PRL qui domine largement et les citoyens du même métal. Les abords se ressemblent tous, comme en France : Carrefour, Auchan, Leroy-Merlin, plus les boîtes allemandes. Les galeries marchandes sont bondées de flâneurs désabusés (les prix sont exorbitants), ou alors complètement désertes.

Si vous voulez avoir une idée de ce à quoi ressemblait la Pologne communiste, allez passer quelques jours à Włocławek (là où a été assassiné le malheureux Jerzy Popieluszko). Vous allez pas être déçu !

Mais, je m'égare, comme disait à Kostrzyn nad Odrą le gouverneur général du grand duché de Varsovie, alias le "Maréchal de Fer", duc d'Auerstaedt, et dont le bel hôtel de Monaco, rue Saint-Dominique, à Paris, est actuellement ambassade de Pologne (influence virale Jean-Paulski) grinning smiley

Finalement, en 2016, les statistiques et les pinailleries habituelles se résument simplement ainsi : la PRL était un pays salement merdique et la Pologne actuelle n'a toujours pas les cuisses propres.

Just my few cents...

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Posté par: 43ber (IP Loggée)
Date: 20 avril, 2016 16:02

Bonjour à tous et à Vendôme,

Après quelques jours passés à Cracovie et dans la proche région, j'ai été stupéfait de l'évolution de la situation en Pologne depuis mon dernier séjour, remontant à 1979.

Cracovie est une belle ville, propre, pas de papiers, pas de mégots et surtout pas de chewing gum sur les sols.

J'ai rencontré des personnes serviables, attentionnées, même à la marie de Jaworzno où la préposée à l'état civil s'est démenée pour me fournir tous les renseignements demandés.

D'ailleurs, j'attends la transcription en langue polonaise d'un courrier destiné au maire de Jaworzno pour le remercier du professionnalisme de son service chargé de l'état civil.

Bien évidemment, tout n'est pas parfait mais c'est quand même extrêmement positif par rapport à la situation que j'ai connue.

Cela étant, je suis en profond désaccord avec Vendôme sur ceux qui se "goinfrent"

Pour prospérer, il faut nécessairement produire des richesses, même si en finalité la répartition reste inégale car cela évite un endettement du pays qui sera forcément à la charge de nos enfants.

Concernant la France, il faut être très clair, un fonctionnaire d'état, quelque soit sa fonction, son grade dans l'administration, percevra son traitement qu'il travaille ou fait semblant ou encore en congé maladie etc.., la question de rentabilité est un terme ignoré et banni du vocabulaire de l'administration.

Par contre, le travailleur indépendant, comme je l'ai été, ne peut se permettre de perdre une seule journée car cela se traduira par une perte de revenu qui ne sera pas compensée.

Il m'est arrivé de travailler à plusieurs reprises plus de 4 mois d'affilée, durant 12 à 14 heures par jour, sans aucun repos même dominical.

Je ne suis pas goinfré pour autant, les prélèvements sociaux et impôts ont réduit sérieusement mes revenus, au point qu'il aurait été préférable de refuser la charge de travail, mais avec le risque d'être évincé du marché, irrécupérable ensuite.

Pour clore, une entreprise quelconque est dans l'obligation de gagner de l'argent, ce qui est, à tort, mal vu en France, et pourtant même si sa situation peut paraître prospère, il faut aussi tenir compte des impayés, un cauchemar pour les chefs d'entreprise, ou encore des retards conséquents de règlements de factures, notamment par l'administration.

Si tout n'est pas rose en Pologne, en France c'est sûrement pire, il faut bien payer le social ce qui se traduit par un endettement de plus en plus conséquent, lequel est très inférieur en Pologne.

D'un point de vue personnel, il ne faut pas être jaloux de quelqu'un qui réussit, il faut plutôt se remettre en question pour se dire, c'est de ma faute, j'aurai dû faire mieux pour améliorer ma situation, c'est-à-dire prendre des risques mais beaucoup préfèrent une vie tranquille, quitte à jalouser ensuite la réussite de l'autre.

Le terme "se goinfrer" je l'ai déjà entendu de la part d'un fonctionnaire qui "travaillait" 32 heures par semaine alors que j'en faisais le double, sans autre commentaire.


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Posté par: Vendôme (IP Loggée)
Date: 20 avril, 2016 18:59

    Citation:
    Si tout n'est pas rose en Pologne, en France c'est sûrement pire

Ben voyons ! Et depuis quand comparaison vaut démonstration ?

Quand je mentionne les goinfres, il ne s'agit pas des gagne-petit, mais des communistes reconvertis, placés à des postes de décisionnaires et arrosés par des entreprises comme Véolia, Eiffage, Engie (GDF Suez), etc, pour ne citer que des françaises, lorsqu'il s'agit d'appels d'offres. Et ces gens là pullulent à tous les niveaux de la société polonaise. Faudrait être miraud ou naïf pour ne pas voir ça. Ou ne pas parler la langue et ce faisant, n'y piger que dalle.

Je ne partage pas cette vision idyllique de Cracovie, sauf pour la propreté et Stare Miasto, pour le reste c'est une des villes des plus polluée de Pologne, les flics y sont à chier, la circulation de même, et les quartiers périphériques ont gardé l'empreinte désuète de la PRL ; en particulier sur la rive droite (ceci dit, ça a son charme : peu de "touristes" y mettent les pieds)

Enfin : il me semble qu'étayer le propos en le ramenant à soi avec son équation professionnelle personnelle n'apporte rien d'informatif au sujet de ce thème sur la Pologne.