Enfant, j’en ai rêvé… nourrie
dans ces rêves par ma Mère, qui leur vouait une admiration
sans bornes. Il a fallu que j’attende des années,
il a fallu que je vienne vivre en France pour les voir sur scène…
Le jeudi 17 mars 2005 était ce jour-là. Grâce à Beskid
qui nous a tous informés de cette tournée, grâce à Francine
qui a organisé le déplacement, j’ai enfin pu
voir l’ensemble Slask sur scène, dans toute sa beauté,
toute sa splendeur.
Il y en a qui diront, bien sûr, que je ne suis pas objective, étant
donné que tout ce qui touche à cette région
ingrate de la Pologne qu’est la Silésie, me touche
au plus profond. Certes, ils n’auront pas tout à fait
tort… mais il faut dire quand même que l’Ensemble
Folklorique Slask joue dans la cour des grands depuis longtemps
et ce, au niveau international, voire planétaire…
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Après avoir pris au préalable
des contacts, avec Krzysztof Dziewiecki,
le chef d’orchestre de Slask, resté hélas
en Pologne, et l’organisateur sur place, un des membres
de l’équipe, j’ai pris rendez-vous dans
les coulisses, avant le spectacle… Mais comme rien n’arrive
jamais comme on le prévoit, nous ne sommes arrivés
sur place qu’une petite dizaine de minutes avant le début
du spectacle, pas question donc de déranger les artistes.
Nous nous installons donc à nos places, au 3ème
rang, suffisamment près pour voir les détails,
notamment des merveilleux costumes, mais trop près pour
avoir une vue d’ensemble, nécessaire pour les
spectacles d’une telle envergure…. Qu’à cela
ne tienne, à la première note, tout s’emballe,
le temps s’arrête, la terre ne tourne plus….. |
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Ce sont les rythmes du Sud de la Pologne qui ouvrent les festivités,
la Silésie d’abord… les rythmes que je connais
par cœur, que j’essaie de fredonner avec les artistes,
au grand dam de ma fille, dérangée par mes murmures….
Je me sens transpercée par les rythmes, les mots, les costumes… la
polka endiablée, la Karolinka, la chanson silésienne
incontournable, chantée dans la langue silésienne,
par les mêmes voix, ou presque, que celles que j’entendais
dans mon enfance… Et puis tout le monde entonne le tube planétaire,
Szla dzieweczka do laseczka… un merveilleux instant d’émotion
partagée….
Après avoir fait le tour de la Silésie, avec des
thèmes tels que noces, écoles, c’est au tour
des rythmes des montagnes polonaises – les Beskides, les
Tatras….
Dieu, j’avais oublié comme c’était beau
tout ça….
Avec pour couronner la première partie du spectacle, les
chants et danses des montagnes, des brigands des montagnes polonaises,
servies par des professionnels de tout premier ordre, plus beaux
les uns que les autres, concentrés à l’extrême….
Les hachettes, qu’ils tenaient semblaient être un prolongement
de leurs bras, semblaient prendre vie….
Enfin, on ne sait comment, on ne sait pas pourquoi si vite, mais
voilà que l’entracte arrive…
J’essaie timidement d’accéder aux coulisses,
j’arrive à échanger quelques mots avec l’organisateur
sur place, nous décidons de prendre quelques minutes à la
fin du spectacle pour quelques photos, quelques échanges…,
hélas, ça n’arrivera pas, pas de photos, pas
d’interview en coulisses, ce sera pour la prochaine fois…..
La représentation reprend, au rythme lent de la merveilleuse
polonaise, avec des danseurs dans des costumes flamboyants, beaux,
souriants, majestueux, sourire aux lèvres, on devine le
plaisir qu’ils ont à nous offrir leur spectacle, avec
un professionnalisme qui va jusqu’au dernier détail.
Les danses et les chants s’enchaînent, nous quittons
la Silésie et le sud de la Pologne, pour visiter d’autres
contrées, plus centrales celles-ci, avec les rythmes de
Kujawy, Rzeszow, Lowicz, Mazurie. Et puis, puisqu’on est
en France, voilà que Slask nous entonne un des refrains
français les plus célèbres « Auprès
de ma blonde », joyeusement secondé dans cette tâche
par le public, absolument conquis….
Enfin, le couronnement,
nous arrivons en Petite Pologne, à Cracovie,
où une partie de l’histoire se joue devant les yeux
du public : la trompette de l’Eglise Mariacki, la flèche
assassine qui touche le musicien, l’arrivée de Lajkonik
et un Krakowiak merveilleux…
Le temps passe trop vite et voilà qu’on arrive à la
fin du spectacle, avec une finale à vous couper le souffle.
Toute la troupe se retrouve sur scène… et ça
n’en finit pas, le public refuse de voir les artistes quitter
la scène, les artistes qui exécutent et reprennent
les danses, qui défilent et qui saluent le public. Le public,
lui, applaudit à en avoir mal aux mains, absolument conquis
et ravi….
Quel pêche, quel tonus ! Pas un temps mort pendant le spectacle.
Un groupe d’artistes quitte la scène, un autre l’envahit
déjà… avec des costumes différents pour
chaque numéro, les uns plus beaux que les autres…
Oui, ils sont venus et ils ont enflammé l’Amphy de
Yutz.
Des spectacles de cette envergure, de cette qualité, on
en redemande et nous sommes d’autant plus fiers quand ce
sont les Polonais qui nous les servent.
Quelle beauté, quelle grâce, quel charme !!! Du 3ème
rang où j’étais, je voyais tous les détails
des costumes, des couleurs flamboyantes, des broderies faites main,
absolument splendides…
Mais une troupe de cette importance mérite quand même
une scène un peu plus grande, afin que les artistes puissent
y évoluer plus librement. Ils étaient tout de même
un peu à l’étroit sur la scène, pour
certaines danses, je me demandais comment ils faisaient, les danseurs,
lancés par exemple dans une danse montagnarde, pour ne pas
atterrir dans le public (pourquoi pas sur les genoux d’une
dame au 3ème rang !?), eh bien non, rien ni personne n’a
dépassé de la scène.
Le rythme de la tournée impose aux artistes un spectacle
par jour, nous avons vu combien leur travail est physique. Pourquoi
ne pas avoir prévu des spectacles plus espacés, mais
dans des salles plus grandes ? Slask mérite au moins un
Zenith.
Et puis, il est dommage quand même que les organisateurs,
voulant jouer sur l’économie, n’ont pas fait
venir l’ensemble de la troupe, y compris l’orchestre.
J’imagine à peine ce que ça peut donner avec
l’ensemble des musiciens, sur une scène permettant
la libre évolution des artistes… ça fait rêver….
En attendant, étant donné que je n’ai pas
eu le bonheur de m’entretenir avec les artistes, voilà quelques échanges
que j’ai eus avec Krzysztof Dziewiecki, directeur d’orchestre
de l’ensemble Slask.
Nous ne nous sommes rencontrés que virtuellement, pour
l’instant, mais le contact est pris….
Notre collaboration future sera peut être
plus étroite,
d’autant plus que Monsieur Dziewiecki a fait ses classes
en France et est parfaitement francophone.( Cliquez ici )
Sabine Skowronek Raffin
Sabine@beskid.com
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