Boris Savinkov

Démarré par Archives, 14 Novembre 2023 à 17:16:15

« précédent - suivant »

Archives

Posté par: Stéphane (IP Loggée)
Date: 02 novembre, 2007 17:06

Je m'intéresse au personnage relativement complexe de Boris Savinkov (ami de ma famille). Il était également, d'après ce que j'ai lu, en contact avec Pilsudski. Je suppose que c'était pour emmerder les bolchéviques, mais si quelqu'un a plus de précisions.

Archives

Posté par: Stéphane (IP Loggée)
Date: 03 novembre, 2007 04:01

Un sacret personnage. Je recopie ici ce que j'ai trouvé d'intéressant sur le web et qui a l'air de résumer le personnage, celui qui a voulu assassiné Lénine qui a fini probablement assassiné par l'ancêtre de NKVD. Concernant ses relations avec la Pologne de Pilsudski, je pense que René devrait avoir quelque chose.


Boris SAVINKOV (1879-1925) : Les dictionnaires hésitent quant au statut qui fut le sien : homme d'État, écrivain, terroriste... Ils ont trois fois raison : si ses responsabilités au sein du gouvernement russe après la révolution de février 1917 (il sera ministre de la Guerre sous Kerenski) ne l'ont accaparé que l'espace d'une brève saison, il fut un écrivain qui compta et dont l'influence, un peu oubliée aujourd'hui, fut énorme (le philosophe György Lukács se proclame son disciple et Camus lui emprunte l'intrigue des Justes) ; quant à son activité de terroriste, elle fut le centre obscur de son existence – et l'on peut même dire le centre tout court. Sur l'homme lui-même, les opinions divergent du tout au tout : « Un homme capable du pire » (si l'on en croit Victor Serge)... « Malgré les malheurs qu'il a endurés, les dangers qu'il a surmontés, les crimes qu'il a commis, il a manifesté la sagesse d'un homme d'État, le talent d'un général d'armée, le courage d'un héros, l'endurance d'un martyr » (selon les propres termes de Churchill qui avait négocié avec lui et qui lui consacre une place de choix dans sa galerie des Grands contemporains). Dire que sa vie est un roman, c'est encore trop peu dire. Issu d'une famille de la petite noblesse russe où l'on était révolutionnaire de père en fils, après des études universitaires en Pologne et en Allemagne, il adhère au parti socialiste-révolutionnaire qui prône – et pratique – l'action violente ; et se fait remarquer en organisant deux attentats spectaculaires : le premier (15 juillet 1904) coûte la vie au terrible Plehve, ministre de l'Intérieur du tsar, le second (4 février 1905) se solde par la mort du grand-duc Serge, gouverneur de Moscou (« l'homme-symbole de l'oppression », selon Hélène Carrère d'Encausse). Dénoncé par un camarade que manipulait la police tsariste alors qu'il prépare un nouvel attentat à Sébastopol (1906), il est arrêté, condamné à mort, s'évade... et se retrouve à Paris où il fréquente la bohème de Montparnasse, se liant notamment avec Modigliani, Ehrenbourg, Picasso, Cendrars, Apollinaire (lequel le présente autour de lui comme « notre ami l'assassin »)... et publie un premier roman (Le Cheval blême, 1908) qui fait grand bruit, suivi de ses Souvenirs d'un terroriste. On le retrouve correspondant de guerre dans les tranchées françaises, ministre à Moscou (1917), général des armées « blanches » en lutte contre le pouvoir Rouge, animateur de l'insurrection anti-bolchevik de Yaroslav, diplomate au service d'une « troisième Russie » qui n'existe que sur le papier et qui ne se veut ni tsariste ni soviétique mais tout simplement « démocratique »... pour finir, de guerre lasse, par se jeter dans les bras de ses ennemis bolcheviks d'hier, qui lui ont fait de fallacieuses promesses et qui le condamnent une nouvelle fois à mort (il se « suicide » en se jetant par la fenêtre de sa cellule de la Loubianka le 7 mai 1925). Churchill ne se contentait pas d'apprécier en lui l'homme d'action, il goûtait fort l'art de l'auteur du Cheval blême – dont il admirait « l'implacable franchise ». Quant à Merejkovski, le grand romancier et critique russe des années « modernistes », il n'hésite pas à écrire, peu après la parution du livre : « Si l'on me demandait quel est le livre le plus russe, et surtout celui qui permet de juger le mieux de l'avenir de la Russie, après les grandes oeuvres de Tolstoï et de Dostoïevski, je n'en désignerais qu'un : Le Cheval blême. » Malgré quoi le livre ne sera jamais traduit en français jusqu'à ce jour (mais seulement « adapté », dans une version censurée, en 1912). La présente édition – lors même que les versions qui circulent aujourd'hui en Russie proposent encore un texte abondamment censuré – reprend celle que Savinkov avait tenu à compléter en 1913 : la seule que l'on puisse tenir pour complète et définitive.

Archives

Posté par: René (IP Loggée)
Date: 08 novembre, 2007 11:43

(auquel Jacques Francis Rolland a consacré, en 1989, un livre portrait mémorable L'homme qui défia Lénine - Grasset).

De retour des landes celtes ou je n'avais pas d'internet ni de portable.

Pas d'info particulière si ce n'est la mouvance socialiste revolutionnaire dans laquelle évolue Boris Savinkov et Pilsudski Parti socialiste polonais (PPS).

En tant que Kerenskiste et blanc (dans le sens anti-communiste), il ne devait pas être tout à fait sur la même longueur d'onde que les Patriotes polonais, des mouvances de droites et de gauches luttant principalment pour le renouveau de leur état.