Plus de précisions sur Fall Weiss et les Einsatzgruppen.

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Posté par: ubik83 (IP Loggée)
Date: 31 août, 2012 15:47

... « Notre force tient à notre rapidité et à notre brutalité. [...] L'objectif de la guerre ne sera pas d'atteindre une ligne donnée, mais d'anéantir physiquement l'adversaire. C'est pourquoi j'ai disposé - pour l'instant seulement à l'Est - mes unités à tête de mort ; elles ont reçu l'ordre de mettre à mort sans merci et sans pitié beaucoup d'hommes, de femmes et d'enfants d'ascendance et de langue polonaise. C'est la seule manière pour nous de conquérir l'espace vital dont nous aurons besoin »
— Adolf Hitler à ses généraux, 22 août 1939.

C'est lors de la campagne de Pologne que s'opère la première phase de radicalisation de l'action des Einsatzgruppen, auxquels Hitler, dans un entretien avec Brauschitsch, assigne certaines tâches ethniques. Cette campagne est la première des guerres de revanche menée par le Reich. À ce titre, elle est vécue par les militaires allemands et les membres de l'appareil de répression nazi, comme une réparation de l'affront de 1918, à savoir la perte des conquêtes issues de la paix de Brest-Litovsk en 1918 et comme une opération de défense des minorités allemandes incorporées dans le territoire polonais.


Exécution de Polonais par un Einsatzkommando, octobre 1939.

Dans le cadre de l'opération Tannenberg, dont le nom, choisi par Himmler, évoque à la fois la victoire de 1914, et surtout la défaite de 1410, donc place cette action comme une mesure de rétorsion face à cette défaite, cinq Einsatzgruppen sont constitués en juillet par Reinhard Heydrich ; par la suite, deux Einsatzgruppen supplémentaires sont créés ainsi qu'un Einsatzkommando (« commando d'intervention ») indépendant formé à Dantzig. Au total, ces unités comptent 3000 hommes, issus de la Gestapo, du SD, de la Kripo et de l'Ordnungspolizei.
L'action de ces groupes, qui porte officiellement sur l'arrestation systématique de tous les ennemis potentiels, fait l'objet de négociations entre Heydrich et le général de brigade Eduard Wagner, responsable de la logistique au sein de l'OKW, entre le 31 juillet 1939 et le 29 août 1939.
Loin de se limiter à leur mission officiellement convenue lors des négociations, dans le sillage de la Wehrmacht, les Einsatzgruppen procèdent au massacre planifié de l'élite polonaise, en mettant l'accent contre les Juifs considérés comme opposants potentiels.
Si la Wehrmacht commet elle aussi de nombreuses exactions en représailles aux actions de francs-tireurs le plus souvent imaginaires, l'action des Einsatzgruppen est quant à elle planifiée avant même le début de l'invasion, dirigée vers des victimes prédéfinies, considérées comme des opposants ou de futurs opposants potentiels à l'occupation allemande. Heydrich indique ainsi « nous voulons bien protéger les petites gens, mais les aristocrates, les curetons et les Juifs doivent être supprimés. »
Les tueries sont menées en parallèle avec celles commises par trois régiments des Totenkopfverbände qui suivent les troupes allemandes pour « appréhender les réfugiés récemment arrivés dans le pays et traquer les éléments hostiles au régime, parmi lesquels les francs-maçons, les Juifs, les communistes, l'intelligentsia, le clergé et l'aristocratie » 20. La brutalité des unités de la SS et le nombre des assassinats qu'elles commettent, font l'objet de vives critiques du général de la Wehrmacht, Johannes Blaskowitz : « Les sentiments de la troupe envers la SS et la police oscillent entre la répulsion et la haine. Tous les soldats sont pris de dégoût et de répugnance devant les crimes commis en Pologne ». Il semble être le seul à juger « inopportun » de livrer des suspects aux Einsatzgruppen. Après la fin de la campagne de Pologne, lors d'un rassemblement d'officiers, le Generalleutnant Mieth déclare que les formations de police qui ont pratiqué des exécutions de masse « sans procédure juridique régulière [ont] sali l'honneur de la Wehrmacht ». Ces incidents ne sont clos qu'après un accord entre Walther von Brauchitsch et Heinrich Himmler, début 1941, accord selon lequel les « événements locaux de 1939 [sont] définitivement clos » et ne doivent plus être abordés.
Les actions menées par l' Einsatzgruppe II dirigé par Emmanuel Schäfer et de l'Einsatzgruppe de Udo von Woyrsch, suscitent un profond malaise au sein du commandement de la Wehrmacht. Après un entretien avec Walther von Brauchitsch, commandant en chef, le général Wagner rencontre Heydrich le 19 septembre 1939, pour obtenir des précisions sur les missions confiées aux Einsatzgruppen. Sur ce point, Heydrich est très clair : il s'agit de la purification radicale des Juifs, de l'intelligentsia, du clergé et de la noblesse. Selon Christopher R. Browning, le commandement de la Wehrmacht ne souhaite contester que ponctuellement les décisions de la SS, éviter les pires bavures et « gagner du temps de sorte que la Wehrmacht puisse se retirer de Pologne les mains propres ».
Les Einstazgruppen I, IV et V ont de plus pour mission spécifique de mener une politique de terreur à l'encontre des Juifs: ainsi, entre le 15 et le 19 septembre, la synagogue de Dynow, près de la rivière San, est incendiée, avec une dizaine de Juifs à l'intérieur ; mais l'ensemble des Einsatzgruppen engagées en Pologne a pour consigne de chasser le maximum de Juifs vers les territoires échus en partage à l'URSS. Le territoire polonais est également utilisé par les Einsatzgruppen pour l'élimination des handicapés mentaux et physiques, dans le prolongement de l'Action T4. Les premières victimes sont déportées de Poméranie et massacrées en octobre 1939. Ces opérations font plusieurs milliers de victimes, dont certaines sont tuées au moyen de camions de déménagement reliés à des réservoirs de monoxyde de carbone pur.
De septembre 1939 au printemps 1940, les assassinats commis par les Einsatzgruppen, la Waffen SS et leurs auxiliaires font entre 50 00028 et 60 000 victimes.

Source : wikipédia, article Einsatzgruppen relié à Heydrich.

Voilà qui déjà me permet d'avancer un peu plus...

Ubik.

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Posté par: René (IP Loggée)
Date: 04 septembre, 2012 14:59

Sans m'apesentir sur le sujet, la thèse qui veut qu'il y ait eu une opposition entre la SS et la Werchmacht, que l'une ait les mains propres en se dechargenat des crimes sur l'autre à vécu, des travaux recents même allemands de demystifictaion de propreté de la Wehrmacht ont eu lieu, la troupe a exécuté les ordres au même titre que les forces de police SS ou autres.

Alors peut être pas au début en Pologne mais surement massivement au dela du bug

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Posté par: ubik83 (IP Loggée)
Date: 04 septembre, 2012 23:22

Je sais. Certains généraux ont exprimé leur désapprobation, ce qui était déjà courageux, compte tenu de la nature du régime. Mais contents ou pas, ils ont été obligés de le faire, c'était prévu dès le départ : hommes, matériel, véhicules... Je suppose qu'il en est de l'armée comme des autres corps, il y a eu tout l'éventail des réactions : ceux qui cherchaient à se soustraire, ceux qui y allaient de bon coeur, ceux qui se saoulaient, qui tombaient malades...
Une étude intéressante sur un bataillon de police qui a trempé dans tout ça, et toutes ces réactions humaines dans leur diversité : "Des hommes ordinaires", Christopher Browning.

A plus,

Ubik.