Le 11 novembre dernier 2014, au cimetière polonais de Langannerie en France, une gerbe était déposée sur la tombe de Wladyslaw Dziki, enfant de Swinna, par le Président de l’association du souvenir de la 1ère division blindée polonaise Monsieur Jean Pierre Ruault accompagné par Monsieur Edouard Podyma un des derniers vétérans de la première db qui malgré la fatigue avait tenu à se recueillir sur la tombe de son compagnon.

Wladyslaw Dziki est né en septembre 1915 à Swinna dans le powiat Zywiec dans ce qui était à l’époque la Pologne occupée. Il n’aura que 3 ans quand la Pologne retrouve son indépendance, un fait important pour toute cette génération qui sera éduquée et élevée dans la défense de cette liberté retrouvée. De nombreux choix seront faits plus tard en fonction de ce désir d’indépendance pour la nation polonaise.

Wladyslaw Dziki n’est pas né en héro il l’est juste devenu en accomplissant ce qu’il pensait être juste pour son pays, pour sa famille.
Jeune marié, il est appelé à 21 ans pour faire son service militaire avec en poche une formation de cordonnier. Il est affecté dans l’infanterie le long de la frontière russe à Rowne. ( Rivne ) aujourd’hui sur le territoire ukrainien .

Puis c’est la naissance de son fils qu’il ne verra que rapidement mais qui influera certainement sur toutes les décisions à venir . Le service est fini mais la guerre arrive. Mobilisé dans l’armée Krakow, au sein probablement de la brigade Gorska, c’est le début d’un long parcours en Pologne qui va l’amener à franchir la frontière hongroise le 20 septembre 1939 et être interné à Tornyópuszta situé à côté de Komárom où se trouvait la 10ème de cavalerie de Maczek. Il a le grade de sergent.

Puis c’est le départ pour la France à Coetquidan qui était l’un des centres de mobilisation et de formation de l’armée polonaise en France.
Il est intégré au sein de la Brigade des Chasseurs de Podhales ( premier bataillon ) qui est envoyée le 8 mai 1940 en Norvège, où elle participe à la bataille de Narvik.

Retirée de Narvik le 8 juin, compte tenu de la situation en France, la brigade est acheminée en Bretagne où, débarquée sans son matériel, elle est engagée dans de violents combats de la bataille de France contre les forces allemandes. Le premier bataillon est décimé, les autres sont dissous et dispersés rapidement, l’ordre est donné de rejoindre par tous les moyens l’Angleterre afin de continuer la lutte.
Des petits groupes se forment et ceux qui ne peuvent pas être évacués directement par bateau se dirigent vers le sud afin de franchir la Loire qui sert de ligne de démarcation et prennent la direction de Toulouse où la résistance polonaise est déjà en place pour leurs venir en aide. C’est une balade de plus de 800 km qui commence à travers la France , à pieds, parfois en vélo.

Wladyslaw Dziki se fait donc démobiliser en septembre 1940 à Caylus situé à une centaine de kilomètre de Toulouse. N’ayant pas de domicile ni de famille en France il sera affecté à un groupe de travail. Il s’évadera de ce groupe grâce à l’aide de la résistance polonaise et arrivera à rejoindre l’Angleterre probablement en passant par les Pyrénées en traversant l’Espagne jusqu’à Gibraltar où se trouvait une base d’évacuation polonaise.

Il est ensuite affecté au Bataillon des Chasseurs des Podhales intégré à la Première Division Blindée Polonaise du Général Maczek.


Il débarque en Normandie avec la première Db en août 1944 et participe à la bataille de Falaise . Puis la première division blindée arrive à Abbeville. Les Allemands on fait sauter les ponts. Dans la nuit du 2 au 3 septembre le canal doit être franchi afin de pouvoir libérer la ville, un pont doit être construit . La protection de cette construction est effectuée par le bataillon des Podhales .

Wladyslaw Dziki sera tué lors des combats alors que la libération de la ville est en marche

D’abord inhumé au pont de la gare, il fut transféré en décembre 1944 au cimetière anglais, et repose depuis juillet 1947 au cimetière polonais de Langannerie, commune d’Urville (Calvados)

Wladyslaw Dziki a parcouru lors de son périple plus de 15 000 kilomètres,……… pour votre liberté et la nôtre.

Un véritable héro en France qui repose aujourd’hui en paix au milieu d’autres milliers de héros anonymes souvent oubliés dans leur propre pays, dans leur propre village. Notre devoir est de ne pas oublier et de dire à leur famille que nous sommes fiers de ce qu’ils ont accompli.

Recherches effectuées par Stéphane Delrieu avec l’aide des historiens du forum francophone https://beskid.com/phorum

Crédit photo JPR président ANS1DB